The legend of Zelda:

The Dark Triforce

Chapitre 1:

Kei

Jamais le village d'Ordonna n'avait été aussi tranquille depuis ce fameux jour. La même routine s'installait jour après jour, aussi maussade que Giovanni entouré de son argent et de ses chats. Tout le monde semblait avoir oublié ce qui s'était passé, comme si ce n'était qu'un simple souvenir sans importance, une vieille histoire à raconter qu'à ses petits-enfants. Et plus important encore, la perte de Midna, elle était partit... et tout ça en laissant une phrase en suspense, rien de plus, la belle histoire! « Link je... à plus tard... ». À plus tard? Pourquoi avait-elle dit ça si elle avait prévu de détruire le miroir ensuite? Ça n'avait pas de sens! Et quoi : « Link je... »? Quoi « je »? Pourquoi elle n'a rien dit!?

Voilà maintenant plusieurs mois que Link avait vaincu Ganondorf et Zant et que Midna était partit en brisant le miroir du crépuscule. Il était devenue rare de la voir hors de chez lui dans le village d'Ordonna. D'ailleurs, il lui avait pris un bon bout de temps avant de revenir au village après avoir sauvé Hyrule. Il était frustré contre Midna de ne pas avoir fini sa phrase avant de partir et la journée d'après il était en colère contre lui-même parce que la veille il était en colère contre Midna, c'était à le rendre fou! Et par-dessus le marché, il n'avait eu aucune nouvelle de Zelda, aucune lettre, rien. Il n'avait vu personne depuis qu'il était revenu, il restait enfermé chez lui à faire les cent pas à se demander ce que Midna voulait lui dire ou encore ce que Zelda fabriquait dans son château à Hyrule. Plusieurs fois par semaine, il se demandait si ce n'était pas une déclaration d'amour que Midna voulait lui faire. Ça aurait donné une belle scène, non? Mais la seconde suivante, elle serait partie en détruisant le seul lien existant entre son monde et le sien? Elle ne voulait peut-être pas faire de peine à Link en lui déclarant son amour et partit l'instant d'après. Et pendant qu'il se demandait si lui ne ressentait pas quelque chose pour Midna, c'était l'image de la princesse d'Hyrule qu'il avait en tête, rien de bien réjouissant. S'il devait les aimer toutes les deux, laquelle devrait-il choisir? Son côté logique lui dirait Zelda, bien sûr, puisque qu'il n'a aucun moyen de revoir Midna, mais en même temps... il avait vécue bien plus avec Midna. Après tout, c'est elle qui l'avait accompagné dans ces nombreux donjons. Au début, c'était parce qu'elle le forçait à faire ça, mais ensuite, ils avaient eu une belle complicité, ils avaient battu Zant ensemble, Midna s'était même sacrifié pour les sauver, lui et Zelda, dans le dernier combat contre Ganondorf. Tout était encore très confus dans son esprit. Un autre détail qui le frustrait était le fait que personne ne semblait se souvenir de lui comme un héros, mais toujours comme le jeune fermier serviable qu'il était avant de devenir le héros choisit par les déesses. Mais d'un autre côté, personne n'était venu lui dire quoi que soit depuis son retour : avaient-ils peur de lui? Ou tout simplement parce qu'il n'était jamais sortit? Il se maudit lui-même de sa stupidité et décida, pour la première fois depuis des mois d'aller voir les autres.

Déjà en quittant sa maison, il aperçut la bande de gamins qui espionnaient sa maison. En le voyant sortir, ils se cachèrent derrière un buisson, Link sourit légèrement :

-Pas la peine de vous cachez, je vous ai vue.

Derrière le buisson, la voix de Colin se fit entendre :

-Je vous l'avais dit! Il n'aime pas qu'on l'espionne!

-Tu vas te taire, oui!? Répondit la voix de Fehnir. Il va se mettre en colère!

Link leva un sourcil :

-Qui vous a dit que j'étais en colère?

-Euh... personne! Répondit Anaïs. Non, personne ne nous a dit que tu étais en col... aïe!

-Taisez-vous tous! Ordonna Balder, le petit cerveau de la bande. Il va VRAIMENT se mettre en colère.

-Est-ce que vous allez m'expliquer pourquoi tout le monde pense que je suis en colère!?

Tous les quatre se montrèrent hors du buisson :

-Alors..., tu n'es pas en colère? Demanda Colin.

-Bien sûr que non. Mentit Link

En faite, il était en colère, il sentait que toutes ces histoires allaient bientôt le faire exploser. Rester seul enfermé chez lui sans parler de ses problèmes à personne n'était pas une bonne idée:

-Eh bien... les autres commençaient à se demander ce que tu fabriquais seul chez toi. Nous n'osions pas te déranger, dit Balder.

-À vrai dire..., j'aurais bien apprécié que quelqu'un soit venu me voir. Mais je... j'avais des choses à éclaircir.

-Et ça a marché? Tu es quand même resté enfermé dans ta maison pendant 2 mois, tu ne sortais que pour aller te chercher quelque chose à manger. Dit Fehnir.

