AU = Univers Alternatif, Rachel/Quinn et Britt/Santana n'ont pas été à l'école ensemble mais Quinn/Britt et Rachel/Santana oui.

Me revoilà avec une nouvelle histoire, enfin ceux qui me suivent sur le forum savent qu'elle n'est pas nouvelle, j'ai de l'avance là-bas. Beaucoup m'ont demandé de venir poster ici donc la voilà mais j'avoue ne pas savoir quand je pourrais mettre à jour.

Everybody talks

Quinn POV
Avez-vous déjà eu l'impression d'avoir fait une erreur sans savoir laquelle et que vous vous en mordiez les doigts par la suite ? J'ai déjà vécu ce sentiment. Vous vous sentez triste, désespérée. La vie n'a plus la même saveur et surtout vous savez que vous venez de perdre quelque chose d'important mais sans parvenir à mettre le doigt dessus. Jusqu'à ce que les événements ne vous permettent plus de changer le passé. Vous vous excuseriez bien mais encore faudrait-il savoir pourquoi ? Et la culpabilité ne disparaitra pas aisément.

J'en sais quelque chose. L'appartement me semble toujours aussi vide maintenant qu'il y a trois ans à la seconde où il est parti sans jamais revenir. Il manque une vie et un peu de chaleur à l'intérieur de ces murs. Bien sûr, Brittany a fini par me convaincre de sortir, de refaire ma vie. Mais comment avancer quand, dans chaque homme que je vois, il y a une partie de lui ? Je ne peux pas l'oublier, pas en comparant tous les hommes que je rencontre à ce qu'était notre romance.

Alors petit à petit, j'ai arrêté de suivre Britt dans sa quête de la perle rare. Je n'en voyais pas l'intérêt. Je préférais rester chez moi. Brittany a, alors, changé son plan d'attaque et s'est mise à, presque, vivre dans mon appartement. Ce n'est pas que je n'étais pas d'accord, non, j'aime sa présence. Mais le temps n'a pas encore fait son travail. Il n'a pas encore réussi à oublier toutes mes erreurs, pas encore. Pas si tôt.

—Allez, tu ne le regretteras pas et si ça ne marche pas au moins tu auras essayé pour me faire plaisir, tente-t-elle toujours de me convaincre.
Un verre à la main, assise au fond du canapé, l'ordinateur sur les genoux, je détaille d'un air suspicieux la page ouverte. Un bref regard sur ses yeux bleus suppliants et je renonce.

—Okay, okay, je vais le faire. Où est-ce qu'il faut que je clique ?
Oui, moi, réticente à la technologie, je viens d'accepter de m'inscrire sur ce nouveau site à la mode – soi-disant, l'endroit idéal pour faire des rencontres, mais pas seulement, selon Brittany. Elle n'en peut plus de me voir dépérir seule. J'ai bien souvent essayé de la convaincre que je souhaitais cette vie de célibataire, que personne ne pourrait venir combler son absence mais elle ne veut rien entendre.

Ma main hésite encore à cliquer. Je parcoure une nouvelle fois la page affichée. En ai-je vraiment envie après tout ? Ce n'est pas comme si j'allais effectivement trouver quelqu'un qui me corresponde. C'est impossible sans rencontrer la personne en vrai, n'est-ce pas ? Et que font-ils de la nécessaire attirance physique ? C'est une perte de temps, je ne vois que ça ! Je ne crois pas au pouvoir des mots, pas comme ça.

Le silence de l'appartement me répond. L'atmosphère froide, vide d'autres présences humaines, me rappelle que je n'ai rien d'autre à faire, rien d'autre à attendre. Je suis seule ce soir avec Britt et ce chat stupide qu'elle m'a forcée à adopter … comme tous les soirs depuis son départ. Mon cœur envoie quelques battements douloureux à travers mon corps. Je suis toujours en vie, je suis toujours là. Je pourrais tout aussi bien plonger et Britt ne me laissera jamais tomber.

Je lui souris et clique sur l'icône qu'elle m'a montrée. A moi de jouer. Peut-être ai-je tout à gagner pour une fois ?


