Voici ma quatrième fanfic sur Hunger Games. C'est un UA comme ma précédente fic. Je n'aborde pas le thème des jeux. C'est un cross over avec la servante écarlate (the handmaid's tale). Dire que j'adore cette série est un euphémisme. Il y a peu de fanfics dessus. Le thème est difficile et ça correspond bien à ce que je souhaite pour faire évoluer Katniss et Peeta. J'espère que ça vous plaira. Je ne sais pas où ça va me mener, j'espère que vous m'encouragerez.

Je ferai des chapitres courts pour essayer de publier plus souvent. Le rating est élevé comme dab car des thèmes violents sont abordés.

Tous les personnages appartiennent à Suzanne Collins et Margaret Atwood.

Bonne lecture.


CAPTURE


Katniss

Je me hâte de prendre quelques affaires dans mon appart. Je suis sur le qui-vive, stressée. Je dois rejoindre le Canada au plus vite. Ma sœur m'attend en bas. Plus de temps à perdre. Quand elle a frappé à ma porte, j'ai su qu'il était enfin temps. Je referme la porte de mon ancien foyer sans un regard en arrière, je descends les escaliers à vive allure. Suite au coup d'état de ces fanatiques, les Etats-Unis se sont effondrés. Boston est sous le joug d'une nouvelle république, une nouvelle dictature s'installe. Les femmes sont les plus touchées, destituées de leurs droits fondamentaux. J'avais prévenu Prim que cela arriverait quand la première attaque a eu lieu contre la Maison Blanche. Mais elle ne m'a pas écoutée, persuadée que notre pays parviendrait à repousser les assaillants. Confiante dans la capacité du Président à nous protéger contre ces terroristes religieux. Même quand j'ai été virée de mon emploi, et que nos comptes bancaires ont été gelés ou mis sous la tutelle des maris ou des conjoints, elle a résisté. J'ai pu conserver mon appart seulement parce que la propriétaire était une femme mais une nouvelle loi venait de tomber, aucune femme n'avait plus accès à la propriété. J'aurais de toute façon dû quitter les lieux.

Je pousse la porte d'entrée, Prim est statique, pâle, son bébé dans les bras. Il fait froid, ils sont emmitouflés dans un manteau épais pour elle et un nid d'ange rembourré pour son bébé. Ses yeux sont rouges de chagrin. Son compagnon a été tué en voulant les aider à fuir ce monde de fous. Elle ne sait plus comment réagir. Je ne parviens pas à lui en vouloir. Elle n'a plus que moi vers qui se tourner. On ne peut plus faire confiance, un système de délation a été mis en place pour permettre aux nouveaux habitants de la République de Gilead d'obtenir un meilleur train de vie. J'observe les alentours, les fenêtres.

-Ne trainons pas.

Elle est venue avec la voiture de son défunt conjoint. Ils devaient se marier dans quelques mois. Elle a à peine vingt-et-un ans. Je ne comprends pas pourquoi elle s'est lestée d'un mec et d'un enfant. Nous qui avons vu notre mère mourir sous les coups de notre père avant qu'il ne se mette un balle. Nous étions si jeunes, si naïve. Je ne le suis plus, naïve. Je n'ai aucune confiance en les hommes.

Je balance ma valise dans le coffre au côté du sien. Au volant, je démarre en trombe. Elle jette des coups d'œil en arrière constamment, surveillant son trésor comme elle aime à appeler sa fille.

Je dois prendre des petites routes pour atteindre l'aéroport. Nous avons des passeports car nous avions l'habitude de voyager avant qu'elle ne s'acoquine avec ce gars. Dire que j'aurais pu déjà être loin si elle n'avait pas obstinément refusé de partir d'ici. Nous n'avons aucune famille au Canada mais c'est le seul endroit qui résiste, qui accueille les réfugiés et qui n'est pas encore hors de prix. J'ai bien fait de planquer un peu d'argent chez moi, l'habitude d'une vie difficile où nous avions manqué de tout.

Mon portable sonne.

Gale.

Encore.

Il insiste. Prim me conseille de répondre.

-Je conduis.

