Hi ) Alors me revoilà avec un texte un peu plus conséquent que mes petits drabbles. Je l'ai écrit pour un concours (que j'ai perdu lamentablement) et c'est pour ça qu'il arrive si tard. Bonne lecture ! Et bonne année !


Doucement, Seishû sortit pour prendre l'air et regarder les étoiles. Il avait la tête qui tournait un peu à cause de l'alcool qu'il avait bu. Et en même temps, il se sentait aussi bien qu'on peut l'être car dans la maison derrière lui se trouvait tous ceux qu'il aimait. C'était le plus beau nouvel an de sa vie.

À ses côtés Hiro souriait. Doucement il serra la main de son ami et lui demanda s'il avait des résolutions pour la nouvelle année. Mais Sei était perdu dans ses pensées et ne l'entendit pas…

Chez les Handa le nouvel an était la meilleure occasion pour se démarquer dans le monde de la calligraphie. D'aussi loin que ces souvenirs remontaient, Seishû se rappelait de cette soirée uniquement comme une suite de réception où l'on discutait des concours de l'année et où on félicitait son père. Lui, timidement, se cachait derrière sa mère et rougissait dès qu'on s'adressait à lui en lui promettant un avenir aussi glorieux que celui de son paternel. Bref, c'était une soirée qu'il redoutait autant qu'il l'appréciait.

Chez les Aido, le nouvel an était une nouvelle excuse pour faire la fête avec tout le village. Vers dix-huit heure, tous les habitants se réunissaient pour aller ensemble en temple puis, leur devoir fini, ils se retrouvaient tous chez le chef pour boire et manger. Hiroshi en profitait pour goûter un peu l'alcool et regretter l'absence d'enfant de son âge. Jamais il ne s'était senti aussi heureux que lorsque Miwa et Tama étaient devenues assez grandes pour jouer avec lui.

Lorsque Seishû avait annoncé à ses parents qu'il voulait passer le nouvel an sur l'île, sa mère avait hurlé et son père lui avait fait remarquer qu'il manquait une occasion en or pour rencontrer de futurs investisseurs. Son fils avait déclaré qu'il avait bien eu le temps de rencontrer du monde lors des vingt-trois réceptions précédentes et qu'il voulait passer du temps avec ses amis. Il ajouta d'ailleurs que Kawafuji viendrait spécialement pour ça et que le chef proposait aussi à ses parents de les héberger, ce serait une occasion pour lui de revoir Seimei et de rencontrer son épouse. Le père avait répliqué qu'ils y réfléchiraient. Pour Seishû cela voulait dire qu'ils n'acceptaient pas.

Quand Hiro avait demandé à ses parents s'il devait aller à l'aéroport pour acheter des spécialités de Tokyo afin de faire plaisir à maître Handa et que ceux-ci avaient déclaré qu'ils iraient à sa place, le jeune homme avait senti le coup fourré. Mais il les avait laissés faire. Après tout ils étaient adultes et responsables, ils devaient savoir ce qu'ils faisaient.

Le jour où sa mère débarqua chez lui et s'horrifia de l'insalubrité des lieux, Seishû n'était pas du tout préparé. Sa surprise devait d'ailleurs se lire sur son visage car son père déclara qu'ils n'allaient quand même pas refuser une invitation d'un ami surtout si ça leur permettait de passer un peu de temps avec leur fils. De son côté sa mère tentait de le convaincre de partir avec eux, de tout évidence cette baraque qui menaçait de s'effondrer à tout moment n'était pas le lieu idéal où son petit garçon devait vivre.

Finalement Hiroshi aurait bien aimé connaître à l'avance les plans de ses parents parce que sincèrement les parents de Seishû étaient peut-être adorables mais ils le mettaient un peu mal à l'aise. Heureusement pour lui, Naru et Hina étaient venus voir les deux étrangers et avaient réussi à séduire la mère du calligraphe. Ce qui à la réflexion n'était guère étonnant, après tout telle mère, tel fils.

Seishû se sentait un peu mal à l'aise alors qu'il présentait ses amis à ses parents. Il adorerait que ceux-ci s'entendent mutuellement mais ils venaient de deux mondes différents. Rien que de songer à la rencontre de sa mère avec l'instituteur et il frissonnait d'horreur. Ça allait être catastrophique.

L'ex-voyou qu'était Hiroshi avait l'habitude des regards désapprobateurs mais cela ne voulait pas dire qu'il aimait en recevoir. Malheureusement pour lui, Seimei Handa n'avait pas daigné lui accorder une seule miette de tolérance alors même qu'il s'entendait terriblement bien avec son père. Hiro ne savait vraiment pas ce qu'il avait fait de mal.

Quand Kawafuji lui donna un coup de coude et lui montra son père, il ne comprit pas tout de suite ce qu'il devait voir. Puis, il rougit. Apparemment l'illustre calligraphe qui lui servait de géniteur avait décidé de fusiller du regard le seul blond de la salle.

Quand Seimei s'approcha de lui, Hiroshi frémit, redoutant ce qu'il allait lui dire. Après coup, il regretta de ne pas s'être esquivé avant. Il aurait adoré éviter de se faire menacer. Il aurait adoré ne pas comprendre que le père de son ami était au courant de la véritable nature de leur relation.

