Et c'est parti pour la traduction encore et toujours de la sublissime très IC-isante Roving Otter qui s'intitule Closer en VO!
Elle a fait une série de fanfictions relativement courtes autour de Gai et Lee très juste sur leur personnalité, caractère etc.
Ces fanfictions de Gai et Lee peuvent être lues de manière indépendantes, mais elles ont un ordre chronologique, et vous êtes sur la septième de cet ordre, la précédente étant "Tout ce que je peux offrir" et la toute première étant "Restez"!
Bonne lecture!
Note de l'auteur: Attention, il y aura du contenu pour adulte dans les derniers chapitres.. mais pour ce que ça vaut, tous les actes sexuels ont lieu entre adultes consentants.
Tsunade dessina le dernier symbole au sol, puis essuya son doigt plein d'encre dans un tissu. Elle leva les yeux. Gai Maito était à genoux au centre du cercle, torse nu, des symboles brillaient sur son corps comme les rayons d'une roue de vélo.
-Vous êtes sûr de vouloir faire ça, Gai? Vous comprenez le prix à payer.
-Je comprends, dit-il doucement. J'en subirai les conséquences nécessaires. Je ne veux pas de ces sentiments.
Elle hésita. Personne, excepté Gai, n'avait jamais fait la demande de ce Jutsu de scellement particulier. On l'utilisait habituellement comme punition, une manière de contrôler les prédateurs – et même dans ces cas là, c'était réservé aux cas désespérés. Ses effets sur le corps du sujet étaient particulièrement sévères.
-Vous savez, il y a d'autres moyens. Vous pourriez laisser l'élève, le transférer dans une autre équipe..
-Je ne l'abandonnerai pas. Je lui en ai fait la promesse, dit-il en regardant droit devant lui. Faites-le. S'il vous plaît.
-Très bien, dit-elle en posant une main sur son dos.
Ses muscles se raidirent, et sa tête partit en arrière tandis qu'il hurlait.
Trois ans plus tard.
-Deux mille neuf cent quatre-vingt-six.. Deux mille neuf cent quatre-vingt-sept..
-Ses yeux brûlaient de passion alors qu'il l'attirait vers elle et lui chuchotait "Tu es à moi, Ai, peu importe ce qu'il en pense. Et je ne te laisserai jamais partir.".
-Deux mille neuf cent quatre-vingt-huit..
-Une vague de désir se répandit dans sont corps quand ses mains rendues calleuses par les batailles glissèrent sous sa robe, le long d'une cuisse douce comme la soie.."
-Urgh.. Arrête de lire tout haut. J'essaie de m'entraîner.
-Arrête de compter tout haut. J'essaie de lire.
-Presque fini..
Gai grinça des dents en faisant une autre pompe, puis une autre. La transpiration lui coulait dans les yeux, le picotant et il scilla.
-Trois mille!
Il s'effondra, haletant, et roula pour se mettre sur le dos. L'herbe fraîche lui chatouilla la nuque.
-Bien! Maintenant, quatre cents tours autour du village. Kakashi, tu veux venir avec moi?
-Non merci.
Kakashi était assis sous un arbre non loin, un livre ouvert à la main.
-Je suis bientôt à la fin de ce chapitre. Ai est sur le point de choisir entre ses deux prétendants. Personnellement, j'espère qu'ils finiront tous au lit ensemble. Il y a une tension sexuelle entre ces deux gars depuis le chapitre trois.
-Comme tu voudras, dit-il en se levant, et sourit avec un clin d'œil. Mais la prochaine fois que nous avons un match, ne sois pas surpris si je te bats. Je m'entraîne pendant que tu perds ton temps avec ces livres ridicules.
-C'est une manière différente de s'entraîner. Mon imagination est en train de bien travailler en ce moment.
-Si tu le dis, soupira Gai en regardant les nuages.
D'une certaine manière, courir seul autour du village n'était jamais très amusant. Si Lee était là..
-Il est sûrement sur le chemin du retour, dit Kakashi. Tsunade-sama a reçu un aigle messager de lui l'autre jour lui disant que la mission était accomplie.
-Euh.. est-ce que j'ai parlé tout haut?
-Non, mais tu soupires toujours en regardant le ciel quand tu penses à lui. Ça fait combien de temps qu'il est parti?
Gai se gratta la nuque.
-Ça fait neuf mois, deux semaines et trois jours qu'il est parti.
La plus longue période de séparation qu'ils avaient jamais eu, ajouta silencieusement Gai.
-Ça fait un bon moment, dit Kakashi.