-Ça doit être important. C'est surement au sujet d'Ethan.

-Ethan ?

-Ton fils.

Je freine d'un coup sec et je me gare en warning sur le bas-côté. Je me tourne vers elle, colérique.

-Doucement, m'engueule Prim. Poppy s'est endormie.

Je la fixe avec fureur, attendant des explications.

-Il a pris contact avec moi quand tu lui as laissé le bébé sur le pas de sa porte.

-Comment il t'a trouvée ? Il ne connaissait ni mon nom, ni mon lieu d'habitation.

Nous nous sommes croisés lors d'un voyage d'affaires à New-York, au bar de l'hôtel où je résidais et lui aussi à l'évidence. Nous avions passé une semaine torride avant de nous quitter sans un mot et le mois suivant j'étais enceinte.

Moi ! Enceinte !

Le monde dépérissait car les guerres nucléaires avant rendu beaucoup de femmes infertiles et je pensais en faire partie. J'aurais dû deviner que le sort s'acharnerait contre moi. Je ne voulais pas d'enfants. A l'hôpital, mon droit d'avorter a été rejeté étant donné les conditions actuelles. J'ai porté la vie dans une souffrance intolérable et cela m'a valu de rater ma promotion.

Mes doigts se crispent sur le volant. Je ne veux pas y penser, je ne veux pas me sentir piégée. Prim est mon seul point faible, la seule personne que je n'ai jamais aimée. J'aurais pu aimer ma mère mais elle est restée avec un homme violent qui la maltraitait et nous maltraitait par la même occasion. Elle aurait dû nous emmener loin de cette pourriture. Mais son amour pour lui nous a été fatal.

-Il a des relations par son boulot. C'était un jeu d'enfant pour lui de te retrouver.

-Pourquoi ne m'a-t-il pas contacté ?

-Il a compris que tu ne voulais pas d'eux.

Tant mieux !

C'est autour de son portable de sonner.

-Ne réponds pas !

Elle hésite, m'observe, s'inquiète.

-C'est de ton fils qu'il s'agit.

-Je n'ai pas d'enfant.

Je reprends la route, excédée. Elle se tait et je me détends enfin.

-Je l'ai vu tu sais.

La même réaction vive sauf qu'il n'y a pas de bas-côté pour me garer, nous sommes sur un pont. Je stationne sur la chaussée déserte. Mes warning actionnées, je tape sur le tableau de bord pour ne pas invectiver ma sœur. Bébé pleure et ça m'énerve. Je sors de la voiture pour hurler. Je ne dois pas me mettre dans cet état. Je respire un bon coup, plusieurs fois, les yeux rivés sur le fleuve. Je ferme les yeux.

-Katniss !

Mes sens sont en alerte. L'affolement dans la voix de Prim ne m'a pas échappé. Deux hommes en noirs armés jusqu'aux dents nous mettent en joue. Je retourne dans la voiture malgré leur sommation de me coucher au sol. Je démarre, l'un deux vise les pneus, atteint sa cible.

Merde !

Je tente quand même une marche arrière, c'est laborieux. Le bébé hurle toujours, c'est insupportable.

-Fais-la taire, bon sang !

Deuxième tir, plus moyen de manœuvrer le véhicule. Prim sort en trombe, récupère sa fille. Je le sens mal. Je sors aussi, je fais le tour, le cœur au bord des lèvres et je parvins à la stopper avant qu'elle ne passe par-dessus la rambarde du pont.

-Qu'est-ce tu fous ?!

-Je ne veux pas être séparée de ma fille ! Panique-t-elle. Je ne veux pas qu'elle vive dans un tel monde si je ne peux pas la protéger. Je préfère encore mourir.

-Ne dis pas une telle chose !

Elle est désorientée, en plein marasme. Je les serre fort contre moi, anéantie.

-Ça n'arrivera pas, tu n'as rien fait de mal.

On est plaquée au sol, le bébé a été préalablement arraché des bras de sa mère. Prim devient hystérique, un coup de crosse l'assomme net, je me jette sur l'assaillant responsable, rouge de colère, et c'est le trou noir.


Merci d'avance pour les comms!

La suite quand je pourrai.