Bonjour, bonjour. Je tenais juste à préciser quelques petites choses avant la lecture. Cette fic n'est absolument pas à prendre au sérieux. L'idée m'en est venue à partir d'un délire de jeu de rôle avec des amis. Je ne fais que continuer ce délire ici avec mes idées toutes plus bêtes les unes que les autres. Cependant, j'essaye quand même de faire un effort dans mon écriture et ma présentation pour que cela soit lisible, si quelque chose vous dérange, faites le moi savoir. J'accepte bien entendu toutes les critiques qui ne pourront que m'aider à m'améliorer. Enfin, ne vous attendez pas à des publications régulières, je ne sais même pas si je finirai cette histoire un jour.
Enfin : L'univers d'Harry Potter ne m'appartient pas, je ne fais que m'amuser avec. Les OC, quant à eux, m'appartiennent.
Chapitre 1 :
Le Tournoi des Trois Sorciers
Ou
« Le champion de Beauxbâtons ne pouvait être que moi »
Je m'approchai de la fenêtre du carrosse volant, que Madame Maxime avait fait mettre à notre disposition pour nous rendre à Poudlard pour participer au tournoi des Trois Sorciers, et j'observai le château qui grandissait au fur et à mesure de notre progression. C'était une ancienne bâtisse en pierre qui avait l'air immense, elle devait posséder quelques caractéristiques intéressantes qui devraient réussir à me divertir tout au long de l'année.
- Monsieur du Maine, veuillez vous rasseoir, me dit Madame Maxime, nous allons bientôt arriver.
- Bien sûr, Madame.
J'étais toujours poli avec elle, elle passait pourtant pour la directrice de l'école de magie de Beauxbâtons aux yeux du monde entier alors qu'elle n'en était que la directrice adjointe et usurpait donc le titre de mon père. J'aurais pu la haïr mais on m'avait expliqué que ce subterfuge était nécessaire pour garantir la bonne réputation de notre école. Je n'aimais pas cela mais je faisais avec.
Je me rassis à ma place, à côté de mon meilleur ami, Maximilien de Turenne qui aiguisait un de ses poignards et je me mis à tapoter mon genoux de ma main droite en espérant que cette année allait m'offrir quelques divertissements. Je fus bien vite tiré de mes pensées quand notre carrosse toucha terre. Je fus le premier à descendre, une fois que le valet eut installé un marchepied, et je donnai la main à notre directrice adjointe en parfait gentil homme pour l'aider à s'extirper de notre habitacle. Maximilien me rejoignit pendant que Madame Maxime saluait le directeur de Poudlard et les jeunes filles qui nous accompagnaient nous remercièrent de notre aide. Je portai même Gabrielle avant de la déposer à terre non sans lui ébouriffer les cheveux au passage et elle me fit un de ses plus grands sourires sous le regard noir de sa sœur aînée.
Nous nous mîmes en rang derrière notre représentante mais Dumbledore nous arrêta au bout de trois pas. Il se tourna vers moi et Maximilien:
- Les armes ne sont pas autorisées à Poudlard, Messieurs…
- Du Maine et de Turenne, lui répondis je. Sauf votre respect, Monsieur le Directeur, je suis toujours armé, tradition familiale.
Le directeur avait pâli en entendant mon nom et il avait bien raison. La dernière fois qu'un du Maine avait participé au tournoi des Trois Sorciers, les deux autres candidats avaient été retrouvés décapités et il y eut une hécatombe parmi les créatures magiques de Russie. Les du Maine furent bannis du tournoi pour deux-cent ans et le tournoi finit par être supprimé quelques années plus tard. J'étais donc le premier du Maine à participer à ce tournoi depuis que mon ancêtre en était ressorti couvert de sang mais victorieux. Le directeur se reprit pourtant bien vite:
- Je me dois d'insister, Messieurs, ce sont les règles de Poudlard. Je ne pensais pas que vous laissiez vos élèves se promener armé dans votre école, Madame Maxime!
- Il y a beaucoup de choses que vous ne savez pas sur Beauxbâtons, Dumbledore. Et les du Maine sont très influents en France. Messieurs du Maine et de Turenne, ne pourriez vous pas faire une exception? Je suis sûre que personne n'essaiera de vous assassiner ici et si des tentatives étaient orchestrées, le directeur en porterait, bien entendu, tout le blâme.
