Une petite fic sans prétention qui a été écrite pour une de mes meilleures amies ! Si vous voulez la version illustrée par l'amie en question, n'hésitez pas à faire un petit tour sur Wattpad (mon nom d'auteur est GwenaelleMorand) et le titre est le même "Le Secret d'Oikawa"


Le ballon rebondit sur le sol, suivi d'un coup de sifflet retentissant. Les cris de joie s'élevèrent dans l'équipe tandis que le camp adverse soufflait son désappointement.

- Bien joué ! s'écria Hajime Iwaizumi en claquant la paume de Tôru Oikawa.

Ce dernier lui rendit son sourire avant de lever les yeux vers la pendule accrochée au mur. Il se plaça à l'extrémité du terrain, le ballon dans la paume, le visage concentré. Le match s'éternisant, les adversaires étaient coriaces !

Avec une précision née de l'habitude, le jeune homme brun lança le ballon et le frappa sans hésitation. Un service magnifique qui laissa cloué au sol l'autre équipe qui avait réagi trop tard.

Tandis que le ballon volait d'un joueur à l'autre, Iwaizumi ne put s'empêcher de remarquer que son ancien camarade de lycée regardait l'heure dès qu'il le pouvait.

Lorsque le match prit fin, les deux équipes se saluèrent, encore haletants et en sueur par l'effort fourni. Au moment où Iwaizumi regagna le vestiaire en vidant sa gourde, il manqua de se faire renverser par Oikawa qui en sortait en courant, le blouson enfilé de travers et son sac d'entrainement mal refermé.

- Eh ! Regarde où tu vas, Bakawa !

- Désolé, Iwa-chan ! répondit le jeune homme déjà à l'autre bout du couloir.

Interloqué, le joueur de volley entendit la porte du gymnase donnant sur l'extérieur se refermer et aperçu par la fenêtre son camarade courir en direction du centre-ville.

Il haussa les épaules en songeant que son ami, toujours aussi populaire, devait être en retard à un énième rencart, même si ça ne lui ressemblait pas de se dépêcher autant.

S'il trouva l'attitude de son camarade étrange ce jour-là, Iwaizumi était loin de se douter qu'il n'était pas au bout de ses surprises.


A bout de souffle, Tôru Oikawa arriva devant l'école et s'appuya contre l'arbre le plus proche en essayant de reprendre une respiration correcte. Les grilles n'étaient pas encore ouvertes, il était arrivé à temps. Soulagé, il prit enfin le temps de remettre correctement son blouson et s'appuya nonchalamment contre le tronc en adressant un sourire éblouissant aux jeunes femmes qui regardaient dans sa direction. Une habitude gardée du lycée. Le portail de l'école s'ouvrit et libéra un flot d'élèves qui se répartirent rapidement pour retrouver leurs parents, frères et sœurs ou qui prenaient seuls le chemin du retour pour la maison.

- Kichôôôôôô ! s'écria le jeune homme en faisant des grands signes de la main en direction de trois fillettes.

L'une d'elle sautilla sur place en lui rendant son signe de main, dit rapidement au revoir à ses amies et couru vers lui pour lui sauter au cou. Il l'attrapa et la garda dans ses bras :

- Bonne journée ?

- Oui ! On a commencé à parler de la fête de l'école ! Tu viendras nous aider, dis ?

- Evidemment ! rétorqua Tôru en la reposant. Tu me raconteras tout ça à la maison.

La fillette fit la moue :

- Oh, on est obligé de rentrer maintenant ? On ne peut pas aller sur le terrain de volley d'abord ?

- Et tes devoirs ? répondit le jeune homme en se sentant déjà fondre devant les grands yeux de l'enfant.

Sachant qu'elle avait déjà gagné, la petite fille prit son air le plus mignon possible :

- S'il te plaiiiiiit. On fera les devoirs aprèèèès. Tu as promis que tu m'apprendrais à faire des passes.

