L'aube se levait sur la capitale d'Alderaan. Une nouvelle journée commençait avec son lot d'inquiétude et d'incertitude sur un avenir désormais bien plus sombre que l'homme, debout face à une imposante baie vitrée qui s'ouvrait sur un panorama hors du commun, n'avait pu le concevoir. Le sénateur Bail Organa contemplait le paysage montagneux depuis le haut de la tour du palais royal, trouvant une once de réconfort dans le spectacle du paysage.
Le Sénat Impérial venait de poser de nouvelles exigences qui contraignaient tous les systèmes de la galaxie à de lourdes taxes, tout cela dans le but de financer la campagne de « Purge » menée par l'Empereur et ses acolytes. L'Elimination de tous les contre-pouvoirs qui pouvaient éventuellement fragiliser son jeune régime paraissait inquiéter ce dictateur. Avec un mélange d'agacement et de lassitude, Bail soupira. Que pouvait-il faire ? Certes, Mon Mothma lui avait intimé d'être patient et d'attendre le moment propice pour agir, mais cela faisait quatre ans à présent…quatre ans ! Il n'arrivait pas à y croire. C'était à la fois si court et si long. Son front se barra d'un pli d'inquiétude tandis qu'il repensait inlassablement à la chute de la République et au coût terrible que lui et son peuple tout entier avait dû payer depuis l'avènement de l'Empire. Bien sûr Palpatine était tout sauf un imbécile, il avait dès les premiers temps de son règne, soumis la délégation des deux mille qui regroupaient tous les sénateurs ayant manifesté leur désapprobation voire leur opposition à son influence durant l'agonie de la République, à une étroite surveillance. Avec amertume, Bail avait vu ses déplacements surveillés, ses relations professionnelles et personnelles observées par les sbires de l'Empereur. Il aurait voulu se battre, il aurait voulu agir, comme le lui avait suggéré à de maintes reprises, son épouse Breha. Mais pour cela, le sénateur aurait pris le risque de l'exposer elle et surtout, Leia.
La pensée de sa fille, serra le cœur du sénateur. Depuis le jour où elle était née, la plus grande peur de Bail était que l'Empire découvre son existence. Leia…la fille de sa plus fidèle amie, celle avec qui il avait planifié la création de La Résistance au pouvoir grandissant de Palpatine. Padmé. Il était difficile pour lui, même encore aujourd'hui d'évoquer la sénatrice de Naboo pour qui il éprouvait une sincère affection. C'est pour elle qui l'avait recueilli l'enfant, et par une curieuse ironie du sort, la ressemblance de la petite fille avec sa mère biologique était une des raisons qui poussait le sénateur à chérir encore davantage la petite princesse. Il la revoyait tellement en elle ! Leia possédait le même enthousiasme, la même passion, la même obstination que sa mère. Avec un sourire attendri, le sénateur Organa pensa à sa petite fille de quatre ans. Elle était encore si jeune, si fragile et pourtant, il était certain qu'elle deviendrait une figure importante aussi bien pour son peuple que pour la galaxie entière.
Oui…nul besoin de prophète ou d'oracles pour savoir que la destinée de Leia serait exceptionnelle. Bien que très jeune, la petite fille avait hérité de bon nombres de traits de Padmé mais pas seulement…la légèreté de Bail se voilà d'inquiétude soudainement. Leia n'était pas une enfant ordinaire. Il le savait…quand il avait décidé de l'amener avec lui, après sa naissance, le sénateur se doutait bien que l'enfant devait certainement avoir hérité également des traits paternels. Il avait seulement espéré qu'ils ne soient pas aussi « prédominants ».
