Alice

Hetalia n'est pas ma propriété donc les personnages non plus. Les univers qui ont servit de base sont Angelic Layer et Chobits qui appartiennent pour leur part à CLAMP qui sont des auteures que j'adore particulièrement.

Bonne lecture ^^


J'ai rêvé une nuit, de la fille parfaite. Je savais que jamais je ne pourrais la trouver alors je l'ai créé de toutes pièces. Elle s'appelle désormais Alice...

Dans son rêve, elle avait de longs cheveux d'une magnifique nuance de blond doré et de grands yeux d'un vert à faire pâlir les plus précieuses émeraudes. Sa voix était fluette sans être de crécelle et elle avait des manières si délicates, si raffinées, qu'elle semblait être une véritable Lady, incarnation de la beauté et des bonnes manières. Aussi parfaite soit-elle, jamais elle ne serait de ce monde. Alors, lui, le grand scientifique Gilbert Beilschmidt allait la créer de toutes pièces...

Depuis plusieurs années, la haute technologie était à la mode, ce qui devait à la base servir pour des prothèses médicales étaient devenus des jouets accessibles à tous. Évidemment, le but médical avait été réalisé grâce aux retours d'argent du jouet dérivé, ces petites poupées pouvant être customisées et réagissant à la volonté de leur créateur, capables de bouger et de ressentir des choses. Prouesse technologique, informatique, d'ingénierie. Bouleversement économico-social. Ayant les droits sur cette technologie qu'il avait lui-même inventé, aidé de son frère, et des fonds financiers accumulés, à 27 ans Gilbert allait inventé une toute autre merveille. Une merveille à l'apparence humaine, une machine qui serait plus vivante que n'importe quelle autre, même les poupées de base.

Cinq ans... Cinq années avait été nécessaires à ce qu'il transpose toutes les données des poupées à une taille humaine. Créer une poupée à cette échelle relevait du défi impossible ou du moins, pas à ce qu'elle soit fonctionnelle comme lui le voulait. Et pourtant... Il avait tout d'abord fabriqué un squelette en carbone qu'il avait ensuite recouvert de muscles et de nerfs synthétiques, fonctionnels eux aussi, reprenant le principe des prothèses pour lesquelles ils avaient travaillé si dur. De même pour la peau, un silicone si fin, si doux, qu'il semblait être un véritable épiderme. Trouver de faux yeux électroniques de cette couleur parfaite et des cheveux à la nuance exacte avait demandé un peu de recherche mais il y était parvenu. Le plus difficile avait été de créer un programme parfait, imitant le comportement humain sans la moindre défaillance. Un programme informatique permettant le libre arbitre et de créer des sentiments propres... Un androïde vivant, réellement.

Gilbert remonta ses lunettes, celles-ci aidant ses yeux fatigués à tenir le choc. C'était le 18 janvier aujourd'hui, son anniversaire. Et pour ses 32 ans, il allait pouvoir faire s'éveiller sa création la plus parfaite, la plus magnifique, la plus complète... Alice.

- Que ce jour reste gravé dans la pierre... marmonna-t-il tout en sortant les mains de ses poches, observant une dernière fois son œuvre encore inanimée.

Toute branchée de câbles, la structure métallique d'ensemble donnant l'illusion qu'elle avait des ailes, Alice attendait, bras croisées sur sa poitrine, yeux clos. Elle attendait patiemment son éveil... Le scientifique repoussa une mèche de cheveux blancs qui lui tombait dans les yeux puis mit le courant électrique en route, créant le choc vital. Le premier battement de cœur en quelques sortes. Il entendait distinctement les bruits mécaniques et électroniques alors que tout se mettait en place, que Alice enfin, venait à la vie.

Ses yeux s'ouvrirent, découvrant le monde pour la toute première fois et le premier visage qu'elle vit fut celui de Gilbert. Elle enregistra de suite les cheveux blancs, les yeux rubis, son visage jeune mais fatigué. Elle tendit les bras vers lui et il lui tendit les siens en retour, la rattrapant tout contre lui alors que les câbles désormais inutiles se détachaient d'eux-mêmes, laissant son corps libre d'évoluer. Elle était douce, légère et elle le regardait avec curiosité. La curiosité d'une enfant découvrant son univers.

- Bonjour Alice.

- Bonjour Gilbert...

Il sourit, son programme avait fonctionné semblerait-il. Il n'avait pas prévu qu'elle tombe amoureuse de lui ou non, juste qu'elle sache qui il était et surtout, qui elle était.

