chapitre 1

Le professeur de potions, entendant frapper légèrement à ses carreaux, se leva et ouvrit la fenêtre qui découpait un carré de ciel étoilé sur le mur grisâtre du laboratoire. Un hibou moyen duc se précipita à l'intérieur de la pièce en même temps qu'une violente bourrasque de vent manqua d'envoyer le battant de de la vitre dans la figure de la jeune femme. Marmonnant un sortilège entre ses dents, elle parvint à la refermer puis reporta son attention sur le messager qui entre temps s'était posé près de la cheminée et essayait maintenant de remettre de l'ordre dans ses plumes.

Elle s'empara de la lettre attachée à la patte du hibou et fit apparaître un sac de Miam'hibou qui fit la grande joie du volatile. Elle ne doutait pas de l'identité de l'auteur du message, il y avait peu de personne susceptibles de lui écrire à minuit mais le motif de cet envoi restait un sujet d'inquiétude toute légitime. ne cédant pas à cette inquiétude, elle ouvrit la missive tranquillement et la parcourut d'un oeil rapide. On l'informait que la commande de nains de jardins effectuée sous son nom était bien arrivée et qu'elle l'attendait sur le lieu de sa commande. On lui indiquait également qu'il existait un service de livraison à domicile. Elle réprima le sourire qui lui montait aux lèvres. Il n'avait pas son pareil pour dissimuler des messages important sous des lettres absurdes, de celles qu'on jette à la poubelle avec un sourire.

Elle tapota du bout de sa baguette le parchemin en prononçant leur code secret qui permettait de révéler la vraie nature u message. le papier eu comme un frémissement puis l'encre commença à s'estomper tandis que de nouveaux mots apparaissaient. Il lui apportait des nouvelles de Grande-Bretagne. Elles étaient mauvaises. Très mauvaises. De nouvelles victimes, parmi elles certains amis proches. Des Mangemorts étaient rentrés à Poudlard, ce qui signifiait qu'il y avait eu des traîtres parmi les enseignants ou les élèves. Mais la pire d'entre toutes, celle qui risquait de changer l'issue de la guerre en faveur de Voldemort était la mort de Dumbledore. Ou plutôt, son assassinat, rapporté par le jeune Potter, assassinat qui, si on le croyait, était attribué à..."Non, c'est impossible!" La lectrice porta sa main à sa bouche. "Il n'a pas fait ça il est de notre coté! et il sait tout pour moi!" pendant quelques instants elle fut incapable d'aligner deux pensées cohérentes. Puis après une intense réflexion, elle émit deux hypothèses: soit il était un vrai traître qui avait joué non pas un double, mais un triple jeu et dans ce cas là elle n'avait plus qu'à déménager au moins sur Pluton ou alors il avait agit sur les ordres même de Dumbledore. Elle préférait, et de loin, la seconde hypothèse. Elle lut la fin de la lettre, jusqu'au point final. "Neha, je t'en supplie une fois de plus, reviens. Ce que tu fais est beaucoup trop risqué. J'ai peur. Il terminait toutes ses lettres de la même manière. Il voulait qu'elle revienne, qu'elle abandonne sa trop dangereuse mission.

Et dans chacune de ses réponses, elle omettait de parler d'un éventuel retour en Grande-Bretagne. Cela faisait trop longtemps qu'elle travaillait à cette mission, elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Elle savait que la fin de cette guerre était proche et qu'elle devait continuer et achever ce qu'elle avait commencé. Malgré la mort de Dumbledore, ils pouvaient encore gagner, il restait encore Potter. Neha avait confiance et elle espérait juste pouvoir arriver à temps, si elle était encore en vie, pour la bataille. Car il y en aurait une c'était certain.

Il y avait certains Mangemorts qu'elle aurait voulu tuer de ses mains, à défaut de tuer Voldemort. Oui elle aurait voulu les tuer, et sans utiliser la magie. La vieille Mc Gonagall le savait sûrement, et ayant remplacé Dumbledore à la tête de l'Ordre, il y avait beaucoup de chances pour qu'elle essaye de la tenir loin des combats. "La haine n'est pas une alliée dans un duel, Neha, c'est une ennemie" elle pouvait encore entendre sa voix grinçante dans ses oreilles. Mais comme la jeune femme s'en moquait, elle avait fait promettre à Tonks-sous la menace certes-de la prévenir dans le cas où Mc Gonagall oublierait de le faire.

Le hibou avait l'air de vouloir rester pour la nuit, et elle le comprenait vu le temps de chien qu'il faisait dehors, alors elle le prit avec elle puis elle sortit de la pièce en murmurant une incantation qui éteignit le feu dans la cheminée sur le champ. Avant de regagner ses appartements, elle fit un détour par la volière où elle déposa le messager.

Au moins, pensa-t-elle, il ne la réveillerait pas quatre heures plus tard pour se faire ouvrir la fenêtre. Puis elle traversa l'aile sud et monta l'escalier qui menait à la porte de ses appartements. « Y'a pas à dire, Beauxbâtons est quand même beaucoup plus calme que Poudlard » pensait-elle alors qu'elle ouvrait la porte sans devoir parlementer avec un portrait ou murmurer pour ne pas se faire repérer par l'esprit frappeur.

Elle soupira. Comme elle aurait aimer rester à Poudlard! Être près de Dumbledore, qui l'aurait aidée, et bien sûr, près de Thamos. Mais c'était un autre qui avait cette place et sur l'ordre du maître, elle avait dû venir ici. En France, enseigner à des jeunes filles toutes plus pimbêches les unes que les autres. De toute façon Rogue n'aurait pas pu venir ici, les professeurs devaient être sans exception, des femmes. «Ou au moins, y ressembler » ricana-t-elle, en pensant au professeur de Sortilèges.

Elle rentra dans son bureau, prit une fiole dans un tiroir pour ensuite ouvrir une autre porte qui donnait sur sa chambre. Elle avait depuis la fenêtre une très belle vue dont elle ne se lassait pas: une forêt immense de sapins et de chênes s'étalait à perte de vue, surplombée par une montagne ombragée qui paraissait bleue, qui se couvrait de neige en hiver. Elle savait que ce côté sauvage ne plaisait pas aux élèves qui préféraient cent fois les magnifiques jardins à la française de l'autre côté, avec leurs massifs de fleur, leur roseraie et leurs fontaines. Bah, elles n'étaient pas des jeunes filles pour rien.

Et c'est avec un pincement au coeur qu'elle ne savait pas à quoi attribuer qu'elle se coucha et s'endormit, sous l'effet de la potion qu'elle avait prise dans son bureau. La semaine continua comme elle avait commencé, calme et morne. Si les élèves avaient été affectées par la mort de Dumbledore, personne ne le montra. Le vendredi soir, alors qu'elle s'était couchée assez tard pour finir de corriger un paquet de copies afin d'être tranquille pour le week-end, elle sentit son bras la brûler. Avec beaucoup d'appréhension, elle enfila sa robe de Mangemort et couvrit sa tête du masque et de la cagoule traditionnelle. Respirant un grand coup, elle releva sa manche et toucha son avant-ras. Elle fut aussitôt transportée auprès de l'homme qu'elle détestait le plus au monde.