Santana et Quinn se rencontrent au moment le plus sombre de leur existence. La latina vient de faire son coming-out et ne se remet pas du rejet de sa grand mère qui était tout pour elle. Quant à Quinn, elle vient d'accoucher de sa fille, et souffre toujours de la décision de ses parents de la chasser de chez elle. Mais comment le destin va-t-il pousser ces deux filles perdues à se lier d'amitié ?

Dans cette fiction, Santana et Quinn ne sont pas dans le même lycée, et le Glee Club n'existe pas.

Dans ce chapitre, je présente la situation de Santana puis de Quinn. Le dialogue qui a lieu dans la première partie se déroule entre Santana et un personnage qui n'existe pas dans Glee.

J'espère que cette nouvelle fiction vous plaira.
Bonne lecture !


- C'est fini entre nous.

Spencer écarquilla les yeux sous l'effet de la surprise.

- P-Pardon ? San, qu'est ce qui te prend ?

- J'ai pas envie de continuer cette relation, c'est tout. Et puis, tu devrais le savoir, je n'aime pas appartenir à quelqu'un. J'aime être libre, pouvoir coucher avec qui je veux sans que ça fasse d'histoires. Toutes ces conneries d'amour éternel et fidèle, ça me donne la nausée. On est dans la vraie vie, il n'y a pas d'happy end.

- San... Arrête.

- No problemo. C'est exactement ce que je compte faire : j'arrête cette relation. J'ai to-

- Santana ! la coupa Spencer. Ça fait deux mois qu'on est ensemble, tu n'imagines quand même pas que je vais avaler toutes les conneries que tu viens de déblatérer ?

- C'est pourtant la vérité.

- Non, ça ne l'est pas. À chaque fois que tu dois dire ou avouer quelque chose de délicat, tu finis par dire des choses blessantes pour te faciliter la tâche. C'est sûr que c'est tellement plus facile de faire du mal aux autres que d'assumer.

- ...

- San... Tu ne peux pas me faire ça. On a traversé tellement de choses ensemble. On a réussi à affronter tous ces putain de regards et tu as même réussi à faire ton coming out à ta famille.

- C'est justement ça le problème.

- De quoi ?

- Mon coming out. C'est le problème.

- En quoi est-ce un problème ?

- Mi abuela refuse de me parler et tu me demandes où est le problème ?

- Je sais Santana... Je sais que c'est dur pour toi. Mais tu ne pouvais pas vivre dans le mensonge. Je suis sûre qu'un jour elle comprendra que ton honnêteté envers elle était une marque de confiance et d'amour.

- Tu vis dans un conte de fées.

- Peut-être. Tu devrais essayer, ça te ferait du bien. En tout cas, tu n'as pas de raison de me quitter... Je t'aime, San.

- ...

- San...

- Pourquoi est ce que c'est toujours aussi compliqué, putain ? Tu ne peux pas simplement accepter ma décision et ne pas négocier ? À chaque fois que je te vois, je revois le regard de mi abuela. Un regard que je n'oublierai jamais parce qu'il montre toute la déception et la honte qu'elle ressent à mon égard. Et ça, c'est la pire chose qui pouvait arriver. Elle a toujours été mon modèle, et elle a toujours été fière de moi. Et maintenant, elle ne veut même plus me voir.

- Je sais tout ça, San. Je sais à quel point ça te fait mal. Mais tu réalises que si tu romps avec moi, tout le chemin que tu as fait jusque là n'aura servi à rien ? Tu seras seule avec tes blessures, et ton coming out n'aura servi à rien puisque tu ne m'auras même plus.

- Tu crois que je n'en suis pas consciente ? Je sais que j'agis toujours sur des coups de tête, mais cette fois-ci j'ai réfléchi. Je t'aime. Mais je ne peux plus supporter la douleur que je ressens à chaque fois que je te vois. Je sais tout le chemin qu'on a accompli ensemble. Et je sais aussi que mon coming out n'aura pas été inutile parce que je suis maintenant déchargée du poids de ce secret qui pesait sur moi. Seulement, je préfère qu'on continue nos chemin chacune de notre côté.

- Je t'en supplie... Je ne sais pas ce que je vais faire sans toi... Je-

- Stop, l'interrompit la latina. J'ai pris ma décision. Maintenant je veux que tu t'en ailles.