A.L.I.C.E

Angelic Layer Informatic Core Experimental

Il aurait été plus logique de faire un acronyme dans ce sens là A.L.E.I.C mais c'était beaucoup moins joli. Ces lettres étaient inscrites en tout petit sur l'intérieur de sa cuisse, invisible donc. Et c'était fait exprès. Angelic Layer? Le nom du jeu aux poupées. La base de la création des androïdes à taille humaine.

Gilbert se détacha puis s'éloigna de quelques mètre et tendit à nouveau les bras vers sa création. Celle-ci sembla hésiter puis elle fit un pas, un peu maladroit puis un second. Avançant vers cet homme en blouse blanche qui lui souriait, émerveillé de la voir avancer vers lui de son propre chef. Une fois arrivée devant lui, elle s'arrêta et tendit la main, enlaçant ses doigts avec ceux de l'homme.

- Vous avez la peau chaude...

- Tu es douce et tiède toi aussi Alice.

Elle leva les yeux vers lui et lui sourit. Ce sourire était la réplique exacte de celui aperçu dans son rêve. Elle était là, cette jeune fille parfaite dont il avait rêvé, dont il s'était langui...

Son ami Francis, styliste très doué, lui avait confectionné des vêtements de femme très jolis et élégants. Alice, grâce à son programme des tâches quotidiennes de base, parvint à s'habiller elle-même. Elle enfila une robe bleue, avec des volants, dentelles et rubans blancs avant de se brosser les cheveux. Elle choisit d'autres rubans et noua deux couettes hautes et retint ses mèches avec de petites pinces noires. Elle regarda avec curiosité une paire de lunettes rouges et les essaya. Elle n'en avait nulle besoin car sa vue était parfaite mais elle se trouva jolie avec. Une fois prête, Alice sortit de sa chambre qui était d'ailleurs décorée dans les tons violets et bleus, emplies de coussins et voilages, pas trop chargée pourtant. Cosy et élégante. La demoiselle artificielle s'avança un peu au hasard mais réussit à trouver Gilbert, occupé à boire une tasse de café dans la cuisine.

Son regard s'agrandit le temps d'un instant puis il sourit. Elle était si belle... Il avait devant lui ce matin, un ange dans sa cuisine. Lorsque Ludwig débarqua sans prévenir, il resta muet de stupeur quand Alice le salua poliment et se présenta tout aussi aimablement. Par réflexe, il se présenta également et elle acquiesça, connaissant la famille et les personnes proches de Gilbert. Il n'avait formaté que le strict minimum selon lui. Le reste, la vie allait le lui apprendre. Elle possédait en fait, le logiciel d'apprentissage le plus perfectionné et pointu possible. Alice était unique et le savait. Créée par amour. Par ambition diront certains plus tard mais elle, elle avait le sentiment que Gilbert avait mis tout son amour pour elle dans sa création et que c'était pour ça qu'elle était capable d'aimer. Elle y arriverait.

Les frères restèrent seuls dans le bureau de l'aîné, ce dernier souriant avec une fierté non dissimulée face au succès total de sa folle entreprise.

- Que vas-tu faire d'elle?

- Alice va vivre avec moi évidemment.

- Elle n'est pas humaine Gilbert.

- Elle le sera un jour. Alice peut apprendre, peut aimer, peut ressentir de la joie, de la tristesse. Tu le verras toi-même.

- Gil... Tout ce qu'elle fera ne sera que l'application d'un programme que tu as inventé, des réactions que tu as écrite pour elle. C'est un jouet très évolué, presque parfait et c'est génial mais c'est un jouet que tu as monté de tes propres mains...

- Je savais que tu ne comprendrais pas... Mais attends Lutz, attends et tu verras à quel point tu te trompes.

- J'ignore si je dois me réjouir ou m'inquiéter que tu puisses avoir raison... Ne tombe pas amoureux d'un ordinateur Gilbert.

- C'est déjà trop tard.

Le grand blond ferma les yeux et souffla de dépit, se frottant les tempes. On frappa à la porte et la jeune fille vint leur servir à boire et à manger, le tout fait par elle-même. Comment? En cherchant les données sur Internet, auquel elle était toujours liée. Tant de choses en une journée.

Une fois la chemise de nuit passée, elle prit place dans le grand lit et son regard ne quitta pas Gilbert, assit sur une chaise à ses cotés.

- Que dois-je faire?

