Voilà une nouvelle fic sur Odion cette fois (je trouve qu'ils ne sont pas assez... euh... "écrits" les Ishtar) Voilà voilà Bonne lecture !
I-Le Gardien des Tombes
L'éclair lancé par l'attaque de Râ m'a frappé et je me suis évanoui. Je me souviens encore de ce moment où je me suis, plus que jamais, senti seul, abandonné. Si seulement Marek avait pu, à ce moment là crier « ODION !!!! » Peut-être les évènements auraient pris un court différent. Mais peut-être pire. Il aurait eu peur pour moi et s'en serait énervé. Bon il faut que j'arrête et que je dorme, mes insomnies n'arrangeront rien. Cependant, Je ne peux pas m'empêcher de repenser à cette attaque. Je n'en n'ai jamais parlé à personne mais j'ai vraiment vu, à ce moment là, ma vie défiler...
Jusqu'à mes trois ans, mes souvenirs de ma vie sont confus. Des images, non, des sensations et des idées plus qu'un véritable "film". Je me rappelle le froid, la peur, la faim puis la chaleur, la douceur et le réconfort. Je me souviens aussi des murs de pierre brute, à peine réchauffée par les multiples torches qui créaient des ombres tremblantes.
Les premières années de ma vie furent consacrées à ma mère, Nadira Ishtar, qui m'apprit les rudiments de l'écriture et de la lecture. Je passais de longues heures dans ma chambre, sans autres soucis que de la voir fière de moi. Je savais que je n'étais pas son vrai fils et je voulais faire en sorte que chaque jour qui passe ne lui fasse pas regretter sa décision.
Ainsi, la langue des Gardiens des Tombes est vite devenue naturelle pour moi. Je m'amusais à déchiffrer les symboles colorés sur les murs et j'impressionnais Zoltan, le fils d'Hisham, l'un des serviteurs, de quelques années mon aîné. Jusqu'au jour où mon père adoptif, Malik Ishtar, me surprit. Seule l'intervention de ma mère m'évita une correction.
Terrifié par la soudaine colère de mon père, je ne m'endormis pas tout de suite ce soir là, lorsque j'entendis une conversation dont je ne compris pas l'ampleur sur le moment. Père se désespérait de ne pas avoir de fils, il parlait d'un rituel et de la honte qui pèserait sur sa génération. Après un silence, Mère lui fit remarquer que j'étais là, que je conviendrais parfaitement. Mais je n'étais qu'un serviteur, pas le produit de sa chair.
- Malik, il est notre seul espoir. Le jour de ses dix ans, si nous n'avons pas de garçon, tu m'initiera. Il est notre seule chance...
Entre temps, j'avais appris à me lever lorsque Malik entrait dans une pièce où j'étais, à ne pas le regarder dans les yeux, à l'appeler "maître", à obéir sans discussion, bref, à me comporter en serviteur soumis.
Aussi lorsqu'il entra dans ma chambre le soir même, je me levai d'un bond, craignant avoir fait une bêtise quelconque.
- Odion, dès aujourd'hui je veux que tu te consacre aux tâches domestiques pour arrêter de passer ton temps dans les livres. Hisham t'apprendra.
- Bien, maître, répondis-je humblement.
- Il est inutile d'en parler à Nadira. Me suis-je bien fais comprendre?
- Oui, maître.
Je l'entendis quitter la pièce avec un certain soulagement, qui laissa rapidement sa place à une joie naïve : en quatre ans, c'était la première fois qu'il me confiait quelque chose.