-Pas vraiment, je crois que je vais partir à Hyrule demain, j'ai besoin de parler à Zelda.

-Alors, c'est vrai ce que les gens d'Hyrule racontent!? Il s'est vraiment passé quelque chose à Hyrule et tu as sauvé la princesse? Demanda Anaïs.

-Quoi? Vous ne le saviez pas?

-Les gens disent que c'est une rumeur, selon ce qu'on sait, Zelda aurait dit à la population que la destruction du château était un accident, mais lorsqu'on lui parle des créatures noires qui nous attaquaient, elle répond qu'il faut oublier ça.

-Quoi!? Dit Link, presque en hurlant, ce qui fit peur aux enfants.

-Vous voyez, je vous avais bien dit qu'il allait se mettre en colère. Dit Colin.

-Urf... désolé, dit Link. Mais je ne comprends pas pourquoi elle aurait dit ça.

Sans rien ajouter de plus il se dirigea vers le village :

-Oi! Où vas-tu?

-Voir le maire... répondit Link, la voix maussade.

Pendant que Link marchait à grands pas vers la maison de Bo, le maire du village, une autre personne marchait les cent pas dans sa chambre, quelques kilomètres au nord de la province d'Ordonna, dans un château en assez mauvais état. La princesse d'Hyrule s'en voulait d'avoir menti à son peuple, mais si elle voulait éviter les questions embarrassantes et la panique de tous, elle se devait de garder le secret. Zelda s'était enfermé dans sa propre chambre, ordonnait de n'être dérangé sous aucun prétexte. La reconstruction du château avait débuté il y a peu, mais allait bien, la majorité des débris avaient été retirés. Malheureusement, il ne restait que très peu du château, l'explosion qui l'avait détruit avait quand même été énorme, il était même surprenant de voir qu'il en restait quelque chose, plus du trois-quart du château n'était plus qu'un tas de veilles pierres et de morceaux de bois, les gens se doutaient que c'était la cause « d'un malencontreux accident », comme elle leur avait dit. Elle en avait presque honte... elle détestait la politique. Elle n'a jamais voulu en parler à Link dans une lettre, quelques indiscrets pourraient très bien lire la lettre et ainsi connaître la vérité : le retour de Ganondorf, le criminel le plus dangereux du royaume, son combat contre elle, Midna et Link, le miroir, le royaume du crépuscule. Il était nécessaire, voir même capitale qu'ils n'en sachent rien. Et puis, Ganondorf est mort, pourquoi leur dire qu'il était revenu? Ce n'était pas un mal nécessaire, loin de là!

Zelda sortit de ses rêveries lorsqu'un soldat entra sans frapper :

-Qu'est-ce que j'ai dit? On ne doit pas me déranger!

-Pardonnez-moi, votre altesse, mais c'est urgent!

-Qui a-t-il?

-On vient tout juste de recevoir le message. Un village entier à pris feu aux limites du royaume, c'est le village de Vale.

-Vale? Ce village est très reculé, encore plus qu'Ordonn...

En invoquant le village d'Ordonna, elle venait de penser à Link, mais le soldat la ramena vite à la réalité :

-Quelque chose ne va pas, Votre Majesté?

-Non, ce n'est rien, il y a-t-il des survivants?

-Plusieurs de nos soldats sont allés là-bas pour constater les dégâts et voir s'il y a des rescapés.

-Espérons que quelqu'un puisse nous dire ce qui s'est passé. Comment va la reconstruction du château?

-Les travaux avancent lentement, mais c'est constant. Les ouvriers y mettent toutes leurs énergies!

-Parfait... tenez-moi au courant.

-Bien, Votre Majesté.

Après une dernière salutation, le soldat quitta la chambre.

De retour au village d'Ordonna, Link était en pleine discussion avec Bo:

-Alors..., c'était donc vrai... c'est vraiment toi qui as sauvé Hyrule et la princesse? Mais elle a clairement dit que la destruction du château était...

-Un accident, je sais. Dit Link, mais je ne comprends pas pourquoi elle a dit ça...

-Tu sais, la princesse aurait sûrement voulu éviter une panique. Elle savait probablement ce qu'elle fessait.

-Je vais tout de même me rendre à Hyrule pour aller la voir, je dois lui parler.

-Fais comme bon te semble, ce n'est pas moi qui va te retenir. C'est bien de voir que tu n'es pas mort chez toi, on s'inquiétait, tu sais? On pensait que tu ne sortirais jamais.

-Je...

-Non non non, pas la peine de t'expliquer. Aller, vas voir ta princesse.

-Je ne sais pas quand je reviendrais.

-Ce n'est pas grave, reviens, c'est tout ce que je te demande.

Link quitta la maison du maire, plus joyeux que le matin même. Il retourna chez lui et s'approcha d'Epona, toujours fidèle à son poste devant la maison de Link:

-Ça fait un moment qu'on n'a pas fait une balade, hein? Dit-il en caressant la jument, celle-ci agita sa crinière joyeusement. Aller, on y va.