La découverte de la grossesse de la sénatrice Amidala avait été une surprise, mais savoir qui était le père de l'enfant l'avait choqué. Dans sa mémoire, le visage jeune et un brin arrogant d'un chevalier Jedi se dessina. Le sourire confiant et la stature imposante du jeune homme qui était vénéré dans la galaxie entière aussi bien pour ses facultés exceptionnelles que pour son mépris du danger, lui arrachèrent un énième soupir. Anakin Skywalker. Bail ne l'avait que très peu connu, mais comme tous les citoyens de l'ancienne république il éprouvait une profonde admiration pour le Jedi le plus puissant et le plus aventureux de sa génération. Un Jedi à la puissance hors du commun, à qui on avait attribué le surnom de « Héros sans Peur » durant la guerre. Par bien des aspects, Leia tenait également de lui. Et c'était cet héritage qui angoissait Bail. Leia paraissait maîtriser des choses qui lui échappaient. Avec inquiétude, il repensa au jour où la petite fille lui avait déclaré qu'elle éprouvait un vide dans son cœur Un vide que rien ne pouvait combler. Cela avait eu lieu ici même, dans le bureau du Sénateur.
- Je sais que vous m'aimez, pépia-t-elle alors de sa petite voix adorable en le fixant de ses grands yeux marron qui brillaient d'intelligence sous une cascade de cheveux bruns bouclés, mais vous et la Reine Breha ne parvenez pas à combler le manque que je ressens. Il manque quelqu'un dans ma vie, avait-elle tenté d'expliquer avec difficulté, je le sens, c'est comme un gouffre dans ma poitrine que rien ne peut combler hormis cette personne, je voudrais savoir si vous pouvez m'aider et m'expliquer pourquoi je ressens toutes ses choses, avait-elle alors demandé hésitante visiblement inquiète.
Breha avait alors étouffé une exclamation horrifiée. Elle avait toujours dissimulé soigneusement la vérité à tout son peuple et à la galaxie toute entière. Voire cette petite princesse, s'approcher si dangereusement de la vérité alors qu'elle avait brodée un mensonge qu'elle maîtrisait parfaitement avait été un choc. Bail lui-même avait été secoué par cette révélation. Mais…si Leia était bien la fille de Skywalker cela n'était pas si surprenant. Les Jedi avaient la faculté de discerner le vrai du faux, ils pouvaient percevoir le passé et l'avenir. Mais, la fillette percevait-elle réellement la présence de son frère ? Ils n'avaient passés que si peu de temps ensemble, et Maître Yoda avait pris soin à ne pas les faire dormir dans le même berceau pour éviter ce genre de connexion. Son cœur s'était pourtant mis à battre de façon désordonné tandis que les paroles de Maître Kenobi refaisaient surface dans son esprit « il faut les cacher dans un endroit où les Sith ne décèleront pas leurs présences ». Si Leia avait des facultés de Jedi, elle risquait d'attirer l'attention de l'Empereur…et plus inquiétant encore, de l'assassin de son père : Dark Vador. A cet instant précis, le sénateur aurait donné n'importe quoi pour que Skywalker soit en vie. Pour que le héros sans peur soit en mesure de protéger la petite fille. Lui n'en était pas capable. Et dans le fond de son cœur, Bail Organa savait que le seul moyen de préserver Leia était de lui fournir un protecteur possédant des pouvoirs que lui n'aurait jamais. Surtout si elle avait hérité de la puissance de son père.
Et pourtant…il y avait eu plus puissant que lui. Il s'était trouvé un être pour le faire chuter de son piédestal. Maître Kenobi s'était rembruni sur Polis Massa, quand Bail avait mentionné le fait de prévenir Skywalker et d'organiser avec lui une tentative pour reprendre le Sénat. « Skywalker n'est plus » avait soufflé maître Yoda avec difficulté. Mort…le héros sans peur. Mort en combattant Vador. La seule pensée de cette créature mécanisée, fit frissonner de dégoût le sénateur. Sa puissance devait dépasser toute mesure pour qu'il puisse venir à bout de Skywalker…et c'est en réalisant cela que Bail commença à sentir la peur s'abattre sur lui et serrer son cœur comme un étau. Que ferait Vador en apprenant l'existence de Leia ? Le sénateur préférait ne pas l'imaginer…
Breha bien sûr était folle d'inquiétude et avait engagé des espions pour savoir qui avait percé son secret et en avait informé la petite fille. Elle s'était lancée dans une course folle, que Bail laissait suivre son cours, sans intervenir. Devait-il dévoiler à sa femme les origines de la petite fille qu'il avait ramenée avec lui quatre ans plus tôt? Passant une main lasse sur son visage, le sénateur secoua lentement la tête tandis que la seule réponse qui s'imposait à lui était négative. Breha était trop fragile pour supporter un poids aussi lourd. La connaissance de ce secret risquait de la mettre en danger. Si l'Empire venait à suspecter des perturbations dans la Force, à cause des pouvoirs de la petite fille, Palpatine ne manquerait pas d'envoyer des émissaires pour enquêter. Breha devait rester dans l'ignorance. Cela valait mieux pour elle, songea le sénateur en s'arrachant à sa contemplation pour s'approcher de son bureau et programmer l'Holonet.
