Je sais, les retourneurs de temps, c'est surfait! Mais je voulais m'amuser quand même un peu avec cette fic qui me trottait dans la tête.
Nous sommes en septième année à Poudlard, la guerre n'a pas encore éclatée (c'est plate la guerre de toute manière).
Les personnages ne m'appartiennent pas. Une chance, car j'aurais bien trop honte d'être celle qui a fait mourir Severus! Un personnage d'une complexité si riche.
Et un gros merci à ma beauté Cyn qui a eu la gentillesse de corriger mes fautes.
C'était un jour de classe habituel. Gryffondors et Serpentards tentaient d'écouter les consignes du redoutable professeur de potions. Après que celui-ci ait donné les consignes pour la potion du jour, il se mit à arpenter les rangées d'élèves, donnant de judicieux conseils aux Serpentards et enlevant des points aux Gryffondors. Bref, un cours dans toute sa normalité. Pendant que la chauve-souris s'invectivait sur les capacités dignes d'un scroutt à pétard de Neville, Ron remarqua quelque chose et donna un violent coup de coude dans les côtes d'Harry.
- Ouch! Mais qu'est-ce qui te prend?
- Chut, tu vas attirer l'attention sur nous.
- Mais c'est toi qui… laisse faire. Qu'est-ce qu'il y a?
- Regarde les mains de Rogue.
Après un bref examen visuel des mains de son professeur, Harry vit enfin l'objet qui avait surpris Ron. Ceinturait autour de son annuaire gauche un anneau doré! Les détails du ciselage semblaient de moindre qualité, mais ça n'en restait pas moins être un jonc de mariage.
Hermione se pencha par-dessus son chaudron pour demander à son ami Harry et son petit ami Ron quelle était la cause de leurs chuchotements.
- Le bâtard graisseux vient de se marier, répondit Ron par-dessus son épaule.
- Hein!
- Chut! Tu peux pas être plus discrète.
- Mais quel genre de femme pourrait bien vouloir l'épouser?
- Miss Granger!
Hermione sentit la présence de son professeur qui venait juste de se déplacer derrière elle, et c'est la tête rentrée dans les épaules qu'elle se tourna vers lui.
- Je vous prierais de garder vos commentaires désobligeants pour vous-même et surtout de respecter le calme de cette classe! Les deux véracrasses en face de vous ont déjà bien assez de misère à ce concentrer, alors imaginez le chaos s'ils doivent en plus supporter votre diarrhée verbale. 10 points en moins à Gryffondor pour grabuge.
Les deux véracrasses en question se penchèrent au-dessus de leur plan de travail et se mirent à couper grossièrement tout ce qui pouvait leur tomber sous la main, de peur d'avoir eux aussi des représailles.
Pansy Parkinson, qui pouffait bruyamment du sort de ses voisins, vit elle aussi la cause du fameux grabuge.
- Oh, Professeur! Félicitations!
- Pardon?
- Mais je vois que vous venez de vous marier, minauda-t-elle tout en pointant le jonc.
- Quelle perspicacité. Mais je me dois de vous décevoir car il y a déjà trop longtemps que j'ai épousé Mme Rogue.
- Mais pourquoi ne portez-vous donc jamais votre anneau d'abord?
- Voyons, Miss Parkinson, depuis le temps que vous êtes dans ce cours, vous devriez le savoir.
Instinctivement, le bras d'Hermione se propulsa dans les airs, tel un épouvantard coincé trop longtemps dans une boîte. Ron, qui était encore fâché que sa copine ait fait perdre des points à Gryffondor, lui assena une claque magistrale sur le bras pour le faire redescendre.
- OUCH! Mais t'es malade!
- Miss Granger, quand vous aurez cessé vos lamentables pitreries, peut-être pourriez-vous porter attention au cours. 50 points en moins pour votre insolence!
Tous les yeux de la classe se tournèrent vers Hermione, une moitié des yeux très rieurs, tandis que l'autre moitié auraient pu la foudroyer sur place.
- Pour revenir à votre question, Miss Parkinson, je ne mets jamais mon anneau car il est en or. Et l'or a une incidence directe dans la fabrication des potions. Je me dois de l'enlever pour ne pas contaminer mes ingrédients.
- Et pourquoi l'avoir mis aujourd'hui?
- Mon épouse doit arriver ce soir au château.
- Pourquoi n'est-elle jamais venue avant?
- Miss Parkinson, est-ce que je m'insurge dans votre vie privée?
- Oh, que voulez-vous savoir professeur? demanda-t-elle avec l'espoir d'avoir trouvé en Rogue un nouveau confident.
Celui-ci se pinça l'arête du nez, inspira profondément, expira, ré-inspira, et devant le sourire niais de Pansy, dit d'un ton indiscutable que la question était close.
