- Bella mon enfant, votre oncle est ici, s'exclama la secrétaire en entrant dans la classe.

La brune rangea ses affaires en soufflant sous le regard des autres élèves, puis rejoignit Charlie et la secrétaire. Elle tomba sur le regard d'Edward Cullen qui lui fit un sourire compatissant. C'était le seul et l'unique à ne pas la traumatiser dans ce lycée pourri. Ce n'était pas son ami et il ne lui adressait même jamais la parole, mais au moins il ne l'agressait pas au détour d'un couloir. Chose que les autres n'hésitaient pas à faire.

Si Bella devait résumer sa vie jusqu'ici, elle dirait très simplement que c'était une vie de merde. Parents divorcés, problèmes d'argent, père mort deux ans auparavant et mère décédée depuis seulement quelques mois. Bella était dans une famille qui ne roulait pas sur l'or et elle avait grandi en sachant que chaque centimes avait de la valeur. Seulement voilà, les habits troués, les chaussures abîmées et les affaires scolaires dépassées n'étaient pas de la plus grande mode dans le lycée. Alors les autres élèves, cruels comme ils sont, ne se sont pas fait prier pour choisir leur souffre douleur.

Néanmoins depuis qu'elle était orpheline, certain la laissait en paix. Comble de tout ces malheurs, Renée, la mère de Bella, était morte d'une maladie qui se transmettait génétiquement. Voilà pourquoi aujourd'hui l'adolescente devait aller à l'hôpital en compagnie de son oncle Charlie pour savoir si elle n'avait pas le même gêne. Il prenait soin d'elle, du moins il essayait, de toute façon c'était la seule famille qu'il lui restait. Charlie n'était pas un homme bavard, mais il était intelligent et juste sur bon nombre de sujets. Bella aimait à se dire qu'elle lui ressemblait, bien plus qu'à ses propres parents. Renée avait toujours été frivole et son père Phil, elle préférait ne pas en parler tellement il avait été inexistant à ses yeux.

Une fois arrivés à l'hôpital de Forks, Bella et Charlie se dirigèrent vers le service du docteur Gerandy. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'en arrivant dans le bureau du docteur, ils trouvèrent une bonne dizaine de personnes réuni à l'intérieur. Bella se dit que c'était certainement très mauvais pour elle et vu la tête que faisait Charlie, il en était arrivé à la même conclusion.

- Bonjour Bella, salua le docteur Gerandy en lui désignant une chaise pour s'asseoir.

L'adolescente ne comprit pas pourquoi ce revirement de situation, habituellement le médecin passait son temps à l'ignorer où juste à lui poser des questions concernant son état de santé, pas même un bonjour. Tout cela sentait vraiment la poisse à plein nez. Du coin de l'oeil, Bella vit le docteur Cullen. Un homme bon et généreux, qu'elle adorait. Il l'avait soigné plus d'une fois. La maladresse de la jeune femme jusqu'ici n'avait été qu'une chose de plus à ajouter sur sa longue liste de malchance. Depuis quelques temps cela s'améliorait. C'était aussi le père d'Edward et Bella espérait secrètement que le fils prendrait modèle sur son père plus tard, parce que Carlisle était vraiment quelqu'un d'exceptionnel. Pourtant à l'instant il semblait tendu, le visage totalement fermé.

- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, s'exclama Gerandy en devenant très sérieux. La bonne c'est qu'après avoir fait des recherches génétiques approfondies nous nous sommes rendu compte que tu n'avais pas le gêne de ta mère. La mauvaise c'est qu'au vu de ton code génétique nous n'avons pas eu à chercher bien loin.

Bella tourna son regard perdu vers Charlie, cherchant une explication que lui non plus n'avait pas capté.

- Il se trouve que tu n'as pas le même code génétique que Renée Swan, expliqua calmement le docteur pourtant stressé.

- Vous voulez dire que Bella n'est pas...enfin, elle n'est pas la fille de Renée ? Demanda Charlie choqué.

