Titre : Kawai

Auteur : Rieval

Résumé : Heu, bah, c'est l'histoire de, d'un … Oh et puis vous n'avez qu'à lire !

Rating : G – Genéral, Humour. Tôt dans la saison 1.

Disclaimer : Je ne peux pas m'empêcher de reprendre le disclaimer d'une auteur américaine (enfin je crois), Zulu : « In space, no one can hear the copyrights scream ! » Mouwwwahahahahaha !

« Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres; »

Charles Baudelaire, Poète (mais pas seulement) français, 1821- 1867 (1)

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1 – « Non, non, et non ! »

Les cris pouvaient être entendus du haut de la salle de contrôle, en fait, on pouvait les entendre du bureau d'Elisabeth et cette dernière qui était en réunion de travail avec Peter Grodin, haussa un sourcil et se leva pour jeter un coup d'œil à ce qui se passait. Peter en fit autant.

L'équipe du Major Sheppard venait de rentrer d'une mission de routine sur P2X-577, une planète inhabitée, mais qui pourrait leur servir de base ALPHA. Le climat y était tempéré, la géographie – des caves un peu partout, non loin de la Porte des Etoiles – propice à l'installation d'une base d'évacuation.

Elisabeth avait envoyé Sheppard et ses trois coéquipiers effectuer quelques repérages complémentaires et notamment, vérifier si la faune locale n'était pas dangereuse.

Et justement, c'était la dite faune qui était à l'origine de ce tapage.

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Lorsque Elisabeth et Peter arrivèrent en bas de l'escalier, les gardes en faction devant la Porte un peu ne savaient pas trop quoi faire, hésitant entre l'intervention directe et l'observation passive. Apparemment, c'était cette dernière qui l'emportait. Elisabeth prit son ton autoritaire.

« Mais qu'est-ce qui se passe ici ? »

Le regard de Sheppard resta fixé sur Rodney.

« Docteur Weir, dites à cet … cet … idiot, qu'il ne peut pas ramener cette chose ici. »

« Idiot ! Idiot ? Ce n'est pas moi qui me suis mis à paniquer et à tirer sur Fluffy alors qu'il … »

Fluffy ! Elisabeth allait lui demander de quoi il parlait, lorsque le Major répliqua violemment.

« Ca suffit ! Moi vivant, je vous jure, McKay que ce monstre ne franchira pas la Porte des Etoiles ! Je n'en veux pas sur Atlantis et … »

« Vous n'en voulez pas ! Et depuis quand, Major, dirigez vous cette base ? Je ne crois pas avoir reçu de mémo concernant l'entrée en application de la loi martiale sur Atlantis. Ceci est une base scientifique, Major, composée à 80 de scientifiques, donc de civils, vous ne … »

« Ohhhh, mais que si, j'ai mon mot à dire, McKay. Vous savez, « militaire, plus haut gradé, wraith, sécurité et tout et tout », je suis sûr que vous avez reçu, ce mémo. Et bien en tant que responsable de la sécurité de tous les résidents de cette base, je vous dis que cette chose est un réel danger pour tout le monde ! »

Elisabeth s'approcha un peu du Major et poussa un petit cri en voyant son visage. Le Major tenait plusieurs compresses complètement imbibées de sang sous son nez.

« Major ! Vous êtes blessé. Peter ! Prévenez Carson et … »

« Oooooh, bien sûr, quelle terrible blessure vraiment, je suis certain que l'infection généralisée n'est pas loin et d'ailleurs … »

« McKay, la ferme, Okay ! »

Sheppard était blême de rage. Il se tenait face à McKay, tendu, les mâchoires serrées, un poing le long du corps, l'autre pressé contre son visage.

« Messieurs, un peu de calme s'il vous plaît ! Est-ce que l'un d'entre vous pourrait me dire ce qui s'est passé. »

Elisabeth avait jeté un coup d'œil au Lieutenant Ford et à Teyla et eux aussi portaient des traces de griffures sur le visage, notamment le Lieutenant, et sur les avant bras pour Teyla. Tous les deux fixaient Rodney, d'un air pas franchement bienveillant. Curieusement, seul celui-ci semblait indemne.

« Mais enfin, allez vous m'expliquer ce qui s'est passé ? »

« Que se passe t-il ? Qui est blessé ? »

Elisabeth se tourna vers le nouvel arrivant.

« Ah, Carson, non, rien de bien grave, enfin je pense, mais je pense qu'il faudrait quand même que vous les examiniez. » Elle se tourna vers les quatre membres de la flag team. « Vous allez tous vous rendre immédiatement à l'infirmerie et …» elle fit un geste de la main en direction de Sheppard pour couper court à l'affrontement qu'elle sentait venir. « Pas de discussion Major, et vous aussi Rodney. Je veux tous vous voir d'ici une heure en salle de débriefing. »

Le Major, l'air renfrogné, capitula, mais il faut dire que le sang qui coulait de son nez commençait à être difficile à stopper. Il jeta un dernier regard noir à Rodney avant de suivre Beckett, Teyla et Ford.