- Dormir. C'est une sorte de veille prolongée afin de recharger tes batteries et tu analyseras inconsciemment tout ce que tu auras appris aujourd'hui. Comme un humain.

- Vais-je me réveiller?

- Oui. Et je serais là à ton réveil. Dors Alice, repose toi bien.

Elle sentit cette large main lui ayant donné la vie passer avec douceur dans ses cheveux blonds étalés sur l'oreiller confortable. Il avait tout prévu pour elle... Un léger sourire se dessina sur son visage et elle s'endormit. Gilbert se pencha alors pour poser un baiser sur son front et se leva afin de quitter la pièce. Il retourna à sa salle informatique pour contrôler tous les paramètres, s'assurant au mieux que tout allait à merveille pour elle. Pas la moindre anomalie ou discordance. Tout allait comme sur des roulettes.

Alice sortie seule pour aller effectuer quelques petits achats de routine la semaine suivante, elle discuta avec les personnes lui adressant la parole, sans qu'on ne se pose de questions sur son origine. Aucuns éléments externes ne permettait de voir qu'elle n'était pas humaine. Bien vite, Gilbert dû s'avouer qu'il manquait de moyens, tout ou presque ayant été englouti par le projet A.L.I.C.E. et même si le jeu continuait à rapporter de l'argent grâce aux diverses nouveautés, le souffle s'épuisait. Ludwig était en train d'essayer de le convaincre de mettre en vente son brevet pour construire des androïdes aussi perfectionnés. Gilbert fini par accepter mais y mit ses conditions. Il changea beaucoup de choses, simplifiant le processus pour que Alice reste unique, personne ne serait aussi parfait qu'elle...

Les usines fonctionnèrent à fond les manettes pendant des mois et des mois, la publicité était partout, impossible de rater ce nouveau bond en avant. Les capitales allaient vite se remplir de ces humanoïdes très pratiques et très beaux. Il y avait même des modèles de poche. Alice observait le monde humain se teinter d'informatique et la foule se diversifier d'êtres artificiels. Mais sur eux, cela se voyait. Elle était différente. En moins d'un an, Gilbert Beilschmidt venait une nouvelle fois de changer la société en introduisant ces robots ultra perfectionnés et utiles. Ils pouvaient travailler là où les humains le refusaient, analysaient bien plus vite qu'un ordinateur normal, avaient un réseau internet excellent, tellement maniable, pratique... Leur prix était cher et leur entretien demandait également beaucoup mais cela ne freina pas l'engouement de la foule pour autant.

Assise à la terrasse, regardant Gilbert boire sa tasse de café habituelle, Alice se décida à prendre la parole. Toute cette agitation éveillait en elle un besoin de savoir urgent.

- Les autres comme moi, on en voit de plus en plus...

- Ils ne sont pas comme toi Alice. Toi, tu es unique.

- Je vis grâce à ton talent et ton amour mais Gilbert... Peuvent-ils aimer comme je le peux?

- Peut-être. Ils sont fabriqués pour être à la fois beaux, utiles et résistants. Ce qui n'est pas ton cas.

- Pourquoi suis-je née?

Le regard rouge se baissa pour regarder les rayons du soleil miroitant dans le liquide noir. Lui dire la vérité influencerait encore plus son choix final... Or toute la beauté d'Alice était qu'elle tombe amoureuse de lui naturellement. Sans qu'il ne fasse plus que d'être lui-même.

- Pour trouver une personne à aimer et qui t'aimera en retour.

- Je suis née pour l'amour?

- C'est exactement ça.

La demoiselle venue de ses rêves avait peu à peu pris ses marques dans le monde au cours de ces derniers mois. Elle savait quoi faire et comment vivre au quotidien, apprenant les choses de la vie au fur et à mesure. Elle s'était passionnée pour la broderie et la lecture. Lire lui faisait apprendre beaucoup de choses. Tous ses paramètres étaient bons, il les vérifiait régulièrement et avec grande attention mais il ne modifiait ou changeait jamais rien. Alice faisait parfois des erreurs et il les laissait dans son système afin qu'elle s'en souvienne et progresse. Gilbert était pourtant sa source de connaissances principale, elle lui posait toujours pleins de questions et agissait parfois par mimétisme. Il reconnu cependant qu'elle avait vite développé son propre caractère. Douce et timide mais en même temps, très vive, curieuse, facilement emportée. Toutes ses mimiques, ses traits de caractère, ses petites manies... Tout absolument était source de bonheur et de fierté pour son créateur. Elle vivait par elle-même. Tout ce qui pouvait la trahir en public étant qu'elle ne pouvait ni boire ni manger. Sinon, impossible de la distinguer des autres jeunes femmes.

