Première fanfic que je publie!

Même si ça me fait un peu bizarre de partager ainsi mes écrits, j'ai quand même essayé de vous donner quelque chose de qualité. J'ai tenté d'adapter au mieux l'univers de Steven Universe à celui d'Hetalia. J'ai été aidée de Lea Baskerville *lui jette une pierre pour qu'elle se reconnaisse bieeen* à l'élaboration de certains personnages et pour la correction.

Je ne mettrai pas quel personnage correspond à quel gemme, car ici mon défi est de vous les faire reconnaître sans indice supplémentaire. Mais pour les premiers chapitres, ne vous en faites pas ce sont bien les personnages "principaux". Mais d'autres restent à venir!

Aussi, je sais que ce n'est qu'un texte et pas un dessin-animé mais j'aimerai y ajouter du son. C'est pourquoi à chaque chapitre il y aura des titres de musique à guetter pour vous conseiller un accompagnement musical. Ceux-ci seront parfois à l'intérieur d'un chapitre donc faites y attention.

Instruction in the Ways of the Sword

Et bonne lecture!


Un garçon court sous une chaleur ardente. Son visage orangé, dont la peau est marbrée de blanc, sa chevelure de feu ébouriffée et sur son front une étrange pierre resplendisent sous un soleil de plomb. Il court à toute allure, fou de joie. Ses jambes bottées se font fouetter par l'herbe qui lui arrive jusqu'à la taille. Mais ça lui est égal. Il pense enfin avoir réussi.

Le roux claque les portes de l'usine abandonnée en les ouvrant d'un violent coup de pied. Ses yeux scintillent d'un ravissement immense, ils ont finalement un échappatoire.

« J'AI ENFIN REUSSI ! ADIEU LA TERRE ! » Crie t-il à pleins poumons.

Un autre enfant, anormalement pâle, le regarde d'un immense œil à l'iris coloré. Sa main, ainsi que le mur en face de lui, sont dégoulinants de peinture. Son visage neutre reste inchangé en apprenant la nouvelle.

« Et ? »

Il détourne les yeux de son travail pour fixer -et juger- son interlocuteur.

« On va enfin pouvoir partir d'ici !

- Tu as construit trois vaisseaux défectueux ce mois-ci.

- Tu as dû peindre trois fois ce mur dans la journée. Mais ce n'est pas le sujet, celui-ci est parfaitement au point ! »

Il croise sévèrement les bras tandis que l'artiste continue de s'interroger sur son entrain. Ce dernier avait pensé que son camarade aurait fini par s'habituer aux échecs. Visiblement non. Mais l'espoir fait vivre comme on dit. Lui commence à s'habituer à la vie terrestre, car il a un peu perdu espoir en la réussite d'un quelconque vaisseau.

« J'ai hâte de voir ça. »

Ce garçon, bien que très maigre et féminin, a une voix masculine qui brise l'illusion d'une parfaite petite fille. Ses tresses immaculées sont si longues qu'elle traînent dans la peinture telles des pinceaux. Son visage poupon mais blafard ne montre aucun intérêt pour son compagnon d'isolement. Mais ce n'est pas tout ce qui le rend étrange. Il porte ses doigts à son œil grand ouvert, pour y dérober plus de liquide arc-en-ciel qu'il applique soigneusement sur la paroi devenue lisse par les couches successivement déposées.

Le plus petit souffle fort pour montrer son mécontentement.

« Opal, si tu le prends comme ça, je te laisserai dehors lors du décollage.

- Je ne crois pas qu'il va décoller.

- Tu le verras si bien voler que tu en ouvriras tes deux yeux !

- Ce ne sera pas d'yeux mais d'imagination dont j'aurai besoin.

- Il décollera ! Et si tu n'es pas content tu n'auras qu'à rester ici ! »

Puis il tourne les talons et part à la recherche de ses autres camarades, s'il peut appeler ses colocataires ainsi. Il est obligé de rester avec eux sur cette fichue planète, et il est le seul à tenter de les faire s'en échapper ! Et leurs remerciements ? Des railleries.

En fronçant ses sourcils volumineux, une jeune fille étrangement colorée sort d'un des trous du plafond qui tombe déjà en lambeaux.

« Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Carnelian dit avoir construit un vaisseau. »

Elle bondit à ses côtés, ses couleurs pêche et vertes tranchent complètement avec l'ensemble du décor terne. Puis dans un éclat de lumière, elle sort de dessous sa cape un pinceau qui n'avait pas la place d'y être.

« Il ne s'est pas encore effondré ?

- Il fait de son mieux, »le défend finalement le blanc.

« Mais ça ne suffit pas à nous sortir d'ici. »

Dans le lieu, la nature a totalement repris ses droits. Le sol est terreux et l'herbe y pousse. Des plantes grimpent à la plupart des murs et le toit à moitié déstructuré laisse passer la lumière suffisante pour la flore. Rien de tout ça ne gêne réellement les gemmes qui s'abritent ici. Carnelian s'en plaint souvent. Mais Carnelian se plaint de tout. Il déteste cette planète. Opal apprécie le cadre, parfois il essaie de trouver le point de vue parfait pour au mieux admirer le lieu. Une fois de son œil mauve, une fois de son grand œil multicolore. Et puis, il a son mur. Tourmaline, la jeune fille, s'ennuie mortellement. Elle se sent prisonnière de l'usine. Mais elle est surtout frustrée d'être prisonnière de la Terre. Quant à la quatrième gemme, elle profite de tout ce qu'elle peut trouver sur la planète. Elle est justement en train de s'amuser à faire rentrer un balle de football dans un panier de basket dans un arbre.