Spencer ne bougea pas.

- S'il te plaît. Pars.

Des larmes roulaient sur les joues de Spencer. Elle se leva lentement du lit où elles étaient assises et franchit la porte de la chambre de Santana sans un mot.
Une fois que la latina entendit le bruit de démarrage de la voiture de son ex petite amie, elle s'engouffra le visage dans son oreiller et cria. C'était un cri de détresse, de rage et de souffrance. Un cri d'impuissance face à la fatalité de la vie. Un cri d'abandon. À ce cri se mêlèrent des larmes. Oui, Santana pleurait. Et elle pleura pendant une longue heure. Elle pleura toutes les larmes de son corps, et se jura que c'était la dernière fois qu'elle se laissait aller à un instant de faiblesse. Désormais elle serait forte.


- Heeey Barbie, lança Mercedes. Bien dormi ?

- Mmh... grommela Quinn.

- Haha, je vois ! Je t'ai fait du bacon.

Instantanément, la blonde sembla se réveiller. Il faut dire qu'elle raffolait du bacon.
Mercedes lui servit une assiette dans laquelle trônaient 3 tranches de bacon et un oeuf au plat. Le ventre de Quinn gargouilla tant l'odeur que dégageait l'assiette était alléchante. Elle s'empressa d'entamer ce parfait petit déjeuner.

- Merchii, bafouilla Quinn entre deux bouchées.

- Derien, dit Mercedes amusée.

Ça faisait maintenant 3 mois que Quinn vivait chez Mercedes. Elle lui était éternellement reconnaissante de l'avoir accueillie chez elle, quand elle était complètement perdue et ne savait pas où aller. Quinn avait accouché 2 semaines plus tôt. Sa mère, Judie, avait eu la décence d'y assister. La blonde lui en voulait toujours de n'avoir rien fait pour empêcher son père de la mettre à la porte, mais elle était tout de même contente qu'elle ait pris la peine de venir la soutenir. La petite fille s'appelait Beth. Elle était magnifique. En la voyant, Quinn s'était même pris à s'imaginer ce que serait sa vie si elle la gardait. Mais un coup d'oeil sur sa mère avait suffit à lui dire que non, ce n'était pas le bon choix à faire. Elle avait toute sa vie devant elle, et rien que le fait d'avoir été enceinte avait été lourd de conséquences. Quinn espérait secrètement que suite à son accouchement, son père accepterait qu'elle rentre à la maison. Elle avait attendu. Deux jours, trois jours, puis une semaine, et maintenant deux semaines. Elle avait perdu tout espoir de bonté de la part de son père. Et elle n'avait reçu aucun soutient de sa soeur. Foutue famille, pensait-elle tout le temps.

- Ça va ? demande soudain Mercedes.

- Mmh ? Oui, oui. J'étais juste entrain de penser.

- Si tu veux mon avis, tu penses trop, fit-elle remarquer.

Quinn demeura silencieuse.

- Tu te demandes quand est-ce que tu pourras rentrer chez toi, pas vrai ? dit Mercedes, rompant le silence.

La blonde se contenta de tripoter distraitement sa tranche de bacon du bout de sa fourchette.

- En tout cas, sache que mes parents t'adorent et que tant que tu auras besoin d'un endroit où rester, tu seras la bienvenue.

Quinn releva la tête et adressa un sourire triste à son amie.

- Merci, dit-elle dans un souffle.

Les deux jeunes filles n'étaient pas vraiment amies avant que a vie ne s'acharne contre Quinn. Il faut dire que tout les opposait. Quinn Fabray était la fille la plus populaire du lycée, la capitaine des Cheerleaders, la présidente du Club d'abstinence, et sortait avec le garçon le plus populaire du lycée. Enfin, tout ça, c'était avant que Quinn tombe enceinte. Tout le respect et la crainte qu'elle imposait aux autres élèves s'étaient alors envolés. Tout ce qu'elle avait mis des années à construire avait été détruit en quelques secondes, comme on détruit un château de carte en soufflant dessus. Quinn avait tout perdu. Sa fierté, sa popularité, ses "amis", son copain -qui n'était pas le père de sa fille-, puis sa maison et ses parents. C'est alors que Mercedes, une fille qu'elle considérait jusque là comme une looser de première classe, lui avait proposé de l'héberger. Quinn n'a jamais compris pourquoi Mercedes avait fait ça pour elle. Après tout, l'ex Cheerleaders passait son temps à se moquer d'elle, ou à lui lancer des slushies en pleine figure.
La vie est innatendue, c'est le moins qu'on puisse dire, pensa Quinn.

