La journée ne commençait pas si mal. Comme tous les matins, depuis quatre ans, il faisait beau dès le lever du soleil. Ahhh, travailler sur une ile, le pied ! Comme tous les matins, elle se levait, se lavait, s'habillait et partait au travail. Enfin, partait au travail… en quelque sorte. En tant que gérante de l'hôtel, elle y avait une suite. Oh, bien sur. Pas une suite de grand luxe. Une toute petite suite, qui lui convenait largement. Comme tous les matins, elle se rendait dans le hall du dit hôtel. Elle s'approchait du comptoir, et avec un sourire, demandait à la responsable de nuit :
« Bonjour, Wendy. Comment s'est passé la journée ? ». Et Wendy lui répondait avec un sourire fatigué en quittant son poste :
« Bonjour, Mademoiselle Granger. Très bien, comme toujours. Bonne journée à vous. » Inlassablement, Hermione lui répondait
« Bonne nuit, alors. A demain. » C'était ce genre de petites habitudes qui faisait qu'elle appréciait sa vie. Calme, sans malade prêt à la tuer, sous prétexte qu'elle n'était pas de sang pur. Pas de magie. Du moins, pas en public. Rien que du rationnel, de la prévision et de la gestion. Cinq ans qu'elle avait quitté le monde magique, et rien ne lui manquait. Elle recevait occasionnellement quelques hiboux de Ron, mais rien de ce qu'il disait ne la ramènerait à la vie de sorcière. Rien. Et de toute façon, elle n'aurait pas eu le temps.
L'hôtel lui prenait tout son temps. Elle travaillait 14 heures par jour, par fois plus, et finissait la plupart de ses journées assommée de fatigue, étalée sur son lit. Mais cette journée s'annonçait calme. L'automne était une saison calme dans les caraïbes, et elle ne s'attendait pas à voir beaucoup de clients. Elle savait d'avance commence allait se dérouler les événements. Elle resterait ici, au comptoir jusqu'à 9 heures, quand la standardiste arriverait. Puis elle irait faire un tour dans l'hôtel, vérifier ceci et cela, prendre la mesure de telle chose, appeler l'électricien qui viendrait réparer telle ampoule. Puis elle irait déjeuner au bar de l'hôtel, en compagnie du barman, qui ne manquerait pas de la draguer, puis, elle passerait l'après midi à faire les comptes, et à passer les commandes.
Cette journée cependant, n'allait pas être aussi monotone que prévue. D'abord par ce qu'aujourd'hui, ça faisait 4 ans qu'elle travaillait ici. Ensuite, pour une autre raison, qu'elle ne connaissait pas encore, mais qui n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez. Elle resta deux heures, sans que rien ne se passe. Quelques clients appelaient pour réserver, et elle profitait du calme du début de matinée pour organiser quelques excursions sur l'ile.
La standardiste venait tout juste d'arriver quand un homme arriva à l'accueil, en annonçant qu'il avait réservé. La standardiste recherchait dans les fichiers pour trouver la réservation. Drogeham. Un nom bizarre. Hermione, qui n'avait pas encore quitté le comptoir le fixa un moment. Le nom ne lui disait rien. Mais le visage. Les cheveux blonds. Le regard d'acier. Elle l'avait déjà vu quelque part. Il portait un costume gris, assorti à ses yeux. Du sur mesure, apparemment. Il portait une valise énorme, qui semblait ne rien peser dans la main.
Elle fouillait dans sa mémoire, lors que la standardiste annonça d'une voix triomphante : « suite 532, monsieur, excellent choix, c'est la meilleure suite de l'hôtel ». La plus chère surtout, gros client, ajouta mentalement Hermione. Elle se pencha sur un tiroir et en sortit une carte magnétique qu'elle montra au client.
« Voici, Monsieur Drogeham, votre clé magnétique. Maintenant si vous voulez bien me suivre jusqu'à votre chambre » ainsi pourrais je en savoir plus sur vous. Elle quitta le comptoir et se dirigea d'un pas rapide vers le couloir latéral. Elle sortit sur un passage couvert, et s'arrêta devant une porte.
Elle ouvrit la porte avec la clé magnétique, et invita l'homme à entrer. Celui-ci, un sourire aux lèvres lui fit signe de passer devant. Elle lui passa la chambre en revue, et s'apprêtait à le laisser sur un « bien, monsieur, si vous avez besoin de quoique ce soit, je me tiens à votre disposition. L'hôtel Van Speer et moi-même vous souhaitons un agréable séjour. » Et elle tourna les talons et se dirigea vers la sortie, jusqu'à ce qu'une main impérieuse se pose sur son bras.
« Attendez, mademoiselle. » cette voix. Trainante, mais chaude et grave. Cette voix la fit frissonner.