Alice s'assit près de l'ordinateur de Gilbert puis sortit l'un de ses câbles, dissimulés sous sa chevelure, et se brancha au système. Ainsi, elle téléchargeait encore plus vite et pouvait absorber davantage de données diverses et variées. L'amour... aucune définition précise. Chaque fois, elle était différente selon la période, selon les cultures, selon les sexes... Certains points revenaient invariablement mais rien n'était précis. Elle pouvait aimer, elle avait été conçue pour ça. De qui pourrait-elle tomber amoureuse? Elle ferma les yeux et dans son esprit apparu l'image du scientifique. Elle porta une main à sa poitrine et serra doucement. Elle aimait quand il souriait, riait, quand il était heureux. Elle était inquiète, triste, angoissée quand il était malade, fatigué, en colère... Sa palette d'émotions grandissait en même temps qu'elle découvrait celles de son créateur. Alice savait qu'il lui cachait quelque chose mais quoi...

Appuyé contre le chambranle de la porte, il l'observait. Les traces lumineuses, signe d'un téléchargement ou d'une recherche en cours, dans ses yeux verts prouvaient leur inhumanité mais les rendaient encore plus beaux selon lui... Un œil bien plus perfectionné que n'importe quel appareil photographique... Ça et bien sûr, les câbles électriques sortant de son corps. Chez les autres androïdes, ceux-ci étaient cachés dans les appareils externes remplaçant les oreilles mais chez elle, c'était beaucoup plus discret. Ses cheveux, même attachés, cachaient les cotés de son visage et donc les petites plaques, à peine bombées et de la couleur de sa peau, où étaient rangés les fils. Elle grandissait, changeait chaque jour un peu plus. Alice...

- Tu as de la fièvre Gilbert... Tu ne devrais pas faire tant d'efforts pour ton travail...

- Ça ira, ne t'inquiète pas Alice.

- Bien sûr que je suis inquiète, idiot! Ne bouge pas, je vais te faire à manger.

Ah... Trois jours déjà qu'il était cloué au lit avec une fièvre de cheval mais il ne s'en inquiétait pas tellement. Sa santé avait souvent été en dents de scie. Alice s'occupait de lui, ayant été cherché des renseignement sur divers sites dédiés à la santé. Aussi, elle fit venir un médecin après avoir fait ce qu'elle pouvait pour faire baisser la fièvre et depuis elle s'occupait des médicaments. Tout était réglé à la minute près. Une précision informatique songea le malade. Mais l'inquiétude qu'elle éprouvait envers lui était réelle, tous ses gestes, ses regards, le ton de sa voix le démontraient, le criaient.

- Si je le pouvais, j'aurais branché mon câble à toi et ainsi liés, j'aurais pris sur moi le virus qui t'affecte tant...

- Ne te mets pas en danger Alice.

- Tu sauras me réparer n'est-ce pas?

- Oui mais j'aimerais ne pas être obligé de le faire... Et qui sait jusqu'où je pourrais réparer, je ne veux pas que tu perdes la mémoire.

- Tu ne m'aimerais plus si ma mémoire était défaillante et incomplète?

- Tu seras chérie quoiqu'il arrive.

La maladie disparue comme elle était venue pendant la nuit, le traitement avait été très efficace. Malgré les remontrances de la demoiselle artificielle, Gilbert reprit rapidement le travail, enchaînant les heures sans les compter. Elle fini par découvrir qu'il était en train de construire un autre ordinateur humanoïde. Pourquoi? N'était-elle pas celle qu'il voulait, le modèle parfait? Jour après jour et nuit après nuit, elle le regardait via les caméras de surveillance monter ce nouvel être pièce par pièce. La méthode suivie était exactement la même que la sienne... Elle serra les mains sur sa poitrine, son cœur allait exploser, elle en était sûre et certaine. Était-ce ce que les humains appelaient la jalousie? Ça lui faisait tellement mal de savoir qu'il en voulait une autre, qu'il construisait une autre fille... Elle qui pensait être l'incarnation du rêve de son créateur, une machine capable d'aimer et d'être aimée... Gilbert pensait-il qu'elle était un échec? Mais si elle montrait cet horrible sentiment de jalousie, ne serait-il pas déçu? Silence, il fallait rester silencieuse sur son état. Sinon... Elle finirait à la poubelle ou réinitialiser.