-Et bien, ce n'est plus mon élève, après tout. Il n'a plus besoin de moi.
Il entendit une note de mélancolie dans sa voix et s'efforça de sourire.
-Ah, ainsi va la vie, bien sûr. La jeunesse fleurit pour passer à l'âge adulte.. l'oisillon déploie ses ailes pour devenir un aigle puissant..
-C'est normal qu'il te manque, tu sais. Vous êtes toujours collés comme les doigts de la main. J'imagine qu'il a dû passer par une période d'adaptation, lui aussi.
Gai regarda une nouvelle fois le ciel et sentit un tiraillement douloureux dans son cœur.
-Oui, il me manque.
Bien trop.
C'était vrai, se dit-il, que Lee n'avait plus besoin de lui. C'était normal que Gai ne soit plus la personne la plus importante dans sa vie. C'était mieux comme ça. C'était mieux pour Lee.
Mais ça faisait quand même mal.
Après avoir fini son jogging, Gai retourna au terrain d'entraînement. Kakashi était retourné au village, désertant le terrain. Vu qu'il n'avait rien d'autre à faire, Gai s'allongea dans l'herbe et commença à faire des abdominaux, mais le cœur n'y était pas. Il s'assit, soupira et regarda le ciel, à présent teinté de l'orange sanguin du crépuscule. Un vague de mélancolie le submergea. Il avait beau faire de son mieux pour le cacher aux autres, ce sentiment l'accompagnait à chaque instant voilà des mois, depuis que Lee était parti: un sentiment lourd, apathique, qui se diffusait dans son corps et pesait sur ses membres comme des sacs de sable.
Il ferma les yeux.
Il sentit sa nuque crépiter. Quelqu'un le regardait. Il ouvrit les yeux, leva la tête et vit une silhouette allongée, vêtue de vert, au bout du terrain d'entraînement. Son cœur s'accéléra. Lentement, il se leva et se tourna vers cette silhouette familière. Pendant un long moment, ils se dévisagèrent, et aucun d'eux ne fit de mouvement.
Puis, Lee éclata de rire et fonça vers lui à travers le terrain. Gai le prit dans ses bras et le souleva, serrant Lee si fort qu'il aurait pu lui briser les côtes.
-Gai-sensei!
Cette voix – un peut plus grave qu'avant, mais toujours claire, douce et jeune – provoqua une vague de sentiments et de souvenirs tellement intense qu'elle lui tira des larmes.
-Lee..
Gai le serra contre lui, les yeux clos, et sentit le parfum familier de la peau et de la transpiration de Lee. Au bout d'un moment, il se força à reculer, tenant son ancien élève à bout de bras, et sourit.
-Ça fait tellement longtemps. Laisse-moi te regarder.
Lee se redressa et gonfla la poitrine.
Gai hocha la tête en signe d'approbation.
-Je vois que tu t'es entraîné durement. Tu as pris de la masse musculaire, et – tu étais aussi grand quand tu es parti?
-Je crois.
-Je jurerais que tu as pris un centimètre. Si tu continues à grandir comme ça, tu vas finir bien vitre par me dépasser.
Lee sourit.
-J'ai dix-neuf ans maintenant. J'ai fini de grandir, je pense.
Gai rit et lui tapa sur l'épaule.
-Tu es devenu un beau jeune homme.
Des rougeurs apparurent sur les joues de Lee.
-Merci, Sensei.
Tu rougis toujours aussi facilement.
-Bel homme et un bon Shinobi. Bientôt, tu me surpasseras en force.
-Vous croyez?
-J'en suis sûr.
Lee s'interrompit.
-Vous m'avez manqué.
-Tu m'as manqué aussi. Est-ce que tu as dîné? Allons chez moi. Je ferai du curry et nous pourrons discuter. Nous avons du temps perdu à rattraper. Euh.. à moins que tu sois déjà pris, bien sûr. Je comprendrais. Tu viens tout juste de rentrer, après tout, et..
-Non, je n'ai rien de prévu, dit précipitamment Lee. J'ai tellement de choses à vous raconter, et je ne sais pas par où commencer.
-D'abord, le repas, ensuite tu me diras tout.
Il leva l'index et fit un clin d'œil.
-Les conversations sont toujours meilleures avec un estomac bien rempli.
Il se tourna, et Lee le suivit jusqu'à son appartement.
Lee engloutit sa dernière bouchée de curry, reposa son dos au fond de la chaise et soupira de contentement.
Gai s'assit en face de lui.
-Alors, comment s'est passée ta mission?