« Rodney. »

Rodney qui se trouvait toujours devant la Porte des Etoiles, apparemment un peu perdu dans ses rêves, cligna des yeux.

« Huuuuoui. »

Elisabeth leva les yeux au ciel.

« Rodney, je viens de demander à toute votre équipe de se soumettre à un examen post mission. Toute l'équipe Rodney, ce qui vous inclus vous aussi. »

Rodney poussa un petit ricanement.

« C'est ridicule ! Je n'ai rien ! Je ne vois vraiment pas … »

« Rodney. C'est un ordre. Comme vous le faisiez si bien remarquer au Major Sheppard il y a quelques instants, si lui ne peut pas techniquement vous donner d'ordres moi en revanche … »

Elle ne termina pas sa phrase, mais croisa les bras sur sa poitrine, en attendant que Rodney obtempère. Ce dernier leva les bras en l'air, puis poussa un bruyant soupir d'exaspération.

« D'accord, d'accord, j'y vais ! Mais c'est vraiment … vraiment … ridicule ! »

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Une heure plus tard, Elisabeth entra dans la salle de débriefing son PAD à la main. Carson se trouvait déjà là, ainsi que Teyla, le Lieutenant Ford et le Major Sheppard. Elle allait s'asseoir lorsque Rodney arriva visiblement essoufflé.

« Désolé … un problème à régler, urgent, question de vie ou de mort, au labo. »

Elisabeth lui fit signe de prendre place et demanda à Carson de faire son rapport.

« Et bien, il n'y a rien de grave. Quelques égratignures pour Teyla, sur les mains et les avants bras, de belles estafilades pour le Lieutenant Ford, dont une qui a nécessité trois points de sutures dans la paume gauche, rien de bien alarmant. Pour le Major, heu, là il a fallu huit points de suture, sur l'arête du nez, juste en dessous de l'œil droit. Là aussi, rien de bien grave. »

Le Major n'avait pas quitté sa mine renfrognée et il fallait dire que le superbe pansement qui ornait son nez ajoutait à son air malheureux. Il avait tout du petit garçon boudeur ! Elisabeth ne put s'empêcher de sourire.

« Je vois, et Rodney ? Il n'a rien.»

Le médecin écossais décocha un regard noir au scientifique assis juste en face de lui.

« Ca Elisabeth, je serais bien en peine de vous le dire, puisqu'il n'a pas jugé bon de se présenter à l'infirmerie. »

Elisabeth se tourna vers son récalcitrant chef scientifique.

« Rodney ! »

Rodney leva les yeux au ciel.

« Je n'ai rien, Okay. Pour la bonne raison, que je suis le seul à avoir adopté un comportement raisonnable et … »

« Raisonnable ! Laissez moi rire ! Vous êtes celui qui nous a mis dans ce pétrin ! »

« Je ne crois pas être celui qui a brandi son P-90 et s'est mis à crier, alors que rien n'indiquait que ces êtres étaient dangereux ou qu'ils aient été responsables de ... »

« Rien ? Rien ! Et les corps de ces animaux, de pauvres biches, que nous avons retrouvés près du lac ? Des corps déchiquetés, réduits en charpie. D'ailleurs, si je me rappelle bien, vous avez perdu votre petit déjeuner juste à côté, non ? »

« Oh, oui, bien sûr, les insultes maintenant, hein. Si facile et si mature. Et de toute manière rien ne dit que ces animaux, réduits en charpie, comme vous l'avez si bien rappelé, aient été de gentilles biches ! D'ailleurs, je ne vois pas comment des biches pourraient vivre sur P2X-577. Mais peut-être est-ce là un attachement tout sentimental pour Bambi ?»

« Oh et si nous parlions de votre « attachement » pour Félix le Chat, hein ?»

« CA SUFFIT ! Je ne tolèrerais pas d'autres échanges de ce type ! Lieutenant, puisque votre supérieur ne semble pas être en capacité de nous dire ce qui s'est passé, peut-être pourriez vous nous éclairer. Je vous écoute. »

Ford jeta un rapide coup d'œil au Major, comme pour obtenir son assentiment avant d'en dire plus. Ce dernier lui fit un petit signe de la tête.

