Effet papillon

Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi. Cette fanfiction est basée sur l'univers de la série créée par Jon Bokenkamp.

Résumé : Fic faisant suite à l'épisode 16 de la saison 2. Red a pris la fuite après avoir mis Liz en garde contre les risques d'une implication trop importante dans la vie de quelqu'un. Elle a eu Tom au téléphone. Elle fini par retourner auprès de Red afin d'en savoir plus mais surtout pour lui faire comprendre quelque chose à son tour.

Que la lecture vous soit agréable !

CHAP 1

En cette fin de journée, Red et Dembe faisaient une partie d'échecs. Comme souvent, ils occupaient une luxueuse maison en l'absence de son propriétaire.

— Dure journée n'est-ce pas ?

— Étrangement, je gère mieux les choses quand je suis en première ligne, répondit Red concentré sur la partie.

— L'habitude sans doute. Tu as enfin parlé à Liz, j'en suis content, Raymond.

— Parler est un bien grand mot mon ami, je me suis contenté de partager mon expérience avec elle, répondit-il en déplaçant sa tour.

— C'est fou comme tu peux être réservé quand il s'agit de votre relation.

— Question de survie.

— La sienne ou la tienne ?

Le criminel lui jeta un regard perçant auquel Dembe répondit par un léger rire.

— Quoiqu'il en soit ce que tu as fais avec Tom, c'était...

— Disons qu'il n'y a vraiment que très peu de choses que je ne ferais pas pour elle.

— Bon sang, Ray, combien de temps vas-tu continuer à... commença Dembe interrompu par la sonnerie du téléphone.

Red et lui échangèrent un regard puis il décrocha, cela ne dura que quelques secondes.

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- Dembe ? C'est Elizabeth Keen, il est auprès de vous ?

- Oui, vous voulez que je vous le passe ?

- Non, ce ne sera pas nécessaire, je suis en chemin. 15 minutes.

- Bien, je l'en informe.

- Merci.

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Au regard que lui avait lancé son compagnon, Red avait compris de qui il s'agissait.

— Elle arrive ici.

— Que veux-tu, quand on parle du loup... Elle ne t'a rien dit d'autre ?

— Non, simplement qu'elle voulait te voir. Elle semblait... déterminée.

Red sourit à cette remarque.

— Ça, c'est sa nature. Il semblerait que je sois amené à lui parler tout compte fait. Je me disais bien qu'elle n'avait pas suffisamment réagi à mes propos tout à l'heure.

EK-RR-EK-RR+TBL+EK-RR-EK-RR

Dix minutes plus tard une voiture arrivait. Dembe accueillit Elizabeth et la conduisit auprès de Reddington dans le salon.

— Lizzie...

— Nous devons parler.

Elle jeta un regard à Dembe avant de se concentrer à nouveau sur Red.

— C'est personnel, ajouta-t-elle.

— Dembe, laisse-nous s'il te plaît.

— Je serai dans la cuisine.

Red acquiesça et Dembe quitta le salon.

— Vous voulez boire quelque chose ?

— Non, je suis venue vous dire certaines choses.

— Fort bien, permettez que je me serve avant d'entamer les hostilités.

— Les hostilités ?

Il s'expliqua tout en se servant un verre de whisky.

— Nous nous sommes quittés il y a moins de deux heures et...

— Et vous avez fuit la discussion comme vous le faites toujours quand les choses deviennent trop personnelles.

— Bien, je crois qu'un double sera plus approprié à la situation, vous êtes sûr que vous ne voulez rien ?

Liz soupira.

— Vous êtes capable d'être sérieux deux minutes ?

— Vous savez bien que oui, répondit-il en prenant place à ses côtés sur la banquette. Vous avez appris pour Cooper n'est-ce pas ?

— Vous étiez au courant, évidemment.

— Évidemment, répéta-t-il.

— Depuis combien de temps ?

— Sans doute avant Cooper lui-même.

— C'est..

— Au cas où vous l'auriez oublié, me tenir informé c'est mon métier Lizzie.

— Comment le pourrais-je.

— Harold est un homme bien, je sais que vous vous soucier de lui.

— Il s'est parjuré alors qu'il m'avait mis en garde.

— Il n'est pas le seul que vous n'ayez pas écouté.

— Je l'ai déçu et il m'a aidé malgré tout alors qu'il a bien d'autres problèmes à gérer. Quand je l'ai vu aujourd'hui, il m'a dit, qu'il avait simplement peur que je me perde dans tout cela.

— Ce n'est pas arrivé et cela n'arrivera pas.

— Comment pouvez-vous en être si sûr ?