Sa respiration s'arrêta tandis qu'il découvrait horrifié, que le seigneur Vador, le bras droit de L'Empire, avait lancé une grande purge à l'encontre de Naboo, dont la reine Apailana était suspectée d'avoir hébergée des Jedi. Horrifié, le Sénateur s'éloigna des images holographiques montrant Theed, la capitale, en proie aux flammes, ainsi que les corps des citoyens jonchant les rues devenues des brasiers. Il déglutit péniblement en lisant l'article, qui faisait mention d'une arme biologique particulièrement nocive, qui avait annihilé la quasi-totalité des habitants de la planète. Même les Gungans n'avaient pas été épargné. Quand l'Empereur envoyait Vador quelque part, il ne pouvait y avoir de survivants. Il n'y avait plus aucun espoir. Il repensa à la sénatrice Amidala, qui avait tout fait pour préserver sa planète, au peuple Naboo qui privilégiait la diplomatie par-dessus tout. Une larme coula sur sa joue, tandis que la colère l'envahissait. Massacré, pour avoir offert l'hospitalité, pour avoir donné asile à des Jedis en fuite. Un peuple entier détruit par la cruauté de Vador et la soif de pouvoir de l'Empereur.
L'Empire n'avait aucune limite et aucune décence. Serrant les poings avec rage, le sénateur Bail Organa prit une décision irrémédiable, qui le ferait certainement souffrir toute sa vie. Mais il le fallait…pour Padmé, pour Breha, pour Anakin et ce petit garçon perdu sur Tatooine …pour Leia.
- C'est fait Monseigneur, rapporta le capitaine en s'inclinant respectueusement devant l'imposante silhouette sombre, il ne reste que quelques poches de survivants mais il semblerait qu'ils soient tous contaminés. Ce ne sera plus qu'une question de temps avant que les derniers Naboos ne succombent au virus.
- Bien Capitaine, répondit une voix mécanique, escortez la prisonnière à bord du vaisseau, nous repartons pour Coruscant.
- Monseigneur, reprit le capitaine, l'Empereur a-t-il donné des ordres concernant la planète, une fois qu'elle sera… « libérée » de sa population ?
Le capitaine regretta aussitôt d'avoir posé la question. La silhouette menaçante s'approcha dangereusement de lui et le râle angoissant lui donna des frissons tandis que le seigneur Vador posait sur lui les yeux vides et noirs de ce casque inexpressif. Déglutissant avec peine, le capitaine sentit une sueur froide lui glacer le corps en longeant insidieusement sa colonne vertébrale, tandis que la créature se penchait vers lui sans un mot. Bafouillant des excuses, le capitaine s'empressa de déguerpir avant que son supérieur n'ait l'idée de le tuer, comme il avait coutume de le faire avec les officiers qui lui déplaisait.
Amusé par la terreur qu'il inspirait, Vador regarda l'officier s'enfuir à toute vitesse. Puis lentement son regard s'attacha à la ville en flammes. Depuis le balcon du palais royal de Theed, il pouvait contempler l'ampleur du désastre qu'il venait de provoquer pour sa plus grande satisfaction. Tout n'était plus que chaos et désolation et il trouvait dans la douleur des citoyens agonisants un réconfort. Maintenant…ils savaient ce qu'il en coûtait de lui désobéir. Partout les râles d'agonie se faisaient entendre et les craquements sinistres des bâtiments enflammés s'effondrant au sol comblèrent pendant un moment le vide que Vador éprouvait quotidiennement au plus profond de lui-même. Il n'y avait que dans l'horreur et dans la barbarie qu'il parvenait à oublier les douleurs atroces de ses propres blessures, qu'il parvenait enfin à s'extirper de ce poumon d'acier qui le maintenait en vie. Pourquoi l'empereur ne l'avait-il pas laissé périr dans les flammes de Mustafar ? Il aurait pu tout aussi bien se trouver un autre apprenti ? Pourquoi se soucier de lui, diminué comme il l'était ?