- Non en effet. Il se trouve qu'au vu de cette information, nous avons fait quelques recherches, continua Gerandy en se frottant les yeux. Voila pourquoi nous sommes aujourd'hui en présence du conseil de l'hôpital. Selon votre dossier médical, vous êtes née dans cet hôpital à Forks. Vous n'êtes pas sans savoir que les naissances ne sont pas les choses les plus communes ici. Il nous ait venu à l'esprit qu'une erreur aurait pu être commise dans la maternité.

- Quelle genre d'erreur ? S'énerva aussitôt Charlie alors que Bella elle était paralysée de peur.

- Un échange d'enfants...Une petite fille est née le même jour et est malheureusement décédée quelques heures plus tard. Puisque nous avions les références du père de cette enfant nous lui avons demandé l'autorisation d'effectuer un test de paternité vis à vis de Bella...

- Et notre autorisation vous en faites quoi ? Cria Charlie en devenant cramoisi.

- Nous souhaitions juste réparer l'erreur commise, monsieur Swan. Il se trouve que les deux bébés pesaient le même poids, ils étaient nés le même jour et pratiquement à la même heure. Une erreur c'est produite et nous voulions la résoudre à présent.

- Oh seigneur ! Jura Charlie en s'arrachant les cheveux. Qu'est-ce que cela veux dire à la fin ?

- Bella étant encore mineure, elle n'est pas décisionnaire concernant son cas. Je suis au regret de vous dire que la famille biologique de Bella est toujours vivante et souhaiterait grandement la connaître.

Bella qui s'était tenue tranquille jusqu'ici, se leva précipitamment.

- Comment ça je ne suis pas décisionnaire ? Dit-elle froidement.

- L'erreur est nôtre et sachez que votre famille biologique est tout aussi en colère que vous, ce qui est normal, seulement nous sommes prêts à assumer nos erreurs et après réunion avec le conseil de l'hôpital, nous sommes parvenus à fixer un prix pour un dédommagement éventuel...

- A me dédommager ? Vraiment ! S'énerva la brune en tapant du poing sur le bureau faisant sursauter tout le monde. Est-ce que j'ai l'air d'être conne ? Je dois juste encaisser le fait que j'ai grandi avec des personnes qui n'étaient pas mes parents sous prétexte que vous avez fait une erreur ? Je dois juste dire amen et fermer ma gueule. Vous rendez vous compte de ce que vous venez de me dire ?

- Prenez les choses du bon côté Melle Swan je vous en supplie, argumenta Gerandy, vous y gagnez une famille...

La main de Bella partit plus vite qu'elle ne le pensait. Une douleur fulgurante s'installa dans son poignet juste après avoir giffler le docteur. Jamais de sa vie elle n'avait frappé quelqu'un et elle ne pensait pas avoir besoin de le faire jusqu'ici. Alors que les larmes commençaient à s'accumuler aux coins de ses yeux, elle vit le docteur Cullen s'approcher d'elle en douceur, mais au lieu de la rassurer, cela la fit fuir. Elle courut jusqu'à la porte et la claqua avec force. Bella se mit à courir au hasard dans les couloirs, tout plutôt que de faire face à cette situation. Bientôt sa respiration se fit courte et sa vision se troubla. Alors qu'elle se stoppait au beau milieu d'un couloir, elle sentit ses jambes devenir cotonneuses et ce fut le trou noir.

- Isabella, l'appela quelqu'un en caressant doucement sa main. Réveilles toi Isabella.

Elle ouvrit doucement les yeux pour voir qu'elle était dans un lit d'hôpital et que la personne qui l'appelait ainsi n'était autre que le docteur Cullen en personne.

- Mr Cullen je vous ai déjà dit de m'appeler Bella non ? Dit-elle en se réveillant doucement.

- Oui plus d'une fois, admit-il avec le sourire.

Ses yeux étaient rougis et il semblait fatigué. Bella ne l'avait pourtant pas remarqué tout à l'heure.

- Est-ce que tout va bien docteur Cullen ?

- Je devrais plutôt te retourner la question. Je crois que la nouvelle de tout à l'heure a été un grand choc.

Les esprits de la jeune femme lui revinrent enfin et cette histoire de bébés échangés également. Qu'est-ce que cela allait entraîner comme conséquence ? Elle n'arrivait à se l'imaginer, tout cela lui semblait beaucoup trop surréaliste.

