Chapitre 1 :

Elmin se mordit la lèvre pour ne pas trop rire devant l'air embarrassé de Legolas.

« Ada… Nous ne partons que deux jours…

-Est-ce censé me rassurer ?

-Nous serons très prudents, répéta le prince en détachant bien chaque syllabe. »

Finalement, les deux jeunes elfes quittèrent la cité sous le regard paternel inquiet de Thranduil. Ils chevauchèrent cote à cote dans la bonne humeur, en restant sur les chemins les plus saufs de la forêt.

Leurs responsabilités s'accroissaient chaque jour dans la cité et les deux frères avaient moins de temps pour eux maintenant qu'ils avaient activement pris part aux combats qui faisaient rage plus au sud de la forêt. Mais ces deux prochains jours devaient être quelques heures de répit pour tous les deux.

La première journée passa à une vitesse incroyable. Les deux jeunes elfes avaient l'impression que quelques heures seulement s'étaient écoulées.

« Nous devrions chercher un endroit pour la nuit, dit Elmin, il fera bientôt noir, les chevaux ne verront plus où ils vont. »

Legolas sourit. Il se sentait détendu comme rarement il ne s'était senti ces derniers temps. Si seulement leur petite escapade pouvait durer plus longtemps que quelques jours ! Il suivit son frère à travers la forêt, vers une petite clairière qu'ils connaissaient tous les deux, et qu'ils savaient paisible. Mais à leur arrivée, un spectacle très inattendu les attendait.

Au milieu de la clairière, plusieurs silhouettes étaient étendues à terre. Les deux elfes descendirent immédiatement de cheval et s'approchèrent prudemment. Tous étaient allongés face contre terre, immobiles. Legolas s'agenouilla le premier, horrifié à la vue de tous ces corps. Tout de suite, les deux elfes s'aperçurent qu'il ne s'agissait que d'humains, aussi étonnant que cela puisse paraître au beau milieu de leur forêt.

Elmin observa la clairière avec anxiété. L'atmosphère était très lourde ici. Il n'aimait pas l'idée de rester dans cet endroit, mais ces hommes avaient besoin d'aide, ils ne pouvaient pas décemment partir alors que certains étaient peut être encore en vie. Il rejoignit donc son frère près du premier corps.

« Celui là est encore en vie. Mais je ne vois pas où il est blessé, aide-moi à le retourner. »

A peine Elmin avait-il déposé sa dague sur le sol pour retourner le corps qu'une voix retentit derrière eux.

« Ne bougez pas. »

Les deux elfes firent volte face en même temps, Elmin reprenant sa dague et Legolas son arc. Plusieurs autres hommes étaient apparus, tous armes en main, la plupart visant les elfes avec leurs arcs.

« Posez vos armes ! »

Lorsqu'Elmin perçut dans son dos les bruits d'autres hommes, il comprit qu'ils étaient tombés dans une embuscade. Il se retourna. Tous ceux qu'ils avaient trouvés étendus à terre en pensant qu'ils étaient morts ou blessés s'étaient relevés, eux aussi armes en mains. Les elfes étaient encerclés.

« Posez vos armes, répéta l'homme.

-Que voulez-vous ? Que se passe t-il ici ?

-Pour la dernière fois, posez vos armes. Nous sommes beaucoup plus nombreux que vous. »

Les deux elfes obéirent finalement car ils avaient réalisé qu'ils n'avaient pas le choix. Doucement, sous les yeux des hommes, les deux elfes déposèrent leurs armes sur le sol.

« Reculez. »

Ces hommes semblaient connaitre les elfes. Ils se montraient très prudents. Dés que les elfes furent assez éloignés de leurs armes, deux hommes ramassèrent dagues et arcs elfiques.

Elmin serrait les dents en silence. Il ne savait pas à quoi s'attendre. Tous les humains qu'il avait rencontré jusque là s'étaient montrés pour la plupart un peu méfiants envers les elfes, mais amicaux.

« Que voulez-vous ? Se risqua-t-il à demander.

-Taisez-vous, elfes. »

Un des hommes derrière lui, lui donna un violent coup de pied à l'arrière de ses genoux. Elmin tomba à genoux. A coté de lui, Legolas perdit patience et voulut protéger son frère en s'interposant. Le regard flamboyant, il faisait face à l'homme qui semblait être le chef de la bande puisqu'il était le seul à pendre la parole. Il le défiait de s'approcher et de le combattre, qu'il soit armé ou non.

« Ecarte-toi, elfe. »

Legolas sentait son sang bouillir dans ses veines. Il était hors de question qu'il laisse quiconque menacer ou s'en prendre à son frère. Mais il savait aussi que tous les deux ne faisaient pas le poids contre tous ces hommes.

Tandis qu'il examinait la situation, cherchant désespérément une solution, une faille parmi les hommes, l'un d'eux laissa échapper une flèche.