Elle était eau. Elle était mer. Une mer qui séparait deux terres, la Terre du Milieu, celle des Hommes, des Nains et des Hobbits, à celle des Valars, des Maiars et des Elfes, appelée Valinor. Il y avait une île dans cette étendue bleu, une île qui fût crée par les Valars pour des Hommes. Une île appelée Númenor. L'eau l'entourait de sa magnifique couleur depuis sa création. L'eau était là quand Elros mena les survivants des trois Maisons des Edain sur Númenor. La mer guida les vaisseaux elfiques qui venait voir les Númenóréens. Elle conduisit les navires de Númenor vers la Terre du Milieu. Elle créa des tempêtes lorsque des Númenóréens bravaient l'interdit. Elle était là quand la première Reine de Númenor, Tar-Ancalimë, monta sur le trône et régna sur Númenor. Elle était là lorsque le treizième Roi, Tar-Atanamir, refusa de mourir.

Elle sentit qu'une catastrophe approchait à petits pas.

Elle était là quand Ar-Adûnakhôr interdit d'utiliser les langues des Elfes et prit un nom en adûnaïque. Elle était là lorsque Tar-Palantir, vingt-quatrième Roi de Númenor, essaya de réparer les erreurs de ses prédécesseurs, elle le voyait attendre des navires Elfiques qui ne viendraient plus. Elle était là quand il mourut et que sa fille Tar-Míriel fut contrainte d'épouser Ar-Pharazôn. Elle ressentit l'orgueil et l'ambition démesurée de ce vingt-cinquième Roi. Elle le vit ramener Sauron à Númenor. Elle sentit le roi empoisonné par les paroles de son prisonnier. Elle vit les fidèles d'Eru menacé. Elle vit avec horreur Ar-Pharazôn et Sauron abattre l'Arbre Blanc même si elle savait que Isildur en avait sauvé un fruit.

Elle sentit que la catastrophe approchait à grands pas.

Elle sentit la flotte de guerre chargée de haine et de colère, fendre ses eaux. Elle sentit sur elle les neuf vaisseaux d'Elendil, d'Isildur et d'Anarion. Elle sut lorsque la flotte d'Ar-Pharazôn arriva à Valinor.

La catastrophe était là.

Númenor s'enfonçait sous l'eau, emportant femmes, enfants, maisons, jardins, richesses. L'eau forma une vague, aussi haute qu'une montagne, majestueuse et terrible qui pris en son sein Tar-Miriel, la Reine plus pure que l'argent, l'ivoire ou les perles, et les Númenóréens. L'île de Númenor fut recouverte d'une couverture vert et bleu aux reflet argentés. Les côtes de la Terre de Milieu furent redessinée par la colère de la mer.

La gloire de Númenor avait sombré dans les ténèbres.

De Númenor, il ne restait plus que le sommet du Meneltarma. Et il ne fut jamais retrouvé.