Me voilà de retour avec ma nouvelle fic ! Et la plus longue depuis la publication de Qu'est ce qu'ils t'ont fait, Gaara ?.
Je dois avouer que j'ai passé un sacré bout de temps là dessus, et j'ai des témoins ! Je ne sais plus d'où m'est venue l'idée, ni la trame principale mais j'ai longtemps pensé que ça ne vaudrait pas le coup. Mais quand je l'ai terminée, je me suis dit que ça aurait été dommage de ne pas l'écrire. Pour faire simple, j'en suis très fière et j'espère de tout mon coeur que vous l'apprécierez :)

L'histoire fait 43 chapitres et la publication se fera les lundis et les jeudis, comme d'habitude ^^

Avant de commencer, cependant, je dois vous laisser un petit avertissement :

Pour ceux qui lisent les scans : Vous comprendrez rapidement que certains détails que nous avons eu récemment ne sont pas pris en compte et pour cause, j'ai terminé la rédaction de l'histoire avant les flashback récents ! Donc, tentez de ne pas y penser et prenez la fic comme elle vient :)

Pour ceux qui ne lisent pas les scans : Certains détails peuvent être considérés comme du spoil ! Rien de majeur, si ça peut vous rassurer, seulement des petits trucs, surtout dans la seconde moitié de la fiction ! Mais j'espère que ça ne vous empêchera pas de lire :)

Ensuite, les personnages ne m'appartiennent pas, à part tous les OC :) Je m'excuse d'avance si certains détails rappellent Sympathy for the Devil mais je peux vous assurer que cette fiction est fondamentalement différente de l'autre :)

Et pour la petite anecdote, je n'avais aucune idée du titre de la fic avant ce dimanche et pourtant, je l'ai trouvé en deux minutes chrono ! C'est une citation de Tomas Borge, modifiée pour coller à mon histoire :)


Le jour venait à peine de se coucher quand le jeune Madara Uchiha fut convoqué par le chef de son clan. Cela ne faisait que quelques jours qu'il venait d'obtenir sa nouvelle capacité, et son supérieur voulait absolument le tester. Bien sûr, Madara avait déjà prouvé sa valeur au champ de bataille, ayant commencé les combats vers l'âge de six ans, mais ses nouvelles pupilles étaient tellement prometteuses que le clan devait en profiter le plus rapidement possible.

Dans le couloir sombre menant au bureau de dirigeant, Madara croisa son frère cadet, Izuna, qui avait aussi obtenu ses yeux. Ils échangèrent un regard complice, quoique légèrement froid, leur rivalité fraternelle étant toujours au rendez vous et le plus jeune adressa un sourire chaleureux à son frère tandis que l'ainé se contentait d'une moue sardonique. Ils allaient être séparés, ils le savaient.

Quand le contact visuel fut brisé, Madara entra dans le bureau du leader qui attendait patiemment, accompagné par deux de ses conseillés. Le jeune s'inclina devant lui, respectueusement et Kenji Uchiha, le jaugea un instant, se demandant vaguement comment un enfant si jeune avait pu atteindre un tel pouvoir. Madara était né avec un chakra extraordinaire, même pour un Uchiha, mais il avait l'air si innocent comme ça. Son visage avait ce côté tellement enfantin qu'on pouvait avoir l'impression qu'il était incapable de faire du mal, ses yeux brillaient légèrement, et même ses cheveux mi longs, tombant sur ses épaules ne faisant qu'ajouter un côté attachant à son image, loin du pouvoir qu'il semblait posséder. À le regarder comme ça, il ressembler à n'importe quel enfant de dix ans.

Madara attendit un moment, impatient de recevoir sa mission mais déjà il sentait le chef de clan le scanner d'une façon qu'il n'appréciait pas. Et il en fallait pas se fier à son air angélique, Madara tuait. Il n'aimait peut être pas ça comme les autres guerriers, prendre la vie d'un autre pour protéger la sienne, mais il aimait se battre. C'était dans son sang. Et quand son ainé prit enfin la parole, il frissonna d'excitation.