- Parce que vos pouvoirs n'en sont que plus grand Seigneur Vador, souffla la voix onctueuse du vieillard rabougri qui était à présent son maître, regardez-vous, vous voilà devenu bien plus fort que je n'aurai jamais pu l'espérer ! S'était-il réjouit avec un sourire mauvais, votre rage contre votre ancien maître est si puissante ! Si intense !
Avec dégoût, Vador, songea au plaisir non dissimulé de l'Empereur quand il avait décrit toute la noirceur qui émanait de son jeune apprenti. Oui…le côté obscur l'imprégnait totalement à présent. Il n'y avait plus une seule once de lumière dans cette âme tourmentée. Pas une seule note d'espoir. Juste une fureur…contre l'univers entier, contre tout ce qui pouvait vivre sans éprouver à chaque instant une insupportable douleur, quand le moindre pas était pour lui une torture. Vador haïssait tout du monde dans lequel il vivait. Il haïssait les Jedi et leur cruauté, il le haïssait lui ! Cet ancien maître, qu'il avait toujours considéré comme un ami. Obi-wan, songea-t-il avec rage. Il l'avait trahi, il l'avait mutilé parce qu'il avait peur de lui, il avait peur de la vérité que Vador avait tenté de lui révéler. Il pensait l'avoir affaibli ! Il pensait l'avoir laissé pour mort !
Mais…une fois de plus Obi-Wan l'avait sous-estimé. Vador avait survécu. Et c'est l'univers entier qui payait pour ce Jedi. Jusqu'au jour où il le retrouverait. Il lui ferait payer…lentement…en savourant chaque instant. Se délectant de la scène par avance, Vador n'entendit pas le bruit de pas rapide et nerveux de Moff Tarkin qui prenait place à ses côtés. L'amiral de la flotte impérial au visage froid et aux traits secs et disgracieux arborait un masque de survie dans lequel il respirait de l'oxygène vide de toute trace du virus létal qui avait décimé les Naboos en quelques jours. L'amiral était un homme connu pour sa cruauté et ne s'embarrassait pas de sentiments humains. Il était un militaire rigoureux qui obéissait fidèlement aux ordres de l'Empereur, comme il l'avait fait durant l'Ancienne République. Mais même après ses nombreuses années de services, il éprouva un choc en voyant le spectacle affligeant de ce qu'était devenue la planète Naboo. De l'architecture raffinée et esthète de ce peuple il ne restait plus que des cendres et des fumées morbides. Vador était un animal impitoyable et redoutable. Une machine de destruction massive à lui seul. Retenant un frisson d'effroi, l'amiral s'approcha du seigneur noir des Siths et pris place à ses côtés :
- Il ne reste plus rien, murmura-t-il effaré devant le spectacle apocalyptique de l'ancienne capitale.
- Les Naboos devaient payer leur traîtrise, déclara froidement Vador, totalement indifférent.
- Certes Monseigneur, accorda Tarkin en contemplant le carnage, l'Empereur vient d'envoyer un message pour vous féliciter de ce spectaculaire résultat Seigneur Vador, l'informa l'amiral, il m'a également été chargé de vous transmettre sa réponse personnellement, ajouta-t-il hésitant.
