Bonjour à tous ! Voici ma nouvelle fanfiction, j'espère qu'elle vous plaira ! C'est une histoire qui complète à la fois mon autre fic "L'envoyée des Valar", mais aussi "La Forêt Noire : l'ombre de Dol Guldur". C'est aussi canon avec l'oeuvre originale de Tolkien, donc pour ceux qui n'ont pas lu mes autres fics, ce n'est pas grave, vous pouvez poursuivre sans problème. N'oubliez pas de me laisser un commentaire à la fin de ce chapitre ;)
Disclamer : Les personnages et lieux de cette histoire sont la propriété de J.R.R. Tolkien et de Warner Bros. Seul le contenu original et les personnages inventés pour les besoins de cette fanfiction m'appartiennent. Cette fiction ne peut être recopiée ou vendue à but lucratif sur d'autres plates-formes ou sur internet.
Chapitre 1
Le 15 mars 3019 T.A.
Cavernes du royaume sylvestre, salle du trône
- Nous avons réussis à repousser les orques en dehors de nos frontières, monseigneur.
- Bien.
L'elfe s'inclina, mais ne fit aucun geste pour se retirer. Thranduil fronça les sourcils en voyant l'air hésitant de son serviteur.
- As-tu quelque chose à ajouter Deren ? demanda t-il.
L'elfe sylvain baissa les yeux avec déférence, et acquiesça.
- Seulement si vous me le permettez, majesté...
Thranduil inclina la tête, et l'enjoignit d'un geste de la main à poursuivre.
- Je pense que nous devrions les poursuivre monseigneur, et les éradiquer définitivement.
Le roi elfe se redressa lentement sur son trône.
- Pourquoi ? demanda t-il.
- Les orques sont de plus en plus nombreux, et les araignées s'enhardissent. Je crains que nous ne puissions tenir très longtemps nos frontières, répondit Deren. Il faudrait nous attaquer une bonne fois pour toute à la source, et...
- Je ne prendrais pas le risque de mener une attaque contre Dol Guldur, l'interrompit Thranduil avec fermeté. Cette forteresse est maudite, et il y a là un mal qui sévit contre lequel nous ne sommes pas de taille. Non, nous tiendrons nos frontières, coûte que coûte.
Deren baissa la tête honteusement.
- Oui, monseigneur.
Thranduil fit un geste nonchalant pour le congédier, et l'elfe s'éloigna aussitôt sur le chemin étroit et sinueux.
Le regard dur du roi elfe le suivit jusqu'à ce qu'il disparaisse.
L'attitude rebelle de Deren n'était pas un cas isolé. De plus en plus de ses serviteurs exprimaient leur inquiétude au sujet de Dol Guldur.
Et Thranduil n'aimait pas cela.
Depuis ces derniers mois, les orques et les araignées s'étaient multipliés à une vitesse décuplée, envahissant tout le Sud de la forêt, et atteignant même des territoires qui étaient autrefois protégés au Nord. Leurs patrouilles refoulaient de plus en plus difficilement l'envahisseur. Ils perdaient de jour en jour un peu plus de terrain. Et la liste des victimes s'allongeait, ce qui avait jeté un sentiment d'insécurité chez les elfes.
Beaucoup craignaient que l'ennemi soit devenu trop fort pour eux. Et ils sentaient tous le mal et l'ombre qui grandissait en Terre du Milieu.
Thranduil avait entendu des rumeurs inquiétantes.
L'anneau unique avait été retrouvé.
Mithrandir l'avait déjà averti de cette possibilité, mais il n'avait pas voulu le croire lorsqu'ils avaient interrogés ce Gollum...
Thranduil avait vu les ravages de l'arme ultime de Sauron, il y a trois milles ans. Les souvenirs de la bataille sanglante de Dargolad ne l'avaient jamais quitté.
Il ne voulait plus jamais revivre ça.
Mais avec l'unique, venait la guerre... et il ne pouvait plus ignorer cela.
