Titre : Game of destiny

Rated : T

Résumé : OS. Elle s'approcha, plantant ses yeux dans les siens, le défiant. Elle souriait. Une mèche auburn s'échappa de son chignon et caressa sa joue, insolente. «Félicitations.» Sa voix avait tremblé, il en était sûr.

Les personnages et l'univers appartiennent à JKR.

Je vous souhaite une bonne lecture. Merci à tous, je vous adore, vous êtes géniaux !


Il avait toujours été lâche. Aujourd'hui, en croisant son regard glacial dans le miroir, il comprit que jamais, de toute sa vie, il n'avait autant prouvé qu'il ne valait rien. Il remonta le menton dans un signe de victoire qui lui parut si peu approprié qu'il eut envie de rire. Il n'était rien. Une goutte d'eau dans cet immense océan. Il avait essayé de gagner. Et il était sur le point de perdre.

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Il entra sans frapper. Elle se retourna, le journal à la main. Son visage était vide de toute expression, blanc. Il aurait voulu qu'elle le supplie avant même qu'il ouvre la bouche mais elle était bien trop fière pour le faire. Elle se contenta de le dévisager, ses yeux chocolat plantés dans les siens. Ils brillaient d'une lueur de défi.

Il déglutit. Elle posa le journal sur la table avec indifférence et attrapa une plume pour écrire sur son parchemin.

« Je n'ai pas le choix ».

Les mots s'étaient embrouillés dans sa gorge. Ils se pressaient les uns derrière les autres, se poussant vers la sortie en espérant ne pas être entendus.

Elle trempa tranquillement sa plume dans l'encre et commença à gratter le papier corné. Elle faisait toujours comme s'il n'était pas là lorsqu'il la blessait. C'était la seule façon qu'elle avait de se protéger de lui.

« Je suis désolé. »

Il espérait qu'elle comprendrait qu'il n'avait pas pu faire autrement. Pourtant, il savait qu'elle n'accepterait pas. Parce qu'elle n'aurait jamais fait ça. Elle se serait battue pour ce en quoi elle croyait. Lui ne savait pas faire cela.

Elle releva la tête brusquement, sa chevelure ondoyant autour de son visage crispé par la colère. Elle était si belle lorsqu'elle laissait ressortir sa rage dans sa forme la plus pure.

« Sors. » Lui dit-elle en serrant sa plume entre ses doigts si fort que ses jointures en blanchirent.

« Hermione…

-Tire-toi, espèce de cafard ! Hurla-t-elle en se levant d'un coup.

-Attends…. »

Elle plongea les mains dans les plis de sa robe et sortit froidement sa baguette magique. Toute trace d'indifférence avait disparu de son visage. Elle pointa le bout de bois sur le visage de Drago et lui annonça placidement :

« Si tu ne pars pas maintenant, je t'épluche le visage. »

Il aurait pu riposter. Il aurait pu mentir. Il aurait pu l'attaquer. Il en fut incapable. Ses pieds, comme deux automates obéissants, se murent d'eux-mêmes vers la sortie. Il ferma la porte aussi doucement qu'il le pu et transplana.

Hermione Granger s'effondra sur sa chaise. Sa main se mit à trembler. Elle lâcha sa baguette et posa son visage sur ses mains. Les larmes qui coulaient sur ses joues paraissaient ne jamais vouloir se tarir.

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Il resserra la cravate qui lui étranglait le cou comme une corde. Il montait sur l'échafaud qui représentait sa vie. Rien, dans tous les choix qu'il avait fait ces derniers temps, ne lui semblait logique.

Astoria s'approcha de lui et posa ses mains sur ses épaules. Elle sourit. Ses traits s'éclairèrent. Elle avait l'air d'une petite fille à qui on venait de faire le cadeau de ses rêves.

« Tu es beau. »

Il voulut répondre mais aucun son ne franchit ses lèvres. Ses mots s'étaient asséchés depuis qu'elle l'avait mis dehors.

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Elle avait amassé ses affaires et les avaient jeté par la fenêtre. C'était trop cliché pour elle, mais elle se moquait des clichés puisqu'ils en étaient un, désormais.

Il se souvenait avoir attrapé son poignet. Elle, comme une tigresse, l'avait rejeté, le regard flamboyant de haine. Il savait que la colère et le ressentiment étaient corrosifs et pourtant il se sentit incapable d'avoir mal. Comme insensible à la douleur, il s'approcha d'elle, toujours plus près, et la serra dans ses bras à l'étouffer.