Les yeux de Lee s'illuminèrent, et il commença à parler. En présence des autres, il n'était pas particulièrement bavard – mais quand ils étaient seulement tous les deux, ses pensées jaillissaient hors de lui comme l'eau.
Il parla à Gai du minuscule pays où il avait vécu pendant les neuf mois, un endroit froid et isolé. Il parla du palais en marbre massif et de la famille royale stoïque, des maisons des paysans taillées dans des blocs de glace, des gracieux phoques aux yeux de biche qui servaient de nourriture aux gens, des filets remplis de poissons argentés, des couteaux faits en dent de morse et d'os de baleine. Il lui parla des doux crépuscules qui tenaient lieu de lumière du jour tout au Nord, des nuits claires et froides, des blizzards hurlants, et de la solitude, du sentiment doux-amer qu'il éprouvait parfois quand il regardait l'horizon. Gai écouta et pensa à quel point le son de la voix de Lee lui avait manqué.
-C'est un endroit incroyable, poursuivit Lee, mais je suis content d'être rentré. Il y a tant de choses ici qui me manquaient. Et..
Il baissa les yeux, en triturant un bout de sa serviette.
-Pour être honnête, je me suis senti très seul.
-Il n'y avait pas de gens à qui parler?
Il haussa les épaules.
-Si, mais leur culture est tellement différente. Ils n'aiment pas parler de la pluie et du beau temps. Il y a énormément de jours où je n'ai pas échangé plus de cinq mots avec quelqu'un. J'avais tellement soif d'entendre le son des voix que j'ai commencé à parler tout seul. Enfin, en fait, je vous parlais.
Il sourit, et baissa timidement les yeux.
-Je faisais comme si vous étiez là et je disais toutes les choses que j'avais envie de vous dire. Mais finalement, c'est ce que j'ai toujours fait. Je veux dire, vous parler quand vous n'étiez pas là.
-Vraiment?
Il hocha la tête.
-C'est idiot, je sais.
-N–non. Pas du tout.
-Être là-bas, dans cet endroit froid et silencieux, loin de tout ce que je connais – ça m'a fait apprécier et chérir tout ce que j'ai ici. Konoha.. me manquait. J'avais l'impression qu'un crochet était planté dans mon cœur et qu'un fil le tirait, le ramenait ici, et il me tiraillait tout le temps. C'était presque insupportable.
-Mais tu es déjà parti pour des longues missions, auparavant.
-Avant, j'étais toujours avec vous. Sans vous..
Il s'interrompit et fixa son bol vide.
-Qu'est-ce qui ne va pas?
-Rien, Sensei. Ça va.
-Lee, je te connais depuis maintenant plus de dix ans. Tu as été mon élève pendant une bonne partie de ces années. Je sais quand tu as quelque chose qui te trotte dans la tête. Tu ne veux pas me dire?
-Je ne veux pas vous ennuyer, murmura-il. Ce n'est rien, vraiment.
-Ridicule. Tu sais que tu peux tout me dire.
Il hésita.
-Plus tôt, quand vous avez dit qu'un jour je vous surpasserai.. ça m'a fait un peu peur.
Gai regarda ces yeux noirs expressifs, et un drôle de sentiment s'empara de lui.
-Pourquoi?
Lee tritura les restes de sauce au fond de son bol du bout de la cuillère.
-Si je vous surpasse, c'est comme si je vous laissais derrière moi. Je ne pourrai plus vous appeler Gai-sensei. Je ne ferai plus partie de votre vie.
Ces mots firent écho à ses propres peurs tellement résonnant qu'un frisson lui parcourut l'échine.
-C'est ce que tu penses?
-Et bien, vous aurez d'autres élèves. Des nouveaux élèves. Ça serait égoïste de ma part de continuer à prendre autant sur votre temps.
-J'aurai toujours du temps pour toi. Même si je ne suis plus ton sensei, je peux toujours être ton ami. Et je serai toujours là pour toi si tu as besoin d'aide ou de conseils. Je te le promets.
Il sourit et leva le pouce vers lui.
Lee lui rendit son sourire, mais son expression s'effaça trop rapidement, et son regard devint distant et troublé.
-Lee?
-Désolé. Je suis d'une humeur bizarre, je pense.
Gai posa une main sur son épaule.
-Est-ce qu'il t'es arrivé quelque chose pendant la mission? Quelque chose dont tu ne m'a pas parlé?
-Non. Pas exactement, hésita Lee. Je ne dors pas très bien en ce moment. J'ai un sentiment étrange la nuit. Je me sens agité. Mon cœur bat trop vite, mon visage est rouge et j'ai chaud. Quand ça arrive, je me lève et je vais courir un peu, mais quand je retourne au lit, ça recommence. Et quand je finis par m'endormir, j'ai des rêves perturbants.
