Série : Pretender/Le Caméléon

Résumé : Parker est sur le point de capturer Jarod, elle y arrive même pendant quelques instants, mais un évènement l'en empêche. Histoire qui se déroule sur les terres sioux.

Disclaimer : Les personnages de cette fanfiction ne sont pas ma propriété. Je ne touche pas d'argent pour ce que je fais, seul votre plaisir est ma récompense, alors pensez aux feedbacks… Merci !

Time line : pas de saison précise… certainement entre les deux téléfilms, avant IOTH…

Note de l'auteur : Je vous présente une fic écrite en 2005, que je n'avais jamais publiée ici. L'erreur est à présent réparée.

Bonne lecture !
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VISAGES PÂLES

Prologue

"Quel traité le blanc a-t-il respecté que l'homme rouge ait rompu ? Aucun.
Quel traité l'homme blanc a-t-il jamais passé avec nous et respecté ? Aucun.
Quand j'étais enfant, les Sioux étaient maîtres du monde ; le soleil se levait et se couchait sur leur terre ; ils menaient dix mille hommes au combat.

Où sont aujourd'hui les guerriers ?
Qui les a massacrés ?
Où sont nos terres ?
Qui les possède ?

Quel homme blanc peut dire que je lui ai jamais volé sa terre ou le moindre sou ? Pourtant ils disent que je suis un voleur.
Quelle femme blanche, même isolée, ai-je jamais capturée ou insultée ? Pourtant ils disent que je suis un mauvais Indien.

Quel homme blanc m'a jamais vu saoul ?
Qui est jamais venu à moi affamé et reparti le ventre vide ?
Qui m'a jamais vu battre mes femmes ou maltraiter mes enfants ?
Quelle loi ai-je violée ?
Ai-je tort d'aimer ma propre loi ?

Est-ce mal pour moi parce que j'ai la peau rouge ?
Parce que je suis un Sioux ?
Parce que je suis né là où mon père a vécu ?
Parce que je suis prêt à mourir pour mon peuple et mon pays ?"

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Jarod avait retrouvé cet écrit de Sitting Bull dans la petite bibliothèque. Sitting Bull avait été l'un des plus grands chefs sioux de l'histoire indienne. Il avait voulu établir un traité de paix entre indiens et colons en vain. Il avait malgré tout toujours défendu les terres de ses ancêtres, considéré depuis comme un grand guerrier.
Jarod apprenait l'histoire des indiens en feuilletant un livre ancien dont les pages étaient jaunies par le temps.
Les colons blancs avaient débarqué et massacré les indiens qui vivaient là depuis des générations et les avaient parqués dans des réserves qu'ils réduisaient un peu plus chaque année.
Aujourd'hui les différentes tribus indiennes réparties sur le territoire américain représentaient la minorité la plus pauvre des Etats Unis.
Jarod tourna une autre page. Les guerres indiennes avaient touché à leurs fins vers 1880. Le massacre de Wounded Knee, où le sang de centaines de vieillards, de femmes et d'enfants avait coulé, avait porté un coup à la résistance indienne.
Wounded Knee était un village où vivaient certains descendants des sioux, au cœur de la réserve de Pine Ridge, dans les Grandes Plaines où deux siècles auparavant leurs descendants chassaient le bison et pratiquaient en toute légalité le chamanisme.
Aujourd'hui, bon nombre d'indiens s'étaient américanisé tout en essayant de conserver leur patrimoine culturel.

Jarod avait étudié l'histoire des indiens avant de se rendre dans cette ville, une ville où un esprit sacré s'y dégageait particulièrement. Et c'est lors de son arrivée qu'il avait appris ce qui était en train de se passer.
Dans le sous-sol calcaire de la réserve, un leader financier américain avait sondé des sources d'eaux chaudes et voulait racheter une partie des terres ainsi qu'une certaine grotte pour commencer les travaux.
Un petit groupe avait formé un comité pour s'opposer à cette décision. Mais les financiers américains avaient soudoyé le maire du village et le chef de la réserve.
Quand Jarod était arrivé, une partie de la grotte était sur le point d'être détruite.