Le bruit courait depuis peu que le Mordor avait réussi à briser les défenses du Gondor, et que le Rohan était assiégé sur ses propres terres.
Orthanc avait changée d'allégeance. Un magicien blanc allait et venaient sur la terre des dresseurs de chevaux, corrompant l'esprit des plus honnêtes hommes, et apposant sa main blanche sur les casques des orques...
Saroumane.
Ce misérable les avait trahis.
Si les royaumes du Sud tombaient, ceux du Nord ne tarderaient pas à suivre. Et les elfes ne seraient pas épargnés. Elrond commençait à renvoyer son peuple par-delà la mer, en Aman. Mais Thranduil n'avait pas l'intention de quitter si tôt la Terre du Milieu.
Il avait conscience que son propre royaume subirait peut-être le même sort que celui des hommes. Et il ne pouvait compter sur personne pour les aider.
Les hommes de Dale pourraient être de précieux alliés, mais même ensemble, ils ne seraient pas assez nombreux pour vaincre les forces du Mordor. Et ce ne serait pas les nains qui accourraient pour les sauver. Non ils étaient seuls.
Ils n'avaient d'autre choix que de se terrer, avec l'espoir de se faire oublier de l'ennemi.
Personne ne pouvait trouver ces cavernes. Elles étaient bien protégées. Ils pourraient vivre ici pour toujours, loin du monde et de la lumière. Son peuple serait sauf.
Mais il lui manquait quelque chose...
Si Legolas avait été là, il aurait pu tenir à distance les orques et les autres nuisibles qui proliféraient sous le couvert des arbres.
Mais son fils n'était pas revenu depuis qu'il s'était rendu à Fondcombe, pour apporter la nouvelle de l'évasion de Gollum. Thranduil s'était attendu à ce qu'il revienne après avoir accomplis sa mission, mais ça n'avait pas été le cas. Et cela faisait déjà un an.
Où était-il ?
Depuis qu'Aragorn était venu avec Gollum, pour lui demander de le garder captif, Thranduil ne s'était pas posé de question. Mais quand Mithrandir était apparu à sa porte, avec des paroles prophétiques de l'annonce du retour de Sauron et de l'unique, Thranduil avait immédiatement comprit que les problèmes surviendraient dans son sillage.
Et il ne s'était pas trompé.
Il ne pouvait s'empêcher de penser que le magicien lié de près ou de loin à l'absence de Legolas. Quelque chose s'était produit à Fondcombe. Mais quoi ?
Mithrandir avait une fâcheuse tendance à fomenter des entreprises périlleuses et secrètes... qu'avait-il encore inventé cette fois ? Thranduil avait gardé un souvenir cuisant de ses précédentes expériences avec le magicien gris, notamment lorsqu'il avait poussé Thorin Ecu-de-Chêne à reprendre la montagne solitaire...
Ce maudit magicien !
Thranduil serra ses mains sur les accoudoirs de son trône, jusqu'à s'en faire pâlir les doigts.
Il aurait dut le jeter dehors dès qu'il était venu !
S'il ne l'avait pas fait, c'était uniquement parce qu'Aragorn et Legolas avaient plaidé en sa faveur. Mais il aurait mieux dû écouter son instinct... en commençant par refuser de garder ce Gollum dans ses donjons !
Les plaintes larmoyantes et insupportables de la créature avaient semé le trouble dans son royaume, et lui donnaient encore de désagréables migraines.
Ne supportant plus de rester assis, Thranduil se leva et quitta son trône.
Les gardes qui se trouvaient autour de lui le saluèrent, mais il les ignora et descendit les marches.
Il avait besoin de réfléchir. Seul, et dans un endroit où personne ne viendrait le déranger. Il marcha alors vers ses quartiers, avec l'idée qu'un verre de vin de Dorwinion l'aiderait surement à éclaircir ses pensées.