Gilbert travaillait effectivement à un nouveau robot, entrant les paramètres de base qu'il avait utilisé pour Alice afin que le système d'exploitation soit le même mais les bases de personnalité qu'il lui créait n'étaient pas les mêmes. Il ne voulait pas concurrencer Alice qui restait parfaite à ses yeux, n'attendant que son amour, mais en attendant, il voulait lui faire connaître autre chose. Une notion importante qu'elle avait encore du mal à comprendre: une famille.

Alice s'ouvrait moins au monde, sortait moins souvent, semblant s'enfermer de plus en plus dans ses livres et le scientifique décida que d'avoir sa petite sœur au plus vite l'aiderait à sortir de cette léthargie. Il mit à peine un an pour la concevoir de A à Z. Ses cheveux étaient d'un blond plus clair et ondulés alors que son regard était d'un joli violet. Douce et timide, Alice devrait la guider dans la vie. Elle était prête à être éveillée mais il ne serait pas celui qui allait l'activer, non ça sera à son aînée de le faire. Encore un moyen de créer un lien entre elles. Il se dirigea donc vers la chambre de sa jeune fille parfaite et l'emmena à son laboratoire. Alice gardait les bras croisés, ses doigts s'enfonçant dans sa peau tant elle se sentait mal... Ainsi le moment était venu. Oh, elle était tellement mignonne... Branchée de partout, pas encore déconnectée de la matrice, une enfant encore en sommeil.

- Active la, Alice.

- Pourquoi moi?

- Parce qu'elle est ta petite sœur. Tu vas lui trouver un nom et lui apprendre la vie.

- Ma petite sœur?

- J'ai pensé qu'une famille était importante et tu semblais si triste ces derniers temps... Alors je l'ai construite pour toi.

Pour elle... Elle qui se consumait de jalousie dans son coin pendant que lui ne pensait qu'à son bonheur, encore et toujours. Alice s'avança doucement vers cette nouvelle poupée et tendit la main, appuyant sur l'interrupteur caché. Elles étaient configurées de la même façon après tout. Après une salve de bruits mécaniques, les yeux s'ouvrirent et un sourire se dessina sur le joli minois avant que la frêle demoiselle ne saute dans les bras de son aînée alors que les câbles de constructions et d'alimentation tombaient un à un. Elle la serra contre elle, caressant avec tendresse ses cheveux.

- Bonjour ma jolie Madeline.

- Bonjour Alice.

Puis elle pencha la tête et aperçu le scientifique qui les regardait en souriant et la nouvelle venue lui sourit à son tour.

- Bonjour Gilbert...

La blonde aux yeux verts s'occupa avec beaucoup d'attention et d'affection de sa petite sœur, lui apprenant au fur et à mesure tout ce qu'elle-même avait appris au cours de ses presque deux ans d'existence en ce monde. Mais au fond, ses sentiments envers Gilbert ne cessaient de croître et grossir, devenant envahissant... Que faire, que dire? Pouvait-elle seulement tombée amoureuse de lui sans conséquences? Elle était née de son talent et son amour certes mais quel amour devait-elle ou pouvait-elle lui vouée? Il était son créateur... alors... était-il son père...? Elle espérait que non. Une fille ne pouvait tomber amoureuse de son père... De son coté, Gilbert commençait à penser que son Alice ne tombait pas amoureuse de lui, qu'il n'était pas la personne faite pour elle... La déception était amère mais il l'avait conçue de telle façon qu'elle choisirait seule de l'identité de la personne qui recevrait son amour. Cependant, la naissance de Madeline avait apporté un souffle de bonne humeur et de légèreté dans la grande maison. Seulement...

- ALICE! Gilbert! Alice s'est évanouie, elle ne se réveille pas!

Le scientifique laissa tout tomber pour venir immédiatement au secours de sa création, sa bien-aimée et la ramena de suite au laboratoire. Très vite, elle fut reliée au réseau et il chercha dans tout les paramètres, toutes les données pour comprendre ce qui n'allait pas. Un manque de batterie? Il suffisait pourtant de sortir, d'aller au soleil pour garder un niveau constant et elle n'avait effectuer aucunes tâches exigeant un gros effort d'énergie... Alors quoi? Une surcharge émotionnelle...? Comment était-ce possible? Alice ouvrit les yeux et reconnu le décor familier du laboratoire. Elle tourna la tête et vit Gilbert, occupé à pianoter pour comprendre la source du problème.