Vaincu, Oikawa acquiesça et se mit en route en lui tenant la main :

- D'accord, mais juste une heure, répliqua-t-il avec un ton aussi autoritaire que possible.

Ils ne leur fallu que dix minutes pour arriver sur le terrain public de volley déjà occupé par quelques enfants qui venaient s'amuser sur les lieux après les cours.

- Oh regardez ! s'écria l'un d'eux. C'est Oikawa-san !

Immédiatement, le joueur se retrouva encerclé par cinq enfants on ne peut plus ravis de le voir. Il était populaire ici, tout le monde l'avait déjà vu s'entrainer durant son adolescence et son enfance. Les enfants savaient qu'il avait été le Capitaine de l'équipe du lycée Aoba Jôsai, avant d'intégrer la prestigieuse équipe du Japon ! Il n'était pas rare de le voir revenir sur ce terrain et chaque jour les enfants du quartier espéraient le voir avec impatience, dans l'attente de pouvoir jouer avec lui et recevoir des conseils.

Le jeune homme attrapa le ballon qu'un gamin venait de lui envoyer et le fit tourner entre ses mains :

- Vous êtes six en tout ! Un petit trois contre trois, ça vous dit ?

- Ouiiiiiiiiiiiii ! hurlèrent en chœur les enfants avant de se répartir sans attendre sur le terrain en laissant leurs cartables en vrac sur le bord du terrain.

Oikawa s'accroupit à la hauteur de Kichô en baissant la voix :

- Tu te souviens de ce que je t'ai dit ? Les passes ne se font pas forcément devant toi, tu peux envoyer le ballon dans ton dos, à condition que quelqu'un soit là pour le rattraper.

Les sourcils froncés et l'air sérieux, la fillette acquiesça avant de rejoindre ses camarades de jeu sous le regard attentif du jeune homme.


- TU ES EN RETARD ET C'EST LA TROISIEME FOIS CETTE SEMAINE ! hurla Iwaizumi.

Oikawa afficha un sourire contrit en se grattant nerveusement l'arrière de la tête :

- Pas besoin de hurler, sinon tu ne vas plus avoir de voix pour gueuler sur les autres.

Furieux, son ami l'attrapa par le col :

- A quoi tu joues ? Tu as emmerdé le monde pour pouvoir intégrer l'équipe et tu crois que ça te donne le droit de te relâcher à présent ?

- Tu me postillonnes dessus, se plaignit le joueur en levant un bras pour se nettoyer le visage avec le coude.

Oikawa retomba sur les fesses lorsque son coéquipier le relâcha avant de s'éloigner en pestant contre lui. Le jeune homme se releva en se massant les fesses et croisa le regard sans expression d'Ushijima.

- Quoi, qu'est-ce que tu veux ? grommela-t-il, vexé de s'être fait réprimander devant lui.

- Rien. Je me demande juste à quel moment tu vas te faire remplacer.

- Impossible, répliqua Tôru avec un spasme au sourcil. Je suis le meilleur passeur, sans moi vous n'arrivez à rien.

Ushijima se détourna de lui :

- Personne n'est irremplaçable. Surtout pas les joueurs qui se relâchent.

Les poings serrés, Oikawa détourna la tête juste à temps pour voir le ballon qui fusait droit vers lui. Il l'attrapa et le renvoya d'un mouvement précis en direction d'Iwaizumi.

