Bonchoir. Il est minuit, une heure indécente pour poster quoi que ce soit quand je suis censée me lever à 8h demain, mais hey, j'ai fait une promesse. Et puis je suis un animal nocturne, pauvre de moi. Voici donc un nouveau texte posté sur ce bon vieux fandom du Hobbit. Un RPF encore une fois (décidemment, je les aime bien ces acteurs). Cette fois-ci, il s'agit d'un RICHARD/LUKE, autrement dit les interprètes respectifs de Thorïn Oakenshield et de Bard the Bowman. Vous remarquerez que Richard apparaît un peu partout dans mes textes. C'est normal. C'est parce que je l'aime, et comme j'estime injuste d'être la seule à souffrir de ce mal, je partage avec vous ma douleur. Mais que personne ne s'avise de le toucher : je mords.

Je tiens également à dire, du coup, que je ne me fais pas d'argent avec ce texte (ET C'EST BIEN DOMMAGE, I NEED MONEY). Rien ne m'appartient, non plus, à part le personnage d'Ambre Neveu et son petit aphrodisiaque. Je ne sais pas si le magazine CINELIVE existe, non plus, mais si c'est le cas, je m'excuse d'avoir usé de leur nom et de leur avoir collé une journaliste pareille.

Il y aura aussi quelques autres personnages inventés de toute pièce, mais normalement je n'oublierai pas de vous le dire en début de chapitre. Normalement. Rappelez le moi, si j'oublie (on sait jamais, hein).

Comme d'habitude, le gros M devant le descriptif de la fiction n'est pas là pour rien. Il y aura quelques scènes de sexe un peu partout, ainsi que des violences conjugales et des violences tout court (je suis d'un naturel violent, que voulez-vous), certains lemons peuvent aussi être assimilés à des viols, dans les premiers temps en tout cas. Bref. C'est pas bien marrant, tout ça, si on y regarde de plus près. Mais rien n'est vrai, je vous rassure : ce texte est simplement le fruit de mon esprit détraqué. Quoi qu'il en soit, si le moindre de ces sujets vous met mal à l'aise, passez votre chemin. Au cas où.

Trêve de blabla. Je vous souhaite une bonne lecture avec ce premier volet !


AMORTENTIA

Don't you know that ? Hearts are breakable.


Chapitre 1 : Pinot Noir


Les flash des appareils photos l'aveuglaient presque. Les voix stridentes des jeunes filles à peine sorties de l'adolescence vrillaient son crâne, mais Richard s'astreint à garder un sourire aimable fixé sur ses lèvres. Quelques remarques, plus douces et sincères, le firent sourire plus franchement, certaines le firent réellement rire et il s'émerveilla encore de la chance qui lui avait été donnée de participer à ce projet. Il entendit, à quelques distance de là, le rire explosif d'Aidan, presque immédiatement suivi par la voix grave, modulée de l'accent néo-zélandais reconnaissable entre tous, de Dean. Il signa rapidement quelques photos avant de rendre son stylo feutre à une jeune fille, aux cheveux bruns incroyablement bouclés, avec son plus beau sourire. Les joues halées de l'adolescente rougirent intensément alors qu'elle baissait ses yeux clairs au sol, un sourire désarmant aux lèvres, avec un "merci" à peine audible, chanté en français d'une voix éraillée. Il lui fit un clin d'oeil et elle agita faiblement la main pour lui dire au revoir, plus immobile qu'une statue. Il remonta les quelques mètres qui le séparaient encore du vaste bâtiment qui accueillait la Première Européenne, à Paris, du troisième volet des aventures de Bilbo Baggins.


OoOoO


La journaliste aux cheveux blonds, remarquable dans sa robe fourreau noire, s'approcha de lui d'une démarche chaloupée qui attirait les regards de tous les hommes de la salle, hétérosexuels ou non, sur sa chute de rein. Un sourire qu'elle devait espérer dévastateur sur ses lèvres rouges, et qui l'était très certainement vu l'air rêveur qui passa sur le visage d'Orlando, elle lui tendit un verre de vin.

