Ce monde deviendra le mien.

Contes des royaumes : trilogie de romans (Poison, Charme, Beauté) réécrivant les contes de fées en changeant ou en réadaptant certains éléments de l'histoire.

Spoil : la trilogie entière

Disclaimer : Rien à moi et tout à Sarah Pinborough.

Chapitre 1 : Je ne suis pas à ma place.

Amélia Jones n'avait jamais été heureuse sa propre histoire ne lui convenait pas, parce que son monde ne lui plaisait pas. Et la réciproque était vrai, son monde ne l'aimait pas. En tout ça c'était comme ça qu'elle le voyait ses parents étaient morts quand elle était bébé et elle avait ensuite été adoptée par les Jones (enfin, en réalité ils étaient plutôt une famille d'accueil). Ceux-ci étaient de bons parents, mais avec eux Amélia ne se sentait pas à sa place, parce qu'ils ne la comprenaient pas. Amélia était unelectrice, et ça sa famille n'arrivait pas à le comprendre de plus elle voulait devenir auteur, ce qui n'était pas non plus admis par sa famille.

Mais Amélia n'était pas non plus malheureuse, mais elle ne se sentait pas à sa place dans cet endroit ainsi, quand elle eu dix-huit ans, elle fut heureuse de pouvoir partir. Elle avait eu une enfance heureuse, certes, cependant elle partait sans regrets, parce qu'elle n'était pas chez elle. Elle était réellement une lectrice, dans le sens où elle s'imprégnait presque toujours de ce qu'elle lisait, parce qu'elle pouvait s'évader dans des mondes merveilleux, beaucoup plus passionnants que celui dans lequel elle vivait.

Malgré tout, elle n'allait pas jusqu'à perdre pied avec la réalité et elle savait que ces mondes n'étaient pas réels, mais s'y perdre pendant quelque temps lui permettait de tenir dans ce monde qui lui déplaisait de plus en plus. (Enfin d'un autre côté ces autres mondes lui paraissaient parfois pire que le sien). Elle fuyait la réalité, par moments, surtout quand celle-ci était trop dure (ce qui lui arrivait de plus en plus souvent) elle se savait lâche et tentait de plus en plus fréquemment d'échapper au réel. La lecture, mais aussi l'écriture avaient fini par devenir une véritable bouffée d'oxygène pour elle, ici où elle n'était en aucun cas à sa place.

C'est par hasard que lui parvint une légère lumière dans l'obscurité Amélia ne croyait pas réellement au hasard, ni à la magie (même si elle regardait Once Upon A Time), mais elle savait que c'était le hasard qui l'avait aidée ce jour-là. Passant dans une librairie, elle aperçut un livre à la couverture d'un rouge flamboyant, illustré d'une pomme de la même couleur et orné d'un titre : Poison. Plus par curiosité et par ennui qu'autre chose, elle se décida à entrer et feuilleta rapidement l'ouvrage.

Oh après tout pourquoi pas…

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Elle ne le regretta absolument pas, et quelques jours plus tard, elle revint dans la même librairie pour se procurer la suite, quelque peu frustrée par l'absence de fin dans l'histoire de Snow White et de Lilith, à savoir la méchante Reine. Persuadée que cette partie de l'histoire n'avait pas encore pris réellement fin, et méritait d'en avoir une, elle acheta le tome deux de la trilogie Contes des Royaumes, à savoir Charme. Bien que trouvant l'héroïne principale peu intéressante, elle apprécia cette revisite du conte de Cendrillon, tout autant qu'elle avait appréciée celle de Snow White.

La surprise provoquée par l'épilogue, qu'elle n'avait pas du tout vu venir et qui concluait magnifiquement bien l'histoire entre la princesse et la reine ne put que lui plaire. De ce fait, quelques jours après, elle se rendit à nouveau au même endroit, pour le dernier ouvrage, Beauté, qui traitait du conte de la Belle au Bois Dormant. Elle crut au début que l'histoire serait semblable à celle qu'elle connaissait déjà, mais cela changea assez vite.