Rachel POV
Rageuse, je claque la porte fermée. Malgré la force avec laquelle je l'ai lancé, mon sac glisse puis s'immobilise au bord de la table basse. Je plisse les yeux dans sa direction vérifiant qu'il ne tombe pas. Bien. Une main appuyée sur le mur, j'ôte mes talons-torture, ceux que je ne porte que lorsque je dois rencontrer quelqu'un. Un bref ricanement s'échappe de la cuisine derrière moi. Santana est là. La tête penchée, détaillant mon cul dans cette petite robe qu'elle a qualifiée de bonne pour une pute avant que je ne parte. Elle ouvre la bouche mais je la devance, cherchant à lui clouer le bec.

— Ta gueule, S. Je me suis fait traiter de petite meringue, de chou à la crème et même de petit gâteau au beurre alors crois-moi, ce n'est pas le moment de me chercher.
Elle maitrise son rire mais de justesse, seule une lueur d'amusement scintille dans ses yeux. Elle lève les mains pour paraitre moins menaçante mais je ne cesse pas mon regard pour autant. Je la connais trop bien, elle ne peut pas passer à côté de cette situation idéale. Elle soupire, baisse ses mains et la cuillère en bois qu'elle tient. Un reste de gâteau au chocolat y est encore collé et je me demande si c'est trop tard pour racler le fond ou lécher la ...

—Même pas en rêve, tartiflette, s'exclame Santana qui a lu mon regard, je pensais qu'elle devait te nourrir ta princesse charmante. A moins qu'elle n'ait choisi de goûter autre chose … comme une petite meringue.
Son sourire est perfide et son sous-entendu clair comme de l'eau de roche. Je perds le contrôle et tente de la rattraper dans l'appartement. Je hurle après elle, elle rit de bon cœur. Je finis par la tacler sur le lit et l'immobilise en faisant la morte. Son fou-rire met plusieurs minutes avant de s'éteindre et je sens son corps être parcouru de gloussements de plus en plus éloignés, signe qu'elle se calme.

Je relève la tête quelques minutes plus tard. Ses yeux sont grands ouverts, fixés sur le plafond mais elle les baisse vers moi dès qu'elle sent mon regard. Une légère étincelle d'hilarité subsiste, allumant des reflets d'or dans son iris brun. Je plisse les yeux, incertaine qu'elle ne va pas recommencer à rire. Elle essuie quelques larmes qui perlent et me fait signe que non, c'est bien terminé. Rassurée, je pose ma tête sur sa poitrine et nous restons ainsi, couchées, son corps sous le mien. Elle prend une respiration et je serre les dents au commentaire que je sais arriver.

—Tu sais, …
— Si je te voulais dans mon lit, je n'avais qu'à demander ? la coupé-je en plein élan.
Elle sourit et secoue la tête.

— Oui, enfin, non ce n'est pas ce que j'allais dire. J'allais dire que je ne comprenais pas comment tu avais réussi à tenir plus d'une heure si elle t'appelait ma petite meringue ?

Je gémis et me détache pour cacher ma tête dans un oreiller. Tout pour oublier cette soirée.

— En même temps, je la comprends la pauvre, poursuit Santana sans tenir compte de mon gémissement, si tu ne portais pas cette robe crème, peut-être que ça se serait passé autrement.

Je lève le bras et tente de la taper mais, sans la voir, je n'atteins que le coussin. Je grogne pour lui faire comprendre mon mécontentement. Santana rit encore un peu avant de se rapprocher de moi et de m'enlacer. Je résiste à l'étreinte, pas prête à relâcher mon abri précaire. Après plusieurs minutes, je finis par murmurer ce qui m'a le plus contrariée dans cette soirée.

— Elle veut juste être amies.
Je sens le sourire de Santana s'élargir tandis que ses bras se referment sur moi, me berçant plusieurs minutes.
— Tant pis pour elle, tente-t-elle de me rassurer, et si on allait manger ce gâteau ?
— Chocolat végétarien ?
— Chocolat végétarien, confirme-t-elle.
Avant qu'elle ne réagisse, je suis debout sur mes pieds et me précipite vers la cuisine. Cette soirée vient de s'améliorer d'un coup.

Plus tard, cette nuit-là quand Santana ronfle à côté de moi, je repense à cette soirée ratée, à cet espoir que j'avais. Un verre à la main, je fixe les ténèbres devant moi. Mon ordinateur revient à la vie avec quelques discrets ronronnements. Sans hésiter, j'ouvre le navigateur internet. Mes doigts tapent rapidement l'adresse maintes et maintes fois répétée. Je soupire pendant que le site se charge.