- Il est évident que je me soucie de la sécurité de tous mes élèves et je vous garantis que Poudlard est une des écoles de magie parmi les plus sûres au monde. Il ne vous arrivera rien ici.
Je retins avec peine mon reniflement de dédain, tout le monde en France avait entendu parler du débâcle de la pierre philosophale. Nicolas Flamel était un jour revenu furibond dans l'école qu'il avait créé et on avait pu l'entendre se plaindre la sécurité de Poudlard dans tout le château pendant quelques heures.
- Je suppose que nous pouvons vous croire, monsieur le Directeur.
Je fis un signe de tête à Maximilien et nous retournâmes vers le carrosse. Je tendis mon épée et trois poignards au valet tandis que mon ami lui donnait son sabre et deux poignards. Si j'avais bien compté, il lui restait deux lames alors que je n'en gardai qu'une sur ma personne. Quand nous nous retournâmes, les élèves et les professeurs de Poudlard nous regardaient avec des yeux ronds. Et pourtant, les cours de maniements d'armes étaient très prisés à Beauxbâtons, je trouvais étrange qu'une école aussi réputée que Poudlard n'en offre pas. Quand nous nous fûmes replacés en tête de cortège, nous pûmes enfin avancer et entrer dans le château à l'abri du vent qui soufflait dans la cour.
J'avais toujours eu envie de visiter Poudlard. C'était l'école qu'avait fréquentée mon premier ancêtre qui portait le nom des du Maine. Gabriel, comte du Maine, bâtard de Philippe I de France, second directeur de Beauxbâtons et filleul de Guillaume le Conquérant. Il avait écrit un journal à la fin de sa vie qui était conservé précieusement dans notre bibliothèque familiale. Je l'avais lu à dix ans, comme tous les membres de ma famille, et j'avais été émerveillé par les aventures qu'il narrait. Il était mon héros, tueur de gobelins à onze ans, combattant de vampires et liches, terreur des fantômes, Fourchelang extraordinaire et fabuleux bretteur. Lui et ses amis avaient fréquenté Poudlard alors que les autres écoles n'existaient pas encore et ils y avaient passé de tellement bons moments. J'espérai pouvoir avoir d'aussi merveilleuses aventures que lui en ce lieu magique.
Notre groupe s'assit à une des quatre grandes tables qui occupaient la Grande Salle et je regardai le plafond avec émerveillement, il était magnifique, de la magie à l'état pur. Je pris ensuite en compte le caractère austère de la salle, les pierres étaient nues, les tables et les bancs en bois simples et les quelques bougies qui flottaient dans la salle.
Nous n'eûmes pas à attendre longtemps avant que les élèves de Durmstrang n'entrent dans la salle, suivis par les habitants du château. J'étais encore en train d'admirer la prestance des élèves du grand nord quand une jeune fille se racla la gorge à côté de moi.
- Excusez moi, minauda t-elle, j'espère que vous avez fait bon voyage?
- Un peu ennuyeux mais les paysages étaient magnifiques. Je suis Raphaël du Maine.
- Marietta Edgecombe, se présenta t-elle. Alors… ces armes…?
- Oh, simple tradition familiale, rien de plus. Je m'excuse si cela a pu vous choquer.
Je remarquai que plusieurs personnes écoutaient notre conversation à ses côtés mais je ne m'en formalisai pas. Marietta réfléchit quelques instants avant de reprendre la conversation:
- Vous parlez de tradition mais vous êtes deux à posséder des armes et vous ne venez pas de la même famille, si?
- Non, Maximilien et moi ne sommes pas parents, enfin peut être avons-nous un ancêtre commun mais cela remonterait à bien loin… Ce sont de vieilles traditions de la noblesse française que nous nous efforçons de préserver.
- La noblesse? Vous êtes donc de sang-pur?