Je suis heureuse de m'être trompée je ne pensais pas qu'on pouvait à ce point modifier une histoire, en la rendant aussi intéressante et aussi sombre.

Ce qu'elle avait préféré, c'était de toute évidence le personnage de Belle telle qu'elle lui apparaissait dans sa dualité, naviguant entre l'ombre et la lumière, entre le bien et le mal, sans jamais réellement choisir l'un ou l'autre. La princesse devenue reine était une victime, victime depuis sa naissance, victime de la malédiction, qu'elle soit intérieure (par le biais de la Bête) ou bien extérieur (celle qui la ferait dormir cent ans). Victime à la fois d'elle-même et des autres, tout à la fois monstrueuse et innocente, Belle ne pouvait que fasciner Amélia, qui, grande fan de la série Once Upon A Time appréciait réellement la question de la lutte dans une même personne entre l'obscurité et la lumière.

Mais Belle n'était pas qu'une victime, son âme possédait une grande part de noirceur, présente en elle dès sa naissance et dont elle n'avait même pas consciente et qu'elle ne connaîtrait jamais. De façon étrange, c'était bien en grande partie (et principalement pour cela en réalité) à cause de cette part de monstruosité et de cruauté qu'elle trouvait cette reine si magnifique et éblouissante. Cette complexité l'attirait d'une façon qu'elle n'arrivait elle-même presque pas à comprendre et qui lui aurait fait peur si Belle n'avait pas été un être de papier, complètement imaginaire et inventé.

Pendant les semaines qui suivirent, son quotidien s'en ressentit quelque peu, puisqu'elle se sentit mieux, lisant et relisant chacun des romans chaque fois qu'elle le pouvait, et pour la première fois, elle eut conscience qu'elle était en train de se perdre dans ce qu'elle lisait. Cela commença quand elle réalisa un soir qu'elle était de plus en plus obsédée par Belle, qu'elle ne relisait plus que les passages qui la concernaient elle, et principalement ceux où elle devenait la Bête. Effarée de voir qu'elle perdait de plus en plus pied dans cette histoire qui n'était pas la sienne, qui n'était en rien réelle, elle tenta pendant quelques temps de s'en éloigner, pour au final y revenir vers la fin.

Cela n'était par ailleurs en rien aidé par le fait qu'Amélia était désespérément seule, elle était une étudiante de vingt-et-un ans et n'était liée avec absolument personne elle n'avait pas d'amis, elle n'en avait jamais eu. Enfant, on la trouvait beaucoup trop bizarre, à lire en permanence et ne parlant jamais à personne et à qui donc personne ne voulait parler plus tard les choses ne s'étaient en rien arrangées, en partie par sa faute puisqu'elle ne savait pas comment se lier aux autres. Elle était ainsi plus ou moins considérée comme associable, qui n'arrivait jamais à avoir une conversation normale avec les autres, excepté quand il s'agissait de littérature.

Ainsi, personne ne s'aperçut du profond changement qui s'opérait peu à peu en elle, de cette dépendance qui commençait à s'installer en elle vis-à-vis de cette histoire et elle se disait de plus en plus qu'elle aurait voulu, telle Lucy dans Le Monde de Narniade C.S Lewis, traverser un portail pour entrer dans ce monde merveilleux et échapper à l'ennui et à la morosité de son quotidien. Mais bientôt, ce qu'elle souhaitait tant allait un jour lui arriver.

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La journée qu'elle avait passé avait été plus qu'ordinaire, mais également profondément ennuyeuse cependant à aucun moment en rentrant chez elle elle ne pensa à ouvrir son livre qui l'aidait à tenir quand cela n'allait pas, tant elle était épuisée. Elle se coucha directement et s'endormit quelques minutes plus tard, sans savoir ce qui allait se passer.

Et, peu de temps après cela, le livre Beauté se mit sans raison apparente à briller d'une étrange lumière violette, puis s'ouvrit brutalement vers le milieu du roman, et un portail commandé par une magie inconnu s'ouvrit alors, emportant la jeune Amélia Jones dans un monde qu'elle n'avait encore jamais exploré mais qui pourrait l'aider à aller mieux.