Maintenant tout était réglé…

Assis dans la petite bibliothèque, Jarod regardait par la fenêtre. Un nouveau maire avait été nommé et on acclamait le 'Visage Pâle' qui les avait aidé.
Il sortit alors pour les rejoindre, quelque peu gêné par tant d'attention qu'on lui portait.

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PARTIE 1

- Mademoiselle Parker !

L'informaticien débarqua dans le bureau de Parker essoufflé sans prendre la peine de frapper à la porte.

- Oh si vous saviez… !

Parker qui se tenait debout face à la fenêtre, se retourna et haussa les sourcils.

- Vous allez peut être me le dire Broots…

Broots avait un dossier sous le bras, et la découverte qui l'avait faite semblait tellement incroyable qu'il ne tenait plus en place.

- Parfois je me demande si le hasard existe vraiment… il s'en faut à tellement peu que ça me laisse perplexe… vous savez mademoiselle Parker quand une chose arrive que l'on prend souvent pour signe et on se dit…
- Broots !! Qu'avez-vous à me dire ? Accouchez avant que je vous fasse passer par la porte sans l'ouvrir !!
- Et bien c'est à propos de Jarod…
- Vous avez du nouveau ?!

Cela faisait des semaines que Jarod ne laissait plus d'indices, rien.

- Comme je vous disais, cela tient du plus grand des hasards… j'étais dans le local informatique, celui du 3eme sous sol, on se réunit tous les jeudis pour jouer au tarot avec les gars du 3eme, mais comme c'est un jeu qui m'agace assez vite, alors je lis les journaux qui traînent, ceux des éditions de la semaine… j'aime bien lire les faits divers et…
- Broots !!
- Oui mademoiselle ! et donc en lisant l'édition de l'un d'eux du Wyoming j'ai trouvé ça !

Il posa le dossier qu'il tenait sur le bureau de Parker et lui tendit une coupure de journal qui titrait : « L'héritage de Sitting Bull restera à ses descendants »
Parker releva la tête, et questionna du regard l'informaticien.

- Regardez la photo qui l'accompagne…

Elle se pencha sur la photo noir et blanc de mauvaise qualité. C'était le maire du village en question et une dizaine de personnes l'entourait.
Au dernier plan, à gauche, un homme se tenait à l'écart, on ne voyait que son profil.

- C'est lui ?!
- Et bien quand je l'ai vu j'ai eu un doute, alors j'ai fait retravailler la photo, impossible parce que la qualité est trop mauvaise…
- Et vous venez me déranger pour ça… ?

Broots afficha son plus beau sourire.

- J'ai appelé le journal en question, à la rédaction qui s'est occupé de cet article, ils m'ont donné les coordonnées du photographe que j'ai ensuite contacté… celui-ci m'a scanné l'original du cliché et les gars du labo informatique l'ont retravaillé… et voilà le travail !

Il tendit le cliché de Jarod pris de profil.

- Vous êtes le meilleur Broots ! Vous savez où c'est ?
- Wounded Knee ! une réserve indienne dans le Dakota du Sud… près du village il y a une grotte que certains financiers veulent racheter pour profiter des eaux bénéfiques et des sources que l'on peut trouver… en face il y a la population indienne qui veut conserver son patrimoine naturel… les groupes financiers ont apparemment soudoyé le maire et les autorités du village mais un mystérieux 'visage pâle' est venu et à débloquer la situation… c'est ce que relate l'article… finalement la grotte reste aux indiens de la réserve…
- Il date de quand cet article ?
- Euh… d'il y a trois jours… Jarod est peut être encore là bas…
- Prévenez Sydney, on décolle pour le Dakota !

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Ils arrivèrent à Pine Ridge, l'une des plus grandes réserves indiennes des Grandes Plaines. Les trois acolytes trouvèrent facilement Wounded Knee.

Parker s'avança vers la maison qui servait d'hôtel de ville. Au même moment un groupe en sortit.

- Excusez moi, je cherche cet homme, leur dit-elle en leur montrant le cliché de Jarod.

