Je n'avais pas publié depuis... une éternité. Donc je poste ce petit exercice de style, inspiré de la première scène de ''La Guerre de Troie n'aura pas lieu'' de Jean Giraudoux.

Je ne sais absolument pas ce qui se passe avant la Civil War dans les comics, donc j'invente. J'ai cru comprendre que c'était le Congrès Américain qui avait voté le Superhuman Restriction Act suite à je ne sais quelle catastrophe.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à dire ce que vous en pensez.


Le salon de la Tour Stark, dans l'après-midi. Sur un écran le journal télévisé (en sourdine) diffuse des images d'un combat entre les Avengers et un super-vilain quelconque, avec en sous-titre ''Will it never stop ?''.

Tony, entrant : La Guerre Civile n'aura pas lieu Bucky !

Bucky, debout devant la baie vitrée : Je tiens un pari Tony.

Tony : On va bien flatter le Congrès. On va leur rendre les comptes qu'ils veulent. Ils ne voteront pas la loi. Et la Guerre Civile n'aura pas lieu.

Bucky : On ne va pas flatter le Congrès. On ne va pas leur rendre des comptes. Ils voteront la loi. Et la Guerre Civile aura lieu.

Tony, amusé : Ça ne te déprimes pas de toujours prévoir le pire ?

Bucky : Je ne prévois rien Tony. Je tiens seulement compte de la bêtise des hommes et celles des événements.

Tony, avançant vers la baie vitrée : Tu es trop pessimiste. J'en ai parlé à Steve avant qu'il ne parte sur l'Île de l'AIM, il m'a dit que cette guerre était la dernière.

Bucky : C'était la dernière. La suivante l'attend.

Tony : Allez, nous sommes dans une période de paix. Les supers-vilains se tiennent tranquilles, les Avengers recrutent…

Bucky : La paix n'est qu'une période floue entre deux guerres.

Tony, comme s'il n'avait rien entendu : Les super-héros peuvent enfin souffler, s'occuper d'eux… de leurs cœur. Il fait beau, les gens se promènent, ils doivent se sentir bien, se sentir immortels.

Bucky, ironique : Les blessés de la précédente bataille doivent se sentir immortels, c'est sûr.

Tony : Regarde en bas, on voit Spidey. Jameson n'a rien dit sur lui aujourd'hui. (Il rit). Peut-être est-on au premier jour de leur entente à ces deux-là.

Il rit encore plus fort et Bucky lève les yeux au ciel.

Tony : Qu'est-ce qui te fais dire que la guerre aura lieu, hein ?

Bucky : Parce que les gens débitent des affirmations optimistes pour nier que la guerre arrive, et que ce qui veulent qu'elle vienne ont le champ libre. (Avec tristesse) Quand j'étais jeune aussi on m'a juré que c'était la dernière.

Tony : Des affirmations ?

Bucky : Oui, le monde est plein d'affirmations qui disent que la direction du monde appartient aux hommes, et au super-héros en particulier.

Tony : Et tu peux me dire ce que ça change ?

Bucky : Comme tu veux. Essayons une métaphore. Imagine un tigre. La métaphore pour les enfants. Un tigre qui dort.

Tony, moqueur : Laissons-le dormir.

Bucky : Je ne demande pas mieux. Mais les affirmations le réveillent, et ces derniers temps New York en est remplie.

Tony : Ah bon ?

Bucky : Oui. Le Congrès va débattre sur le SRA ? Il ouvre un œil. Les super-vilains sont tranquilles ? Il se lève. Les blessés dans leur hôpital se sentent immortels ? Il se met en marche. Steve va bientôt rentrer et se marier ?

Tony : Oui, nous allons nous marier.

Bucky : Ce ne sont pas des affirmations, ça ?

Tony : Arrêtes, tu veux me faire peur.

Bucky : Tu devrais avoir peur. Car le tigre monte dans tes escaliers, il va bientôt pousser la porte de son museau… Il arrive.

La voix de Steve, au loin : Tony !

Tony, presque furieux : Tu mens ! C'est Steve !

Bucky, haussant les épaules : Qui t'as dit autre chose ?