Les Patronus
Harry ne savait pas grand chose sur Minerva McGonagall. Jusqu'à ce qu'il découvre que trois hommes qui eurent un grand impact sur sa vie, avaient un impact encore plus important sur la sienne, ainsi que la raison pour laquelle elle lui porte une affection qu'on pourrait presque qualifier de maternelle...
Chapitre 1 : Lequel vaut le mieux, avoir des regrets ou des remords ?
Disclaimer : Franchement, si Harry Potter était à moi, non seulement j'achèterais 50 paires de Louboutin, mais je referais la quasi totalité des pairings aussi (Vous avez dit shippeuse frustrée ?). On sait tous que la seule qui peut avoir le loisir de faire ça, c'est JKR.
Timeline : Jfais de mon mieux pour respecter la Timeline donnée par le HPlexicon, mais je ne garanti pas qu'il n'y ait absolument aucun écart. Et je reste sur ce qui avait été décidé il y a, à peu près 700 ans, Minerva est née en 1925 (*). Sinon, l'histoire se situe post DH.
Pairings : Bon, alors soyons clairs, y'a du CFMM, du TRMM et du ADMM. Dans cet ordre précis, et chaque ship a le droit à ses nombreux chapitres, ce qui explique pourquoi je n'ai pour l'instant, pas attaqué le deuxième, bien que j'en parle...
Rating : Pour l'instant, T. Ca peut changer.
Note : *Je ne tiens pas compte de Pottermore, sauf pour un ou deux détails :) Je reste du PDV de Harry sur toute l'histoire mais ce n'est pas vraiment lui le perso principal. Ceux qui liront comprendront pourquoi j'ai eu du mal à référencer cette fic... Ah et je ne me suis pas engagée dans une fic farfelue où Min serait la mère d'Harry, je précise pour les esprits qui auraient pu mal comprendre.
Bonne lecture et Feel Free to leave a Review, ce serait dommage de ne pas profiter d'un plaisir qui ne fait pas grossir ou qui n'est pas payant ;)
Harry, Ron et Hermione logeaient au Chaudron Baveur depuis maintenant une semaine. La Guerre étant enfin terminée, l'endroit reprenait ses couleurs et son ambiance chaleureuse naturelle. Les choses se remettaient, lentement mais sûrement, et le retour à la normale, se faisait petit à petit depuis la mort de Voldemort. Les boutiques rouvraient, les réunions de famille et d'amis recommençaient, Poudlard allait de nouveau retrouver le calme, et le deuil de ceux qui avaient perdu un voire plusieurs êtres proches, pouvait enfin être fait.
Harry sortit de sa chambre, dans le but d'aller boire une Bieraubeurre en bas. Il entreprit d'aller chercher Hermione et Ron pour l'accompagner, mais se ravisa en se rappelant que s'il avait été avec Ginny, il n'aurait pas voulu qu'on les dérange. Il descendit donc les escaliers, commanda sa boisson et alla s'asseoir dans un coin, avant de remarquer une silhouette familière.
"Mr Fudge ?, demanda t-il, tout en haussant un sourcil, pensant qu'il y avait de fortes chances qu'il se soit trompé.
_ Harry ? Mais, que faites vous ici mon garçon ? Répondit l'intéressé.
_ Je vous retourne la même question, répondit-il, légèrement sur la défensive.
_ Ne le prenez pas mal, je pensais juste que vous seriez chez vous, après tout ce qu'il s'est passé...
_ Et vous étiez où d'ailleurs, pendant "tout ce qu'il s'est passé" ? Je n'ai pas le souvenir de vous avoir vu combattre avec nous.
Harry ne pouvait s'empêcher de se dire que quelque part, c'était la faute de Fudge si l'année du retour de Voldemort s'était déroulée ainsi. Il avait bien du mal à retrouver la sympathie qu'il avait pour cet homme avant la fin de sa quatrième année.
_ Au Ministère, il fallait bien renverser le gouvernement qui s'y trouvait, répondit-il, toujours sans regarder Harry dans les yeux.
_ J'ai vu que votre très chère Ombrage y a participé activement, dit Harry d'un ton mauvais.
Fudge le regardait à présent avec gravité. Harry vit qu'il était dans un état qui se voulait moins glorieux que misérable. Il avait de grandes cernes, semblait fatigué, ses robes étaient froissées, et il n'avait absolument plus rien du Cornelius Fudge fier et buté qu'il avait pu connaître trois ans auparavant.
_ Je me trompais à son sujet. Je ne savais absolument pas la tournure que tout ceci allait prendre, je ne savais pas réellement ce qui se passait. J'en suis responsable, évidemment, c'était mon rôle de m'assurer que...