- On ne peux pas m'annoncer une chose pareille en s'attendant à ce que je reste calme, se défendit-elle croyant qu'il allait la juger pour son geste.

- Loin de moi cette idée, dit-il en tapotant une fois encore sa main. J'ai moi aussi faillit en venir aux mains lorsque je l'ai su.

- Pourquoi cela ? Demanda Bella en fronçant les sourcils.

Carlisle jeta son regard triste et pourtant déterminé dans celui de la brune. Avant même qu'il lui dise, sa conscience lui soufflait déjà la nouvelle.

- C'est moi qui est fait le test de paternité Isabella, je...je suis ton vrai père.

L'adolescente retira aussitôt sa main de celle du médecin.

- Je sais que tout cela te paraît incompréhensible et fantaisiste mais ça l'est tout autant pour nous. Je t'ai cru morte pendant 16 ans. Nous te pleurions encore à ton dernier anniversaire alors que tu habitais à quelques minutes de chez nous. Si tu savais à quel point nous avons prié pour qu'on te rende à nous en sachant que cela n'arriverait jamais. Pourtant voilà qu'aujourd'hui ce vœux est exaucé. Je suis en colère qu'ils aient fait cette erreur, hors de moi serait plus juste, mais depuis qu'ils m'ont annoncé que peut être il y avait eu un échange à la maternité, je n'ai pas arrêté d'y croire et d'espérer. Aujourd'hui je sais de source sûre que tu es ma fille et c'est vraiment le plus beau jour de ma vie.

Bella se recroquevilla sur elle même. On lui en demandait beaucoup trop en si peu de temps. Carlisle avait peut être eu le temps de se faire à l'idée, de digérer la nouvelle, mais ce n'était pas le cas de la brune.

- Est-ce que vous pouvez me laisser seule s'il vous plait, demanda-t-elle en sentant les larmes couler sur ces joues.

Le docteur Cullen lui serra une dernière fois la main avant de la laisser réfléchir en paix. Bella laissa toutes les larmes de son corps se déverser pour éviter. La mort de sa mère lui semblait encore toute fraîche et on lui annonçait qu'en réalité elle n'était pas sa vraie mère. De plus en faisant le rapprochement, Bella se rendit compte d'une chose encore pire dans tout ça. Si elle était la fille de Carlisle Cullen cela signifiait qu'Edward était son frère. Secrètement elle était tombé amoureuse de lui un an auparavant. Depuis son amourette de jeunesse s'était estompée et bien là en une minute top chrono, elle venait de disparaître pour toujours. Alors qu'elle était en plein repli sur elle même, Charlie débarqua dans la chambre. Il s'approcha d'elle et pour la première fois de sa vie Bella fondit en larmes dans ses bras.

- Mais qu'est-ce que je vais devenir ? Pleura-t-elle de plus belle.

- Une femme merveilleuse, ça c'est certain. Tu es une personne sage et forte, ma nièce et ce n'est pas tes gènes qui y changeront quoique ce soit. Tout autant que tu resteras ma Bella adorée peu importe ce qui arrivera.

- Les Cullen Charlie, les Cullen !

- Tu aurais pu tomber plus mal, essaya de plaisanter son oncle en lui faisant un maigre sourire. Bella j'ai vu l'avocat de l'hôpital et même avec les meilleurs intentions, je n'ai aucun pouvoir. Je n'ai même pas encore ta tutelle légale depuis la mort de ta mère, alors là je ne peux plus rien faire.

- Alors toi aussi tu m'abandonnes ! S'indigna-t-elle en se relevant aussitôt.

- Non, bien sur que non mon ange ! Mais comprends moi, aux yeux de la loi je n'ai aucun droit, et je...n'ai pas les moyens de combattre contre l'avocat des Cullen s'ils en viennent à en prendre un, expliqua-t-il en panique.

La culpabilité envahit le jeune femme aussitôt. Elle ne pensait qu'à elle dans cette histoire. Bella n'avait pas pensé à Charlie qui tirait les bouts chaque mois pour les nourrir à deux, à Carlisle qui pleurait un enfant depuis 16 ans alors qu'elle était en vie et surtout pas à Esmée Cullen. D'ailleurs la brune préféra ne pas y penser. Que Carlisle Cullen prenne la place de son père serait certainement beaucoup moins dur pour elle qu'Esmée Cullen en tant que mère. Renée avait été une mère super, avec beaucoup de défaut mais une bonne mère.