Il sentait son petit corps se débattre et il ne voulait pas la lâcher. Ses poings le frappaient, ses ongles s'enfonçaient dans sa peau pour le blesser mais il ne pouvait se résoudre à s'écarter d'elle. S'il le faisait maintenant, il savait qu'elle s'envolerait et ne reviendrait pas.

Ce petit oiseau rayonnant qu'il avait eu tant de mal à capturer. Un phœnix.

Son cœur battait bruyamment, se serrant à l'étouffer et provoquant un pincement persistant dans sa poitrine. Elle lui criait des insultes qu'il ne pouvait pas entendre. Qu'il ne voulait pas entendre.

Il se pencha pour l'embrasser, lui tenant les mains pour l'empêcher de s'échapper. Il voulait la goûter encore une fois. Peut-être même pleurait-il. Il ne se souvenait plus. La saveur du sel sur ses lèvres était amère. Elle avait le parfum de la défaite.

Il avait failli toucher sa bouche.

Il l'aurait fait s'il n'avait pas aperçu cette lueur de douleur et de désespoir dans les yeux d'Hermione.

Ses deux pupilles noires étaient humides. Les larmes qu'elle retenait menaçaient de couler, formant un rempart branlant au coin de ses yeux.

Plus il la touchait et plus il lui faisait mal. Parce qu'il l'avait abandonnée.

Il la lâcha et s'enfuit, ses vêtements froissés sous le bras.

Elle ravala la tristesse qui tiraient des flèches empoisonnées au creux de son cœur, pointa sa baguette magique sur le mur et, avec un hurlement de rage, fit éclater un miroir.

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Le journal vola contre le mur et pris feu. Il attrapa son verre de whisky et le jeta à son tour. De toutes ses forces. Les éclats de verre atteignirent son visage et entaillèrent sa joue. Le sang. C'était une de ces choses qui les avait séparés. Qu'il haïssait. Ça et son rang. Sa promesse de mariage à Astoria.

Il passa ses doigts dans ses cheveux gras qui tombèrent mollement sur son visage aristocratique. Ses yeux ternes et cernés fixèrent le vide. Il n'avait plus rien d'un prince. Il n'était plus rien.

Sa main tremblait depuis qu'il buvait. Astoria avait peur de lui. La date approchait. Et elle… Elle aussi… Allait se marier. Un sanglot lui échappa mais aucune larme ne coula.

Elle aurait pu choisir de rester seule et de lui offrir son corps le temps d'une nuit ou deux de temps en temps. Mais elle n'était pas comme ça. Elle était fière et courageuse. Elle n'était pas comme lui, qui se laissait tomber, abattre par la douleur. Elle se relevait. Elle luttait. Elle avançait alors que lui ne pouvait que reculer.

Hermione Granger et Seamus Finnigan.

Il poussa un cri de colère. La bouteille de whisky rejoignit le verre.

Astoria entra dans la pièce en courant. Son visage figé dans une expression de terreur était plein de larmes.

« je t'en prie, arrête. Drago, arrête… »

Sa voix se brisa. Il n'entendait pas ses mots. Dans sa tête résonnait uniquement la voix de cette femme qu'il aimait tant que cela le tuait. Cela le brûlait. Cela le détruisait.

« Drago… Tu savais que les trolls étaient en fait des cousins biologiques des sorciers ? »

« Drago, Pattenrond a mangé un morceau de ta cravate. T'es pas fâché ?»

« Drago… Embrasse-moi, Drago. »

Seamus la touchait. Il la touchait comme lui l'avait touchée. Il faisait tout ce qu'il lui avait fait.

Il agita sa baguette magique. La bouteille de whisky pur feu se ressouda comme par enchantement et atterrit dans sa main. Il la déboucha et le liquide ambré coula dans sa gorge.

Il était si lâche.

Il voulait oublier.

Un vertige l'envahi et il tomba sur le dos, heurtant durement le sol. La douleur irradia dans son corps mais disparu rapidement par petites vagues. L'alcool guérissait toutes les blessures.

Hermione ne disparaissait pas, pourtant. Et la cicatrice dans son cœur… Elle s'agrandissait chaque jour un peu plus comme si le sel de ses larmes rongeait sa plaie.

Astoria s'approcha de lui. Dans le brouillard de ses yeux, il voyait son regard écarquillé, déformé par la terreur. Pourtant jamais il ne lui aurait fait mal.

Sans doute regrettait-elle.

Tant mieux. Ils seraient deux.

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« Dis-moi que tu m'aimes. Lui glissa Seamus à l'oreille.

-Je t'aime. » Dit-elle d'une voix vide.

Hermione détourna les yeux. Elle ne pouvait plus aimer mais elle était encore capable de mentir.