Vador tourna légèrement la tête vers lui, visiblement avide d'entendre la réponse de l'Empereur. Tarkin resta un instant interdit face à une telle soumission. Si l'Empereur était impressionnant et intimidant par sa maîtrise de la politique et ses stratégies redoutables, il ne faisait aucun doute pour l'amiral que Vador le surpassait dans bien des domaines, notamment celui de la force physique. Il était certain que si l'envie lui en prenait, le seigneur noir, pouvait très bien renverser l'Empereur et prendre sa place. Cependant, cela ne semblait même pas lui effleurer l'esprit. Vador était totalement soumis à l'empereur et lui obéissait aveuglément. Il demeurait auprès de lui et veillait à ce que ses volontés soient exécutées le plus rapidement possible. Tarkin ignorait au juste quel était la nature de leur lien, mais il ne doutait pas que celui-ci fut particulièrement fort. Suffisamment en tout cas pour que Vador tue Skywalker, autre grand ami de l'Empereur, un Jedi qui s'était tourné contre lui au moment de la prise de pouvoir définitive de Palpatine au Sénat.
- Qu'a dit l'Empereur amiral ? Demanda Vador avec agacement.
- Il…il accède à votre requête, articula péniblement Tarkin, Naboo est à vous.
- Merci Amiral, conclut Vador avant de disparaître dans le palais en ruines.
Si la nouvelle était agréable, elle ne le réjouit pas pour autant. Rien ne réjouissait plus le cœur du seigneur Vador depuis ce qui lui semblait être une éternité. Parcourant rapidement le palais ravagé par ses troupes, il avança avec indifférence jusqu'à son vaisseau, situé sur la piste d'atterrissage aux pieds de ce qui fut jadis considéré comme le plus bel endroit de la galaxie. Vador avait accompli son devoir, les quelques Jedis trouvés sur Naboo étaient morts de sa main, la population exterminée et en gage de gratitude, l'Empereur lui réservait la planète pour son usage personnel.
- Monstre ! cracha soudain une voix toute proche au milieu des clones.
Avec indifférence, Vador se tourna légèrement vers la jeune femme qui venait de se soustraire de la poigne de ses gardes. Sa coiffure raffinée et élégante, sa tenue luxueuse en satin blanc recouverte de lys bleus était d'une telle finesse, d'une telle délicatesse, qu'elle saillait magnifiquement la taille fine de la reine des Naboos. Vador s'attacha à détailler le visage aux traits fins recouvert d'un maquillage blanc, les deux points rouge sur les joues encore arrondies par l'enfance, le trait rouge soulignant délicatement les lèvres lippues de la jeune adolescente qui se tenait devant lui. La reine Apailana devait être magnifique quand son visage n'était pas tordu dans une expression de haine farouche. Se précipitant sur le Sith, elle sortit de son kimono un blaster et tenta de le viser. Durant un instant, un très bref instant, Vador resta interdit, ses yeux se voilèrent tandis que le visage certes séduisant de la reine était remplacé par sa mémoire perfide, par celui, bien plus beau encore d'une autre Naboo. Elle aussi avait été reine…la respiration heurtée par ce souvenir fugace, Vador revit durant l'espace d'un instant, une autre jeune femme tourmentée courir maladroitement vers lui, entravée par son état. Serrant les dents sous son armure opaque, il ferma un instant les yeux tandis que le souvenir persistant de ce visage en larmes surgissait à nouveau.
- Seigneur Vador ! Cria le jeune capitaine qu'il avait terrorisé peu de temps auparavant en descendant du vaisseau.
- MEURS ! Cria la jeune femme en pointant l'arme sur lui prête à tirer.
La rage que provoqua ce souvenir, sortit le seigneur de sa torpeur et il tendit le bras, plus furieux que jamais en direction de la jeune femme. Celle-ci suffoqua immédiatement tandis qu'un étau enserrait sa gorge. Mourir…mais quelle idée ? Songea Vador amusé, il ne pouvait pas mourir dans les flammes…c'était elles qui l'avaient créées.
- Sei…seigneur Vador, intervînt avec diplomatie Moff Tarkin qui venait de sortir du hangar à vaisseau, la Reine Apailana doit être ramené sur Coruscant comme l'ont exigé les Gouverneurs Impériaux, elle doit être remise à la justice impériale.
- Qu'il en soit ainsi, claqua la voix gutturale, en relâchant sa prise au grand soulagement de l'amiral.
