Yo !
Alors, j'ai déjà quelques chapitres de cette histoire sur mon PC, et quoique j'écrive habituellement très lentement, j'espère que le NaNo me permettra d'avancer sérieusement sur cette histoire. Je vais tester de poster un chapitre toutes les semaines, mais bon … Hm.
Bon, cette histoire est basée sur l'univers de Kiki la petite sorcière, et le principe du voyage d'apprentissage des sorcières. Ça se passe cependant à notre époque, entre la France et le Portugal.
Si vous voulez une idée, Kairi habite Farol, une île au sud du Portugal, juste au large d'Olhão.
Bonne lecture !
Un an
Prologue : Grandir
Partie 1 : Grandir parce qu'il est temps, Kairi et Licinia.
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« Maman. »
Licinia se redressa, dardant ses yeux anis vers sa fille. L'enfante, ayant tout juste fêté ses treize, avait déjà ce regard déterminé propre aux femmes de la famille. Elle se tenait bien droite dans une robe noire et ample, les bras collés au torse, les doigts crispés sur le tissus.
« Je veux faire mon apprentissage. »
L'adulte comprit aussitôt qu'elle n'avait aucune chance, de même que sa propre mère n'avait rien pu faire pour empêcher son départ. Elle se souvint, quelques jours plus tôt, quand elle avait lu dans les étoiles l'éminence d'un long voyage et d'une perte elle aurait dû s'y attendre. Pour la forme – et pour tester la détermination de sa fille – cependant, elle protesta.
« Tu es trop jeune, Kairi. Je ne peux pas te laisser partir toute seule.
—Ah oui ? Et toi, t'avais quel âge quand tu es partie ?
—Ça n'a rien à voir. C'était une autre époque.
—Oh je t'en prie Maman, tu n'es pas si vieille. Treize ans, c'est l'âge traditionnel. Toi, grand-mère, mon arrière-grand-mère et toutes les autres avant sont parties à treize ans.
—C'est trop risqué !
—J'ai Aqua avec moi. Et si quelqu'un m'embête, je suis tout à fait à même de lui lancer un maléfice.
—Ne t'avise surtout pas de faire ça ! C'est dangereux, et franchement, je ne sais pas ce qui a pris à ta grand-mère de t'apprendre ça.
—Elle a voulu que je grandisse, que je devienne indépendante, exactement ce que toi tu me refuses continuellement.
—C'est hors de propos, Kairi, je –
—Je sais que tu as peur, Maman, et que tu fais ça pour mon bien. Mais tu crois que pour m'éviter de tomber il suffit de me couper les ailes, alors que je veux juste apprendre à voler. Écoute, je partirai de toute façon. Mon bagage est presque fait, et si tu refuses de me prêter ton balai je prendrai celui que j'ai fabriqué. Mais tant qu'à quitter la maison pour un an, j'aimerais avoir ton soutien. »
La gamine était dédaigneuse. Orgueilleuse, même. Sa mère se revoyait, plus jeune, en elle. Elle soupira et acquiesça. Ce n'était qu'une formalité, de toute façon. Bien sûr qu'elle allait la laisser partir. Elle devait bien accepter que son enfant devienne un adulte, comme elle-même avait été la petite puce de sa mère, un jour. Kairi sauta tout de même de joie.
« Bon. Où prévois-tu d'aller ? »
La fillette, non, l'adolescente, se tendit instantanément. Licinia fronça les sourcils, craignant le pire.
« Je veux aller en France. »
Ça tomba comme le premier verre d'une dispute. La France était un sujet sensible. C'est là que la mère de Kairi avait fait son apprentissage, vingt ans plus tôt, où elle avait rencontré cinq ans plus tard le père de sa fille, où ils s'étaient aimés et avaient vécu les premières années de Kairi dans une atmosphère familiale. Puis, le père s'était barré et Licinia, faute de revenus, avait dû retourner chez sa mère dans le sud du Portugal. Elles n'étaient jamais retournées en France depuis, et quoiqu'elles parlent plus Français que Portugais à la maison, le sujet était plutôt tabou. La femme eut une expression peinée, presque douloureuse. Elle ne voulait pas.
« Pourquoi là-bas ? »
Kairi soupira. L'ambiance oscillait entre lourdeur et tendresse.
« Je suis née là-bas. Je ne veux pas oublier, Maman.
—Et moi je –
—Et toi tu ? Mais il ne s'agit pas de toi, là, il s'agit de moi. Et tu peux faire tout ce que tu veux, tu peux garder le silence, tu peux m'enfermer ici, tu ne peux pas me voler ça. Mes souvenirs. Mon identité. Mes origines. Tout ça, c'est à moi, et rien ne pourra me le retirer. »
Elle se mordit la lèvre en voyant sa mère baisser les yeux. De toute façon, il aurait fallu que ça sorte, à un moment ou à un autre. Elle aurait juste voulu être plus douce, lui en parler le soir autour d'un jus de pomme, sur la plage, après une journée à rire et à nager. Kairi ferma les yeux un instant, et vint s'asseoir sur le bureau face à sa mère. D'un geste souple, elle lui retira ses lunettes et passa une main sur son front, rajustant vaguement une mèche des cheveux attachés.
« Maman … un homme n'est pas un pays. Et ici, j'ai chaud. Je n'en peux plus d'avoir chaud. »
La femme se laissa aller à la caresse de sa fille et emmêla leurs doigts.
« Quand ?
—À la prochaine pleine lune.
—Mais c'est …
—Dans une semaine.
—Je n'arrive pas à y croire … dans une semaine tu ne seras plus là. Dans une semaine tu me manqueras.
—Et toi tu me manques déjà. »
La fille embrassa la joue de sa mère, qui ne put guère que le lui rendre. Elles se sourirent à travers le malaise et la douleur, et, pour l'instant, ça suffirait.
« Tu l'as dit grand-mère ?
—Non, prononça-t-elle avec une grimace, mais je vais y aller.
—Tu veux que je m'en occupe ? C'est ma mère, après tout.
—Et c'est ma grand-mère. Mon choix. Dis, est-ce qu'on pourrait aller voir grand-père avant que je parte ?
—Ma puce, tu sais bien que c'est compliqué et …
—Mais si quand je reviens, il … S'il-te-plaît. Je veux au moins lui dire au revoir.
—Et tu iras. Par tes propres moyens. C'est un bon début pour ton voyage.
—Mais –
—Et tu connais le chemin ! »
Sous la voix sans appel, Kairi descendit du meuble et frappa ses cuisses.
« Je vais faire la liste de ce qui me manque. Grand-mère est sur la plage ?
—Il me semble qu'elle est allée en ville, elle a pris le bateau. Mais attends qu'elle rentre, elle semblait bizarre quand elle est partie, je pense qu'elle a besoin d'être seule. »
Kairi acquiesça, et remonta, des idées plein la tête.
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Et voilà pour la première partie du prologue !
La deuxième sera encore plus courte, et concernera Naminé. Voilà.
Dites-moi ce que vous en avez pensé !
Mata nee ^^ !