- "Tout va bien, messieurs ?" demanda-t-elle avec un accent français charmant.

L'interprète, récemment célibataire, de Legolas lui répondit d'une voix fascinée mais la femme, elle, n'écoutait pas ses propos, et gardait ses yeux bleus fixés sur lui. Richard rougit timidement et détourna le regard en portant son verre à ses lèvres pour boire une gorgée. Pinot Noir, découvrit-il. Son préféré. Hasard ou fait exprès ? Le sourire aimable de la femme se fit calculateur et elle ressembla soudainement à un chat devant une souris prise au piège. Un putain de chat. Il détestait les chats.

- "Et peut-on savoir qui nous fait l'honneur ?" demanda Orlando avec une note d'espoir à peine dissimulée en se penchant légèrement vers la femme.

- "Ambre Neveu, journaliste pour le CINELIVE", répondit-elle rapidement en adressant à peine un regard au pauvre Bloom qui, déçu par la voix froide et le manque d'attention flagrant de la jeune femme, enfourna un canapé au saumon frais et baissa la tête.

Elle prit une gorgée de champagne en bavardant plaisamment de la météo, des rigeurs de l'hiver (qui s'annonçait - encore une fois - comme le plus froid jamais connu), et du bonheur que ça devait être de visiter la Nouvelle-Zélande. Elle demanda s'il avait eu le temps de voir un peu Paris et, lorsqu'il lui répondit qu'il n'était arrivé dans la capitale française que le matin même, se proposa gentiment pour lui faire visiter quelques hauts lieux qu'on ne pouvait décemment manquer. Il but une nouvelle gorgée de Pinot Noir en la remerciant, souriant aussi aimablement que possible, alors qu'Orlando se détournait d'eux pour s'en aller rejoindre Evangeline, Lee et Luke d'une démarche empressée.

- "En vérité, je me demandais s'il serait possible que vous m'accordiez une interview de dernière minute. S'il vous plaît..." demanda-t-elle en croisant les mains devant elle, une moue adorable aux lèvres.

Richard fronça vaguement les sourcils en finissant son verre. Il n'aimait pas toutes ces manières dont les femmes usaient et abusaient pour circonvenir les hommes, persuadées de pouvoir obtenir tout ce qu'elles voulaient en battant de leurs faux cils ou en promettant monts et merveilles par quelques sous-entendus à peine masqués. Il n'aimait pas les femmes, de manière générale. Presque autant que les chats, d'ailleurs. Néanmoins, se raisonna-t-il en posant doucement son verre sur la nappe immaculée d'une table ronde, cela faisait aussi partie de son travail de répondre aux questions des journalistes.

- "Bien sûr", acquieça-t-il en priant intérieurement pour que son sourire ne soit pas trop figé. "Peut-être préféreriez-vous un endroit plus tranquille ?"

