Première rencontre

Dust croassa et descendit de la branche de l'arbre mort sur laquelle il était perché, retournant à son perchoir favori, à savoir : l'épaulière de Death, le Cavalier au teint cadavérique armé d'une paire de faux aiguisées.

-Qu'est-ce que tu as vu, Dust ?, marmonna le brun en tapotant la tête du corbeau, lequel croassa à nouveau en agitant les ailes. Ah…des Néphilims…et Strife est avec eux ?

Il reçut un nouveau croassement, comme une affirmation. Et en effet, quelques instants plus tard, un groupe de trois Néphilims approchait, composé de deux hommes, une montagne de muscles nommé War –et doté d'une épée tellement surdimensionnée qu'il y avait forcément quelque chose à compenser- et un autre plus menu en la personne du Strife susmentionné –une vieille connaissance de Death, armé de deux pistolets-, et d'une femme à la beauté glaciale appelée Fury, à la ceinture de laquelle pendait un fouet.

-Hé, Deathy !, l'interpella Strife en l'apercevant.

Le Cavalier pâle leva les yeux au ciel en grognant. Les dieux savaient combien il détestait le surnom que lui donnait son camarade, mais il avait beau le lui dire, ça rentrait par une oreille et ça ressortait aussitôt par l'autre…le flingueur, comme on l'appelait, n'en avait toujours fait qu'à sa tête.

-'lut Strife, répondit-il néanmoins. Qu'est-ce que tu v… HEEEEE !, protesta-t-il en se sentant soulevé comme un sac de farine, avant que War ne l'enterre dans un lit, sous des couvertures. Mais quoi ?!

-Tu as vu comme tu es pâle ? Tu es malade, c'est sûr. Fury, passe-moi un thermomètre s'il te plait…

-Mais je ne suis pas malade !

-Température plus basse que la moyenne, ça commence bien… Tu vois que tu es malade !, triompha War sous les ricanements peu discrets d'un Strife hilare.

-Je-ne-suis-pas-malade, tête de pioche !, tempêta Death.

-Ils disent tous ça… Holà, tu restes là !, le rattrapa son « infirmière » musclé, le remettant sur le champ sous le tas de couvertures, recevant un tas de jurons abominables en retour. Mais oui, c'est ça, tu me remercieras plus tard… C'est sûr qu'à être aussi peu vêtu, c'est normal d'attraper une saleté par cette sais…quoi, Strife ?, s'agaça War après celui qui tentait d'attirer son attention depuis un bon quart d'heure.

-War…, pouffa son frère, hilare. C'est son teint naturel… Il est né comme ça !, termina l'énergumène en repartant dans son fou rire.

Les mots mirent quinze bonnes minutes de plus pour prendre tout leur sens dans le cerveau de l'imposant Cavalier, qui lâcha un très intelligent « aaaah, d'accord » sous le regard furibond de Death, qui grogna :

-C'est bon, je peux partir ?

-Il a dit la vérité au moins ?, se crut obligé de vérifier War, pas convaincu.

-Mais OUI, bordel de dieu !

-Laisse donc ce pauvre dieu là où il est…quoique, je ne sais pas s'il a un bordel, rigola Strife, toujours prêt à faire des plaisanteries plus ou moins douteuses, avant de se prendre une solide claque sur le torse de la part de Fury, claque qui lui coupa le souffle vu la force de la Néphilim.

-Crétin, soupira l'épéiste, avant de se rendre compte que son patient forcé se faisait la malle. Hé !, fit-il en l'attrapant par le collet, le flanquant –encore- au lit.

-Ben alors, vous vous rencontrez à peine que tu le veux dans ton lit ?, ricana son frère après avoir repris son souffle.

-Strife, t'es con, répliqua le grand Cavalier, aussitôt approuvé par Fury.

-Laisse tomber, il est comme ça depuis l'enfance, sourit Death.

Le flingueur les regarda tour à tour avec une tête de chat martyrisé, puis s'en alla bouder ailleurs en déclarant que, de toute façon, personne ne l'aimait.