-Mmh.
Gai se frotta la nuque.
-Depuis combien de temps ça te fait ça?
-Je ne sais pas. Des semaines. Peut-être que je suis malade.
Gai se pencha plus proche de lui, dégagea le front de Lee de ses cheveux et posa une main dessus.
-Et bien, tu n'es pas fiévreux, et tes yeux sont aussi clairs et brillants que d'ordinaire. Peut-être que ce n'est pas physique mais psychologique. Est-ce que tu pensais à quelque chose en particulier la dernière fois que ça t'es arrivé?
-Comme d'habitude, je crois.
-C'est-à-dire?
-Oh.. vous savez, dit-il en déglutissant. À la maison, je pense. et à vous.
-À moi?
-Peut-être que j'avais le mal du pays? C'est ça que veulent dire les gens, quand ils parlent du "mal du pays"? Je n'avais jamais pris aussi littéralement, mais peut-être que c'était ça. Peut-être que maintenant que je suis rentré, ça va s'arrêter. Vous ne croyez pas, Gai-sensei?
Gai ne répondit pas. Il se demandait pourquoi son cœur battait si vite, pourquoi son ventre lui faisait aussi bizarre, le tiraillait, pourquoi sa bouche était sèche.
-Quelle sortes de rêves tu fais?
-Hein?
-Tu as dit que tu faisais des cauchemars.
-Et bien, j–je ne me rappelle pas bien. Juste quelques fragments. Mais ce ne sont pas vraiment des.. des cauchemars. Ils ne sont pas mauvais. En fait, ils sont très agréables. C'est juste qu'ils me perturbent
-Je vois.
Lee fixait ses mains. Gai le regardait faire courir son pouce sur ses jointures abîmées.
-Quand je me réveille, je me sens bizarre. Comme si j'avais fait quelque chose de mal, quelque chose dont je ne dois parler à personne, même si ce n'est pas réel. Est-ce que vous pensez que je devrais aller voir Tsunade-sama? Peut-être qu'elle pourrait me donner quelque chose pour m'aider à dormir.
-Est-ce que tu rêvais de quelqu'un en particulier?
-Oui.
-Qui?
Une pause.
-Vous.
Gai écarquilla les yeux. Le silence grandit entre eux comme un mur.
-Lee, tu veux dire que tu..
La respiration de Lee s'accéléra.
-Je suis désolé. J'aurais dû me taire. Ce n'est.. pas ce à quoi vous pensez sûrement, c'est juste..
-Lee.
Il déglutit et se tut.
Gai parla lentement, choisissant avec soin chacun de ses mots.
-Le lien entre un sensei et son élève peut être quelque chose de puissant. Parfois, les sentiments qui découlent de ce lien sont intenses. C'est facile de les prendre pour autre chose.
Lee baissa les yeux, les épaules affaissées. Il avait soudain l'air bien plus jeune, comme lorsqu'il était enfant.
-Je vois, murmura-il. C'est juste ça?
-Tu étais seul dans un endroit étranger pendant presque un an. Tu n'as pas eu d'amitié, ni d'affection.. et après tout, tu es un homme à présent, avec des besoins d'homme. Être seul peut affecter l'esprit et le cœur de drôles de manières.
Lee baissa la tête. Ses épaules tremblaient, et ses yeux se posaient çà et là au hasard – comme des petites créatures cherchant un endroit pour se cacher. Des gouttes de sueur perlèrent à son front.
Le cœur de Gai se tordit douloureusement dans sa poitrine. Son premier réflexe était de prendre Lee dans ses bras, comme il l'avait tant fait quand Lee était enfant – pour le calmer avec des mots rassurants, sentir son souffle et son cœur ralentir tandis que sa peur s'estompait. Mais Lee n'était plus un enfant, et le prendre dans les bras maintenant, à ce moment là, serait.. Gai ne savait pas vraiment, mais ça avait l'air dangereux.
Lee se leva et fit volte-face.
-Je suis désolé, Sensei. Je ne voulais pas vous en parler. Je suis tellement gêné. S'il vous plaît.. oubliez tout à ce sujet, vous voulez bien?
-Lee.. dit-il en tendant un main vers lui. Attends.
-Je dois y aller. Je dois aller parler à Tsunade-sama et lui dire que ma mission est accomplie – il y aura sûrement des papiers à – Je vous verrai plus tard.
Il passa la porte en courant, laissant Gai seul.