_ Puis-je vous rappeler qu'à ce moment là, tout ce qui vous intéressait c'était de discréditer Dumbledore, et moi par la même occasion ? Coupa Harry
_ Je sais bien, je me suis laissé convaincre, j'étais aveuglé par ma paranoïa ! Dit Fudge d'une voix plus forte que ce qu'il ne l'aurait souhaité, triturant son verre, toujours sans regarder Harry. J'espère que vous me pardonnerez un jour, reprit-il d'une voix plus calme. J'ajouterais que je me suis personnellement occupé de Dolores lors de la bataille au Ministère et que si on m'avait laissé faire il y aurait eu un crapaud de moins sur Terre.
Harry ne put réprimer un sourire en entendant Fudge appeler Ombrage ainsi, et se força à se calmer quelque peu.
_Vous n'avez pas répondu à ma question, monsieur, reprit Harry.
_ Qui était...?
_ Que faites vous ici ?
_ Disons que je loue une chambre jusqu'à ce que je trouve à me loger, répondit l'ex-Ministre en soupirant. J'ai quitté ma femme, ajouta t-il.
_ Ah, désolé pour vous, répondit Harry, ne sachant que dire d'autre.
_ Toutes ces années à faire semblant... Je me suis rendu compte que je l'avais épousée pour la même raison que j'avais engagée Dolores, elle flattait mon égo et me permettait de fermer les yeux sur ce que je ne voulais pas voir.
Il soupira. Harry ne comprenait pas tout, mais il ne pouvait pas dire que la vie sentimentale de Fudge l'intéressait beaucoup. Ils reprirent leur conversation jusqu'à ce qu'elle arrive sur un sujet plus ou moins sensible.
_ Dites moi Harry, j'ai entendu dire des choses bien étonnantes sur Severus Rogue, depuis quelques temps, je...
_ Il aimait ma mère, coupa Harry. Tout ce qu'il a fait, c'était pour elle. C'était l'un des hommes les plus braves que je n'ai jamais connu. Toutes ces années, il a persisté et a fait tout ce qu'il a pu pour elle, déballa Harry d'une traite.
_ Un brave homme, effectivement, dit Fudge d'un air sombre. Quand je pense que je n'ai même pas été capable de faire un quart de ce qu'il a fait, soupira t-il. Je l'ai plus mise en danger qu'autre chose, marmonna t-il entre ses dents, comme pour se le reprocher à lui même.
_ Mais vous avez quitté votre femme, pas l'inverse ? Demanda Harry, qui commençait à être perdu.
_ Comme je te l'ai dit, je ne l'ai jamais vraiment aimée, dit-il en souriant tristement.
Harry ne chercha pas à comprendre, et essaya de lui poser une question qui était dans sa tête depuis quelques jours déjà, sans qu'il la pose à qui que ce soit.
_ Monsieur, je peux vous poser une question sur les Patronus ?
_ Tu peux me demander absolument tout ce que tu veux Harry, il me semble que je te suis redevable, répondit Fudge en marmonnant.
_ Mon patronus, c'est un cerf, comme celui de mon père, celui de Rogue était une biche, comme celui de ma mère, je me...
_ Oui, les patronus de certains sorciers correspondent à des être qu'ils admirent ou ont admiré, aimé, le plus souvent, coupa Fudge en regardant ailleurs. Bien évidemment, cela n'est pas valable pour tout le monde, chez certains, c'est juste leurs animaux préférés. Un cerf ? Cela doit être impressionnant, j'espère avoir l'occasion de le voir un jour, reprit-il comme pour changer de conversation.
_Oui un cerf, depuis ma 3e année.
Harry sortit sa baguette et fit jaillir le cerf argenté.
_ Splendide, dit Fudge, admiratif.
_ Quel est le votre ? Demanda Harry histoire de meubler la conversation.
Fudge le regarda avec un sourire triste, prit sa baguette et fit apparaître son patronus, un chat... ...tigré avec des marques carrées autour des yeux, purement identique à un patronus et à quelqu'un qu'Harry connaissait bien. Harry était quelque peu... surprit par cette révélation, mais commençait à comprendre les monologues que Fudge tenait depuis tout à l'heure. Certaines pièces s'assemblèrent dans son esprit, et il se demanda comment il avait pu ne pas faire le lien entre les disputes de vieux couple, la haine d'Ombrage pour McGonagall, celle de Fudge pour Dumbledore, et certains flashbacks de ce qu'il avait vu aux Trois Balais 5 ans auparavant lui revinrent sous un angle tout à fait différent. L'espace d'un instant, il eu l'impression d'être plongé dans une querelle d'adolescents.