Je secouai la tête devant tant d'ignorance avant de lui répondre:
- Nous faisons partis de la noblesse française moldue au départ. Mon plus vieil ancêtre connu descend du roi de France moldu Philippe I et a épousé une moldue. Ma famille n'est absolument pas de sang-pur, nous nous marions avec d'autres sorciers, des sang-purs, des sang-mêlés, des nés-moldus mais aussi avec des cracmols ou des moldus… Certaines familles possèdent même du sang de créature, les Delacour, expliquai-je en pointant Fleur du doigt, ont du sang de Vélane dans leurs veines et mon arrière-arrière-arrière grand-père est devenu un vampire, il vit toujours au manoir… En France, la qualité du sang compte beaucoup moins que les aptitudes démontrées par une famille!
La jeune fille allait continuer à m'interroger quand le directeur de l'école se leva et nous souhaita la bienvenue. Il émit quelques consignes de sécurité dont je pris note, cette forêt interdite avait l'air absolument fascinante! Son discours se termina bien vite et les plats firent leur apparition. Le repas était vraiment délicieux mais le meilleur fut le dessert, je découvris quatre sortes de pudding que je m'empressai de goûter sous les regards rieurs des autres élèves de Beauxbâtons, tout le monde savait que les du Maine avaient une obsession étrange avec le pudding. Notre famille avait même failli en faire son cri de guerre officielle avant que quelqu'un ne fasse remarquer l'absurdité de la chose, cela n'en restait pas moins le cri de guerre officieux.
Quand les plats se mirent à disparaître, j'attrapai rapidement le bol de pudding au chocolat et me mis en tête de le finir avant la fin de la soirée, hors de question de gaspiller de la nourriture si excellente! Dumbledore se mit alors à expliquer en quoi consistait le tournoi des Trois Sorciers et la façon de choisir les trois compétiteurs. Je n'écoutai que d'une oreille et me concentrai sur mon pudding.
Une fois la coupe installée au centre de la grande salle, les élèves commencèrent lentement à se lever. Je sortis un morceau de papier de ma poche et écrivis mon nom dessus. Je me dirigeai ensuite vers la coupe sous le regard de tous les élèves de Beauxbâtons. Je ne fis pas attention à Fleur Delacour qui me fixait avec colère, ni à la résignation qui avait pris place sur le visage de Madame Maxime ou encore aux visages livides des quelques professeurs qui avaient apparemment connectés mon nom avec la réputation de ma famille. Je m'arrêtai devant la coupe, plaçai mon bol de pudding sous mon bras, me levai sur la pointe des pieds et déposai mon papier dans les flammes qui s'élevèrent vers le plafond. Je regardai encore quelques instants la coupe avant de faire demi-tour et de me rasseoir à côté de Maximilien.
- Alors, tu ne vas pas t'inscrire? Lui demandai-je.
Il me sourit.
- Je n'ai aucune chance face à toi. Tout le monde sait que tu seras choisi. Peut être que Fleur va essayer de se présenter mais elle n'a aucune chance!
- Si tu le dis. J'espère vraiment qu'ils vont nous concocter des épreuves intéressantes. Comme des manticores ou des dragons ou des liches ou des vampires, des loup-garous…
- Tu n'as pas passé tes vacances à combattre des loup-garous en Espagne cet été?
- Si, c'était génial. J'ai même trouvé quelques géants, j'ai dû utiliser ma baguette magique contre eux, c'était génial comme combat!
- Si tu le dis… Mais tu devrais baisser d'un ton…
Je regardai alors autour de moi et remarquai les yeux ronds et horrifiés des Serdaigles les plus proches. Oups, ma réputation serait faite d'ici demain. Je haussai les épaules, ce n'était pas vraiment important. Maximilien soupira et m'entraîna vers la sortie. Nous croisâmes un professeur habillé en noir de la tête aux pieds avec les cheveux gras et je m'avançai vers lui en tirant mon ami.
- Excusez moi Monsieur. J'aimerais vous poser une question si cela ne vous dérange pas.
Il inclina la tête et je me lançai:
- Est-ce que les souterrains qui passent sous le château sont accessibles? Mon ancêtre a étudié ici et il conseillait vivement de visiter l'endroit, il dit s'y être beaucoup amusé!
- Poudlard ne possède pas de souterrains, siffla t-il dédaigneusement, ce ne sont que des légendes absurdes.
- Accuseriez vous mon ancêtre d'être un menteur?