- Je suis désolée Charlie, je te jure que je suis désolée, s'excusa-t-elle en posant sa tête sur son épaule.

- Je sais que Gerandy c'est pris une gifle pour t'avoir dit ça, mais pour l'instant tu ne vois que le mauvais côté de la chose. Mais à présent que tu sais, peut être que ça t'aidera à mieux te connaître. C'est toi même qui m'a dit il y a peu de temps « je me sens étrangère à cette famille tellement nous sommes tous différents ». Tu as ta réponse aujourd'hui.

- Tu resteras toujours de ma famille quoiqu'il arrive et Renée restera éternellement ma mère.

- Je le sais bien. Mais apprend à connaître ta vraie famille, ils te seront peut être plus familier que nous.

- Je connais déjà Edward.

- Non tu as rencontré un élève du nom d'Edward Cullen qui est dans ta classe, est-ce que c'est un ami ?

- Non, avoua-t-elle en soufflant.

- Donc tu ne le connais pas. Je sais que nous t'en demandons beaucoup et si j'avais les moyens j'attaquerais cet hôpital en justice, mais c'est une nouvelle vie qui commence pour toi et peut être bien meilleure que celle ci. Tu mérites mieux que ce que nous avons pu t'offrir jusqu'ici.

Bella acquiesça pour lui faire plaisir, mais pour l'instant elle n'arrivait pas à voir le bon côté de cette situation. Certes les Cullen étaient fortunés, ils vivaient dans une immense maison qui tenait plus du manoir que de la simple maisonnée familiale. Tous leurs enfants étaient promus à un merveilleux avenir. Médecin de père en fils. Que viendrait-elle faire là dedans ?

Alors qu'elle était entrain de sécher ses larmes dans les bras de Charlie, le docteur Cullen refit son entrée dans la chambre.

- Je vous pris de m'excuser mais il y a une personne qui meurt d'envie de faire ta connaissance Bella, dit-il en faisant entrer une femme qui lui ressemblait énormément.

Maintenant qu'on lui disait qu'Esmée Cullen était sa mère biologique, la jeune femme ne pu nier qu'il y avait un air de ressemblance. Leurs cheveux étaient de la même couleur, leurs yeux également. Le même sourire, pourtant Bella n'était pas une personne très souriante. La femme avait les larmes aux yeux et retenait ses sanglots de justesse.

- Bonjour, marmonna Esmée la voix toute enrouée.

- Bonjour, répondit la jeune femme un peu plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu.

Sans vraiment comprendre ce qu'il lui arrivait, Bella se retrouva avec une Esmée Cullen sanglotante dans les bras, étouffée par une étreinte qu'elle n'avait pas vu venir. L'adolescente croisa le regard de Carlisle, il fit un maigre sourire, comprenant bien que la situation ne devait pas être simple pour elle.

- Chérie laisse la respirer un peu, sinon tu vas finir par lui casser une côte, blagua le docteur en posant une main sur son épaule.

Esmée s'écarta donc en essuyant ses larmes d'un revers de main.

- De plus je pense qu'il est nécessaire que nous discutions calmement.

Voilà, les choses sérieuses allaient commencer. Les genoux de Bella se retrouvèrent dans ses bras en un temps record. Position défensive qu'elle avait depuis toute petite.

- Ne t'inquiète pas, essaya de la rassurer Esmée en la sentant effrayée. Nous allons y aller progressivement.

- Oui, puisque je suis au courant depuis plus longtemps que toi, j'ai eu le temps d'en parler avec Esmée et ma famille, expliqua Carlisle en s'asseyant sur une chaise.

- Donc Edward est au courant ? Demanda Bella en soupirant.

- Non il sait qu'il a une sœur quelque part, mais il ne sait pas que c'est toi. Comment connais tu Edward ? La questionna le docteur surpris.

- Je suis dans sa classe.

Elle vit ses parents biologiques froncer les sourcils et compris bien vite pourquoi.