Apailana tomba lourdement sur le sol et toussa en tentant de reprendre son souffle. Elle massa sa gorge douloureuse en larmes tandis que les troupes de l'Empire la remettait brutalement sur pieds. Cependant, bien que très faible la jeune souveraine lança un regard méprisant au seigneur Sith et lança sur un ton de défi :
- Profitez de votre pouvoir seigneur Vador, car il viendra bientôt quelqu'un pour vous en déposséder !
- Crois-tu que tes menaces ont un quelconque effet sur moi petite fille ? Rétorqua la silhouette sans visage sur un ton mordant.
- Tous les Jedis ne sont pas morts Vador ! S'écria-t-elle à nouveau en résistant aux gardes qui l'emmenaient. Anakin Skywalker saura bien comment vous détruire, il n'aura pas une once de pitié pour celui qui lui a enlevé sa grande amie la sénatrice Amidala.
Moff Tarkin haussa les sourcils surpris et jeta un regard inquiet en direction du bras droit de l'empereur tandis que la reine savourait l'effet que sa déclaration avait produit. Visiblement Vador ne s'attendait pas à ça. L'amiral retint son souffle et observa le seigneur Sith qui ne laissa pas filtrer la moindre réaction en dépit de la rage qui émanait de lui. La seule évocation du nom de Skywalker le mettait dans des états de rage impossibles à contrôler, et au fond de lui, l'amiral ressenti un très mauvais pressentiment. Son regard croisa celui de la jeune reine, qui défiait du regard le Sith. La vie de la jeune femme venait très probablement d'arriver à son terme. Quoi qu'ait pu lui faire le Jedi, Vador en gardait un souvenir suffisamment amer pour détruire tous ceux qui osait l'évoquer devant lui. Tant et si bien que le nom même de son ennemi disparu avait fini par être proscrit dans toute la galaxie. Tarkin ne doutait pas un seul instant que la jeune femme n'avait aucune idée de ce que sa bravade allait entraîner. Non vu la terreur qu'elle éprouvait à le voir glisser vers elle, telle une menace sourde, elle n'en avait pas du tout conscience.
Vador s'approcha lentement de la captive qui essaya de se débattre du mieux qu'elle pouvait au-milieu des clones. Mais trop faible, elle ne put rien faire pour s'échapper et vit la sombre silhouette glisser vers elle d'un pas étonnement leste. Son cœur se mit à battre une chamade désordonnée alors que la peur commençait à s'infiltrer dans chaque fibre de son corps. Vador, satisfait de l'effet produit, pencha la tête et approcha son visage mort jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'à quelques centimètres de celui de la jeune femme.
- Vous pensez sincèrement que quelqu'un va venir vous sauver « votre majesté » ?
- Anakin Skywalker le fera, j'ai foi en lui, tout comme la sénatrice Amidala, il vous vaincra, dit-elle d'une voix tremblante en plongeant ses iris sombres dans ceux absents du masque noir, il nous rendra notre liberté.
- Ça ma chère j'en doute, claqua la voix implacable de Vador en dégainant son sabre laser, je l'ai tué il y a longtemps.
Et avant que la reine n'ait pu ajouter quoique ce soit, le vrombissement de la lame rouge fendit les airs et s'abattit rapidement sur la jeune femme qui poussa un hurlement atroce. Retenant une violente nausée, Tarkin regarda l'ampleur du désastre. Comme convenu, Vador avait laissé la jeune femme en vie…mais dans quel état ! Un frisson écœuré secoua l'amiral tandis qu'il découvrait les membres découpés de la jeune femme sur le tarmac. Vador lui avait coupé les bras et les jambes, et sans ajouter un mot, totalement indifférent aux expressions dégoûtées et choquées de ses soldats, il tourna le dos avec indifférence, pour monter à bord de sa navette et regagner son croiseur interstellaire.
Cela faisait quatre ans que l'Empereur régnait mais rien ne paraissait être plus terrifiant aux yeux des peuples que ce Vador, sortit des flammes de Mustafar, qui ne semblait être fait que de rage et de métal. Déglutissant avec peine, Moff Tarkin s'arracha de la contemplation de ce qu'il restait de la reine des Naboos qui hurlait de douleur et suivit son supérieur dans sa navette.