« Heu, oui, Madame. Et bien voilà ce qui s'est passé. Nous étions en train de faire notre reconnaissance dans la forêt qui borde les chaînes de montagnes, celles dans lesquelles se trouvent les caves que nous pensions utiliser pour installer la base ALPHA. Nous sommes arrivés près d'une sorte de lac et nous avons découvert cette … biche », il jeta un regard rapide à McKay en disant cela, McKay leva les yeux au ciel à cette appellation, « apparemment tuée par un prédateur, déchiqueté serait d'ailleurs le mot … »

« A moins tout simplement été tuée par un animal inconnu puis découverte après par de petits carnivores, vraiment, je ne comprend pas que … »

« Oh, McKay, je sais que vous aimez modifier les faits pour qu'ils collent à votre vision des choses, mais par pitié : comme si un animal allait tuer sa proie pour ensuite la laisser à d'autres ? Et puis, pourquoi ces, comment les appelez vous, ah, oui, petits carnivores, n'auraient ils pas dégusté ce plat chez eux ! Bref, pourquoi l'auraient-ils abandonné là alors que … »

« Oh, peut-être que vous vous y connaissez vous en mœurs animales, hein, Major ? Laissez moi deviner : vous avez pris des cours de zoologie pendant vos temps morts à l'armée et … »

« STOP ! »

Elisabeth n'en revenait pas ! Mais qu'est-ce qu'il y avait avec ces deux là ! C'est vrai que d'habitude ils n'arrêtaient pas de se chamailler, mais là ça virait vraiment à « c'est moi qui ait raison, na ! ». Pire que des gamins de six ans !

« Lieutenant, poursuivez je vous prie. »

« Heu, oui, et donc, bah, on s'est dit qu'il fallait qu'on fasse un peu plus attention, au cas où l'animal qui avait fait ça serait encore dans le coin et puis, là, paf, la nuit est tombée. »

Elisabeth fronça les sourcils.

« La nuit est tombée ? Cela faisait donc si longtemps que cela, que vous marchiez ? »

McKay lui répondit.

« Non, pas plus de deux heures, mais cette planètes a une rotation différente de la Terre, en bref, la déclinaison par rapport à son soleil est très faible (2), ce qui explique que les journées soient courtes, pas plus de cinq à six heures. »

« Oh, merci Rodney, et qu'avez-vous fait ? Lieutenant ? »

« Heu, nous avons continué un peu mais, heu, et bien en fait … »

Ford fixait son supérieur d'un air insistant. McKay en profita pour s'exprimer.

« Nous nous sommes perdus, c'est aussi simple que ça. N'est-ce pas Major ? »

Ce dernier poussa un grognement en guise de réponse. McKay repris, un sourire aux lèvres.

« Zoologiste et explorateur avisé, que demander de plus, hein ? »

« McKay. »

Le nom avait été prononcé avec un autre grognement.

« Messieurs, on se concentre s'il vous plaît, de cette manière nous saurons peut-être avant l'année prochaine, ce qui s'est passé sur P2X-577. Il faut dire qu'Elisabeth était de plus en plus intriguée. « Lieutenant, poursuivez s'il vous plaît. »

« Nous n'avons pas été capables de retourner à la Porte des Etoiles. Nous avons du marcher dans la forêt pour essayer de trouver une de ces fameuses grottes, histoire de nous protéger du froid. Et … Et c'est là que nous les avons vus.»

Aiden se souvenait parfaitement de ce qu'il avait ressenti à la vue de ces centaines d'yeux, clignant sans cesse (3). Parfaitement ronds, les yeux les fixaient, disparaissaient, pour réapparaître à un autre endroit. C'avait été franchement flippant. Et puis, soudain, il y avait eu des mouvements. Teyla avait été la première à pousser un cri. Quelque chose l'avait frôlée et puis, un de ces étranges animaux avait quasiment volé dans les airs, passant juste sous le nez d'Aiden, qui en avait senti le pelage, doux, comme celui d'un …

« Chat ? » Elisabeth qui avait écouté les explications de Ford n'en revenait pas. Elle se tourna vers le Major. « Vous voulez dire que vous avez été attaqués par des chats ? »

TBC (Chat versus Sheppard, vous voulez savoir qui a gagné ? Hummm, je suppose que vous en avez déjà une petite idée, non ?)

(1) Vous l'avez peut-être reconnu, c'est l'un des trois poèmes sur les chats, qui figurent dans Les fleurs du mal.

(2) Explication hyper simple ici : www(point)cybersciences(tiret)junior(point)org(slash)fiches(slash)f114(point)asp

(3) Et oui, quand on n'a pas de chat, ça surprend toujours ! La rétine des chats est tapissée d'une couche de cellules qui agissent comme un miroir et réfléchissent la lumière, la refaisant passer une seconde fois par la rétine, multipliant ainsi l'acuité visuelle du petit félin dans l'obscurité. Mais attention, les chats ne voient pas la nuit : il leur faut de la lumière pour voir, seulement, il leur en faut moins que nous ! Là où, nous pauvres humains, sommes dans le noir, ils ne sont eux, que dans la pénombre.