- Tu pars ce soir en mission d'assassinat. Daisuke Sato, seigneur du comté de Kumamoto, au nord du pays du Feu. Nous avons reçu la mission ce matin et maintenant que tu as développé tes … yeux, j'attends de toi que tu ne me déçoives pas. Ton échec, lors de ta dernière mission était déjà impardonnable.
- Je ne voulais pas tuer les civils !
- Les pertes civiles sont parfois obligatoires et tu auras dû frapper ! Assez maintenant.

Kenji lui tendit l'ordre de mission, un parchemin roulé sur lui même dont le sceau avait été brisé et ajouta :

- Je n'accepterais aucune excuse cette fois. Pars cette nuit, tu as une semaine. Si tu n'es pas revenu d'ici là, j'enverrais Hikaku et Tora voir ce que tu faisais, et j'espère grandement pour toi que je n'aurais pas à le faire.

Madara arracha le parchemin de la main de son ainé, les sourcils froncés. Et alors que jusque là, son air aurait pu en bluffer plus d'un, la rage qu'il contenait, parce que l'homme devant lui l'avait humilié devant ses pairs était flagrante. Et c'était ce visage que l'histoire retiendrait. En tous cas, c'était ce que le clan espérait, depuis la naissance de ce génie.

D'un pas lourd, Madara prit la direction de la maison qu'il occupait avec son parents, mais ne leur adressa pas la parole, afin de rejoindre sa chambre ou plutôt, celle qu'il partageait avec son cadet. Celui ci était toujours en train de préparer son sac et il sourit en voyant son frère qui lui demanda :

- Ils t'envoient où ?
- Dans le sud, près de la frontière, et toi ?
- Du côté du Pays de la Foudre.
- Ils veulent vraiment nous séparer alors.

Madara préféra ne pas répondre, l'air mauvais et prépara son sac avec lenteur afin de ne rien oublier. Les frères se rendirent ensuite devant les lourdes portes du village et Izuna lui sourit en disant :

- Allez, on se reverra !
- Fais attention à toi.
- Tu sais bien que oui …
- Tu es insouciant !
- Et tu es trop sérieux !

Ils échangèrent un regard complice et se séparèrent, l'un partant vers le sud tandis que l'autre partait au nord.

Dans le village de Samohara, une fillette courait dans la ruelle principale en direction de l'auberge principale, que tenaient ses parents. Elle avait passé la nuit chez une de ses amies et, s'étant levée un peu tard, elle avait à présent à se dépêcher pour ne pas rater l'ouverture de l'établissement.

- Azami ! Enfin !

La jeune Azami rougit devant son père, qui se tenait à l'entrée de l'auberge, les mains sur les hanches. Il avait observé la rue avec attention pour voir si sa fille allait daigner réapparaitre et en la voyant les joues rouges et le souffle court, il fut soulagé.

- Allez, dépêche toi ! Ta mère t'attend à la réception pour aller préparer les petits déjeuners.

Sans un mot, la gamine hocha rapidement la tête, enleva ses geta afin de ne pas salir les tatamis et les plaça dans un petit placard près de l'entrée avant de rejoindre la réception de l'auberge, improvisée derrière un petit comptoir. Hana, la mère de la jeune fille, la salua d'un baiser sur le haut de la tête avant de se dépêcher d'aller en cuisines et Azami ajusta son kimono noir pour être plus présentable avant d'afficher un sourire de façade et attendre.

Elle adorait ses parents et savait qu'elle devait les aider à tenir l'auberge, vu que les maigres revenus qu'elle leur rapportait n'étaient pas suffisants pour payer un employé. Et son père répétait souvent qu'un jour, Azami devrait reprendre elle même la maison qui était dans la famille depuis tellement d'années.

L'auberge était un des bâtiments les plus imposants du village et tous les voyageurs, sans exception, y faisaient un arrêt pour profiter de ses chambres confortables, du jardin traditionnel reposant ainsi que de la vue sur les montagnes que chaque pièce offrait.

Daiki, le père de la jeune fille, s'occupait du jardin, des travaux dans la maison ainsi que de la comptabilité tandis que sa femme était chargée de la cuisine, du ménage ainsi que de l'accueil et Azami devait jongler entre ses deux parents afin de donner un coup de main.

