Hum hum ... Bonjour à tous !

Je vous retrouve sur un format de fanfic un peu spécial ! Elle restera une fanfic dite longue, mais elle sera sous forme de reccueil de one-shot. De ce fait, ça paraîtra un peu aléatoirement, selon l'avancé et l'inspiration du moment.

Je vous laisse donc découvrir ce premier chapitre de ma fanfic sur Guild Wars (le 1 ou le 2, je vous laisse le deviner ^^). Bonne lecture !

L'univers de Guild Wars appartient seulement à Anet, je ne fais que naviguer dans ces eaux avec mon personnage.


Les souvenirs d'une vie ancienne dansaient devant mes paupières encore fermées. Les souvenirs d'une vie peuplée à la fois de larmes et de rires, de combats et de fêtes. Et pourtant, chacun de ces souvenirs échappaient à mes mains tendues. Jamais je n'arrivai à les attraper. Dès que ma main les approchait, ils me glissaient entre les doigts, tels de l'eau que l'on voulait capturer à mains nues.

Quand j'ouvris les yeux pour la première fois, ce ne fut pas un haut plafond aux arcs ouvragés qui m'accueillit, comme je m'y attendais, mais une large frondaison. Des cosses énormes, d'un jaune chaud, se dessinaient dans mon champ de vision. De grandes feuilles argentées descendaient jusqu'à moi, voulant m'envelopper telle l'étreinte d'une mère.

Cependant, et malgré la douceur du lieu, la peur se nicha dans mon ventre et bloqua ma gorge. Je n'étais pas là où j'aurais dû me réveiller. Où était donc cette haute demeure aux arcs ouvragés ? Où étaient les rires que j'avais entendu avant de m'endormir ? Où étaient donc les paroles réconfortantes que l'on m'avait susurré avant que je ne m'assoupisse ?

-Jeune pousse ?

La voix, douce comme une sucrerie, me fit pousser un glapissement. Elle n'était pourtant pas inquiétante, mais elle n'était pas ce à quoi je m'attendais. Quand je vis la détentrice de cette voix douce, je me reculais précipitamment. L'apparition, bien qu'humanoïde, n'avait rien d'humaine. Sa peau avait la teinte des feuilles des chênes, ses yeux avaient la couleur des fraises de bois. Habillée d'une robe constituée de larges feuilles argentées, elle s'avançait vers moi avec un regard un peu inquiet.

Un grognement d'avertissement le fit détourner le regard de l'étrange inconnue. Une forme se leva du sol, doucement, à quatre pattes. La silhouette rappelait vaguement celle d'un chien élancé, bien que ses muscles laissaient deviner une souplesse dont été dotée les félins. Tout comme l'apparition, l'animal végétal n'avait pas un pelage fait de poils, que j'imaginais couleur terre, mais plutôt de feuilles petites et multiples dont la teinte rappelait celle des troncs des acacias.

Contrairement à ce que j'ai pu croire au départ, l'animal n'était pas tourné vers moi mais plutôt vers l'apparition.

-Née avec son familier ? Ce n'est pas commun, reprit l'étrangère avec sa voix sucrée.

Je ne lui prêtais cependant pas attention. Mon regard était rivé vers cet étrange animal qui me semblait aussi étranger que familier. Comme répondant à mon souhait non formulé, il se tourna vers moi avec une lenteur infinie, gardant toujours la femme à la voix douce dans son champ de vision.

Je fus frappée par la clarté de ses yeux. Ils n'étaient pas de la couleur de l'eau, ni du vent, ni de la nuit. Ils avaient l'éclat de l'or et la chaleur du soleil.

-Shim …

Ma voix me parut étrange à mes oreilles, plus proche du croassement que de la voix dont je me souvenais. Comme si cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé. L'animal ne sembla pas s'en inquiéter. L'éclat dans ses yeux changea légèrement. Il devint plus doux. Quelque chose me poussait vers cet animal que je savais mien. Quelque chose qui était enfoui au fond de moi.

Je tendis les bras. Je me mis sur les genoux et avançai peu à peu. Bientôt mes bras se refermèrent autour du cou du chien. J'enfouis mon visage dans un pelage que je découvris extrêmement doux.