Les gemmes blanches coulaient entre ses doigts, aussi pures et limpides qu'un filament d'eau. Scintillantes, la lumière qu'elles dégageaient captivait son regard, au point qu'il n'arrivait pas à s'en détacher.
Il n'existait pas de plus belle chose au monde. Sans aucun doute c'était une pure merveille. Une magnifique réalisation du savoir-faire des nains. Mais qui ne valait aucun trésor, ni aucun joyau... pas même ceux qui se trouvaient sous la montagne solitaire.
Ce collier lui rappelait tellement de choses... elle. Son cou délicat, et doux...
- Monseigneur !
Thranduil se figea. Tiré de sa contemplation, il se retourna avec colère. Une jeune elfe rousse, l'une de ses gardes se tenaient dans l'encadrement de la porte.
Furieux d'être ainsi dérangé, Thranduil ouvrit la bouche pour la réprimander, mais se stoppa net.
Les yeux de l'elfe sylvaine étaient emprunts de terreur. Mais ce n'était pas à cause de lui.
Quelque chose s'était produit.
- Qu'y a-t-il Rhawinw ? demanda-t-il.
L'elfe sylvaine descendit les dernières marches de l'escalier, tremblante.
- Pardonnez-moi de vous déranger, monseigneur, s'excusa-t-elle. Mais je devais vous avertir... un des gardes de la dernière patrouille que vous avez envoyé hier est rentré, seul... les autres sont morts.
Thranduil oublia alors complètement ce qu'il était en train de faire, et reposa doucement le collier qu'il tenait dans son coffret, horrifié.
- Comment est-ce possible? s'exclama-t-il, avec une intonation coléreuse.
- Les orques les ont pris en embuscade. Ils étaient beaucoup trop nombreux, répondit l'elfe. Ils se sont fait surprendre.
- Combien étaient-ils?
- Il n'a pas pu me donner le nombre exact... mais il dit avoir vu des centaines d'orques sous le couvert des arbres, si ce n'est des milliers.
Des milliers ?
Thranduil ne put alors empêcher l'inquiétude de se refléter sur son visage.
Comment était-ce possible? La forteresse de Dol Guldur ne pouvait abriter autant d'orques. Ça n'était pas arrivé depuis Azog le Profanateur... est-ce que l'histoire se répétait ?
- Ils se dirigent droit sur nous monseigneur. Armés, et équipés de cuirasses pour la guerre, ajouta Rhawinw, confirmant ses soupçons. Ils viennent nous attaquer.
Thranduil se tourna vers un autre coin de la pièce. Il avait crût pouvoir se soustraire à l'invasion de Dol Guldur. Mais il fallait croire qu'il avait sous-estimé les intentions de l'ennemi. Sauron ne l'avait pas oublié. Il attaquait même au moment le plus inopportun.
- Monseigneur, quels sont vos ordres ?
- Fermez les portes ! répondit Thranduil. Et que tout le monde se prépare à la bataille ! Dîtes à Aphadon de rassembler les troupes devant les portes du palais. Nous partons à l'aube.
L'elfe s'inclina avec respect.
- Oui, monseigneur.
Elle fit demi-tour pour sortir, mais Thranduil l'interpela à ce moment-là :
- Rhawinw ! Vous resterez ici pour défendre les cavernes. Que personne ne sorte pendant mon absence ! Ceux qui me désobéiront payeront le prix de leur propre désinvolture. Je ne tiendrais aucune responsabilité quant à la disparition d'un elfe.
La garde acquiesça, et remonta à toute hâte les escaliers, aussi silencieusement qu'elle était venue.
Lorsqu'elle eut disparut, Thranduil ferma doucement le coffret qui contenait les gemmes de Lasgalen, puis se dirigea vers un autre coin de la pièce, là où étaient rangées son armure et ses deux épées.
- Je les vois.
Aphadon pointa un coin dans les fourrés. Thranduil regarda dans la direction qu'il lui indiquait, et vit aussitôt les ombres grouillantes des orques qui se faufilaient à plusieurs centaines de mètres de là entre les arbres.