- Un menteur ou un fou, quelle différence? Les du Maine ne sont pas réputés dans le monde magique pour leur équilibre mental!
- Monsieur, je ne vous…
Je commençai à m'emporter, personne n'avait le droit de critiquer ma famille. Il est vrai que nous avions une tendance à rechercher le danger et à aimer ça mais cela ne signifiait pas que nous avions des problèmes mentaux! Nous possédions juste une toute autre idée de ce que l'on pouvait appeler amusement. J'allais me mettre à insulter cet homme mais Maximilien me tira vers la sortie et vers notre carrosse où Jean, le valet, avait dû préparer nos quartiers. Je me contentai donc de fusiller ce professeur du regard et me promis de lui faire vivre un enfer.
Comme nous étions arrivés en Angleterre le vendredi soir de la première semaine de septembre, j'avais le week-end à mon entière disposition pour explorer le château et ses alentours. Comme personne ne connaissait l'existence de souterrains, je décidais de commencer par la forêt interdite. Je demandais à Maximilien s'il souhaitait m'accompagner mais il refusa. Il avait beau être mon ami, il ne possédait pas le même amour de l'aventure qui courait dans les veines de ma famille.
Cet amour de l'aventure et cette inconscience devant le danger n'étaient partagés que par quelques familles dans le monde et elles descendaient toutes des amis de Gabriel du Maine. Il y avait les Kawagura du Japon, les Nadi d'Egypte, les MacLeold d'Amérique (avec qui ma famille entretenait une rivalité violente depuis des siècles), les Poutchnev de Russie et les Finnigan qui possédaient deux branches, une française spécialisée dans les tissus et une anglaise spécialisée dans le marché des balais volants. Nos ancêtres étaient pourtant sept mais un des amis de Gabriel, Brian si je ne m'abuse, n'eut pas d'enfants et son héritage fut perdu. Nos différentes familles se retrouvaient une fois tous les dix ans dans un endroit le plus souvent désert et infesté de monstres pour se retrouver et s'amuser. J'avais participé à cette rencontre il y a cinq ans. Nous avions exploré un temple inca qui recelait de nombreux trésors mais aussi beaucoup de créatures magiques et de malédictions. J'avais adoré cette sortie et attendait avec impatience la suivante, mes parents pensaient que nous irions visiter les catacombes de Rome, elles étaient infestées de goules et de vampires selon les légendes!
Je préparai donc mes affaires le samedi matin pour une randonnée de deux jours en milieu hostile. Mon sac était rempli de nourriture et d'armes. J'emportai encore une couverture, du papier, un stylo et un peu d'argent avant de me mettre en route. L'homme qui habitait à la lisière de la forêt m'aperçut et me cria de revenir mais je ne l'écoutai pas et avançai joyeusement vers ce nouveau terrain d'aventures.
Ma première matinée dans la forêt fut décevante. Je ne croisais aucun animal et aucune créature magique. Je m'ennuyais ferme et me dis que j'aurais du essayer d'emmener Seamus Finnigan -il n'était pas aussi aventureux que moi mais faisait quand même partie de ces cinq familles aussi déjantées que la mienne-, il aurait pu me distraire. Je me mis alors à siffloter lentement et quand je décidai de me remettre en chemin, je me retrouvai nez à nez avec un centaure. Je ne l'avais pas entendu approcher mais il faut dire que je n'étais pas connu pour mon sens de l'observation.
- Bonjour? Commençai en sortant mon épée de son fourreau, on n'était jamais trop prudent avec des centaures.
- Vous ne devriez pas être ici, la forêt est dangereuse.
- Je sais, c'est pour ça que je suis ici. Je suis Raphaël du Maine, me présentai-je, vous n'auriez pas quelques endroits intéressants à me conseiller dans le coin pour s'amuser?
Il avait reculé de quelques pas en entendant mon nom mais se présenta comme Firenze. Pour sa défense, ma grand-tante avait un jour décidé de se battre contre tout un clan de centaures, elle en tua une vingtaine et perdit un bras avant que le ministère français de la magie n'intervienne, cette histoire avait dû faire le tour des troupeaux de centaures dans le monde entier.