_ Elle le sait au moins ? Demanda soudainement Harry
Fudge eut un rire jaune.
_ J'étais avec elle, avant d'être avec Diliana. C'est elle qui m'a quitté il y a 42 ans pour rejoindre son cher Dumbledore, quittant par la même occasion une carrière prometteuse pour un job d'enseignante, dit-il d'un ton qui montrait clairement qu'il ne l'avait toujours pas digéré. Mon plus beau cadeau de noël !
Harry se souvint que McGonagall avait un jour mentionné le fait qu'elle avait commencé à enseigner en décembre.
_ Son travail est plus noble que la plupart des emplois du ministère, répondit Harry froidement. Et c'est un très bon professeur.
_ Je n'ai jamais prétendu le contraire, reprit Fudge. Quoi qu'elle fasse, elle le fait brillamment, dit-il avec admiration. Elle aurait même fait un meilleur ministre que moi, d'ailleurs, ajouta t-il d'un ton sombre.
Harry du se mordre les lèvres pour ne pas ajouter que ce n'était pas franchement difficile.
_ On était heureux ensemble pourtant, du moins jusqu'à ce qu'ils se mirent à reprendre contact, dit Fudge toujours sur le même ton. A partir de ce moment là, c'était Albus par ci, Albus par là... Le monde tournait autour de lui ! Bien sûr qu'elle a rampé à ses pieds dès qu'il lui a demandé ! Qui j'étais moi, face à Dumbledore, le héros légendaire, ou même face à elle, la femme la plus intelligente qu'il ne m'ait jamais été de rencontrer ? Personne évidemment, dit-il en semblant totalement oublier qu'il ne parlait pas tout seul.
Dans d'autres circonstances, Harry aurait déjà trouvé une excuse pour partir et se serait totalement moqué de savoir quoi que ce soit sur la vie sentimentale de Fudge, mais étant donné que cela impliquait des personnes qu'il connaissait, à qui il tenait, et sur qui il ne savait pas grand chose, il prit son mal en patience pour donner satisfaction à sa curiosité. Néanmoins, ce que Fudge venait de dire lui rappelait vaguement une autre situation. Ron avait eu le même sentiment que lui, vis à vis d'Harry et d'Hermione, quelques temps auparavant. Bien entendu, comme l'avait souvent dit Harry, c'était injustifié étant donné qu'il la considérait comme sa sœur. Harry se demandait si la situation était identique dans le cas de Fudge, et fut soulagé que les choses n'aient pas tourné comme ça entre ses deux amis. Harry fut d'ailleurs surpris de voir les deux intéressés descendre, visiblement en train de le chercher. Il leur fit signe, et ils les rejoignirent.
_ Je devrais peut-être y aller, balbutia Fudge visiblement mal à l'aise.
_ Non restez, ils peuvent avoir un point de vue intéressant sur la situation, dit Harry qui avait de toute évidence, trouvé une nouvelle affaire qu'il jugeait intéressante.
_ Quelle situation ? Demanda Ron en croquant dans un bout de pain, les sourcils froncés.
_ Alors, pour ta la faire courte, il a quitté sa femme parce qu'il est amoureux de McGonagall depuis à peu près une quarantaine d'années...
-Ron failli s'étouffer-
_ ... et ils ont été ensemble avant qu'elle parte, je cite "rejoindre Dumbledore" pour enseigner à Poudlard...
-Les yeux d'Hermione étaient aussi ronds que ceux des elfes de maison-
_... et là Monsieur se sent mal parce qu'il se rend compte que ses idioties ont fait du mal à sa dulcinée, et à en juger par son état et sa façon de dire les choses il ne sait pas quoi faire et n'a plus aucun but, acheva Harry comme s'il racontait un conte pour enfants.
Fudge était à présent cramoisi et tenait sa tête entre ses deux mains. Sans doute se sentait il ridicule, mais Harry s'en moquait. Combien de fois avait-il subi des humiliations à cause de cet homme lors de sa cinquième année ? Le jeune homme se calma peu à peu quand il se rappela qu'à ce moment là, c'était Fudge qui était dans un état misérable, pas lui, et qu'il venait d'achever une guerre : il était inutile de laisser la rancune prendre le pas sur la pitié. Il regarda Hermione dont l'expression avait changé : elle était partagée entre la surprise et le songe.
_ C'est à peu près la tête que je faisais quand j'ai vu son patronus, dit Harry à Hermione qui fronçait un sourcil avant de faire une tête qui indiquait qu'elle avait compris.
_Pourquoi, c'est quoi son Patronus ? demanda Ron qui avait toujours l'air abasourdi.