- Comme toujours, ils ne sont pas très discrets, observa Sedryn.
- Dîtes à Deren de poster ses hommes dans les arbres. Nous allons les prendre par surprise, ordonna Thranduil à un l'autre elfe sindar.
- Oui majesté.
Sedryn s'inclina devant lui, et partit en direction de l'elfe brun qui se trouvait à quelques mètres de là. Thranduil se tourna alors de nouveau vers Aphadon.
- Est-ce que nos éclaireurs sont revenus ? demanda-t-il.
L'elfe secoua la tête.
- Non. Je crains qu'ils aient été pris au piège, répondit-il tristement. Ils doivent être probablement morts.
Thranduil tourna les yeux vers les arbres, et soupira.
- Je n'aurais jamais dû les envoyer.
Aphadon posa une main amicale sur son épaule.
- Nous vengerons leur mort.
Thranduil ne répondit pas, ni ne protesta face à son geste. Aphadon avait servi Oropher pendant de nombreux siècles, et avait survécu de la bataille de Dargolad. Il était l'un des seuls elfes de son royaume à pouvoir se permettre ce genre de familiarité avec lui, car en plus de l'avoir vu grandir, il était son plus proche confident et l'un de ses meilleurs conseillers de guerre.
- Nous devrions nous mettre à couvert. Ils arrivent, souffla Aphadon.
Thranduil acquiesça, et leva le poing en l'air.
Les autres elfes se tapirent aussitôt dans les ombrages de la forêt. Ceux qui portaient une armure et une épée se dissimulèrent derrière le tronc des arbres, ou les feuillages des arbustes. Les elfes sylvains quant à eux, grimpèrent dans les arbres afin d'attendre l'arrivée de l'ennemi, armés d'arcs et de flèches.
Les piétinements lourds et irréguliers des orques se renforcèrent au fil des secondes, et lorsqu'ils ne furent plus qu'à quelques mètres d'eux, Thranduil donna le signal pour lancer l'attaque.
La première salve de flèches fusa de la cime des arbres.
Les orques qui se trouvaient en première ligne tombèrent pour la plupart en glapissant et en poussant des cris de douleur. Les autres se mirent à grogner et à courir sous la colère de s'être fait prendre par surprise. Mais sans le savoir, ceux-ci se jetèrent tout droit dans la gueule du loup.
Thranduil pivota au moment même où un orque le dépassait, et abattit son épée pour le décapiter.
La tête fut tranchée nette, et le sang noir gicla sur l'elfe et sur le sol.
- Ilid !
Le cri d'alerte réveilla les orques, et ils se mirent à fondre sur les elfes, qui étaient désormais à découverts. Thranduil se mit à virevolter entre ses assaillants, sa chevelure blonde argenté fouettant l'air.
Les flèches des elfes sylvains fusaient vers les orques, toutefois ils n'étaient pas assez nombreux pour tous les tuer. D'autres orques affluaient encore...
Thranduil entendit soudain des craquements lointains. Les branches des arbres se brisaient, et le feuillage s'écartait alors que quelque chose approchait... le bruit s'amplifia, et lorsqu'il leva la tête, il vit des ombres fugaces se déplacer d'arbres en arbres.
- Ungol ! cria un elfe sylvain.
Les autres se mirent aussitôt en position pour attaquer leur nouvel ennemi.
Les flèches cessèrent de fuser vers le sol, et se concentrèrent sur les araignées géantes qui se dirigeaient droit vers eux.
Cette diversion permit aux orques de franchir le barrage, et ils attaquèrent Thranduil et les autres elfes sans rencontrer de résistance.
Le roi des elfes sut alors à ce moment, que la vraie bataille commençait.
Traduction:
Ilid : elfes (noir parler du Mordor/langue des orques)
Golug : araignées (sindarin/langue des elfes)