L'homme leva un œil méfiant vers la jeune femme.

- Que lui voulez vous ?
- Il…
- Nous sommes des amis à lui et nous avons entendu dire qu'il était dans la réserve, coupa Sydney avant que Parker ne monte sur ses grands chevaux.

L'indien observa le vieil homme, puis s'adressa à lui, ignorant volontairement la jeune femme.

- Si vous êtes des amis de Visage Pâle alors vous pourrez le trouver dans la grotte, par l'entrée ouest un peu plus loin, à deux kilomètres d'ici… allez y à pied, l'accès est bloqué, impossible d'y aller en véhicule, même en 4x4… mais prenez garde le dieu de la terre est en colère !
- Je vous remercie, termina le psy en affichant son sourire.

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- … que voulait-t-il dire par le 'dieu de la terre est en colère' ?
- Je ne sais pas Broots, les Indiens pensent que les éléments de la nature sont emprunts de spiritualité, habités par des dieux… cela voudrait dire que la terre est en colère, en somme qu'elle tremble… peut être…

- Bon, trêve de bavardages… commença Parker, vous deux vous restez là et moi j'y vais…
- Euh… mademoiselle Parker… vous… vous n'allez pas y aller seule… ?
- Broots a raison mademoiselle Parker, dans une heure il fera nuit, vous devriez vous faire accompagné…
- Shh… vous deux restez là au cas où le p'tit génie reviendrait au village, moi je vais le chercher !
- Faites attention…

Parker s'éloigna du village, elle jeta un œil par-dessus l'épaule, Broots et Sydney étaient encore sur la place du village. Elle regarda le ciel et fit une grimace. Le ciel commençait à s'obscurcir et des nuages noirs se formaient. Un orage se préparait certainement.
Elle accéléra son pas.
Une piste était tracée du village à la grotte, mais l'obscurité grandissante sans compter la hauteur des talons de ses bottines italiennes, rendait difficile la marche de Parker.
Au bout de longues minutes, elle croisa des indiens par petits groupes. En avançant encore un peu, elle vit qu'ils sortaient de la terre, l'entrée de la grotte. Elle interpella quelqu'un et celui-ci lui dit que le 'Visage Pâle' se trouvait encore à l'intérieur.
Les indiens pratiquaient des rituels et autres choses spirituelles qui échappaient à Parker.
Elle s'introduit par l'ouverture et fut surprise par la taille de la grotte. Elle était immense. La salle principale était démesurée, et de nombreuses galeries naissaient de là pour rejoindre d'autres salles et ainsi de suite.
Broots lui avait dit que cette grotte s'étendait sur plusieurs kilomètres en partie sous la réserve et même davantage.
Elle emprunta une galerie et déboucha sur une salle où elle repéra immédiatement Jarod. Il restait trois autres personnes. Elle mit sa main sur son holster et d'un pied ferme avança sur lui.

Jarod croisa son regard et fut interloqué. Il ne s'attendait pas à la voir débarquer là. Il regarda autour de lui, chercha une issue, il y avait deux solutions l'entrée principale celle par où venait Parker, ou battre en retraite et trouver une sortie plus loin.

Parker sembla anticiper ce que Jarod manigançait puisqu'elle se mit à fondre sur lui. Le caméléon prit ses jambes à son cou et fit volte face. Mais Parker avait un temps d'avance et bientôt elle se jeta sur lui et le plaqua au sol.

Jarod tomba lourdement, face contre terre. Parker se releva et enfonça son genou dans le dos du caméléon.

- Pffiou ! Quel plaquage mademoiselle Parker ! J'ignorais que tu t'étais mise au rugby…
- Tu peux faire de l'humour Jarod ! tu pourras en faire aussi tout le temps que tu seras enfermé dans une cellule cloisonnée au Centre…

Elle sortit de sa poche arrière des menottes qu'elle s'empressa de mettre à son prisonnier.

