Cette fic est une traduction de la superbe fanfiction "Call, Upon Deaf Ears" de Ashida.
Lien vers la fanfiction : s/11427746/1/Call-Upon-Deaf-Ears
N'hésitez pas à mettre en favoris la fic originale si celle-ci vous plaît.
Toutes les reviews seront traduites et transmises à son auteur.
L'univers et les personnages de Gangsta appartiennent à Kohske !
Bonne lecture !
La violence ébranla le petit appartement Benriya, les fenêtres claquèrent et les murs tremblèrent avec toute la colère d'une femme qui a été offensée tandis que la porte claquait derrière l'une des clientes de Worick. Enfin... ex-cliente désormais.
« Merde. » soupira Worick en pressant une paume apaisante contre la cicatrice où devrait être son œil. La douleur diminuait avec chaque respiration, pour revenir avec toujours plus de force alors qu'il prenait conscience de ses actes.
Il avait merdé.
Par chance, Nic n'était pas revenu de sa ronde au moment où Big Mama avait appris que sa langue avait fourché et appelé pour exprimer en détail sa déception. Le téléphone avait beuglé bruyamment et de manière insupportable dans le silence où Worick avait essayé si difficilement de se reprendre.
Qu'avait-dit la femme à Big Mama ? Worick ne le saurait jamais, car comme d'habitude elle n'avait pas révélé ce qu'elle savait, quelle information elle avait retenue par rapport à une autre, et il ne voulait pas ne serait-ce qu'aborder le sujet pour demander. Vous savez, il ne faut pas réveiller le chat qui dort, et tout le bordel.
Un mot de sa part avait coûté à Big Mama l'une des clientes les plus précieuses du Pussy, parce qu'aucune femme n'apprécierait d'être insultée de manière aussi insolente.
Il ne pouvait pas en avoir moins rien à foutre cependant, vraiment. Comme disait le proverbe, ce qui est fait, est fait. Ca leur coûterait de l'argent à Big Mama et à lui, il devrait une faveur ou cinq à Big Mama et il serait désisté de son boulot de gigolo jusqu'à ce qu'il ait réglé ses emmerdes, parce que ce n'était pas son genre de merder à ce point.
Non, le contrecoup qu'il craignait vraiment était que Nic le découvre, parce qu'il voudrait savoir ce qu'il s'était passé, juste pour pouvoir rire et se moquer avec sa stupide langue qu'il n'était pas capable d'utiliser correctement autrement que dans son arsenal de moquerie et de raillerie qui étaient toujours du niveau de maturité de l'âge qu'ils avaient lorsqu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Rien de plus normal entre eux.
Sauf que cette fois il ne pouvait pas dire à Nic pourquoi, parce que Nic était le pourquoi du comment et il était un indexé putain de merde. Nic était précisément la raison pour laquelle les problèmes assez stupides pour cela leur collaient au cul ces temps-ci.
Ce n'était même pas ça cette fois cependant, c'était ce qu'il avait fait pour amener Nic dans l'histoire qui était le problème. Cela en disait tant sur ce que Worick avait passé sous silence, sur toutes ces choses qui devaient rester telles qu'elles étaient, que Nic puisse l'entendre ou non. Worick s'était entendu le dire, et c'était tout ce qu'il y avait à savoir.
Trop de vérités étaient remontées avec tout ça, et il ne pouvait que rafistoler les choses, comme la façade présente sur son œil depuis si longtemps. Nic captait tout, absolument tout, et il savait que l'indexé allait demander.
Comme son job de gigolo avait fini tôt ce jour-là, tout ce que Worick put faire fut d'attendre, tendu, jusqu'à ce que Nic rentre, laissant l'appartement macérer dans l'odeur de l'indécision et broyant du noir tellement fort que cela frappa Nic en plein visage dès qu'il passa la porte.
Avec son expression habituelle d'indifférence, l'indexé scruta l'appartement avant de tourner son regard vers Worick en une question silencieuse, mais Worick avait choisi de regarder par la fenêtre dans la rue à la place, forçant Nic à parler.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » La voix retentit, prudente et rauque de désuétude.
Certaines choses valaient mieux d'être vite réglées. Une mort rapide valait mieux qu'une mort lente et douloureuse plus tard.
Il signa sans regarder Nic, même s'il n'y avait rien dehors qui méritait son attention. « J'ai énervé une cliente. »
« Huh ? » Et c'était la manière minimaliste de Nic de demander pourquoi.
« ...J'ai dit le mauvais prénom. » signa-t-il à nouveau, en retenant un instant son souffle, se demandant si Nic allait poser la question.
« Pfff. » fut tout ce qu'il eut pour réponse, accompagné du bruit sourd de pas et d'un grognement de nonchalance tandis que Nic descendait pour aller chercher à boire.
Et voilà, la réaction qu'il savait qu'il aurait avant que Nic découvre quel nom Worick avait dit, l'attitude typique du « ce genre de merde arrive et on se débrouillera avec » qu'ils avaient adoptée toutes ces années.
Worick faisait attention à ne jamais utiliser de prénoms. Pourquoi dire leurs noms pour qu'elles l'entendent, alors que la seule personne qu'il aimerait appeler ainsi ne pourrait jamais l'entendre ? L'ironie était une salope.
Mais il avait foiré cette fois, avec cette cliente aux cheveux courts et noirs et à la silhouette fine. Il la prenait par derrière, et s'il fermait suffisamment les yeux et brouillait sa vision en pensant à ce qu'il désirait, elle aurait presque pu être quelqu'un d'autre et il avait dit la vérité haut et fort, se prenant une claque dans le visage comme celle que la cliente lui avait donnée et que Nic lui donnerait peut-être aussi, d'ailleurs.