Une petite voix, dans sa tête, lui demanda ce qu'il lui avait pris de faire une telle proposition. Le sourire langoureux que la journaliste lui dédia aurait suffit, d'ordinaire, à le faire fuir en vitesse mais, étrangement, ses jambes refusèrent d'obéir. Au lieu de quoi, il la laissa passer son bras sous le sien et la suivit en silence entre les méandres des tables disséminées de-ci de-là dans la vaste salle au haut plafond. Il nota avec une précision accrue une multitude de détails qui, jusque là, lui étaient parfaitement invisibles, et dont il se moquait éperduement en temps normal. Qu'elle pressait son bras contre sa poitrine, par exemple. Et se mordait la lèvre inférieure en souriant doucement, et le regardait sous ses longs cils sombres, et parlait d'une voix basse et grave qui diffusait une langueur étrange dans son ventre. Ses yeux dérivèrent sur la silhouette parfaite de la journaliste et une flèche de désir transperça ses reins alors qu'elle se détachait de lui, sa main fine glissant lentement sur son bras en une caresse légère. Inconsciemment, il plia les doigts pour retenir sa main dans la sienne, juste un petit peu plus longtemps, et le rire grave qui roula dans la gorge de la belle française fit rater quelques pulsations à son coeur emballé. Elle ouvrit une porte et, se penchant légèrement, passa la tête dans l'entrebâillement pour vérifier si la pièce était vide. Ses yeux glissèrent sur la chute de reins divine et les jambes interminables, et il se prit à les imaginer enroulées autour de lui alors qu'il la baisait à même le sol. Il secoua la tête, chassant les images sulfureuses qui naissaient dans son esprit échauffé, et retrouva un peu de lucidité. Il ne comprenait pas ce qui se passait, ni les réactions qu'il éprouvait auprès de cette femme. Une parfaite inconnue dont il ne savait que le nom et la profession, et encore, si elle avait dit la vérité. Elle se retourna et lui offrit un sourire désarmant qui lui donna furieusement envie d'embrasser ces lèvres rouges. Elle s'empara de sa main pour l'attirer à l'intérieur et un frisson remonta son bras jusqu'à sa nuque. Sa lucidité, bientôt, fut totalement oblitérée par le souffle brûlant qui balaya sa gorge, une seconde avant que des lèvres voraces ne dévorent les siennes d'un baiser affamé.


OoOoO


Le babillage incessant d'Evangeline lui donnait mal au crâne. Elle était adorable, et cette manière de s'extasier de tout et de rien proprement charmante. Mais à petite dose. Et à la longue, ça devenait franchement lassant. Or, il supportait ça depuis huit heures du matin et là, il saturait. Serrant son verre à s'en faire blanchir les phalanges, il se retrancha dans son espace mental personnel. Lee souriait placidement, argumentant avec la belle Eva des mérites de Paris comparée à Londres, des monuments à voir, et d'autres tas de choses dont il se foutait royalement. Il en était à se chercher une excuse pour s'éloigner quand l'interprète de Tauriel se tourna vers lui avec un sourire lumineux avant de lui demander d'une voix douce s'il avait déjà visité le Louvre et le Château de Versailles. Il fut brièvement tenté de lui répondre un "non" catégorique car, en bon anglais qui se respecte, il ne pouvait pas décemment visiter la capitale française, et ses environs, et l'apprécier. Néanmoins, parce qu'il ne voulait pas passer pour un mufle aux yeux doux de Lee, il s'astreint à lui répondre avec sincérité. Oui, il avait visité le Louvre, dans son intégralité, et les œuvres qui y étaient entreposées étaient un régal pour les yeux de n'importe quel amateur d'art. Oui, il avait vu le Château de Versailles où une démesure presque obscène valsait langoureusement avec l'élégance française que le monde entier enviait. Et oui, Paris était une ville absolument magnifique. Même s'il préférait Londres. Evangeline allait repartir pour une nouvelle salve de questions quand Orlando se joignit à eux. L'air sombre qu'il arborait suffit à mettre la puce à l'oreille de la jeune femme, qui s'inquiéta immédiatement.

- "Quelque chose ne va pas ?" demanda-t-elle d'une voix douce en frottant son bras d'un geste réconfortant tout en posant sa coupe de champagne sur la table.

Il haussa les épaules d'un air fataliste avant de pivoter et de leur montrer d'un geste vague, à quelque distance de là, une magnifique femme aux cheveux blonds. Lee siffla, admiratif, en écarquillant les yeux avant d'approuver le choix de Bloom.

- "Tu as bon goût fils", dit-il avec la voix de Thranduil.