- Je suis désolée d'être défectueuse...

- Alice, repose toi. J'ai mal configuré quelque chose mais ça sera vite réparé ne t'en fait pas.

- Non, je suis défectueuse Gilbert... Tu m'as programmé pour l'amour et j'ai fais le contraire... J'étais jalouse de Madeline, tout le long de sa construction et même maintenant, j'ai peur qu'elle tombe amoureuse de toi... J'ai tellement peur que tu... l'aimes plus que moi...

- Alice...

- Je suis un échec...

Il délaissa le clavier et les colonnes de chiffres s'affichant sans discontinuer sur les écrans pour se tourner vers elle. Il prit la main de la jeune fille entre les siennes et la serra. C'était le moment vérité.

-J'ai rêvé une nuit, de la fille parfaite. Je savais que jamais je ne pourrais la trouver alors je l'ai créé de toutes pièces.

- Oui, tu me l'as dis... Je suis basée sur ce rêve...

- Elle s'appelle désormais Alice.

- Mais!

- Chut. Écoute. Tu es ce que je voulais, plus humaine encore que je ne le pensais. Tu aimes et tu as peur de perdre ce précieux sentiment, cette personne qui est le plus beau joyau de ce trésor qu'est l'amour.

- Gilbert... Je suis désolée...

- Pourquoi encore?

- Parce que je t'aime... J'aime mon créateur... Tu es la personne que j'ai choisi, avec ce programme que tu as créé et écris pour moi, je suis tombée amoureuse de toi...

Elle avait fermé les yeux et si elle avait été humaine, Alice aurait pleuré. Tous ces sentiments étaient si lourds qu'ils avaient fait crasher son système et la voilà ici, à répandre tout ce qu'elle avait tenté de garder secret. Elle sentit une main sur sa joue, grande et chaude, caressante. Elle rouvrit à demi les yeux et si elle avait pu, Alice aurait rougit en voyant de si près le visage tant aimé. Visage qui se rapprochait encore du sien, non, si il avançait encore alors ils... Leurs lèvres se touchèrent et elle cru que son processeur allait lâcher pour de bon mais il tint le coup, alors que ce baiser chaste et tendre se prolongeait.

- Enfin... Oh Alice je commençais à penser que je n'étais pas celui fait pour toi, que tes sentiments n'étaient pas pour moi... J'ai tenté si fort d'attirer ton attention sans pour autant trop t'influencer.. Mon véritable rêve n'était pas de créer un ordinateur capable de libre-arbitre et d'aimer mais de créer la fille parfaite vue dans mes rêves et que celle-ci m'aime. Tu es une réussite sur tous les plans Alice! Tu es véritablement parfaite...

Les bras de l'androïde se refermèrent sur Gilbert, le serrant contre elle. Ils étaient amoureux l'un de l'autre. Elle avait trouvé l'amour comme il le voulait...

- Tu sais, il y a des choses que je peux faire et des choses que je ne peux pas faire...

- Oui. Les ordis et les humains sont pareils, il y a des choses qu'ils peuvent faire et d'autres qu'ils ne peuvent pas faire.

- Tu m'aimes malgré tout?

- Oui Alice. Je t'aime même si tu ne peux pas me donner certaines choses. Tu m'aimes?

- Bien sûr... Même si tu es limité, je t'aime comme tu es Gilbert.

- Alors tout va bien. Chacun de nous renonce à un petit quelque chose pour avoir un grand amour.

Un grand amour platonique cela va sans dire mais peu lui importait. Il savait que Alice ne pourrait pas lui accorder certaines choses comme le ferait une vraie femme mais il s'en moquait. Il l'aimait. Et plus beau cadeau encore, elle était tombée amoureuse de lui malgré son caractère difficile, ses sautes d'humeur, son addiction au travail et tant d'autres défauts. Des défauts humains ou des défauts robotiques, qu'importe. Un couple doit toujours faire des concessions pour l'autre et ils voulaient profiter le temps que ce miracle allait durer.


Il y aura un chapitre deux pour l'histoire de Madeline! J'espère que ça vous a plu et finalement ce n'est pas tant Sci-Fi que ça puisque je n'ai pas vraiment mis de détails d'ingénierie et compagnie.

Dans tous les cas, j'espère qu'il n'y a pas trop de fautes qui traînent et que l'histoire est fluide ^^