— Parce que je vous connais. Parce que vous êtes quelqu'un de bien Lizzie, une femme courageuse, intelligente et loyale. Vous vous sentiez blessée, en danger, vous deviez agir. Vous avez fait ce qui vous paraissait être le mieux dans ces circonstances et je dois bien avouer que votre choix s'est avéré bien plus profitable que je ne l'avais imaginé.

— Vous auriez vu ce juge, je lui ai parlé franchement, je me suis expliquée, je lui ai dit la vérité et il m'a rit au nez. Il n'y croyait pas. Qui irait inventer une histoire pareille ?! Si vous aviez pu voir sa tête quand il a pris conscience, en voyant Tom, que je n'avais pas menti...

— Je l'imagine.

— Merci Red.

— Ce n'est pas nécessaire.

— Je pense que si, au contraire. Vous savez, après votre départ tout à l'heure... j'ai eu Tom au téléphone.

— Ah.

— Nous avons un peu parlé, mis les choses au clair. Nous sommes quitte à présent.

— Je suppose que c'est une bonne chose, dit-il l'air sincère.

— Oui... Rah vous voyez vous l'avez encore fait !

— Fait quoi ?! s'offusqua-t-il.

— Ah ne faites pas l'innocent. Vous avez encore détourné la conversation. Je suis venue pour parler de vous, de nous et je ne me retrouve qu'à parler de moi !

— Certes, mais on ne peut rentrer ainsi dans le vif du sujet. Ne dis t-on pas que tout bon rapport nécessite des préliminaires ?

— L'humour à présent... vous avez donc si peur de moi, de ce que vous pourriez dire ?

— Être franc, montrer ses émotions, c'est dangereux.

— Dans le monde dans lequel vous évoluez, je peux le comprendre mais face à moi ?

— Face à vous aussi, Lizzie. Je dirais même surtout face à vous, cela me rend...

— vulnérable.

— Vous voyez, je n'ai pas besoin de dire les choses vous les comprenez toute seule.

— Occulter la réalité, ça ne marche qu'un temps vous me l'avez dit vous même.

— C'est vrai mais si je ne le fais pas alors je ne peux plus être celui que je suis censé être.

— Vous savez, j'ai pensé un temps qu'il me serait plus facile de ne voir en vous que le criminel mais... je sais que d'une certaine façon ce n'est qu'une façade. Saurais-je un jour ce qui nous a conduit jusqu'ici ? Quelle est la raison de votre culpabilité à mon égard ?

— Je le pense oui.

— Est-ce ce qui vous fait peur ?

— Non, dès le moment où je me suis rendu au FBI, j'ai su que ce jour là viendrait.

— Alors quoi ? Avez-vous peur que je me détourne de vous une fois que je connaîtrai la vérité ?

— Ce sera à vous d'en décider et je vous laisserai libre de choisir. Ce qui m'inquiète c'est que vous en souffriez et que je me retrouve... impuissant face à cette souffrance.

— Pourquoi ne pas me dire la vérité maintenant alors ?

— Ce n'est pas encore le moment.

— Pourquoi Red ?

— C'est trop dangereux.

— Il est clair que ma vie est une véritable promenade de santé depuis notre rencontre !

— Vous saurez Lizzie mais il y a encore quelques petits détails que je dois régler avant cela.

— Des petits détails ? Des petits détails ?! répéta-t-elle consternée.

Elle s'était levée d'un bond et marchait de long en large devant la table basse du salon.

— Qu'attendez-vous, que me cachez vous ?! Comment puis-je continuer à faire abstraction de toutes ces questions... Cette culpabilité que vous avez évoquée émane-t-elle d'un fait passé ou à venir ? Est-il question de rédemption ou de vengeance ? Pourquoi m'avoir choisie ? Vous n'avez pas besoin de moi avec la task force. Le fulcrum ? Je vous ai dit que je l'avais et vous êtes toujours là, pourquoi ?! Suis-je liée à la personne qui vous a mené là où vous en êtes aujourd'hui ? Comptez-vous m'utiliser contre elle ? M'avez-vous maintenue dans une illusion dans le seul but de vous servir de moi le moment venu ?

Tout était sorti d'un coup. A présent, elle le regardait fixement, attendant des réponses. Il se leva à son tour et lui fit face. Il parla calmement pour tenter de l'apaiser.

— Lizzie, vraiment je... Je partage votre frustration croyez-moi. C'est tout aussi perturbant pour moi. Vous essayez de me comprendre, vous vous attachez à moi, vous m'avez sauvé la vie alors que vous ne savez rien... Vous croyez que je ne sais pas qu'à plus le temps passe, à plus les choses seront difficiles à dire et à accepter ?