Luke ne trouvait pas qu'il avait bon goût. Cette femme était aussi vulgaire que superficielle, ça crevait les yeux. Tout en elle n'était qu'artifice, depuis sa poitrine savamment reconstruite par chirurgie jusqu'à la couleur de ses cheveux. Il pourrait presque parier que son joli petit nez droit avait été refait, ses lèvres gonflées pour les rendre plus pulpeuses, sa taille et ses hanches amincies par une série de liposuccions. Paraissait qu'il fallait souffrir pour être belle mais lui ne voyait rien de beau là-dedans. Il s'apprêtait à leur faire part de ses réflexions quand Evangeline intervint en fronçant les sourcils d'un air mauvais.

- "Elle, en revanche, à moins de goût, puisqu'elle te préfère Richard."

Orlando haussa les épaules d'un air faussement navré avant de boire d'un trait la fin de son champagne. Il tourna le dos au couple, pris dans une discussion visiblement passionnante, et fit signe à un serveur en livrée blanche de lui apporter un autre verre.

- "Et il a droit à du vin rouge, en plus. Les privilèges des têtes d'affiche, les enfants..."

Le serveur s'approcha avec discrétion et leur tendit un plateau d'argent où étaient élégament disposées plusieurs coupes pleine du pétillant vin blanc.

- "Pourrait-on avoir un peu de vin rouge, nous aussi ?" demanda Lee avec espoir en désignant vaguement le verre à la main de Richard.

Le serveur le regarda vider son verre et le poser sur la table en fronçant ses sourcils roux. Puis il se reconcentra sur Lee et s'excusa de ne pouvoir lui proposer que du champagne. Il s'éloigna rapidement, slalomant entre les tables, une fois qu'ils eurent tous repris une coupe. Orlando la but en quelques gorgées puis passa une main dans ses cheveux bouclés.

- "Je trouve ca injuste", dit Evangeline d'une voix mauvaise. "Pourquoi a-t-il droit à un traitement de faveur ?"

Luke n'était pas sûr qu'il s'agisse réellement d'un traitement de faveur. Autour de lui, il ne voyait que de longues flûtes effilées où bullait du champagne. Pas la moindre trace de vin rouge. Il fronça les sourcils, n'écoutant plus les babillements hargneux d'Evangeline qui, de toute évidence, n'admettait pas qu'une femme digne de ce nom puisse repousser son cher petit Orlando au profit d'un autre homme, fusse-t-il aussi séduisant que Richard Armitage.

- "Je reviens", dit-il soudainement avant de s'éloigner à grands pas vers la table où trônait le verre de vin vide, comme un appel silencieux.

Il regarda la haute silhouette de son camarade se faire avaler par la foule, l'horrible femme accrochée à son bras, et se tourna vers le verre abandonné. Il le ramassa et le leva devant son visage pour sentir les effluves entêtants d'un vin sûrement hors de prix. Il en restait à peine un fond mais il y trempa ses lèvres. C'était bien du vin. Mais il y avait un arrière-goût étrange... S'assurant rapidement que personne ne le regardait - et, en vérité, personne ne s'intéressait à ses faits et gestes dans cette salle, trop obnubilés qu'ils étaient par le brillant Peter Jackson - il passa son doigt dans le fond du verre. Quand il le ressortit, rougi de vin, ce fut pour noter la présence, incrustée sous son ongle, d'une poudre amalgamée d'un noir d'encre. Soucieux, il le porta à ses lèvres et lécha son doigt. Le goût chimique envahit sa bouche alors qu'un éclair de lucidité transperçait le voile de sa migraine.

- "Cette salope l'a drogué..."


Voilà, premier chapitre terminé. A l'origine, c'était un OS, comme beaucoup de mes textes. Mais bon, c'était beaucoup trop long. J'ai tendance à croire que des OS trop longs gonflent les lecteurs plutôt que de les attirer, alors je préfère diviser (POUR MIEUX REGNER, AH AH AH AH). Normalement, tous les chapitres devraient être aussi longs que celui-ci. Tout dépendra de mon humeur, et du découpage, en fait =)

Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit, je vais me coucher ! A la prochaine !

Aschen

PS : la suite étant déjà écrite, elle devrait arriver bientôt, mais je ne peux pas garantir un rythme de parution. Navrée.