Se précipiter sur Hiro pour l'arracher aux griffes de son père n'était peut-être pas la solution la plus raisonnable. Seishû réfléchit un instant avant que Kanzaki ne passe devant lui. Ni une ni deux, il agrippa le bras de son cadet et lui fit un grand sourire. Je suis surpris que tu n'ais pas profité de l'occasion pour parler avec mon père, c'est une occasion unique !

Jamais Hiroshi ne fut aussi heureux de voir Kanzaki que ce soir-là, il était même prêt à lui pardonner la nuit où il l'avait soûlé de parole sur la calligraphie. Cependant il était surpris de le voir là, il n'aurait pas cru qu'il oserait interrompre son idole. Puis, il tourna la tête à droite et aperçu Sei qui lui faisait un clin d'œil avant de reprendre sa discussion avec Kawafuji. Oh. D'accord.

Il faisait vraiment beau ce soir-là se prit à songer Seishû quand vint le moment d'aller au temple et que Naru se précipita pour le rejoindre suivie d'Hina et de Kenta. Les trois gamins se disputèrent un instant pour savoir qui donneraient la main à maître Handa. Bien sûr, celui-ci ne put s'empêcher de leur faire remarquer qu'ils ne tiendraient de toute manière pas plus de quelques minutes avant de le lâcher et de courir devant. Forcément la remarque ne plut pas aux trois gosses qui s'empressèrent de pleurer, répliquer rageusement que non ce n'était pas vrai et taper du pied. Sa mère qui arrivait derrière lui éclata de rire en disant qu'il prenait enfin conscience de ce qu'elle avait vécu avec lui.

Le ciel était particulièrement bien éclaircit et on voyait particulièrement lumineuses les étoiles remarqua Hiroshi. Un jour, il s'en souvenait, il avait tenté d'apprendre leurs noms. Mais c'était il y a longtemps alors il ne s'en souvenait plus vraiment. Il devait trouver Aki, le jeune garçon savait toujours tout. Seulement voilà, il ne savait pas du tout où était le jeune garçon. Et le confondre avec sa sœur n'était absolument pas l'idée à avoir vu le regard assassin qu'elle venait de lui lancer et la longue plainte qu'elle commença à prononcer.

Seishû allait répliquer qu'il n'était pas du tout un enfant difficile, mais avant qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit mamie Yasu, qui était en tête de convoi, s'écria une étoile filante et évidemment tout le monde leva les yeux pour l'apercevoir.

Lorsqu'Hiroshi retourna son regard vers Tama, celle-ci avait été rejointe par Miwa et les deux jeunes filles le regardaient avec un sourire malicieux. Alors tu as fait un vœu?

Dis maître, tu penses que ton vœu va se réaliser ? s'enquit Naru après que le jeune calligraphe eut accroché son morceau de papier. Seishû sourit avant de répondre qu'il ne savait pas, qu'il l'espérait mais que de toute manière s'il ne se réalisait pas, ce ne serait pas grave, il avait déjà tout ce qu'il voulait.

Apparemment il n'était pas le seul à avoir eu une mauvaise expérience avec les parents du calligraphe. En tout cas, c'était ce qu'il comprenait des plaintes de l'instituteur qui avait été durement agressé par une mère poule qui n'appréciait pas vraiment son laisser-aller.

Visiblement Kanzaki avait fini de parler avec son père puisque le jeune homme avait décidé de pourrir tout son chemin de retour avec des questions agaçantes. Et malheureusement Kawafuji était trop occupé à discuter affaire avec Aki pour le débarrasser du gêneur.

Hiroshi ressenti soudainement un immense élan de sympathie pour le grand-père de Naru. Celui-ci était parti plus tôt au temple de sorte qu'il était revenu avant tout le monde et qu'il en avait profité pour décorer la maison et sortir les aliments et les boissons.

Il ne l'avouerait certainement jamais, mais Seishû s'était senti soulagé lorsque sa mère et madame Kido avait été les premières à se servir à manger, qu'Iwao, le chef et son père avait ouvert une grande bouteille, que Naru et Hina s'étaient précipités pour jouer dehors, que Kenta avait joué à l'adulte, que Miwa et Tama commençait une bataille de nourriture et que Kawfuji mettait Kanzaki en garde contre l'alcool campagnard tout en avalant une grande rasade de saké.

Hiroshi n'était pas prêt à l'admettre mais il n'avait jamais été aussi amoureux d'Handa que ce jour-là. Il y avait quelque chose d'extraordinaire à le voir ainsi contempler les gens qu'il aimait. Quelque chose d'extraordinaire dans le bonheur qui irradiait de tout son être.

Si le blond continuait à le regarder comme ça, Handa allait mourir de chaleur. En plus, il avait eu la bêtise d'accepter les verres que les femmes du village lui avaient apportés et sa tête tournait un peu. Vite, il fallait qu'il aille prendre l'air.

Rejoins-le, déclara Aki et Hiro obéit. Il en mourrait d'envie et Seimei était trop occupé pour les surveiller.

Lorsque Hiro prit sa main, le jeune homme rougit. Heureusement qu'il faisait nuit sinon il était certain que son ami l'aurait taquiné.

Tu as pris des résolutions pour la nouvelle année ?

Oui, murmura Sei et il l'embrassa.