Sa présence m'était familière, tout comme ses yeux. Ils m'évoquaient une époque révolue qui avait disparu de mes souvenirs. Ils avaient une note de nostalgie qui me fit vibrer, rappelant des souvenirs que je n'aurais pas dû oublier mais pourtant, aucun ne me revinrent.

Sans que je m'en rende compte, des larmes finirent par couler.

Une porte s'ouvrit. Des rires résonnèrent à mes oreilles, des larmes, des cris, le fracas des armes.

La peur, la joie, la tristesse inondèrent mon cœur.

Mais j'étais incapable de comprendre quoi que ce soit. Bien que ces sensations étaient à moi, je le savais, les souvenirs qui y étaient rattachés m'étaient encore étrangers. C'était un paradoxe que je n'arrivais pas à résoudre.

-Il y a un problème ?

Une nouvelle voix résonna à mes oreilles, mais ce n'était plus dû à une quelconque hallucination d'une amnésique perdue. Cette voix-là était bien réelle. Mais une fois encore, cette voix grave fit écho dans mon esprit sans que je parvienne à mettre un nom et un visage dessus. Les deux voix étaient différentes et pourtant, leur timbre grave et chaud tendait à dire que les deux personnes, celle de mes souvenirs perdus et celle qui se tenait non loin de moi, avaient toutes deux de bonnes intentions.

-Je ne suis pas sûre, commença la voix sucrée.

-Dites-moi.

-Il semblerait que cette jeune pousse n'ait pas … de mémoire.

Cette affirmation me fit l'effet d'un couperet qui s'abaisse. Pas de mémoire. C'était à la fois terriblement vrai et totalement faux. J'avais des souvenirs, je le savais, je les sentais, ils étaient là, tout au fond de moi. Mais j'étais incapable de les atteindre, comme s'ils étaient retenus par une force dont je n'arrivais pas à trouver l'origine.

-Je vois.

Le timbre n'était pas aussi inquiétant que la situation le demandait. Au contraire, l'inconnu à la voix grave essayait de donner une tonalité rassurante, bien que cela ne fonctionne pas tout à fait.

-Je vais m'en occuper, merci Guérisseuse.

Alors qu'il ne restait plus que la seconde personne, je finis par lever mon visage du pelage de mon familier. Ce dernier resta collé à moi, me montrant son soutien dans cette situation plus qu'inconnue.

-Bonjour jeune pousse.

Je levais les yeux vers cet étranger qui était resté. Mes yeux rencontrèrent les siens. Ils étaient d'une teinte proche de la mienne, je le savais, dorée. Sa peau avait la couleur de la forêt. Même si une certaine noirceur semblait se dégager de lui, il semblait inoffensif et bienveillant.

-Viens jeune pousse.

Il me tendit la main, se penchant légèrement, pour m'aider à me relever. Je restais de longues minutes à l'observer, cherchant dans ma mémoire le souvenir de ces yeux dorés qui ne reflétaient que gentillesse et bonté. Ma gorge se serra. Il m'aida à me relever. Il me tendit une couverture qui était posée là, à disposition de ceux qui en avait besoin.

-Mon nom est Trahearne, je suis un Premier-Né. Quel est le tien ?

-Silma.

Et pourtant, je ne le connaissais pas avant de le prononcer. Et tout en le donnant, je vis plusieurs fantômes passer devant moi, m'appelant par ce nom qui était le mien. Mais pour aucun je ne parvins à saisir les traits et les noms. Pas même la dernière, une femme à la peau aussi claire que la lune. Mais elle s'échappa avant même que je ne puisse voir son visage.

-Silma ? Y a-t-il un problème ?

Je secouais la tête, incapable de donner une réponse. Lui-même devait la connaître. Je n'arrivais plus à me souvenir de quoi que ce soit, hormis par petite touche. Mes souvenirs me glissaient entre les doigts comme l'eau d'un torrent que l'on cherche à capturer à mains nues.

-De quoi te souviens-tu avant ton éveil ? Me demanda-t-il doucement.

-De m'être endormie dans une haute salle à la voûte ouvragée.

Il fronça les sourcils, embêté par une telle réponse. Mais je n'en avais aucune autre à fournir. Cette salle que j'avais vu … elle devait bien exister ! Je ne pouvais pas l'avoir imaginée ! Elle me paraissait tellement réelle qu'elle semblait presque se dessiner devant mes yeux.

-Viens, on va t'installer dans une maison tout en bas du Bosquet.