Elle ressemblait d'ailleurs beaucoup plus à sa mère qu'à son père et possédait des cheveux châtains plutôt longs, qu'elle gardait toujours attachés en un chignon sévère et cachés sous un carré de tissu afin qu'ils restent propres et, d'après ses parents, elle tenait ses yeux gris de sa grand mère maternelle, que la jeune fille n'avait pas connue. Azami était, et c'était assez flagrant, assez frêle et chétive, bien qu'elle mangeait toujours à sa faim, mais ses parents avaient toujours peur qu'elle tombe malade mais sa santé n'avait jamais posé de problème jusqu'ici et ils croisaient les doigts pour que ça n'arrive jamais.

Azami n'aimait pas vraiment devoir travailler. Ou plutôt, elle n'aimait pas travailler à l'intérieur, comme ça. Mais la plupart du temps, elle devait rester à l'auberge, s'occuper de l'accueil, de nettoyer des chambres ou même de servir les clients et ça ne lui plaisait pas. Elle préférait encore aller travailler au champ ou même à la bergerie non loin mais ça n'était pas possible.

Il arrivait parfois que les voyageurs lui fassent le récit de leurs aventures et ses parents acceptaient, après qu'elle leur ait fait les yeux doux, qu'elle passe du temps à les écouter mais cela faisait un moment que ça n'était pas arrivé et Azami s'ennuyait !

Cependant, quand elle entendit la petite cloche qui annonçait l'arrivée d'un nouveau client, elle releva vivement la tête, priant les dieux pour que ce soit bien un client et pas le poissonnier qui ramenait sa livraison du jour mais son sourire se transforma en moue étrange quand elle vit un garçon de son âge, l'air un peu bizarre en train d'enlever ses chaussures. Elle le zyeuta un instant, suspicieuse avant d'informer :

- Les enfants ne sont acceptés que s'ils sont accompagnés par un adulte.

Impassible, le garçon s'approcha, chaussures à la main, posa une petite bourse sur le comptoirs et annonça, d'une voix douce :

- J'aimerais une chambre pour la semaine.

Il releva ses yeux ébènes vers elle, le regard perçant et elle baissa rapidement les yeux en disant :

- Nous n'acceptons les enfants que s'ils ..
- Je sais, j'ai entendu la première fois mais je veux une chambre.
- J-je ne peux pas …
- Azami, un problème ?

La fillette releva la tête vers son père qui revenait du jardin, en enlevant ses gants et elle expliqua :

- Ce jeune homme aimerait une chambre. Seul.
- Oh ..

Daiki jaugea un instant le gamin, indécis mais remarqua le symbole brodé dans son dos. Ses mains tremblèrent légèrement, en même temps que ses lèvres et il sourit :

- Ca ne posera pas de problème. Donne lui sa chambre et ne discute pas, du moment qu'il paye.

Puis il s'éloigna rapidement, ne voulant pas inquiéter sa fille à cause de l'état de fébrilité dans lequel il se trouvait. Azami se racla la gorge, gênée et tourna ses yeux gris vers le garçon qui ne l'avait pas quittée des yeux. Elle se plongea dans ses pupilles ébènes un instant avant de murmurer :

- Une semaine alors ?
- Oui.
- Avec les repas ?
- Oui.

La fillette attrapa un parchemin vierge afin de poser ses opérations, s'aida de ses doigts pour compter et indiqua :

- Cela vous fera treize mille ryos. Je mets la chambre à quel nom ?
- Madara.
- Madara .. ?
- Juste Madara.
- Bien.

D'un air contrarié, elle sortit le gros registre de sous le comptoir, l'ouvrit à la page de la semaine et nota le prénom de son client avec toute l'application dont elle était capable avant de compter l'argent dans la bourse, lui rendre le surplus et attraper une clé dans une petite boite en fer en murmurant :

- Veuillez me suivre, s'il vous plait.