- Les cours reprennent demain, déclara soudain Mercedes. J'ose espérer que l'Ice Queen a préparé un plan d'attaque.

Pour toute réponse, la blonde fronça les sourcils d'un air d'incompréhension.

- Allo la Terre, ici Mercedes ! Quinn, tu me déçois, je pensais que tu avais déjà tout prévu ! s'indigna-t-elle.

- Aurais-tu l'extrême obligeance de me dire de quoi tu parles ? dit enfin Quinn, l'air agacé.

- Je te parle de récupérer tout ce que tu as perdue, barbie. J'ai l'impression que tu as oublié qui tu es vraiment. Tu es Quinn Fabray, chérie. La fille qui a régné sur Mc Kinley comme personne ne l'avait fait avant, qui a su imposer son respect sur tous les élèves, qui a servi d'exemple à toutes les filles, qui a fait fantasmer tous les mecs et qui, en plus de tout, avait les meilleures notes du lycée ! Tu es encore cette fille là. Et je suis sûre qu'une rentrée fracassante à la Fabray rétablira l'ordre des choses !

Il fallu quelques minutes à Quinn pour digérer tout ce que venait de dire Mercedes. Depuis qu'elle était tombée enceinte, elle avait laissé de côté toutes ces histoires de popularité. Une autre fille avait pris sa place de reine du lycée, et elle n'avait rien fait pour l'en empêcher. Mais maintenant que Mercedes reparlait de sa gloire passée, une onde de nostalgie la traversa.
Elle aimait tout ça. Elle aimait le pouvoir. Elle aimait voir la marée d'élèves se séparer sur son chemin. Et c'est seulement maintenant qu'elle se rendait compte à quel point cette chute dans la hiérarchie sociale du lycée l'avait humiliée.
Mercedes avait raison, elle devait reconquérir tout ce qu'elle avait avant d'être enceinte. Et quelque part dans un coin de sa tête, elle se dit que peut-être son père l'accepterait chez elle si tout redevenait comme avant.

- Alors ? demanda Mercedes, la sortant de ses rêveries.

- Tu as raison, dit calmement Quinn. Mais...

- Mais.. ?

- Je ne sais pas si j'y arriverai, lâcha-t-elle dans un souffle.

- Pardon ? Est-ce que j'ai bien entendu ?

Mercedes se leva de sa chaise et vint se poster à côté de Quinn. Celle-ci suivit son déplacement du regard.

"CLAC !"

Quinn émit un glapissement de surprise, et sans réfléchir rendit une gifle à Mercedes.
Celle-ci entreprit de se masser la joue, un sourire victorieux se dessinant sur son visage.

- Qu'est ce qu'il te prend ? s'énerva Quinn.

- Je te montre qui tu es, répondit son amie toujours souriante. Une personne normale qui se serait reçu ma gifle se serait contenté de porter la main à sa joue en demandant une explication. Mais pas toi. Toi, tu attaques d'abord, et ensuite tu demandes une explication. Tu n'es jamais sur la défensive, parce que tu as compris que la meilleure défense c'est l'attaque. Et c'est exactement ça qui a fait de toi la reine de Mc Kinley. C'est parce que tu as tout compris.

Quinn resta estomaquée devant l'explication de Mercedes. Elle avait raison. On peut dire que Mercedes savait motiver les gens, quand elle le voulait. Et elle n'y allait pas de main morte.

- Alors, Barbie, toujours aussi incertaine ?

La blonde rit. Un rire léger et critstallin. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ri comme ça.

- D'accord, j'avoue que tes arguments sont plutôt convainquants. Quand je serai à nouveau à la tête de Mc Kinley, je m'arrangerai pour que tu aies un traitement de faveur, dit-elle avec un petit sourire narquois.

- J'espère bien, miss Fabray, j'espère bien, dit Mercedes en riant.