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Il s'en relevait petit à petit. Astoria prenait soin de lui, essuyait son visage trempé de sueur lorsqu'il était pris de tremblements à cause du manque d'alcool. Mais elle avait peur, il le sentait.

Elle avait vidé ses bouteilles dans le lavabo.

Cela l'avait fait sourire et lui avait donné envie d'étrangler Astoria.

C'était tellement moldu ce comportement… Hermione l'aurait fait elle aussi.

Hermione lui faisait encore mal, mais elle disparaissait de plus en plus. Elle n'était plus qu'un nuage dans son esprit, une douleur lancinante dans son cœur. Sans doute l'oubliait-il. Sans doute…

Astoria se blottit dans ses bras. Elle était maigre. Elle était rèche. Elle était comme une planche de bois entre ses mains.

Elle l'embrassa. Une grenouille qui s'écrase sur une plaque de verre. Il sentit le piquant de l'alcool le supplier. Il devait boire, il devait oublier.

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Astoria était belle dans sa robe. Blanche, immaculée. Pure.

Elle s'avançait vers lui, heureuse. Jamais il ne l'avait vu sourire comme ça. Il ne pensait pas… Non… Etait-elle heureuse d'être la putain d'un Malefoy ? Etait-ce le titre qui lui donnait envie ou la coquille vide qu'il était devenu ?

Et elle. Elle devait avoir honte de lui. Pourtant elle était venue. Hermione. Hermione le regardait. Non, son regard le transperçait et voyait tout de lui, le mettait à nu. Et il aimait ça. Tellement.

« Drago, qu'est-ce que tu penses de ma robe ? »

« Drago, si tu veux voir mes seins tu n'as qu'à déboutonner ma chemise. »

« Drago, je t'aime. »

« Drago, c'est ton tour de faire à manger ! Tu crois que ton statut de sang-pur te sauvera de faire une béchamel ? Drago, n'utilise pas ta baguette ! »

La douleur le foudroya. Son cœur palpitait. Il était à bout de souffle, réprimant son envie de plaquer sa main sur sa poitrine désormais brisée.

Astoria rayonnait de bonheur. Une planche de bois peinte en blanc. Hermione le regardait encore. Ses doigts étaient entrelacés à ceux de Finnigan.

« Voulez-vous épouser…. »

Pilote automatique. Désincarnation. Personnalité éventrée.

A quoi bon, de toute façon.

Elle n'appartenait à personne.

« Oui. »

La mort parait parfois tellement plus tentante que l'enfer.

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Le champagne coulait à flot. Il en buvait un peu, mais pas trop. Il voulait rester conscient au moins jusqu'à ce qu'elle s'en aille.

Hermione.

Elle venait d'entrer dans la pièce. Il ne voyait qu'elle. Sa robe tournoyant autour d'elle. Du rouge bien sûr. Quoi d'autre ? Le blanc l'aurait salie, elle qui était si loin d'être pure. Elle dont l'âme avait tant vécu.

Son sourire. Ses yeux. Elle plissa son nez en le regardant.

Par Salazard. Se noyer.

Elle s'approcha, plantant ses yeux dans les siens, le défiant. Elle souriait. Une mèche auburn s'échappa de son chignon et caressa sa joue, insolente.

« Félicitations. »

Sa voix avait tremblé, il en était sûr.

Elle s'éloignait déjà, son déhanché magnétique fendant la foule. Il était incapable de la retenir puisqu'il l'avait abandonnée. La souffrance était lancinante. Elle le frappait par endroit et si fort, si fort… Le noir envahissait son esprit, le tourmentait.

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Il la suivi dans le bosquet qui entourait son manoir. Elle pleurait. Il le sentait. Au plus profond de lui, chaque centimètre de son corps souffrait avec elle. Elle sursauta quand il s'approcha et se retourna brusquement, la main plaquée sur sa bouche. Son regard était celui d'un animal sauvage pris au piège.

Il sentit des vertiges l'envahir. Elle était tellement… Elle était magnifique. Une pure beauté. L'incarnation de la vie et de son essence. La violence, le pouvoir… Cela n'était rien à côté de son courage, de sa volonté.

Elle hésita, chancelante, essuyant ses joues humides du revers de la main. Elle fit quelques pas. L'instant d'après, elle se jeta dans ses bras.

En lui, tout sembla reprendre des couleurs à l'instant où elle le toucha. Le monde recommença imperceptiblement à tourner. Les vertiges s'estompèrent. Le brouillard se dissipa. Il sentit son cœur s'éveiller, battre furieusement. Dans sa chaleur, tout paraissait si réel.

Jamais il ne pourrait cesser de l'aimer. Il pourrait seulement s'habituer à son absence.