-Le Bosquet ?

-À la fois notre demeure et notre mère !

Le Premier-Né tendit la main devant lui, vers l'entrée de ce Bosquet. L'endroit était entièrement végétal. Aucune route n'était tracée dans les fourrées, les maisons étaient faites de branches, de cosses et de plantes grimpantes.

Au-dessus de cette petite cité se trouvait un arbre aux dimensions hors normes, bien plus haut que Rata Sum. Je m'arrêtais à cette constatation. Rata Sum ? Qu'était-ce ? Une vague architecture pyramidale me vint à l'esprit mais ne resta pas longtemps, me laissant dans le flou. Je serrai les dents à ce vague souvenir qui m'échappait à nouveau. Shim me poussa du museau, essayant d'être réconfortant.

J'emboîtai le pas de mon compagnon. Le souvenir disparut totalement et je pus m'émerveiller de la beauté du lieu et de sa sérénité. La magie qui régnait en ce lieu était emplie d'une quiétude qui apaisait peu à peu mes angoisses liées à mes souvenirs perdus, comme l'eau balayant doucement les obstacles devant elle.

-Par ici !

Je décrochai mon regard de cet endroit si paisible pour le reporter sur mon guide. Il m'attendait, en souriant doucement, près d'une graine de pissenlit géante. Sans m'en rendre compte, j'écarquillai les yeux, ce qui fit rire le Premier-Né.

Après être entrés dans cette graine, nous descendîmes entre les racines de l'arbre. La ville s'étendait sur trois autres étages. L'agitation était présente partout, mais une agitation remplie d'une espèce de douceur à l'image de la magie ambiante. Nous nous arrêtâmes au palier le plus bas.

-C'est là, me dit-il en montrant l'une des maisons végétales devant nous. C'était celle de l'un des premiers Sylvari.

-Sylvari ?

Trahearne me renvoya un sourire tranquille, compréhensif.

-C'est ce que nous sommes, nous, les êtres nés de l'Arbre Clair qui s'étend au dessus de nous.

Je hochai la tête. Il semblait comprendre le fait que je n'avais aucun souvenir et, pour cela, je lui en était reconnaissante.

-Bien, je vais te laisser t'installer. Je reviendrai demain. Je te guiderai jusqu'à Mère pour essayer d'éclaircir cette histoire.

Alors qu'il faisait quelques pas vers la sortie, je fus prise d'une étrange peur, une peur que j'avais déjà expérimenté autrefois. Je me retournai précipitamment et l'attrapai par le poignet. Il me rendit un regard interrogateur.

-Pouvez-vous rester un moment ?

L'écho revint, plus fort encore qu'avant, comme si ce souvenir n'était pas si éloigné.

-Bien sûr.

Ce soir là, quand je fermai les yeux, je vis Trahearne assis à côté d'un jeune homme aux allures fantomatiques. Ils avaient exactement le même regard doré, tout comme elle, bien qu'ils soient bien différents l'un de l'autre.

-Je serai là à ton réveil, entendis-je avant de m'assoupir définitivement.

GW

-Peux-tu rester un moment ?

La voix de la femme était faible, de même que sa poigne sur la manche du jeune homme. Ce dernier se tourna doucement avec un sourire rassurant. Il vint s'asseoir à côté de la couche de celle qui l'avait appelé.

-Bien sûr, dit-il d'une voix douce.

Depuis son arrivée dans les lointaines Cimefroides, cette femme l'avait pris sous son aile. Au milieu des batailles, elle essayait toujours de le couvrir. Il était aguerri au combat, mais elle en avait bien plus vu que lui, malgré leur faible différence d'âge et leurs origines communes. En était-il épris ? Il essayait de se persuader que non, mais il savait bien qu'il fuyait la vérité pour une seule et unique raison.

-Je serai là à votre réveil, dit-il tout doucement. Je serai toujours là à votre réveil …

Mais déjà elle ne l'entendait plus. Elle s'était endormie.


Et voilà, le chapitre 1 est terminé. J'espère qu'il vous aura plu ! Alors, vous avez deviné dans quel GW je navigue ?

J'espère vous retrouver dans les chapitres suivants (qui viendront quand Silma se montrera coopérative ! C'est pas toujours gagné). Je vous souhaite de joyeuses fêtes !

Bye bye, Sur ce ...

Angel.