Madara ajusta son sac sur son dos, ne la lâchant pas du regard et la suivit vers la porte où était apparu l'adulte. Elle le fit passer devant elle pour sortir, puis la mena le long du couloir extérieur de la résidence, contournant le jardin traditionnel, jusqu'à une chambre vide. Elle déverrouilla la porte, l'ouvrit en grand puis s'écarta en tendant la clé à son client et en disant, par habitude :

- Les bains se trouvent au sud de l'auberge et sont ouverts de vingt heures à minuit tous les jours de la semaine. Le petit déjeuner peut être pris de cinq heures à onze heures, le déjeuner de onze heures jusqu'à treize heures et le diner, à partir de vingt heures et tous les repas peuvent être pris dans la salle à manger de l'auberge, de l'autre côté du jardin ou servis en chambre. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à venir le demander à l'accueil.

Imperceptiblement, Madara acquiesça d'un signe de tête, attrapa sa clé et entra dans la pièce avant de s'y enfermer tandis qu'Azami retournait à son poste, surprise que son père accepte un enfant seul.

Mais elle ne savait pas que Madara était loin d'être un simple enfant.

Celui ci passa d'ailleurs plusieurs minutes à fouiller la chambre de fond en combles pour être certain qu'elle ne présentait aucune menace et défit rapidement son sac. Il n'avait emmené que le nécessaire, à savoir des armes de jet, un peu de nourriture, son ordre de mission et sa carte mais il devait toujours les avoir à portée.

La chambre était petite mais assez chaleureuse. L'entrée donnait de suite sur la salle à vivre, meublée d'une table basse entourée de quatre zabutons, puis une porte coulissante menait à la chambre où un futon était plié en quatre, accompagné d'une couverture épaisse pour les nuits froides, malgré que ce fut l'été ainsi qu'un petit oreiller en plumes d'oie. De la chambre, on pouvait accéder à l'extérieur via une porte verrouillée, dont la serrure répondait à la clé qui lui avait été donnée et il avait vue sur les montagnes enneigées, à quelques kilomètres.

La demeure de la cible de sa mission, Daisuke Sato, se trouvait à une trentaine de kilomètres de là et il ne lui faudrait pas beaucoup de temps pour s'y rendre, à partir du moment qu'il serait certain que son objectif s'y trouverait, et d'ici là, il allait devoir patienter, ce qui n'était pas son fort. Le village de Samohara était le plus important dans tout le comté, et il savait qu'il pourrait s'y fondre, tel un inconnu dans la masse mais il allait déjà devoir se changer. Le père de la gamine avait reconnu l'emblème des Uchiha, dans son dos, ou du moins, il semblait connaître les shinobis et pour rester discret, il devait éviter d'attirer l'attention sur lui. Il enleva alors son haori et le fourra dans son sac avant d'en enfiler un autre, sans signe distinctif. Puis, il sortit de la chambre, prenant bien le soin de verrouiller la porte et partit explorer un peu les environs.

L'ennui d'Azami revint rapidement tandis qu'elle faisait tournoyer une pièce entre ses doigts, accoudée au comptoir.

Mais elle était intriguée par la réaction de son père. Elle n'aimait pas le regard apeuré qu'il avait jeté au gamin et se demandait qui il était, pour avoir « l'autorisation » de dormir à l'auberge seul. Et puis, par dessous tout, où étaient ses parents ? Il était jeune, elle même n'avait que neuf ans et ne penserait jamais partir en voyage seule mais lui ne lui avait pas semblé plus perturbé que ça. Il avait montré une assurance plutôt dérangeante pour un garçon de son age mais il était resté assez poli quand même.

Déjà pensait-elle aller fouiner pour savoir ce que ça cachait. Ou du moins, essayer, elle ne voulait pas s'attirer des ennuis. Et sa curiosité dépassait sa raison, mais vu sa bouille adorable, c'était pardonnable !

Alors elle attendit sagement la fin de la journée, s'ennuyant à mourir, étant donné qu'il n'y avait pas eu d'autre client que Madara et elle passa son temps à refaire les compte, trier la monnaie et les billets dans la caisse, jusqu'à ce que sa mère prenne la relève en lui disant d'aller se laver et de manger à la cuisine avant de prendre le service en salle.