« Quand les humains le font, ça semble beaucoup plus facile ! »

Zircon est plus grand que ses congénère, même si c'est de peu. Sa peau azure se confond presque avec le ciel. Il est paré d'un presque constant sourire et ses sourcils similaires à ceux de Tourmaline sont moins boudeurs. Mais un poing vient s'abattre sur sa pauvre tête.

«Aïe ! »

Il fourre ses deux mains dans sa chevelure jaunâtre, se frotte son crâne douloureux et regarde l'ingénieur.

« J'ai fini le vaisseau.

- Vraiment ? C'est génial !

- Un minable comme toi serait impressionné de voir un modèle si fabuleux, je me suis vraiment surpassé ! »

Carnelian fait de grands gestes dithyrambiques quand l'autre vient se coller à sa visière. Celui aux couleurs chaudes le repousse sans peine pour l'écarter de lui.

« Tu assures vraiment !

- Pff, à quoi t'attendais-tu d'autre ? »se vente le roux

« On va le voir ? »demande avec entrain Zircon.

« Puisque tu insistes tant. »

Il feint l'indifférence mais il est ravi de montrer son dernier bijou. Il le traîne donc jusque dans la plaine pour lui montrer son travail.

Face à eux, une immense cabine à réaction siège fièrement. Elle semble un peu bancale, mais fonctionnelle.

« Tadam !

- Il est génial !

- Héhé, je te l'avais bien dit~ »

Le vantard s'accoude à l'appareil, fier de sa création.

« Tu penses que celui là va nous ramener chez nous ?

- Pourquoi il ne le ferait pas ?

- Car les derniers…

- Les derniers n'étaient pas parfait, lui oui ! Je vais te montrer ! »

Le petit empoigne les barres censées servir d'escalier et grimpe pour atteindre un espèce de cockpit.

« C'est pas un peu compliqué ?

- N-nan ! Il faut just-… »

Son pied dérape sur l'engin, perd l'équilibre. Il tente de rester accroché mais tombe lamentablement au sol.

« Ouch…

- Ça va ? »

Avant qu'il ne puisse répondre, une plaque de métal tombe sur le pauvre gamin à terre.

« O-oui… »

Il a la tête qui tourne, il voit des étoiles danser devant ses yeux. Le blondinet lui tend la main, mais l'aide que ce dernier apporte est refusée .

« J'ai pas besoin de toi ! »

Il essaie de se relever seul, en titubant. Puis, une autre pièce d'acier tombe derrière lui dans un grand bruit métallique qui le fait sursauter.

« Je...Je dois réparer ça. »

Il baisse la tête, déçu. L'autre vient alors le prendre dans ses bras pour le réconforter. Le roux se débat comme un diable pour se défaire de son emprise.

« Mais dégage ! J'veux pas de toi, file !

- Mais-

- Pas de « mais », tu dégages !

- Mais-

- File ! Je vais travailler ne me dérange pas ! »

Il soupire. Il se dit que ce ne sont que quelques ajustements à faire, peut être que quelques jours pour renforcer l'engin ne lui feront pas de mal. Puis il lui tourne le dos, tandis que Zircon retourne à l'usine.

Là-bas, la jeune fille peint le mur juxtaposé à celui de son ami à l'aide du gigantesque pinceau plus grand qu'elle.

« Tes dessins sont très désordonnés ! »Déclare la rosée.

« L'abstraction n'est pas désordre », argumente le pâle.

« Salut », intervient Zircon. « On dirait qu'on va rester ici encore quelques temps. »

Tourmaline soupire, lassée.

« La nouvelle machine de Carnelian s'est encore cassée ? Rien de nouveau. On est bloqués ici.

- C'est pas si mal, on aurait pu tomber sur une planète bien pire !

- Oui, mais on est ici.

- Relativise un peu, on est pas si mal ! »

La jeune fille se retourne vivement et hausse la voix.

« Pas si mal ? C'est à cause des tes imbéciles idées qu'on est là ! »

Le blanc s'interpose entre eux qui se rapprochent dangereusement et les regarde tour à tour.

« Se disputer ne résoudra rien.

- Oui, mais ça défoule », conclue la fillette.

Le soir est finalement venu. Carnelian rentre à leur abri, crasseux et poussiéreux. Il monte difficilement sur le toit délabré, épuisé. Il y retrouve ses camarades allongés et s'assoie à leurs côtés.

« Ne tire pas cette tête.

- J'nous ferai un meilleur vaisseaux.

- T'as intérêt ! » râle la bicolore.

« Fais le toi même si tu as si hâte ! »

Les deux croisent les bras avec agacement.

« J'vais l'faire mon propre vaisseau, et il sera meilleur que le tien !

- J'aimerais bien voir ça !

- Arrêtez de vous crier dessus ! »intervient cette fois Zircon.

« C'est elle qui a commencé !

- J'ai rien commencé du tout !

- Vous êtes bruyants », se plaint Opal.

Le blond se redresse et rejoint le poussiéreux. Il se saisit des mains sales.

« On va s'en sortir ! Carnelian, si tu veux, demain, on ira tous te donner un coup de main, propose le blond.

- Je préfère travailler seul.

- Alors on t'encouragera ! Pas vrai ?

- Pas envie », fit Tourmaline.

« J'ai un mur à peindre », ajouta Opal.

« Vous n'y mettez pas vraiment de bonne volonté…

- Exactement » , coupa court la rose.

Carnelian soupire. Énervé de lui même...Et surtout des autres. Pas un nuage dans la voûte céleste mise à nue. Une brise fraîche vient effleurer le groupe d'enfant. Il lève les yeux vers le ciel étoilé. Leurs maisons sont là-bas.

« On y retournera un jour. »