- J'ai sauté une classe, dit-elle en haussant les épaules. Mes profs estimaient que je perdais mon temps dans la section où j'étais. Je suis donc montée une classe plus haut.

- Oui Bella a toujours eu d'excellentes notes, enchaîna Charlie avec fierté.

- Nous voudrions que tu viennes vivre à la maison tu t'en doute bien, continua Carlisle ne souhaitant pas s'égarer de la discussion initiale. Mais je pense que ce serait trop te demander de le faire aussi vite. J'ai donc pensé que tu pourrais venir d'abord le week-end, puis ensuite la semaine. Nous ne t'empêcherons jamais d'aller chez ton oncle si tu en éprouves le besoin, rassure toi.

- Tu as déjà une chambre toute prête, s'enthousiasma Esmée avec un grand sourire.

Bella garda fermement le silence, que pouvait-elle dire de toute façon? Ils avaient déjà tout prévu et Charlie n'opposait aucune résistance.

- Bien, se contenta-t-elle de dire en s'allongeant de nouveau dans le lit.

Esmée ne sembla pas se décourager de son attitude, pour eux tout cela était normal. Pour Bella c'était différent, elle n'était même pas décisionnaire sur le tournant que prenait sa vie. Bientôt des étrangers feraient des choix pour elle, à sa place.

Quelques jours passèrent sans que Bella n'ait de nouvelle des Cullen, elle savait juste que Carlisle viendrait la chercher ce week-end pour la présenter à sa famille. Edward saurait officiellement pourquoi la brune le fuyait comme s'il avait la peste. Étrangement il avait voulu discuter avec elle durant le dernier cour de biologie et elle avait été aussi froide qu'un iceberg. Il n'y était pour rien, mais elle n'arrivait pas à se dire que bientôt elle vivrait sous le même toit que lui.

- Bella ! Appela Charlie du bas des escaliers. C'est l'heure !

La jeune femme prit ses sacs, un pour les habits, l'autre pour les études et descendit l'étage le cœur lourd. Ils ne l'aimeraient pas, c'était obligé, elle ne pouvait s'empêcher de se répéter tout le temps la même chose. Comment pourraient-ils l'apprécier avec autant de différence ? Lorsqu'elle arriva en bas, Carlisle était déjà dans l'entrée.

- Bonjour Isabella, la salua son vrai père.

- Bella tout court docteur Cullen s'il-vous plaît, supplia-t-elle presque en grinçant des dents.

- Bien je t'appellerai Bella si tu m'appelles au moins Carlisle, proposa-t-il avec un sourire en coin attendrissant.

La brune hocha la tête pour signifier son accord. Après avoir serré Charlie dans ses bras elle suivit Carlisle jusqu'à sa Mercedes. Jamais encore elle n'était montée dans une voiture aussi luxueuse. Une fois elle avait rit en se garant à côté de la voiture d'Edward, sa camionnette faisait pale figure face à la Volvo de celui-ci. Le début du trajet fut silencieux, mais Carlisle ne semblait plus pouvoir se retenir.

- Comment vas-tu ?

- Est-ce une question d'ordre médicale ou une question d'ordre générale? Demanda-t-elle avec un soupçon d'humour.

Bella n'était pas d'une humeur très humoristique, mais vu la situation elle serait obligée d'apprendre très certainement, sinon comment ferait-elle pour en rire d'ici dix ans ?

- Je dirais plutôt d'ordre générale, répondit-il avec le sourire.

- J'ai l'impression que l'on a compressé mon cerveau à force de me creuser la tête de milliers de questions. J'essaye pourtant de rester concentrée en cour. A part ça, je ne me suis rien cassée depuis mon dernier plâtre.

- Le fameux plâtre rose, se souvint-il. Tu m'en as voulu, je n'y étais pour rien si nous étions en rupture. Ce n'est même pas moi qui te l'ai posé.

- Je hais cette couleur depuis.

Un silence paisible tomba entre eux, qui ne dura pas longtemps. Carlisle était peut être un médecin mais aussi un père.

- Quel genre de question te poses tu ?

- Que serait-il arrivé si je n'avais jamais fait cette recherche génétique ?

- Regrettes tu de l'avoir fait ?