Azami se dépêcha de rejoindre sa chambre, installée dans les combles au dessus de la salle de bain afin qu'elle profite de la chaleur qui en montait, tandis que ses parents occupaient une petite pièce près de l'accueil et elle attrapa rapidement un kimono propre ainsi qu'une serviette et vérifia que la salle de bain de l'auberge n'était pas occupée pour aller s'y laver, sans pour autant prendre le temps de se baigner. Elle ne devait pas gêner les clients.

En ressortant, Azami courut rapidement vers la cuisine pour prendre son diner, regarda par la petite trappe qui donnait sur la salle à manger et se figea en voyant que ce Madara attendait, installé à une table. D'un geste rapide, elle attrapa une des cartes et alla la lui donner en disant :

- J'espère que vous n'avez pas attendu longtemps.

Madara releva les yeux ébènes vers elle et elle se sentit rougir sous autant de sérieux.
Les gens d'ici n'étaient pas comme ça. Même les quelques voyageurs qui pouvaient passer étaient en général très joyeux, bavards, avenants mais ce garçon là était tellement impassible, comme s'il n'avait pas l'autorisation de rire ou même de sourire.
La fillette détourna les yeux, gênée et Madara murmura :

- Je viens d'arriver.

Là dessus, il ouvrit la carte. Il la mémorisa d'un coup d'oeil, sharingans activés, profitant que la fillette ne regarde pas pour les utiliser mais fit quand même mine de la lire pour réfléchir à la situation.

Il avait repéré la demeure sans soucis, mais un problème important s'était imposé à lui. Elle était totalement vide. Quelques gardes étaient présents, faisant des tours de ronde, de temps en temps mais, en visitant un peu, il n'avait pas vu la moindre trace du seigneur qu'il devait assassiner et il devait absolument savoir s'il se trouvait dans le coin afin de ne pas perdre de temps.

Madara ne voulait donner aucune chance à son chef de clan de le rabaisser encore, et pour ça, il devait obtenir des renseignements. Et la meilleure façon d'y arriver était d'interroger les habitants du village.

Son regard se posa à nouveau sur la fillette, qui semblait de plus en plus gênée par son silence et il se retint de soupirer en se disant qu'il ne serait pas difficile de la questionner à ce propos. Vu que ses parents, à priori, tenaient l'auberge, elle y passait sûrement beaucoup de temps, et elle devait entendre des rumeurs, durant les repas, entendre les clients parler et c'était ce dont il avait besoin.

À vu d'oeil, elle était faible, et ça ne serait pas dur pour lui de faire ami-ami avec elle jusqu'à obtenir les réponses dont il avait besoin.

- Je prendrais des inarizushi avec un bol de soupe au miso et de la sauce au soja salée.
- Bien. Ca arrivera dans quelques minutes.

Il acquiesça doucement et Azami rougit à nouveau avant de reprendre la carte et filer en cuisine pour préparer le repas de son client. Sur un plateau, elle déposa les couverts dont Madara aurait besoin, le bol de soupe qu'elle venait de faire réchauffer puis les six inarizushi sur l'assiette avec la petite coupelle pour la sauce.

Puis, avec beaucoup d'attention, elle l'apporta lentement jusqu'à la salle à manger, déposa le plateau sur la table et présenta son repas à Madara qui en bavait presque d'avance tellement il avait faim et l'odeur de la soupe lui plaisait assez. Mais quand Azami se leva, il demanda :

- Tu pourrais rester un peu avec moi ? Pour me tenir compagnie.

La fillette hésita un instant, ne s'attendant pas à être invitée de cette façon, puis elle regarda autour d'elle mais étant donné que la salle étant vide, elle n'avait pas à courir dans tous les sens alors elle acquiesça lentement, tira un zabuton pour s'asseoir à son tour et intérieurement, Madara se dit que c'était plus facile que ce qu'il avait imaginé.
Il entama son repas sans attendre, souhaitant caler son estomac avant toute chose et il demanda :

- Tu habites ici ou .. ?
- Oui ! L'auberge appartient à mes parents et j'ai ma propre chambre, au dessus de la salle de bain.

Surpris, Madara releva doucement les yeux vers la fillette. Il n'avait pas l'habitude de ça.