L'instant d'après, elle le mordit, le griffa, l'insulta. Elle pleura dans ses bras, s'agrippant à sa chemise. Elle pesait de tout son poids entre ses bras. Il la serra de toutes ses forces. A lui briser les os.

« Je t'aime. »

Il savait qu'il la blessait mais il l'aimait tant, si fort, qu'il devait lui dire.

Elle le gifla. Il l'attrapa par les poignets et la colla contre un tronc d'arbre.

Elle était si belle, si vivante. Elle n'était pas une planche de bois.

La colère l'envahissait à présent et elle devenait de plus en plus sauvage, il le sentait. Elle se mordit les lèvres jusqu'au sang, le regardant avec fureur.

Il sourit.

Cela l'étonna, elle qui prévoyait chaque événement à la seconde près ne savait pas prédire l'amour. Elle baissa sa garde. Il fondit sur sa gorge et l'embrassa. Elle poussa un gémissement douloureux et rejeta la tête en arrière. Sa peau était délicieuse et douce. Elle sentait bon. Il savait qu'elle en voulait plus. Tout son corps le suppliait de continuer.

Il voulait descendre, puis remonter, goûter son corps jusqu'à en devenir ivre. Grisé par ce nectar humain délicieusement enivrant. Mais il ne pourrait pas. Elle ne lui laisserait que trop peu de temps, il le savait. Elle détestait perdre ses moyens.

A peine eut-il eu cette pensée qu'elle remonta son genou assez haut pour qu'il sente l'avertissement.

Alors qu'il se reculait par réflexe, elle arracha sa chemise. Les boutons sautèrent. Elle posa ses mains sur son torse et les laissa descendre jusqu'à son ventre. Elle le fixait avec le regard d'un animal. Ses yeux hypnotisaient les siens. Il sentait que ses jambes tremblaient. Elle avait faim de lui comme lui voulait la dévorer, il en était certain.

De minuscules picotements parcouraient son corps tout entier.

Continuer à l'aimer.

Elle soupira d'aise et ferma les yeux. Il ouvrit la bouche. Les mots le brûlèrent mais il devait la prévenir.

« Si tu ne pars pas maintenant, je te déshabille et je te fais ce qu'il ne sera jamais capable de te faire. »

Elle sourit, les joues rouges. Un instant, ce fût comme avant. Puis les larmes dévalèrent à nouveau de ses yeux et elle s'enfuit.

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La lune de miel. La nuit de noce.

Astoria, petite planche de bois en sous-vêtements rêches. Elle se jeta sur lui, avide d'en obtenir plus. Ses yeux brillaient de désir. Peut-être amoureuse. Peut-être affamée de son affection. Peut-être…

Astoria le mordit dans le cou. Sa main glacée se faufila dans son dos. Il ne bougea presque pas, l'esprit ailleurs. Hermione.

Astoria enleva son soutien-gorge et fit descendre sa culotte en dentelle. Drago ne la regarda pas, les yeux dans le vide. Il aurait voulu pouvoir embrasser Hermione une dernière fois.

Astoria lui déboutonna le pantalon. Une puissante nausée le submergea.

Il se releva d'un bond, la laissant nue, sur le lit, les joues roses et les lèvres gonflées.

Pas ce soir. Ce soir était à elle.

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Lorsqu'il transplana devant Hermione, elle était assise sur son lit en nuisette transparente. Il voyait tout d'elle. Comme il l'avait toujours fait. Les courbes de son corps étaient chaudes et savoureuses, il en était certain. Aussi douces que pouvait l'être son esprit.

« Seamus et moi avions besoin de faire une pause. »

Sans doute savait-elle qu'il allait venir.

Drago fit quelques pas dans la pièce, hésitant. Il s'agenouilla devant elle, ne sachant que dire, ne sachant si elle accepterait ses mots. Ne sachant si elle le laisserait lui offrir le peu de temps qu'il lui restait.

« Je t'attendais Drago. »

Elle se pencha vers lui et caressa son visage. Dans ses yeux, aucune lueur de doute ne subsistait. Elle posa délicatement sa bouche sur la sienne et son cœur explosa.

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Son corps portait les marques de son amour.

Elle l'avait mordu, griffé. Elle l'avait aimé toute la nuit, encore et encore. Peut-être que ces cicatrices disparaitraient aussi avec le temps. Il espérait qu'elles resteraient.

Elle se leva, entièrement nue dans la pénombre. Le soleil qui filtrait au travers des volets dessinait d'étranges dessins sur sa poitrine et son ventre. Elle ressemblait à une peinture. Elle n'avait pas l'air réel. Elle était trop belle pour cela.

