Notes : J'ai eu envie d'écrire ce one shoot après avoir vu la preview de la saison 3.

Sona

An Angel in Hell

Une semaine. Une semaine qu'il était là, et c'est comme s'il était mort. Au bout du rouleau ne serait pas l'expression juste. Non, c'était bien plus que ça.

Michael Scofield avait l'impression d'être mort à l'intérieur. Son corps bougeait, il marchait, respirait, se battait ... Mais à l'intérieur, il n'y avait plus rien. Comme une noix que l'on aurait brutalement ouverte et vidée.

Cette prison, Sona, n'était qu'une vulgaire boîte où l'on entassait les hommes que l'on voulait priver de leur liberté. Il n'y avait ni loi, ni gardes, ni quoi que ce soit d'autre. Dans cette jungle où tout les coups étaient permis, les plus faibles mourraient et les plus fort restaient en vie. C'était la seule certitude que l'on pouvait avoir.

La peur avait remplacé tout les autres sentiments. Michael vivait avec elle, tout le temps, tout les jours. A chaque seconde, elle était là, courant dans ses veines, détruisant tout, tout jusqu'à la moindre once d'espoir ou de bonheur.

Michael n'était plus que l'ombre de lui-même. Son coeur et toute son aptitude à ressentir autre chose que de la terreur était prisonnier d'un étau de glace. A chaque pas qu'il faisait dans cette immonde prison, il sentait son humanité l'abandonner un peu plus, tout ce qu'il avait été disparaître dans un gouffre sans fin de panique, de dégoût et d'horreur.

La frontière entre le bien et le mal avait elle aussi commencé à s'effacer. A qui faire confiance ? Qui croire? Contre qui se battre, à qui se fier ? Tout devenait confus. Tout le monde était un danger potentiel, tout le monde paraissait hostile. La confiance n'existait pas. On pouvait être amis un jour et se faire poignarder dans le dos le lendemain. Rine n'était sûr. La certitude n'existait pas.

Michael Scofield déambulait dans la prison, mais il n'était plus que ça : un corps. Un corps vide qui donnait l'illusion d'être plein, empli de toutes sortes d'émotions. Mais la peur avait tout ravagé. La crainte de mourir, l'énergie dépensée pour rester en vie avait anihilé le reste. Une enveloppe, voilà ce qu'il était. Une enveloppe vide.

Et pourtant, Michael essayait. Il essayait de préserver une part de son humanité. Il essayait de ne pas être totalement détruit par cet endroit. Mais plus les jours passaient, et plus cela s'avérait difficile.

Il essayait de penser à Sara. Même si la dernière image d'elle qu'il possédait était une femme effrayée et hors d'elle, un peu comme si elle allait le tuer pour s'être livré à sa place.

Il repensait à son merveilleux visage, à ce visage qui s'était éclairé lorsqu'elle leur avait annoncé, à Linc et à lui, qu'ils étaient libres. Il repensait à sa silhouette svelte qu'il voyait parfois se déplacer dans l'infirmerie, à Fox River. Il repensait à tout les sacrifices qu'elle avait fait pour lui, pour eux. Au baiser qu'ils avaient échangé dans ce train, à ses cheveux bruns qui lui avait chatouillé la joue, à ses bras autour de son cou, à la sensation de ses lèvres sur les siennes.

Il essayait de repenser au désir qu'il ressentait lorsqu'il se trouvait près d'elle. A l'attirance qu'il éprouvait pour cette femme.

Mais au fil des jours, cela devenait plus difficile. Sara, cette flamme qui l'avait réchauffé jusque là, commençait à s'éteindre, engloutie dans cet univers sombre et chaotique. Son absence le blessait plus cruellement, chaque jour un peu plus.

Et chaque jour, Michael s'attendait à sombrer. A sombrer définitivement. Au milieu des morts, des combats qui plongeaient un peu plus Sona dans la barbarie et l'horreur, des tortures, des atrocités que seuls des monstres seraient capables de perpétrer.

Oui, Michael essayait de garder la tête hors de l'eau. De vivre dans cet enfer.