À la forteresse Uchiha, tous les enfants de son âge étaient entrainés, sans exception, pour devenir des guerriers et il s'en était rendu compte rapidement, les rires ne faisaient pas vraiment partie du quotidien là bas. Quand il était seul avec son frère, ça lui arrivait de rire, bien entendu, quoique moins que son cadet mais ça n'était pas pareil.

La gamine dégageait tellement de chaleur quand elle souriait. Ses yeux argentés brillaient, on pouvait y retrouver sa joie et elle lui sembla tellement innocente.

Alors c'était ça, un enfant qui n'avait jamais connu la guerre ? Ca lui sembla tellement étranger mais tellement rassurant, dans un sens. Et c'était pour ce genre de personne qu'il se battait. Pour protéger la pureté d'une gamine comme elle.

- Et tu t'appelles Azami, c'est ça ?
- Oui. Azami Sarue.
- C'est un beau prénom, ça te va bien.

Azami rougit, ne s'attendant pas à un compliment et Madara avala une gorgée de soupe avant de demander :

- Tu travailles ici tous les jours ?
- J'aide mes parents oui. Mais ils me laissent les fins de semaine pour souffler et aller voir mes amis.
- Après demain, c'est samedi, c'est ça ?

Elle hocha la tête avec un grand sourire et Madara réfléchit un instant avant de demander, feignant la timidité :

- Je pourrais venir avec toi ?
- S-si vous voulez.
- Tu peux me tutoyer.
- Mais vous êtes un client et .. ma mère …
- Je te le demande, Azami.

La fillette rougit devant le léger sourire que lui offrait Madara et elle se racla la gorge en disant :

- D'accord. Je te présenterais à tout le monde. S'il fait beau, on ira au lac pour se baigner.
- Ça m'a l'air bien oui.
- Azami ?

En entendant son père l'appeler depuis la porte de la pièce, Azami se redressa brusquement et regarda son parent en disant :

- D-désolée, papa, mais …
- En cuisine. Maintenant.

Elle acquiesça lentement, s'inclina légèrement devant Madara et rejoignit la cuisine, la tête basse et l'air défait.

L'Uchiha regarda le père de la gamine le considérer et quand l'adulte s'en alla, il se concentra sur son repas en se disant qu'il aurait tout le temps qu'il voudrait cette fin de semaine s'il voulait tirer des informations de la gamine.

- Je ne veux pas que tu lui parles !
- Mais papa …

Daiki avait tellement eu peur, en voyant sa fille discuter avec le shinobi. Il avait reconnu l'emblème, bien entendu, et il était hors de question qu'elle côtoie quelqu'un de possiblement dangereux.

- Il a été gentil et …
- Fin de la discussion. Va dans ta chambre, je vais terminer le service. Et tu n'en sors pas.
- Mais …
- Azami, je ne me répéterais pas !

Azami soupira, frustrée avant d'enlever son tablier avec agacement, le lancer près des autres, à côté de la cuisinière et monter dans sa chambre via le petit escalier en colimaçon. Elle claqua la porte, s'assit sur son futon en croisant les bras et bouda au moins dix minutes avant de s'allonger et attendre que le sommeil vienne la chercher.
Dans la cuisine, une fois la réception fermée et les derniers repas servis, Hana s'approcha de son mari, inquiète de le voir aussi froid et lui demanda :

- Qu'est ce qu'il s'est passé ?
- Ce gosse là .. c'est un shinobi ..
- Tu en as une preuve ?
- J'ai vu l'emblème dans son dos. C'est un Uchiha.
- Ça ne veux rien dire. Il était armé ?
- Non mais …
- Si ça se trouve, il a juste trouvé le haori sur un ancien champ de bataille ou quelque chose comme ça. Ne punis pas ta fille si elle n'a pas fait d'erreur.
- Je ne l'ai pas punie mais …
- Je l'ai entendue claquer la porte depuis l'autre côté de l'auberge. Ne t'en fais pas, Daiki, Azami est prudente, elle sait qu'elle ne doit pas faire confiance à n'importe qui.
- Ce gosse est louche ..
- C'est juste un gosse. Allez, maintenant, viens te coucher, la journée a été longue.

Vaincu, Daiki hocha la tête et suivit sa femme jusqu'à leur chambre, où il passa une nuit pour le moins agréable.