- Et bien, répondit le centaure, il y a un nid d'arachnées à quelques kilomètres à l'est, des sombrals et des licornes à l'ouest, des hippogriphes au nord et au cœur de la forêt se trouvent toutes sortes d'animaux géants.
Il ne fit pas mention de son troupeau mais je ne lui en tins pas rigueur.
- Merci beaucoup Firenze, je pense que je vais commencer par les arachnées, je n'en ai jamais vu en chaire et en os… Peut être que je pourrais en ramener une comme trophée, elle serait parfaite devant l'entrée de Poudlard. Encore merci et bonne journée!
Le centaure avait pâli et déguerpi aussi vite qu'il put une fois que j'eus choisi ma destination. Il avait l'air très sympathique et je le laissais filer. Je partis donc vers l'est en sifflotant et en espérant trouver des créatures à la hauteur de mes attentes.
Cette forêt était magique. Vraiment. Un des meilleurs endroits que j'aie jamais visité. J'avais passé mon après-midi à tuer des arachnées. Je les avais tailladées avec mon épée, fait brûler avec mes sorts et j'avais même réussi à en faire exploser une. J'étais recouvert de sang et chaire d'arachnide de la tête aux pieds, j'étais heureux. J'avais fini par me replier, pour ma défense, un millier d'arachnées était quand même un peu trop pour moi. Si j'avais bien compté, j'en avais tué une vingtaine et blessé autant. Bien sûr je n'en étais pas ressorti indemne comme pouvait en témoigner mon flanc droit couvert de sang.
Je m'arrêtai à la tombée de la nuit, bandai ma plaie et m'endormis avec une main sur mon épée. Je fus réveillé au milieu de la nuit par des centaures. Ils avaient l'air d'assez mauvaise humeur. Leur chef, Bane, se présenta et m'apprit que son troupeau n'avait pas apprécié ma présence dans la forêt. Il était prêt à me tuer pour venger les morts causées par ma grand-tante mais avait peur des représailles que pouvaient exercer ma famille. Etant la prudence incarnée, je provoquais Bane et il accepta mon défi . Nous allions nous battre jusqu'au premier sang. Si je gagnais, le troupeau de centaure se placerait sous mes ordres jusqu'à ma mort et si je perdais, Bane aurait l'honneur de venger sa race et un du Maine perdrait la vie dans cette sombre forêt. J'écrivis rapidement mon testament en précisant que j'entrai dans le combat de mon propre chef pour que ma famille ne puisse pas exercer son droit de vengeance.
C'est ainsi que je me retrouvais pantelant, mon épée à la main, sous le clair de lune en face de Bane couvert de sueur mais bien déterminé à m'achever. Nous nous battions depuis déjà une dizaine de minutes et je commençais à fatiguer. Malgré cela, mon sourire ne disparaissait pas, j'adorais me battre et trouver un adversaire à ma hauteur devenait très difficile ces derniers temps. Nous nous élançâmes à nouveau l'un contre l'autre et nos épées s'entrechoquèrent, je soutins son assaut, dégainais un poignard de la main gauche mais le centaure l'esquiva avant de s'élancer à nouveau. Nous continuâmes notre danse jusqu'à ce que j'arrive à monter sur son dos, il se cabra et je n'eus pas le temps de sauter, je m'écrasai à terre. Bane fonça sur moi et s'apprêtai à m'enfoncer dans la terre à coups de sabot, je roulai sur moi-même au dernier moment, coupai un de ses tendons arrière mais ne pus esquiver le sabot qui s'écrasa sur ma cage thoracique et me fis perdre mon souffle. Le centaure s'écroula sur moi.
Il fallut quelques minutes à Bane pour arriver à se relever et à s'écarter de moi. Il baissait la tête en signe d'acceptation, il avait perdu. Je m'assis avec peine et soulevai ma chemise. Un hématome couvrait une bonne partie de mon ventre et j'étais presque sûr qu'une de mes côtes étaient fêlées, à vrai dire, je m'en tirai encore bien. Je finis par me lever et je m'approchais de mon adversaire qui se faisait soigner par un des siens. Je lui tendis ma main et il la prit avec perplexité.
- C'était un bon combat, lui dis-je, il faudra qu'on remette ça.
Il se tendit.
- Quels sont vos ordres… mon maître?