Il chevaucha don en direction d'Hyrule, impatient de parler à Zelda.

Dans une autre région encore plus reculée d'Hyrule que la province d'Ordonna se trouvait une chaîne de montagnes couverte de forêt, au sud. La région était si reculée qu'il était plutôt rare d'en entendre parler, certains ignoraient même que cette région appartenait à Hyrule. Cependant, un important feu s'était déclaré dans le village de Vale, situé au beau milieu de cette chaîne. La nouvelle avait circulé à la vitesse de l'éclair et la majorité du royaume était au courant. Quelques curieux étaient même venus voir la scène. Comme le village était en plein coeur des montagnes, les maisons étaient construites sur plusieurs niveaux et en nombre limité, pour éviter un glissement de terrain. Les maisons étaient haut de plusieurs étages et pouvait accueillit 2 familles de 5. C'était un petit village d'à peine une quarantaine d'habitants, donc environ 8 maisons.Il y régnaient une atmosphère très campagnarde en temps normal, mais c'était plutôt une atmosphère de panique qui entourait le village aux prises avec ce feu meurtrier. L'incendie s'était rapidement propagé dans la forêt autour et les soldats d'Hyrule ont été appelés en renfort pour aider les villageois à l'éteindre. La fumée blanche causée par le feu de forêt s'élevait sur plusieurs dizaines de mètres dans les airs, ce qui rendait le spectacle visible à des kilomètres à la ronde.

À quelques mètres en bordure du feu, un soldat lourdement décoré et portant une armure aux allures officielles discutait avec un autre soldat, celui-ci portant une armure plus modeste:

-Comment évolue la situation? Demanda le soldat en grande armure.

-Le feu est presque inarrêtable, mon capitaine, répondit l'autre soldat. La rivière la plus proche est à quelques centaines de mètres du village, mais nous avons réussi à contenir l'incendie pour l'empêcher de gagner plus de terrain. Nous avons coupé les arbres autour du village dans un rayon de quelques dizaines de mètres, tout ce que nous pouvons faire, c'est attendre que le feu s'éteigne de lui-même.

-Des survivants?

-Pour le moment aucun, monsieur. Tous les corps que nous avons trouvés étaient carbonisés. Il serait étonnant que qui que ce soit ait survécu dans un tel brasier. Le village est une perte totale, aucun bâtiment n'a tenu le coup.

À ce moment, un autre soldat, portant du matériel aux allures médicales, un guérisseur sans doute, appelait le capitaine en hurlant:

-Capitaine!

-Qui a-t-il?

-On a trouvé un survivant au beau milieu du village!

-Est-il gravement blessé?

-C'est le plus étonnant, capitaine! Il n'a rien! Pas la moindre égratignure, il est seulement évanoui, pourtant il était au centre des flammes. C'est un miracle qu'il soit en vie!

Son visage s'assombrit soudain:

-Il y a aussi un autre détail le concernant...

-Lequel? Demanda la capitaine.

-Eh bien... il porte une sorte de tatouage... vous feriez mieux de venir voir.

Le capitane suivit le guérisseur dans une tente à une distance sécuritaire du village toujours en flamme. Sur un lit grossièrement improvisé était étendu un jeune garçon d'environs 12 ans. Il avait les cheveux brun très pâle en bataille, un visage maigre et portant des habits très simples, très modestes. Il était plutôt petit pour son âge. Il semblait dormir paisiblement. Bien que les soldats l'avaient trouvé au beau milieu des flammes, il n'avait rien, absolument rien. Pourtant, plusieurs soldats qui sont allés le chercher se sont brûlés à plusieurs endroits avant de pouvoir le sortir de là. Mais ce qui intriguait tout le monde était le tatouage imprimé sur son bras. Plusieurs lignes courbées longeaient son bras droit symétriquement à plusieurs endroits, se joignant pour ne former qu'un seul cercle sur le dos de sa main. Au centre du cercle se trouvait un dessin représentant une triforce noire. Le capitaine fut intrigué et voulut toucher le tatouage, mais au moment où ses doigts allaient se déposer sur le bras du jeune garçon, celui-ci se réveilla en sursaut, à la grande surprise de tous. Il avait l'air apeuré et semblait se demander où il était:

-Ne t'en fais pas mon garçon, dit le capitaine. Tout va bien, tu es sain et sauf.

-Où... où est le village? Où suis-je? Demanda, paniqué, le jeune garçon.

-Écoute... tu ferais mieux de te reposer, mais dis-moi, quel est ton nom?

-Je m'appelle Kei.

Puis, sans prévenir, Kei retomba lourdement sur le lit, inconscient. Un des soldats s'approcha du capitaine :

-Que devons-nous faire?

-Amenez-le en ville, chez le docteur, il saura quoi faire. Et informé en la princesse Zelda dès votre arrivé, elle doit savoir à propos de ce tatouage, je n'ai jamais rien vue de tel.