_ A ton avis, dit Hermione en lui lançant un regard exaspéré.
Fudge qui daigna bouger le petit doigt pour la première fois depuis l'arrivée de Ron et d'Hermione, fit jaillir le chat de sa baguette, sans pour autant les regarder.
_ Aaaaaaah, fit Ron qui semblait enfin faire le lien.
Comprenant qu'il était inutile d'inclure Ron dans une discussion impliquant un minimum de tact et de diplomatie relationnelle, Hermione donna un coup de pied à Harry sous la table et lui fit signe de la suivre.
_ Harry, tu crois pas qu'on devrait essayer de parler à McGonagall ?
Il la regarda comme si elle n'était plus saine d'esprit.
_ Euh, franchement Hermione, on sort d'une guerre je crois qu'on a vraiment autre chose à faire que de jouer les entremetteurs, et je suis pas sûr que McGonagall apprécierait qu'on lui ramène ça, je pense quand même qu'elle mérite mieux qu'un crétin, dit Harry en montrant Fudge du menton.
Il éprouvait clairement une affection protectrice, depuis le jour où il avait jeté un endoloris sur un mangemort qui avait osé cracher sur sa directrice de maison.
_ Ca se trouve il était mieux quand il était avec elle ?
Mais c'est qu'elle allait insister en plus !
_ Harry, je vais prendre un risque énorme en te disant ça, mais sans vouloir t'offenser... tu as agi comme si la mort de Dumbledore t'affectait plus que quiconque...
_ Ah oui, effectivement, tu prends des risques, dit Harry qui trouvait la situation dans laquelle il était surnaturelle.
_ ... Mais tu as quand même pu remarquer en 6 ans qu'elle était relativement proche de Dumbledore. Elle doit se sentir seule depuis que...
_ Certes, mais je suis franchement pas sûr que Fudge lui soit d'un grand réconfort... coupa Harry qui se souvenait très bien le moment où il lui avait annoncé qu'il était mort, avec une diplomatie digne de celle d'un mangemort.
_ Et puis j'avoue que j'ai de la pitié pour lui, ajouta t-elle comme si Fudge était un martyr.
Il fini par capituler en se disant qu'après tout, au pire, personne n'avait rien à perdre dans cette histoire, peut-être mis à part la dignité de Fudge s'il lui en restait un peu, et que les enjeux n'étaient pas franchement élevés. Lorsque Ron en eut marre de rester seul avec un Fudge qui ne le regardait même pas, ils lui expliquèrent ce qu'Hermione avait en tête.
_ Par contre on va peut-être essayer d'en savoir plus, non ? Parce que s'il s'est conduit en véritable crétin, il se pourrait bien qu'après avoir survécu à une guerre, on termine en pâté pour chat, dit Ron sarcastiquement.
_ Pas faux, admit Hermione. Mais il ne faut pas trop traîner, après ça fera tard.
Après que Ron, Harry et Hermione eurent parlé à Fudge de ce qu'ils avaient l'intention de faire, celui ci les regarda comme si leur place était désormais au service mental de Ste Mangouste. De toute évidence, ils n'avaient jamais vu Minerva énervée en dehors de l'école. Il y avait presque eu le droit lui, à son lit d'hôpital, le soir où ils s'étaient séparés.
_ Je vous remercie franchement de votre attention, mais je ne mérite pas plus que vous m'aidiez que je ne la mérite elle.
_ Même si je suis quelque peu d'accord avec vous... ce serait bien d'avoir son avis sur la question quand, même non ? Demanda Ron.
_ Et si on le fait, ce ne sera certainement pas pour vous, ajouta Harry à qui l'idée d'aider Fudge était aussi agréable qu'une crise d'urticaire. J'imagine qu'elle est à Poudlard ? Demanda t-il, voulant savoir où il allait devoir transplaner.
_ Certainement pas aujourd'hui, dit Fudge d'un air sombre. Laissez tomber, il y a beaucoup trop de choses à déterrer, cela fera plus de mal que de bien. Il y a tellement de choses que vous ne savez pas...
Fudge venait de dire ce qu'il ne fallait absolument pas dire s'il voulait que le trio le laisse en paix.
_ Et bien que je vous sois entièrement redevable Potter, Minerva l'est beaucoup moins que moi, et elle n'a pas besoin qu'on se mêle de ses affaires. Vous m'excuserez, je vais me coucher, dit-il en se levant avant de leur serrer la main.
_ Agréable, commenta Hermione.
Manque de chance pour Cornelius, il venait de se confier à des personnes trop curieuses pour le laisser tranquille.
A suivre !
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