Son petit corps à moitié dénudé tremble. Il pleure. Ca fait des heures qu'il pleure là, et que je n'ai plus rien pour le consoler. Il s'accroche à moi comme si rien d'autre n'existait pour lui. Je me déteste d'aimer ça, moi qui n'ai que des baiser à lui donner, que je dépose dans sa nuque, sur son front. J'essaie de rester fraternel, mais j'aime trop ce corps tellement caressé. Je ne peux plus l'atteindre, là où il est. Pourtant, après des jours de pleurs interminables, les flots chauds de ses larmes se tarissent. Il se rend compte que je cueille de mes lèvres celles qui fleurissent encore sur ses joues. Il s'en veut, et tente de reprendre toute la tristesse qu'il a versée sur moi. Je veux mêler nos sueurs. Nos mains engourdies se réveillent, ses soupires de désespoir se transforment. Un demi sourire se dessine sur son visage, je reconnais le faible appel de son corps. Il se tend, il se fait tendre, il répond à mes caresses, à mes baisers. Mon amant n'a pas encore repris tous ses esprits, et je l'aime comme ça. Il peut se laisser faire, je le connais suffisamment pour le rendre heureux. Et moi, j'admire son corps imparfait qui se donne à moi, trop faible et trop confiant pour opposer aucune résistance. Un corps qui s'éveille à nouveau pour se perdre dans un autre abîme ; mais il n'y est plus seul. Nos deux âmes unies dans le même plaisir, ne reconnaissent plus la différence de nos natures qui nous sépare. Puis c'est l'extase. Enfin, il retombe dans mes bras, exténué. Mais en cet instant, nous sommes heureux.