- Le jeu s'arrête ici Jarod !
- Tu crois vraiment que tu vas me ramener au centre ? il te reste la moitié du continent à traverser, on verra bien si tu réussis…

Elle enfonça un peu plus son genou jusqu'à entendre un gémissement de Jarod. Elle exultait.

Jarod mordait la poussière, Parker se réjouissait assise sur le corps de son captif. A l'extérieur, l'orage avait éclaté et il tombait des cordes.

- Qu'est ce qu'on attend ?
- …que l'orage s'arrête…
- C'est une mauvaise idée, on aurait d'ailleurs du sortir en même temps que les autres… l'orage va s'intensifier, la foudre va commencer à tomber et on va être bloquer là pendant une partie de la nuit…
- Génial !

Parker se leva, Jarod en fit de même, et ils se dirigèrent tous les deux vers la sortie. Quand soudain un éclair blanc les aveugla et qu'un bruit assourdissant retentit. Jarod s'était jeté au sol. La sortie était à trois mètres. Un fracas commença à se faire entendre. Parker releva Jarod, mais avant qu'ils n'atteignent l'ouverture, des rochers s'étaient détachés du flanc et avaient bloqué le passage.

- C'est quoi ça ?!
- La foudre est tombée au dessus de nous et elle a du décrocher une partie des rochers, mais…

Le fracas s'était tu un instant, mais il reprit, la terre commença à trembler. Le brouhaha semblait venir de tous les côtés, sous leurs pieds, au dessus de leurs têtes, contre les parois.

- Cours !! cria Jarod en se mettant à cavaler dans la direction opposée.

Parker le suivit, son arme toujours à la main. Ils traversèrent la salle principale et prirent une galerie qui s'offrait à eux. Jarod jetait des coups d'œil en arrière pour s'assurer que Parker suivait. Le sol continuait de trembler et Parker commença à comprendre pourquoi l'homme avait dit que le dieu de la terre était en colère. C'était un tremblement de terre ! Et elle était prise au piège dans une grotte ! Elle se maudissait, il ne fallait pas que Jarod en profite pour s'échapper ! Elle était si près du but, elle lui avait mis la main dessus !

Jarod avait les poumons en feu et les mains liées l'empêchaient de courir aussi vite qu'il le voulait. Il savait le risque des séismes sous terres, ils risquaient d'être pris au piège ou enterrer vivants ! Il fallait trouver une issue !
Parker était sur ses pas. Tout à coup un éboulement surprit Parker, et elle dut se lancer en avant pour éviter d'être coincée.

Jarod se retourna et la vit au sol, il revint vers elle rapidement. Les tremblements s'arrêtèrent et tout redevint aussi calme qu'avant. L'éboulement de rochers avait soulevé la poussière et il fallut attendre qu'elle se dissipe. Parker s'assit doucement, passa une main sur son visage et soupira longuement. Les rochers étaient tombés à quelques centimètres d'elle et c'était une chance qu'elle n'ait rien.

Jarod s'assit près d'elle.

- Alors mademoiselle Parker… toujours décidée à me ramener ?

Il tendit ses poignets vers elle.

- Détache moi…
- Hors de question !
- Parker ! enlève-moi ces menottes…

Elle regarda autour d'elle, se leva et fit quelques pas dans la galerie qui s'enfonçait dans la terre.
Jarod se leva, agacé par l'attitude de Parker.
Il la rattrapa par le bras et la força à se tourner.

- Tu comptes aller où ? Tu ne connais pas la grotte… détache moi et je nous guiderai vers la sortie…
- Et tu ne peux pas le faire les mains attachées ?
- Non… dit-il en souriant.

Elle pointa son Smith & Wesson sur sa poitrine.

- Arrête de sourire comme ça !
- Alors tu te décides ?
- Je n'ai pas les clefs…
- Quoi ?!

Elle baissa son arme et mit un poing sur sa taille.

- Je les ai fait tomber dans la grande salle…

Jarod se rassit et se mit à rire doucement, puis à gorge déployée.

- Qu'est ce qui te fait rire petit génie ?
- Toi…

Elle braqua à nouveau son revolver à sa hauteur.

- Arrête de rire !