Bien sûr, les chuchotements allèrent bon train durant le reste du cours. Rogue, assis à son bureau, priait intérieurement que le chaudron de Longdubat explose pour qu'il puisse avoir une raison de se défouler…
Lors du repas du midi, la grande salle était en effervescence. Tous les yeux étaient braqués sur la place vide habituellement occupée par le professeur Rogue et chacun y allait d'une supposition loufoque ou salace sur sa vie privée.
- Elle doit être défigurée, il doit avoir trop honte de la montrer.
- À moins que ce ne soit elle qui ait trop honte de se montrer avec lui.
- Peut-être l'enferme-t-il dans les cachots et s'en sert-il pour assouvir ses besoins.
- Ça doit être une vieille gribiche riche qu'il a épousée pour financer ses activités de mangemort
À la table des Gryffondor, par contre, une section n'était pas d'humeur à se laisser aller aux rumeurs. Ron et Hermione se faisaient encore la gueule, au grand désespoir de Harry qui s'en voulait d'avoir finalement ouvert les yeux aux deux cas désespérés.
Par chance, pour briser l'atmosphère viciée, un magnifique hibou strié vint se poser devant la lionne en furie. Elle prit le parchemin accroché à sa patte et lui donna un morceau de pain à béqueter. Le hibou se pencha pour une caresse et c'est après qu'elle lui ait lissé les plumes qu'il reprit son envol.
- Tu chais de qui cha vient, demanda Ron la bouche pleine.
- Non, je ne connais pas cet oiseau. Laisse-moi au moins le temps de lire la lettre.
"Hermione,
Je te prie de te rendre cette nuit dans la classe de potions et il est impératif que Ronald Weasley t'accompagne. Ton avenir en est l'enjeu!
Viens, je t'en supplie!"
- et c'est pas signé.
- Pourquoi il faut que che vienne? re-questionna le roux qui n'avait pas pris la peine d'avaler entre ses bouchées.
- Veux-tu le lire toi-même? Tu verras bien que ce n'est pas écrit, vociféra Hermione.
- Prête-moi ça, demanda Harry.
Il examina le parchemin sous toutes ses coutures, effectua quelques sorts, mais rien de concluant n'en ressortit.
- Tu n'as pas l'intention d'y aller, n'est-ce pas Hermione?
- Heille, je veux y aller moi! riposta Ron. Pour une fois que ce n'est pas Monsieur le Survivant qui est la vedette. Dans le fond, t'es juste jaloux que ça soit nous qui aillons de l'attention.
- T'as pas pensé que ça serait un piège de Voldemort pour vous attraper pour ensuite me manipuler à sa guise.
- Tu vois, tu veux encore être le centre d'attention.
- Je vais y aller! coupa Hermione, mettant ainsi fin à la tirade entre les deux garçons.
- Ouais! Cha ch'est ma copine!
- Si vous insistez tant pour y aller, je vais vous accompagner. Je resterais caché dans un coin de la classe avec ma cape d'invisibilité et j'interviendrais s'il se passe quoi que ce soit de louche.
Bien après le couvre-feu, le trio d'or longeait les couloirs de Poudlard sous la cape d'invisibilité d'Harry. Ils avaient tous bien grandi depuis leur première année et c'est de peine et de misère qu'ils se mouvaient, recroquevillés sous la cape. Harry en premier, Hermione au milieu et Ron, qui fermait le trio, en profitait pour laisser ses mains balader sur sa copine.
- Ron, c'est pas le temps, garde tes mains sur ta baguette, et Harry est avec nous en plus!
- Qu'est-ce que vous faites vous deux en arrière? demanda avec appréhension le Survivant.
- Rien, comme d'habitude, Madame est bien trop coincée.
- RON!
- Chut vous deux, vous allez nous faire repérer.
Le trio continua sa route silencieusement jusqu'à ce qu'ils arrivent devant les marches descendant aux cachots.
- Bon, comment fait-on maintenant pour descendre les marches? demanda Hermione.
- C'est toi le cerveau, c'est à toi à trouver la solution, lui répondit Ron.
- Harry, pourquoi ne te procures-tu pas une autre cape d'invisibilité? Ou bien faire agrandir celle-ci?
- Hermione, sais-tu combien coûte une cape!
- Non, mais tu es riche, t'as pleins de galions qui croupissent chez Gringotts.
- Mais c'est MON argent, et j'en aurai besoin quand la guerre sera finie.
- Ça, c'est si tu y survis, rajouta Ron avec son tact légendaire.
- Écoutez tous les deux, c'est mon argent, et je veux l'utiliser selon MES priorités.
- Ah oui! s'étonna Hermione. Alors pour toi, te payer une autre cape d'invisibilité pour te permettre de gagner la guerre et sauver le monde sorcier est moins important et moins prioritaire que d'acheter le chariot complet de friandises dans le Poudlard Express!