Celui-ci mit à profit l'entrainement pour observer attentivement le comportement d'Oikawa, persuadé que quelque chose clochait chez lui. L'ancien Capitaine était toujours aussi doué et restait de loin le meilleur passeur de leur équipe, ses sauts au service continuaient de produire leur petit effet lors des tournois et sa perception d'observation n'avait pas faibli. En fait, il ne pouvait que reconnaitre qu'Oikawa restait toujours un très bon joueur, il se donnait toujours à fond sur le terrain… quand il daignait être là. Et là était le problème en réalité. Jusqu'à présent, Tôru avait toujours été un joueur plutôt exemplaire qui travaillait dur et avait tendance même à trop en faire au point de se blesser durant l'entraînement. Mais à présent, il donnait ce qu'il pouvait sur le terrain, puis s'en allait. Il n'arrivait plus en avance avant les matchs pour s'entrainer d'abord, ne restait plus après les entraînements pour continuer à faire des passes et Hajime aurait mis sa main à couper que son ami ne prenait plus la peine de regarder les matchs des équipes adverses pour étudier leur stratégie. S'il continuait sur cette voie, tôt ou tard il finirait par handicaper l'équipe qui elle ne stagnait pas.

Oikawa semblait particulièrement pris en dehors du terrain, mais par quoi ? Les études de la Fac ? Bien sûr, il avait toujours été studieux, néanmoins Tôru avait toujours fait passer le volley avant le reste, au point de rompre avec ses petites amies parce qu'il faisait passer le sport avant elles.

Ce fut sans grande surprise qu'il vit son camarade quitter le gymnase au pas de course dès la fin de l'entraînement. Il fallait qu'il trouve le temps d'aller lui parler, qu'il lui fasse comprendre que recevoir le prix du « Meilleur Passeur » ne signifiait pas qu'il allait le rester s'il continuait sur ce chemin-là.

En entrant dans le vestiaire, Iwa soupira en constatant que non seulement CrappyKawa était parti à toute vitesse, mais qu'il avait en plus oublié ses genouillères. Il les ramassa et pris la direction de la Fac en se disant qu'il allait en profiter pour discuter justement avec cet imbécile heureux. Au moment de la rentrée, son ami avait déménagé sur le campus pour être plus près du gymnase et pouvoir assister aux cours sans avoir à faire tous les trajets chaque jour. Iwaizumi n'avait pas encore pris le temps de passer voir sa chambre d'étudiant et ignorait même où le trouver, lui-même habitait dans le quartier voisin et ne venait jamais du côté des résidences étudiantes. Ils ne suivaient pas non plus les mêmes cours, ce qui rendait difficile les moments où ils pouvaient se voir, en dehors du gymnase. Aussi se dirigea-t-il vers l'accueil pour pouvoir être redirigé. La femme derrière le bureau remonta ses lunettes sur son nez en le regardant.

- Bonjour. Excusez-moi, mais un de mes amis étudie ici et a oublié ses affaires. Je pourrais avoir le numéro de sa chambre pour les lui apporter ?

- Bien sûr ! répondit la secrétaire en lui souriant. Son nom ?

- Tôru Oikawa.

Elle hocha la tête et pianota sur son ordinateur. La surprise se peignit sur ses traits :

- Oh. Je suis désolée, mais Monsieur Oikawa a arrêté les cours il y a un mois et a quitté le campus.

Le joueur de volley resta stupéfait à cette nouvelle :

- Il n'a pas laissé d'adresse où le joindre ?

La jeune femme baissa à nouveau les yeux sur son ordinateur et pianota à nouveau, avant de secouer négativement la tête :

- Aucune adresse. En général, dans ces cas-là, c'est que les étudiants sont retournés vivre chez leurs parents.

Il acquiesça machinalement, remercia la secrétaire et ressortit, sonné par cette nouveauté.

Pourquoi Oikawa aurait arrêté les études sans lui parler ? Etait-il réellement retourné chez ses parents ? Voilà expliquerait ses retards, s'il devait à chaque fois faire les trajets… Mais pourquoi ne lui en avait-il pas parlé ? A quoi jouait son ami ? Et s'il n'étudiait plus, que fichait-il sur son temps libre ?!

Bien décidé à avoir le fin mot de cette histoire, Iwa se dirigea vers la station de métro la plus proche. Il allait se rendre de ce pas dans le quartier d'enfance d'Oikawa et enquêter sur l'étrange comportement de son ami.