Jarod arrêta de rire mais pour tout autre chose, il venait d'avoir une idée.

- Parker, avec ton arme, fais sauter la chaîne !
- Quoi ?!
- Tire ! sur la chaîne des menottes… tu sais viser oui ? même si tu n'as jamais réussi à m'avoir, tu en es capable ?

Parker bouillait intérieurement. Mais pour qui il se prenait ?
Jarod écarta les poings, tendit la chaîne et Parker s'ajusta, jeta un regard noir à Jarod, visa et tira. Elle venait de libérer Jarod.

- Comment te remercier ? demanda-t-il avec son sourire malicieux
- Fais nous sortir d'ici !
- Oui M'dame !

Jarod se mit en route en riant doucement. Parker le suivait de près, son arme à la main, la rage au ventre.

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Ils marchaient depuis un long moment, enchaînant galeries basses et salles plus ou moins grandes. Parker avait l'impression de marcher depuis des heures. L'obscurité, la ressemblance des galeries ne donnaient aucun repère pour s'orienter.

- Tu es sûr de savoir où tu vas ?
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Absolument pas…
- C'est pour ça que tu n'as pas lâché ton arme Parker ?
- Jarod, trouve la sortie et tais toi ! C'est mon job de mettre la main sur toi… je t'ai, et je ne te laisserai pas filer…

Jarod prit une galerie qui faisait une courbe où on ne pouvait passer qu'à genoux ou en rampant.

- Tu n'es pas claustrophobe au moins Parker ?

Celle-ci le foudroya du regard. Elle rangea son arme dans son holster, se mit à genoux et scruta la galerie.

- Il faut aller jusqu'au bout, là bas il y a une sortie…
- Tu ne me racontes pas n'importe quoi ?
- Pourquoi je ferais ça ? Allez vas y !
- Passe d'abord toi…
- Tu as peur ?
- Non crétin ! C'est pour t'avoir en visuel ! Je ne veux pas te perdre de vue…

Jarod s'allongea près d'elle sur le ventre, relevé sur les coudes. Au niveau de son visage, il tendit le doigt et lui frotta le front.

- Qu'est ce que tu fais ?!
- Tu avais un peu de boue rouge…

Elle se frotta le front avec le plat de la main.
Jarod sourit.

- Tu ressembles à un indien qui part au combat !

Parker lui donna un coup de poing dans l'épaule.

- Avance !

Sur les coudes, ils avancèrent. La galerie se faisait plus étroite, le corps d'un homme passait avec justesse, puis elle s'élargissait, montait quelque peu. Jarod avançait à tâtons dans le noir et Parker le suivait de près, mais ils n'y voyaient guère. Quand enfin Jarod s'arrêta. Et que Parker se cogna à lui.

- Bon sang !!
- Ne te fâche pas ! c'est ici…

Jarod se releva et en levant la tête il aperçut la sortie. Mais il fallait grimper un peu la pente escarpée.
Il commença à escalader en trouvant les meilleures prises sur la paroi. Quand il fut à mi parcours, il regarda Parker restée en bas.

- Tu penses pouvoir y arriver ?
- Tu as finis de me sous estimer à chaque fois ?!
- Mais non… c'est que…

Il secoua la tête et continua sa montée. Il se cala quand il fut arrivé à la sortie.

- Vas-y à toi !

Parker remonta ses manches, se frotta les mains et maugréa avant de s'attaquer à l'escalade.
La belle devait se montrer à la hauteur ! Elle était une sportive et elle allait le démontrer à Jarod ! Lui clouer son bec !
Doucement, elle assurait chacune de ses prises avant de continuer sa montée. Elle ruminait intérieurement d'avoir mis ses bottines qui lui avaient coûtés une fortune et qu'elle est en train de bousiller.
Il restait quelques centimètres, elle avait le visage de Jarod à sa portée quand soudain son pied gauche dérapa et que tout son poids l'emmena vers le vide. Elle se rattrapa à une prise et tentait de reprendre le contrôle. Jarod lui tendait la main et lui criait de l'attraper.

- Parker !! prends ma main ! Qu'est ce que tu fais ?!

