Cette histoire est la deuxième version que je publie sur ce site. Je ne touche bien sûr ni argent ni même cadeaux malgré le temps que je passe à l'écrire (faux soupir désespéré)... Dites-moi ce que vous en pensez et... enjoy ;)


Cette histoire commence une nuit de mai. Le ciel était clair, seuls quelques rares nuages vaporeux osaient troubler le domaine infini de la Dame Lune. Vent calme et tiède, odeur d'été, lumière argentée, tout n'était que paix et harmonie. Tout ? Pas vraiment. Au fond de la lande anglaise, dans un manoir qui avait pourtant été délaissé pendant des années, une femme hurlait. Sa voix aigüe frappait les troncs des arbrisseaux et se perdait dans les herbes folles.

Blottie sur un lit crasseux, au centre d'une immense chambre qui avait du être celle des maîtres des lieux, roulée en boule, la femme au visage défiguré par la douleur serrait compulsivement ses mains fébriles sur son ventre distendu. Elle avait dû être belle, jadis, cette future mère. Son maintient, désormais brisé, laissait deviner qu'elle avait été élevée par une famille entretenant les traditions de l'Etiquette, ses cheveux sales, gras et emmêlés étaient bien coupés et, même si elle approchait la cinquantaine, avaient gardé le noir corbeau de ses vingt ans. Mais ses membres maigres à l'extrême, sa peau prématurément ridée et ses yeux fous lui donnaient dix ans de plus et laissaient place à l'imagination quand à son vécu sans doute horrible.

Elle se tordit sur le lit, criait, encore et encore, puis finit par gémir mollement, alors qu'une petite chose rouge s'agitait sur les draps grisâtres. La mère et la fille ne pouvaient s'empêcher de sangloter, la première de la douleur de l'accouchement qu'elle pensait ne pas pouvoir supporter, la seconde laissait s'exprimer ses poumons fragiles découvrant l'air saturé de poussière et la faim qui enserrait son petit estomac.

Bellatrix Lestranges venait de donner naissance à la fille de Lord Voldemort.


La mère s'était levée, après avoir nourri puis sommairement nettoyé sa fille. Assise à une table de bois recouverte d'une épaisse couche de suie et de poussière, elle écrivait. Une première lettre, déjà terminée, attendait d'être envoyée à son destinataire. Et cette deuxième, déjà faite de deux feuilles, tardait à être terminée. La dernière bataille approchait, la mère le savait, et elle savait qu'il y avait de fortes chances qu'elle la perde.

Elle mit une heure à terminer sa rédaction, puis la scella, d'un sort doublé d'une goutte de sang. Elle la posa près de l'enfant qui s'était endormie, inconsciente de ce qui se préparait.

Bellatrix Lestranges s'accorda un instant de relâchement, où elle pleura en caressant la tête fragile de sa fille puis s'en alla. Il lui fallait aller voir son neveu, et lui avouer la vérité. Lui confier l'enfant, aussi.


Lorsque sa tante mourut, Drago Malefoy sut que sa vie changerait pour toujours. Comme elle le lui avait demandé, il se rendit dans le vieux manoir Lestranges, abandonné depuis plus de trente ans. Comme le demandaient les instructions, il se rendit dans l'ancienne chambre parentale, où il trouva un bébé incroyablement faible et maigre. Sans réfléchir, il l'enveloppa dans sa cape, le blottit contre lui et transplana. Juste avant de partir, il remarqua la lettre laissée près de l'enfant et la prit.

Ce n'est qu'arrivé chez Andromeda Tonks qu'il reprit ses esprits. Sa tante accepta, dans le même élan irréfléchi, plein de pitié, que son neveu, de s'occuper de la petite jusqu'à ce qu'il puisse la faire lui-même. Tous deux avaient été charmés, envoutés par le visage délicat, les immenses yeux noirs et le charisme inné de la petite Silvia Jedusor.