Je haussai les épaules.
- Aucune idée. Continuez comme d'habitude, je suppose… Ne maltraitez pas les élèves qui se perdent en forêt? Je n'en sais vraiment rien. Je ne veux pas avoir d'esclaves mais un combat sans pari n'est pas aussi amusant!
Tous les centaures me regardaient avec des yeux ronds. Je ramassai mes armes, les nettoyai rapidement et allai me recoucher en prenant soin de ne pas toucher mon ventre. Quand je relevai les yeux, trois arcs étaient pointés vers moi.
- Vous savez, je suis sûr que si vous me tuez, cela romprai la demande que je vous ai faites de ne pas maltraiter les élèves perdus dans la forêt!
- Assez! S'écria Bane. J'ai perdu dans un combat loyal… Il est notre nouveau maître, j'ai juré sur l'honneur, nous devons lui obéir.
Deux centaures baissèrent leurs armes alors que le troisième tournait légèrement la tête vers Bane. Il n'aperçut ma lame que trop tard. Il s'écroula, mort.
- Désolé mais je déteste les mutineries… Bonne nuit.
Personne ne me répondit. Ils s'approchèrent lentement du corps de leur frère et le traînèrent à leur suite en disparaissant dans les sous-bois. J'adore cet endroit, peut-être devrais-je l'acheter?
Je passai encore une demi-journée dans la forêt du château avant de me décider à rentrer. Je croisai quelques sombrals et un renard géant qui prit la fuite devant moi. Je dus attendre midi avant de pouvoir me glisser jusqu'au carrosse qui abritait les logements des élèves de Beauxbâtons. Comme tout le monde devait se trouver au château pour le repas, j'en profitai pour prendre une douche et me soigner du mieux que je pus, c'est-à-dire très peu. J'avais quelques rudiments de soins qui me permettaient de m'occuper des ecchymoses mais je n'avais jamais été très doué en médicomagie. Je bandai donc mon abdomen, appliquai de la pommade sur mon bras avant de le bander à son tour. Je finis par m'habiller puis me mis à nettoyer et affuter mes armes.
Je venais de ranger mon épée sous mon lit quand j'entendis mes compatriotes revenir. On toqua à ma porte et je donnais à cette personne la permission d'entrer dans ma chambre. Madame Maxime ouvrit la porte et pénétra dans mon antre. Elle me fixa quelques instants -elle devait sûrement essayer de deviner si j'étais blessé- avant de soupirer.
- J'ai dit à Dumbledore que vous ne vous sentiez pas bien… Il n'est absolument pas dupe de mes mensonges et vous avez attiré l'attention du professeur Fol'œil…
- Pas de preuves, pas de coupable. Fol'œil? Ce n'est pas cet auror un peu paranoïaque?
Elle hocha la tête d'un air réprobateur.
- J'irai peut-être lui parler, il a l'air d'être un homme intéressant.
- Si vous le dites. Je vous prierai de bien vouloir être présent au repas ce soir, cela allègera peut-être les soupçons des autres professeurs.
- Bien sûr, Madame, je serai présent.
Elle hocha la tête, me souhaita une bonne après-midi et sortit. Maximilien entra dès que notre directrice adjointe lui laissa la place. Il me jaugea du regard avant de me demander si j'avais besoin d'aide. Je lui dis que non et il s'écrasa sur mon lit. Il ne me questionna pas et je ne lui racontai rien. Il m'annonça ensuite qu'il s'était occupé de m'inscrire aux cours que je suivrai cette année et je lui en fus reconnaissant. Je devais donc ma présenter aux cours de Soins aux créatures magiques -je préférais les décapiter ou me battre avec elles mais j'allais faire avec-, Défense contre les forces du mal, Potions, Métamorphose et Runes. C'était un cursus pour le moins atypique mais ma famille était riche et les compétences de management des différentes entreprises de mes parents ne s'apprenaient pas à l'école de sorcellerie, je pouvais donc choisir mes cours sans avoir à me soucier d'une future carrière. Nous passâmes le reste de l'après-midi avec les autres élèves, il était important de connaître les derniers potins et les filles avaient réussi à récolter des informations sur mes futurs potentiels rivaux.