Mais elle ne l'écoutait pas. Elle avait assez de forces dans les bras pour se tenir tandis qu'elle essayait de trouver une prise pour ses pieds. Mais aucune ne se présentait pour la soulager. Son poids commençait à peser vraiment sur ses bras même si elle était en excellente forme physique. La promenade dans la galerie dans la galerie avait entamé ses forces et elle pendait maintenant là, les jambes dans le vide, avec Jarod au dessus de sa tête.

- Donne moi ta main !!

Elle leva les yeux vers lui, il était là, juste là, plus affolé qu'elle et elle ne sut dire ce qui l'énerva le plus. Qu'il soit plus affolé qu'elle, qu'il la voit dans cette situation ou bien cette peur qu'elle pouvait lire dans ses yeux. Cette peur qui trahissait beaucoup de choses sur lui.
Elle lâcha sa main gauche, la tendit vers lui. Celui-ci l'attrapa et la remonta aussitôt. Elle tomba de tout son poids sur lui. Jarod retira rapidement les mains qu'il avait posé autour de sa taille, Parker se releva rapidement et fit mine d'arranger ses cheveux qui étaient en bataille.

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Ils étaient sortis entre deux gros rochers qui rendaient d'ordinaire cette ouverture inaccessible. Autour d'eux, la forêt noire et oppressante les enveloppait.
Jarod leva les yeux au ciel, la lune était cachée par les nuages grondants de l'orage. Il regarda autour de lui, aucun repère, aucune étoile, pas de trace du village, il était à Pine Ridge depuis peu de temps et n'avait eu le temps d'explorer les environs.
Parker l'observait, puis regarda autour d'elle à son tour.

- Ne me dis pas qu'on est perdus…
- Mais non ! Attends, laisse moi réfléchir ! Si nous étions à l'ouest du village, puis nous avons couru dans une galerie qui allait vers… le sud… non plutôt sud ouest… nous avons marché pendant combien de temps ? moins d'une heure donc… ensuite là, la galerie vers l'est… et bien…
- Génial ! on est perdus !
- Attends !
- Laisse tomber Einstein ! même si tu arrivais à déterminer nos coordonnées géographiques, on ne saurait toujours pas vers où aller…

Jarod devait se rendre à l'évidence, il ne savait pas du tout où il était. Leurs yeux s'habituaient à la pénombre, ils pouvaient se voir et Parker s'éloignait de lui.

- Allons par là…
- Par où ? Comment sais tu où est ce qu'il faut aller ?
- Instinct !

Jarod éclata de rire.

- Ne me dis pas que l'on se fie à ton instinct féminin ?!

En réponse il reçut un coup dans les côtes.

- Tu as fini de me taper ?!
- Tu le mérites !

Jarod sentit qu'elle souriait. Il avait envie qu'elle sourit encore et encore. Mais il fallait qu'il se contente de rares instants. Elle redevenait toujours arrogante et obstinée.

- Je redeviens sérieux mais tu sais où on va là ?
- Je te dis que mon instinct me guide vers là…

Jarod ne riait plus, il savait que Parker avait des prédispositions liées à son instinct, alors pourquoi ne pas la suivre.

Ils marchèrent droit devant eux pendant un temps indéfinissable, s'écorchant aux branches, se prenant les pieds dans les racines, sans rien se dire.

Parker marchait devant Jarod quand soudain elle glissa dans une crevasse et poussa un cri. Jarod se jeta sur elle et attrapa sa main. Elle pendait dans le vide avec une impression de déjà vu. Jarod tenta tant qu'il put de la remonter mais son poids le faisait glisser lui aussi. Il cala son pied sous une racine et lâcha l'autre main pour venir en aide à Parker. Il lui prit les deux mains. Elle pendait complètement dans le trou mais ne gigotait pas. Elle avait compris que Jarod faisait tout pour la remonter et qu'il fallait donc qu'elle bouge le moins possible, mais soudain la racine céda et furent entraînés tous les deux dans le trou noir dont ils ne voyaient même pas le fond.