« Mademoiselle, rappelez moi votre nom ? »
« Granger, Hermione Granger.» voilà qu'elle parlait comme James Bond. « Mais appelez moi Hermione »
« Bien. Mademoiselle Granger. » N'a-t-il pas bien compris ? « Il se trouve que je suis ici en voyage d'affaire. Pourriez-vous m'indiquer de quelle manière je peux rejoindre San Juan ? »
« Mais bien sur. Si vous le désirez, nous pouvons mettre à votre disposition un chauffeur qui vous conduira ou bon vous semblera. »
« Parfait. Alors, je contacterai l'accueil, quand j'en aurai besoin. Merci, mademoiselle. Bonne journée » conclu il en lui tendant la main. Elle lui serra la main, non sans frisson, et répondit :
« Bonne journée à vous aussi. » et elle tourna les talons. Elle sorti de la chambre d'un pas précipité, et ne s'arrêta que lorsqu'elle eut atteint son bureau, qui se trouvait non loin de la suite, d'ailleurs. Elle ferma la porte du bureau, s'appuya contre la porte, et s'y laissa glisser. Elle savait. Elle savait ce qui la dérangeait chez ce type. Il ressemblait trait pour trait à Drago Malfoy. Son portrait craché, jusque dans ses expressions. Elle en avait pris conscience quand il lui avait dit bonne journée. Ce qui la dérangeait encore plus, c'est que ce type l'attirait. Sa voix. La poignée de main qu'ils avaient échangée avait suffi à la faire frissonner. Elle ne pouvait imaginer ce qu'il serait capable de faire rien qu'avec la pulpe de ses doigts. Elle savait qu'il aurait pu faire n'importe quoi d'elle, et elle détestait ça. Elle prit quelques instants pour souffler en restant à terre, puis se ressaisit. Elle sortit faire sa tournée, elle visita les couloirs, discuta un moment avec les femmes de ménage, appela le plombier pour déboucher un évier, et termina comme à chaque fois, par le bar de la plage. Il n'y avait personne, ce qui était normal, à 11 heures et demi, mais une grande silhouette se détachait sur la plage. Hermione alla voir Pablo, le barman, et fit un point rapide avec lui. Elle s'apprêtait à partir, et fit demi-tour :
« Qui est ce ? »
« Je ne sais pas. Un type avec un costume gris. Il dit qu'il s'est perdu dans l'hôtel. » Répondit le barman.
« Très bien, je vais l'aider. » et elle se dirigea vers la silhouette. L'homme était de dos. Il regarda la mer, et ne semblait pas l'avoir entendu s'approcher. Il portait une chemise blanche tendu sur ses épaules. Elle aurait du deviner qui il était, mais, tout ce qu'elle voyait c'était son dos. Le genre qu'elle aurait pu caresser pendant des heures. Arrivée derrière lui, elle toussota. Alors, il se leva en se retournant vers elle.
« Ah, mademoiselle Granger. Vous tombez bien. Je me suis perdu, je cherchais l'accueil, et le barman, le bas, ne parle qu'espagnol. »
« Pablo ? Vous avez du vous tromper. Il est né à New York. Son anglais est parfait. » Répondit elle, avec un sourire amusé. Pablo et les clientes, ça marchait plutôt bien, d'habitude. Mais il est vrai que pablo et les clients males, ça n'était pas ça.
« Vraiment ? » il ne semblait pas ravi qu'à moitié qu'on se soit payé sa tète.
« Bien, vous vouliez vous rendre à l'accueil ? Laissez-moi-vous accompagner. » Dit elle en s'avançant vers le bord de plage. Elle jeta un coup d'œil en arrière pour confirmer qu'il la suivait, et pressa un peu le pas. Une fois sur les dalles, il s'arrêta un moment pour remettre ses chaussures. Il lui tendit sa veste
« Voulez vous bien ? » elle saisit le vêtement, et fut surprise par le parfum agréable qui s'en dégageait. Elle ferma les yeux un instant, et les rouvrit quand il se racla la gorge. Elle lui tendit sa veste avec un sourire gêné. Ils reprirent leur chemin, alors qu'elle amorçait la discussion.
« Donc, vous êtes ici pour affaires ? Quels genres d'affaires ? »
« Je gère une société d'investissement, et je dois visiter une start up, pour savoir si nous investirons. »
Elle finit par apprendre qu'il était né à Londres, et qu'il y avait toujours vécu. Il avait à peu pres son âge, et semblait respectable. Le gendre idéal pour ma mère ! Elle se gifla à cette pensée. Une fois arrivé à l'accueil, il réserva son chauffeur pour 13 heures 30, ce qui fut fait en une minute. Hermione quittait le hall de réception, quand on l'héla.
« Mademoiselle Granger » elle se retourna prestement. Mr Drogeham. Bizarrement, elle n'était pas surprise. Elle commençait à s'habituer à entendre son nom dans sa bouche.
« Mademoiselle Granger, comme vous l'avez remarqué, je suis venu seul. La perspective d'un repas en solitaire ne m'enchante pas trop. Voulez vous bien vous joindre à moi pour déjeuner ? » Autant son cœur lui disait d'accepter, autant son cerveau était beaucoup plus rationnel. C'est comme ça qu'il attire les jeunes femmes dans son lit ? Il doit avoir plein de conquêtes à Londres. Mais finalement, elle accepta. La politique de l'hôtel était d'être toujours poli et serviable, non ?