Le trente-et-un octobre ne put arriver plus tôt. J'attendais le début du tournoi avec impatience et je commençais à agacer même mes condisciples de Beauxbâtons. Les professeurs de Poudlard ne m'aimaient pas particulièrement, il faut dire qu'avec ma propension à briser les règles, je ne cherchai pas vraiment à m'attirer leurs bonnes grâces. Le professeur Rogue, quant à lui, me haïssait: il faut dire que concocter une potion explosive à la place du veritaserum demandé et faire exploser une armure du château ne me fit pas entrer dans ses bonnes grâces. D'un autre côté, le professeur Hagrid m'adorait, il nous arrivait de passer des heures à parler de différentes créatures magiques et de leurs particularités, bien sûr, je n'avouai jamais que ma méthode préférée d'étude de ces bêtes étaient le combat, cela aurait mis un terme à notre amitié naissante!
C'est donc passablement ennuyé que je me trouvais dans la Grande Salle le trente-et-un octobre. Je n'avais pas mis les pieds dans la forêt interdite depuis deux semaines, les cours n'étaient pas si intéressants qu'on me l'avait laissé entendre et les retenues étaient franchement barbantes (ne me dites pas que vous vous étonnez de me voir en retenue?). Le début du Tournoi me fournirait une bonne distraction.
Le directeur de Poudlard finit enfin par se lever et il s'approcha de la coupe de feu. Je ne fis pas attention à son discours et me focalisai sur l'artefact magique. Une première langue de feu s'éleva et le directeur attrapa le papier qui venait d'être recraché par la coupe. Son air résigné suffit pour me faire comprendre quel nom était inscrit sur le parchemin. A quelques mètres de moi, Fleur Delacour se mit à pleurer.
- Le champion de Beauxbâtons est… Raphaël du Maine.
Je me levai sous les applaudissements polis des élèves et les regards inquiets des professeurs. Je me dirigeai vers la porte qui se trouvait derrière l'estrade des professeurs et Madame Maxime vint me rejoindre. Victor Krum entra dans la pièce quelques minutes après moi et fut suivi par Cédric Diggaly? Dorrory? Enfin Cédric quoi. Nous nous tournâmes vers la porte pour attendre le professeur Dumbledore et les envoyés du Ministère de la Magie quand un gamin entra dans la pièce. Il avait l'air choqué et inquiet. Il ne nous regarda pas et quand Dumbledore arriva enfin, il se dirigea vers lui avant de lui demander calmement:
- Harry, as-tu déposé ton nom dans la coupe de feu?
Un quatrième candidat? Ohh, cela allait être intéressant.
- Non, non, je n'ai pas… Ce n'était pas moi…
Toutes les personnes présentes se mirent immédiatement à parler en même temps et le pauvre petit- il avait l'air d'un première année, il n'était vraiment pas très grand!- se fit encore plus anxieux qu'il ne l'était auparavant. Je décidai de lui faire une fleur.
- FERMEZ LA, criai-je en français.
Je pus remarquer que Dumbledore comprenait ma langue maternelle à cette occasion, son expression faciale était vraiment mémorable. Madame Maxime me reprit fermement mais je l'ignorai. Je me remis à parler en anglais.
- Vous faites peur au petit.
Le dit "petit" me jeta un regard courroucé, il n'avait pas l'air d'apprécier mon aide. Ce n'est pas ma faute si je ne connaissais pas son prénom! Et puis, j'avais toujours eu un faible pour les enfants, je ne pouvais pas le laisser se faire traumatiser sans rien faire.
- Il est obligé de participer si son nom sort de la coupe, non?
- Oui, oui, c'est exact, Monsieur du Maine.
Je ne répondis pas à Croupton et me tournai vers le petit.
- Désolé gamin mais tu vas être obligé de participer. Si jamais tu trouves l'idiot qui a décidé de mettre ton nom dans la coupe pour te jouer un sale tour, je me chargerai de lui botter le cul! Raphaël du Maine, me présentai-je en lui tendant ma main droite.
Il la serra fermement en se présentant à son tour:
- Harry Potter et… Merci pour l'offre?
- De rien. Essaye quand même de faire de ton mieux et de nous offrir un peu de concurrence. Bon alors, à quand la première épreuve?