Elle lui tourna le dos puis reprit la parole toute fureur l'ayant quittée et laissant place à présent à de la lassitude.

— En parlant à ce juge j'ai remarqué que je n'avais aucune véritable emprise sur ma propre vie, et ne pas savoir la raison de tout cela, me fait me sentir impuissante, rendez-vous compte Red, je suis profileuse mais tout ce qui concerne ma propre vie demeure un mystère.

— Je ne vois qu'une femme remarquable qui, malgré cette situation déroutante, continue d'avancer.

— Nombreux s'accorderaient à dire que cela n'est pas du courage mais plutôt de la folie.

Dembe choisit ce moment pour réapparaître. Red savait de quoi il retournait, remercia tacitement son frère d'arme de son intervention avant de s'approcher de Liz qui était debout face à la grande baie vitré qui donnait sur le jardin plongée dans la nuit à présent. Il posa une main sur son épaule l'invitant à se retourner pour lui faire face.

— J'aimerais que vous sachiez déjà tout mais je ne peux pas me le permettre. S'il ne s'agissait que de moi, les choses seraient différentes mais ce dont il est question nous dépasse, vous et moi.

Il se détourna d'elle, repris son verre de whisky qui était posé sur la table basse face au canapé et le vida.

— Avez-vous faim ? questionna-t-il soudainement avec le sourie.

La mine lasse de Liz s'éclaira un peu suite à cette question inattendue.

— Quand j'ai su que vous veniez, continua-t-il, j'ai demandé à Dembe de commander japonais.

Il l'observa et l'air contrit tenta une ultime demande pour la convaincre de rester.

— Je vous en prie Lizzie, mangez donc avec nous, nous reprendrons cette discussion plus tard, je vous le promet. Si ma compagnie ne vous enchante guère, pensez à Dembe, le pauvre doit en souffrir soir après soir, après soir...

Un léger sourire prit forme sur ses lèvres.

— Ce n'est pas comme si j'avais un chez moi et quelqu'un qui attendrait mon retour, capitula-t-elle.

— Splendide, après tout, plus on est de fou plus on rit !

Ils rejoignirent Dembe dans la cuisine.

Face à la décontraction de ses hôtes et à leurs efforts Lizzie fini par se détendre et par apprécier cette étrange soirée. Red avait le don d'être entraînant, de captiver votre attention avec des récits rocambolesques et sa culture. Dembe n'était pas en reste à ce niveau d'ailleurs. Leur compagnie était plaisante. Faisant abstraction de ses problèmes Liz réalisa qu'elle n'avait pas connu un moment aussi agréable depuis longtemps.

— Vous devriez rester dormir ici. Il y a une chambre de libre à l'étage, lui dit Red alors que la nuit était bien avancée à présent et que les discussions se tarissaient.

— Non, vraiment Red ça va. Je vais rentrer.

— Il est hors de question que vous regagniez l'un de vos modestes motels ce soir. Vous serez mieux ici et je serai plus rassuré de ne pas vous savoir sur les routes.

— Je crois que vous devriez l'écouter Elizabeth, intervint Dembe, vous aurez les idées plus claires pour reprendre la route demain matin après une bonne nuit de sommeil.

— Bien. Qui suis-je pour m'opposer au grand Raymond Reddington après tout...

— L'une des rares personnes dont l'opinion compte encore un peu, répondit ce dernier avec une étonnante franchise.

Il se leva.

— Je vais accompagner Lizzie jusqu'à sa chambre, l'aider à s'y installer puis je regagnerai la mienne. Je te laisse te débrouiller ?

— Aucun problème Raymond, je vais fermer et m'assurer que tout est en ordre pour la nuit.

— Parfait. Dans ce cas, si vous voulez bien me suivre Madame, fit Red en tendant son bras à Lizzie avec galanterie.

Liz s'en saisit mais se retourna avant de quitter la cuisine.

— Bonne nuit, Dembe.

— Bonne nuit.

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Red et Liz étaient au premier à présent, ils avaient arrangé le lit pour que la jeune femme puisse y dormir et lui avait trouvé une tenue plus confortable pour pouvoir passer la nuit.

— Ça ira ?

— J'ai bien plus qu'il ne me faut.

— J'ai grandement appréciez que vous soyez des nôtres ce soir Lizzie.

— C'était agréable pour moi aussi.

— J'en suis heureux. Ce genre de moment est bien trop rare.

Ils se regardèrent quelques instants. Red s'avança et avec douceur amena le visage de Liz près du sien, il l'embrassa alors délicatement sur le front.

— Bonne nuit Lizzie.

— Bonne nuit Red.