Harry avait eu pleins de bonnes raisons d'avoir acheté le chariot. C'était la première fois qu'il dépensait son argent (et non Vernon qui lui disait combien sa présence lui coûtait cher), la première fois qu'il goûtait des friandises (et non Dudley qui se gavait devant lui), la première fois qu'il pouvait partager avec son premier ami. Mais essayer de l'expliquer à une Hermione bornée qui se faisait un devoir de le moraliser, c'était peine perdue. Donc pour changer de sujet, il concocta un plan rapidement pour descendre les marches.
- Bon, je descends seul avec la cape et je regarde s'il y a quelqu'un en bas. Si la voie est libre, je vous ferai signe.
- Bravo, et qu'est-ce qu'on fait si quelqu'un arrive ici en attendant? demande narquoisement Hermione.
- Mais on n'a croisé personne en chemin. Et c'est la meilleure solution pour l'instant, car je me vois mal aller à Pré-au-Lard pour commander une nouvelle cape, attendre qu'elle soit fabriquée et me la faire livrer d'ici 6 à 8 semaines! En plus, c'est pour toi qu'on est ici.
C'est donc grâce au plan bancal d'Harry qu'ils réussirent finalement à descendre les marches et se rendre sans encombre dans la classe de potions.
La porte de celle-ci était entrouverte et éclairée par seulement une chandelle sur le bureau de Rogue. Harry se tint en retrait dans un coin de la classe sous sa cape tandis que Ron et Hermione se dirigeaient sur la pointe des pieds vers le bureau du maître des potions. Quelque chose scintillait au gré de la flamme de la chandelle. En s'approchant, Hermione put reconnaître un retourneur de temps. Avant qu'elle n'ait pu faire un seul geste, Ron s'en saisit et dit :
- Wow, un retourneur de temps comme celui que t'as utilisé en troisième! Je pourrais reculer à hier et nous permettre de finalement gagner le match de quidditch contre Serpentard.
- Ron, t'as pas le droit de changer le cours du temps, le sermonna sa copine.
- Bon, juste reculer jusqu'au souper. La tarte à la guimauve rôtie était vraiment succulente, j'en remangerais bien encore!
- Ron, c'est pas un jouet, donne-moi ça tout de suite!
- Hermione, as-tu fini d'être si rabat-joie? Il faut toujours que tu contrôles tout le monde, tu ne me laisse jamais vivre comme je veux! Est-ce que je peux prendre mes propres décisions? Plus Ron avançait dans sa tirade, plus son ton montait. Harry jurait sous sa cape. Un troll en liberté aurait probablement moins fait de bruit que le roux.
Ron tenait maintenant le retourneur de temps dans sa main qu'il levait très haut. Hermione, beaucoup plus petite que lui, devait sauter pour essayer de l'attraper, tel deux enfants qui se chamaillaient pour un jouet.
- Tu le veux, viens le chercher!
- Mais Ron, arrête de te conduire comme un enfant et grandis un peu! soufflait Hermione tout en sautillant.
- Je te ferais remarquer que je suis plus grand que toi, na na na na na!
- DONNE-MOI ÇA TOUT DE SUITE!
- Tu le veux ?
- DONNE!
- TIENS D'ABORD!
Ron, fou de rage de se faire dicter sa conduite, lança le retourneur de temps dans la classe. Hermione, qui connaissait la fragilité du petit sablier, se précipita pour l'attraper. Malheureusement, en l'attrapant par la chaîne, elle trébucha sur une patte de chaise, fit plusieurs moulinets des bras pour tenter de garder l'équilibre en vain, faisant tourner plusieurs fois le sablier par la même occasion. Tout se passa tellement vite qu'Harry ne put dire si Hermione disparu avant ou après que le sablier ne se casse sur le coin d'un bureau en dizaines de petits morceaux, le sable flottant dans les airs.
- RON, QU'AS-TU FAIT? s'exclama le Survivant en sortant précipitamment de sa "cachette".
- Mais, mais, mais, j'ai rien fait moi! C'est elle qui l'a cherché, répondit le rouquin dans une tentative de se déculpabiliser.
Soudain, la porte de la classe s'ouvrit théâtralement sur la terreur des cachots.
- Monsieur Weasley, savez-vous que vous venez de détruite un objet d'une inestimable valeur? Je n'ai d'autre choix que d'enlever 500 points à Gryffondor et un an de retenues avec Rusard.
Ron, paralysé de peur, ne pouvait dire un seul mot. Harry prit sur lui de demander ce qu'il était advenu de leur amie.
- Je ne crains qu'en détruisant le retourneur de temps, Miss Granger soit dorénavant prisonnière du passé. Par contre, je réalise que vous nous avez débarrassés de l'harassante miss-je-sais-tout. Pour cela, j'allège votre peine. Je n'enlèverais que 10 points à Gryffondor pour non-respect du couvre-feu.