Et bien, il n'avait qu'à le découvrir par lui-même.
Worick avait fait le tour de sa pensée lorsque Nic revint de la cuisine, lui donnant une vue complète sur l'indexé avec son T-shirt noir moulant et son cargo, ses bottes de combat remontant à mi-mollet et la mort rangée dans son fourreau de minuit, la seule chose qu'il voulait vraiment voir.
« Tu te fais vieux. » signa Nic après avoir lancé une boisson à travers la pièce. Il s'assit, les jambes croisées sur le canapé pour prendre le moins de place possible, et lui fit face avec un air moqueur dans les yeux et en tirant sa foutue langue.
« Ah, si seulement tu savais à quoi je pensais. » C'était injuste de sa part de marmonner dans sa barbe. Nic ne pouvait pas l'entendre et les sens aiguisés de celui-ci avaient déjà capté que Worick l'avait fait exprès, l'attirant dans la conversation à venir.
« C'est quoi alors ? » Les mouvements vinrent, froids et précis, sans raccourcis ou gestes inutiles, une simple déclaration.
« Tu veux savoir le nom de qui j'ai dit ? » insista Worick, signant en même temps que ses mots.
Une pause d'introspection interrompit les mains calleuses. « Pas vraiment. » Mais Nic haussa les épaules comme s'il n'en avait rien à faire, ou peut-être qu'il s'en souciait trop. De toutes les choses que Worick pouvait lire, Nic n'en ferait jamais partie.
« Ah, tu as raison. A quoi bon puisque cette personne ne pourrait pas m'entendre, peu importe à quel point j'essaie. » Il laissa sa propre déclaration ouverte, le sous-entendu étant évident pour lui, mais Nic, malgré sa vision parfaite, ne le saisit pas.
Les barrières de Nic étaient si hautes qu'il n'en avait jamais vu le sommet, gardant ses vérités à lui à l'extérieur et celles de l'indexé à l'intérieur. L'air était lourd de questions, parce que tout pouvait encore s'écrouler d'une manière ou d'une autre. Il pouvait faire comme si de rien n'était et plaisanter, donner un faux nom et espérer que c'était de la jalousie qui fronçait les sourcils de Nic en ce moment, ou lui dire clairement et espérer que Nic n'allait pas se détourner de lui par dégoût.
« Qu'est-ce que – non. » Nic arrêta de signer en plein milieu avec une grimace et se gratta la tête. « Je ne veux pas savoir à qui tu penses quand tu baises. C'est crade. »
L'ambiguïté était le plus grand talent de Nic, et il en jouait comme lorsqu'il était en overdose de Cerebrum. Toutes ces possibilités dont Worick voulait avoir un aperçu étaient impossibles à déchiffrer, même après toutes ces années.
« Pourquoi tu ne veux pas le savoir ? » Il pouvait sentir les limites qu'il poussait, lorsque Nic ne voulait pas parler de quelque chose. C'était le cas. La tension, déjà forte d'avoir attendu ce moment toute la journée, n'avait fait que monter et il savait que Nic allait se refermer à tout instant, se détourner pour ne pas voir, et Worick devait agir avant que cela n'arrive.
« Pourquoi voudrais-je le savoir ? » Les signes étaient rebutés, rapides, indignés et bornés. « Dis-le à cette personne, pas à moi. »
Les épaules bien dessinées du crépusculaire étaient tendues, son expression sévère. Il ne voulait vraiment pas le savoir. Il ne voulait pas savoir si c'était lui ou quelqu'un d'autre.
Worick devait foncer maintenant, ou l'occasion allait lui échapper. Il accula Nic dans un coin, et un indexé acculé est dangereux.
« Je vais te le dire. » Il parla clairement, voyant la mâchoire de Nic se serrer tandis qu'il regardait les doigts de Worick signer un mot après l'autre.
« Non, Worick. » C'était si injuste que de toutes les choses que Nic pouvait prononcer parfaitement, c'était son nom, son nom qui résonnait dans les oreilles de Worick avec menace et douleur, parce que Nic ne voulait traverser aucune de ces lignes.
« Tu dois savoir. » Il signa en même temps que sa voix la plus sérieuse possible et avant même qu'il ait pu commencer à épeler Nicolas lettre par lettre, l'indexé était à son niveau, avec ses yeux perçants de faucon et sa poigne de fer emprisonnant les poignets de Worick dans une cage.
Tourmente et agitation le regardèrent, un regard qui savait et qui était intérieurement terrifié de changer quoi que ce soit entre eux. L'indexé avait déjà causé assez de destruction dans la vie de Worick. Un peu plus mènerait au désastre, il le voyait venir.
« Je... Ne veux pas l'entendre, Worick. »
Comme un coup de fouet, les mains rugueuses de Nic se retirèrent et laissèrent des marques rouges sur leur passage. Il se retourna et oubliant sa boisson sur la table basse, il prit son katana et se dirigea vers la porte.
« Nicolas. » Worick le dit quand même. Il appela ces oreilles sourdes alors que la silhouette agile s'éloignait, sans l'entendre et sans savoir, comme toujours.
La violence ébranla le petit appartement Benriya, les fenêtres claquèrent et les murs tremblèrent avec tout le ressentiment d'un indexé confus tandis que la porte claquait derrière la seule personne dont Worick aimerait être entendu.