- Je ne le sais même pas, répondit-elle sincèrement en collant sa tête contre la vitre. Je l'ai fait pour savoir si j'étais atteinte d'une maladie, arrivée là on m'annonce que je ne suis pas la fille de ma mère. C'est dur à avaler. Je pense que je ne réalise pas encore.

- Regrettes-tu que ce soit notre famille, s'inquiéta-t-il en lui jetant un bref regard.

- Je vous répondrais lorsque que je la connaîtrais.

- Tu verras, Jasper ton frère aîné est absent, il est interne à l'hôpital de Seattle, il est assez taciturne mais il faut apprendre à le connaître. Rosalie est plus...spéciale. Elle est mannequin et je crains que sa profession ne lui donne quelques mauvaises habitudes, mais c'est une vraie tigresse lorsqu'il s'agit de sa famille. Puis il y a Edward. C'est celui qui a le caractère le plus doux. Jamais un mot plus haut que l'autre et vu que vous n'avez qu'un an de différence je pense que vous vous entendrez très vite à merveille.

- Je suis d'une nature réservée et peu confiante. Je n'aime pas les conflits et j'ai tendance à les fuir. J'ai le courage d'une poule mouillée, se décrit-elle en haussant les épaules.

- Crois moi que pour supporter une nouvelle pareille sans finir avec une camisole de force, tu dois avoir plus de courage que tu ne le crois. Laisse faire le temps et tu apprendras qui tu es vraiment. Je pense que tu ne te vois pas comme il le faudrait.

Ils continuèrent à discuter jusqu'à ce qu'ils arrivent devant la maison. Bella avait envie de dire, la villa. Carlisle voulu porter ses sacs mais la jeune femme insista pour en porter au moins un. L'homme la laissa entrer et Bella fut éblouie par la beauté du lieu. Si l'entrée lui faisait déjà cet effet qu'est ce que cela deviendrait pour le reste de la maison. Il la conduisit jusqu'au salon où tout le monde semblait l'attendre. Il y avait plus de monde qu'elle ne l'aurait cru. Bella croisa le regard d'Edward et il changea du tout au tout. La curiosité avait laissé place au choc. Avant qu'elle ne puisse regarder les autres, Esmée vint l'étreindre comme la dernière fois. Par politesse la jeune femme tapota l'épaule de sa mère biologique mais se sentait mal à l'aise.

- Viens que je te présente, dit Esmée avec joie en la libérant. Apparemment tu connais déjà Edward.

- Un petit peu, dit Bella d'une petite voix intimidée.

- Voici Rosalie.

La jeune femme se fit fusiller du regard par une grande blonde magnifique. Mannequin, elle, Bella n'avait aucun doute là dessus.

- Bonjour, grogna presque Rosalie raide comme un piquet.

- Dans le coin là, tu as Jane qui est une amie de la famille.

- Salut, dit la petite blonde en lui faisant un signe de la main.

- Alice, la styliste et amie de Rosalie. Elle fait des miracles, rit Esmée en lui montrant une petite brune au cheveux ébouriffés. Demetri, ton cousin et Tania, ta cousine également.

Bella leur fit un pauvre sourire. Demetri semblait sympathique, Alice avait l'air surexcitée et Jane intriguée.

- Bienvenue dans la famille Bella, s'exclama Demetri avec un grand sourire.

Rosalie se contenta de tourner les talons et de s'enfuir de la pièce, Alice gênée, la suivit de près. Edward prétexta avoir des devoirs à faire pour partir. Le cœur de Bella se serra aussitôt. Elle l'avait su qu'ils ne l'aimeraient pas.

- Oui c'est ça, marmonna-t-elle en cramponnant son sac.

Carlisle semblait en colère mais il ne le dit pas. Il proposa à Bella de lui montrer sa chambre. Elle suivit donc ses parents à l'étage. La chambre avait l'air d'avoir été refaite à neuf. La brune s'installa doucement. Carlisle et Esmée la laissèrent seule le temps qu'elle prenne ses marques. Une fois seule dans la chambre, Bella éclata en sanglot. Elle n'avait pas demandé à venir ici. Pourquoi étaient-ils aussi odieux avec elle. La vie promettait d'être assez étrange à présent. Elle devrait s'y faire, tout comme eux.