« Tu vas t'en aller maintenant ? Sa voix était rauque et féminine.

-Oui. »

Elle ne baissa pas la tête. Elle resta fière.

« Je ne reviendrai pas Hermione.

-Je sais. Moi non plus.

-Je sais. »

Elle frissonna. Il tenta un ultime moment de vérité.

« Jamais je ne l'aimerai comme toi je t'aime. Jamais je ne pourrais lui faire ce que je t'ai fait. »

Elle tourna la tête, vacilla et disparu dans la salle de bain.

Lorsqu'elle sortit, il était parti. Et ce fut tout.

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Hermione était enceinte. Seamus était heureux. Leurs alliances scintillaient. Leur vie quotidienne défilait. Les jours s'amoncelaient.

Et l'enfant de Drago grandissait dans le ventre d'Hermione. L'enfant de l'amour.

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Astoria aimait son mari. Seamus aimait sa femme. Drago vivait dans un monde sans intérêt. Il s'était marié à un bout de bois qui parle. Tout en lui s'effondrait comme une masure délabrée.

Boire, boire. Toucher Astoria. Mettre un pied devant l'autre. Sourire à Astoria. Boire. Penser à Hermione.

Astoria ne méritait pas ça. Mais il n'était plus capable de penser à cela. Il n'était plus capable de rien.

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Hermione n'arrivait pas à dormir. Son fils lui donnait des coups de pieds et son ventre l'empêchait de se coucher comme elle voulait. Elle se mit sur le dos et repoussa la couette. Elle avait trop chaud et envie de bierraubeure.

« Comme ton père. Toujours en train de mettre le bordel dans ma vie. » Pensa-t-elle.

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Astoria se déshabilla devant Drago, exposant ses atouts féminins à la lumière de la lampe de chevet. Il la serra contre lui. Elle pleura en silence, blottie contre son épaule. Il sentit le gouffre en lui s'étendre et l'avaler comme des sables mouvants.

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Lorsqu'Ethan naquit, il était brun. Il avait les yeux gris.

« Comme mon grand-père. » Annonça Hermione.

Seamus pleura de joie. Drago but tellement qu'il fit un coma éthylique. Astoria se demanda si elle était stérile.

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Le petit garçon regarda fixement sa mère. Encore trop jeune pour comprendre cette unique larme qui glissait sur la joue de celle qui lui avait donné la vie. Assez pur pour sentir le gouffre qui bouillonnait dans son cœur.

« Comme ton père, Ethan. Toujours en train de me faire les yeux doux alors que tu n'as pas besoin de ça pour que je t'aime. » Pensa Hermione.

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Les jours, les mois s'étaient succédé. Ethan avait deux ans. Il était toujours brun. Ses yeux restaient gris.

Au ministère, il était célèbre. Il souriait tout le temps. Sa maman la directrice du secteur des créatures magiques l'emmenait souvent au travail avec elle. Drago avait entendu parler de ce petit bonhomme. Il n'avait jamais eu le courage de voir cet enfant.

Il avait fallu que ce soit aujourd'hui.

Hermione le portait dans ses bras. Il jouait avec ses cheveux. Il riait. Le tableau était sublime.

Hermione déposa son fils au sol. Ethan sauta dans les bras de son parrain Harry en riant. Harry le fit tourner dans les airs.

Elle avait changé. Elle avait vieillit. Mais en elle brillait le cœur d'une mère, la chaleur d'une femme. Elle était magnifique, comme toujours.

Drago détourna les yeux, brûlé par cette vision trop parfaite.

« Dis bonjour à monsieur Malefoy, dit Hermione à son fils en désignant Drago du doigt.

-Bonzour. » Fit Ethan avec son fameux sourire, se dandinant d'un pied sur l'autre.

Leurs yeux se rencontrèrent.

Le silence se fit.

Le temps s'arrêta.

Drago se figea.

« Bonjour. »

Son regard croisa celui d'Hermione avant qu'elle ne tourne les talons en tenant la main d'Ethan qui trottina à ses côtés.

Tout ce qu'il pouvait avoir se trouvait devant lui. Tout ce qu'il avait abandonné pour vivre une vie vide de sens. Une vie qu'il ne vivait pas. Qu'il subissait.

C'est là qu'il comprit qu'en réalité, les choses perdaient de leur sens lorsqu'elles n'étaient pas logiques. C'est là qu'il saisit les conséquences de ses choix.

C'est là que son cœur s'effondra définitivement.

Hermione.

Ethan.

Ces yeux gris, c'était les siens.


Cet OS peut compter un second chapitre… J'attends votre avis pour savoir si je le publie ou pas ;).