Elle est tellement belle quand elle rit, les muscles de son visage s'étirent pour créer ce magnifique spectacle, la commissure de ses lèvres se relève, ses pommettes suivent le mouvement et s'ouvrant, sa bouche révèle des dents d'une blancheur extrême. Ses yeux pétillent et se brident, elle secoue la tête, se contorsionne, de petites larmes perlent au coin de ses yeux et s'en vont glisser le long de ses joues pour finir dans le creux de son cou sans qu'elle ne fasse rien pour les arrêter, trop occupée à essayer de stopper son rire, à tenter de ne pas faire trop de bruit. Son rire, lui aussi est beau … Le son qu'elle fait quand elle rit, c'est sublime, chaud, réconfortant, enivrant même, on ne s'en lasse pas. Elle est belle quand elle rit elle est belle tout le temps en fait, à chaque situation elle apporte sa grâce, sa chaleur, sa sensibilité. Chacun de ses mouvements est remplit de sa douceur, de volupté. C'est une femme extraordinaire, toute en subtilité ? L'amour, qu'elle porte en elle, qu'elle a, pour le monde, pour la vie, les autres, est si puissant, si pur, elle en irradie chacun et chacune, tout ceux qui sont à sa portée en sont éblouit. Le bonheur suinte de son être, et se propage autour d'elle tel une trainée de poudre …
Sauf aujourd'hui, ce jour, cette date aujourd'hui c'est l'horreur, l'incompréhension, la détresse qu'elle me fait ressentir ce n'est plus avec amour qu'elle me regarde mais avec pitié, un peu de dégoût aussi, elle est pressée de partir, je le vois à ses yeux, à son regard qui dérive vers la porte pendant qu'elle me parle, qu'elle m'explique pourquoi elle s'en va, pourquoi c'est finit … alors qu'elle me conte la fin de notre amour, la fin de notre histoire, je la contemple pour la dernière fois peut-être. J'examine ses traits et je les vois tirés, son visage qui me semble fatigué, ses mains qu'elle triture nerveusement, ses cheveux en pagaille, comme d'habitude, son cou, tendu, et finit par ses yeux, toujours si beau mais, aujourd'hui, je la regarde, et c'est la première fois que je vois combien elle semble soucieuse, gênée, malheureuse.
Elle continue douloureusement à parler mais je vois bien maintenant à quel point elle souhaiterait être ailleurs, à quel point elle respire mal en se délivrant elle ne m'aime plus, plus du tout, elle en est certaine, c'est finit, finit. Elle aime quelqu'un d'autre, elle ne me dit pas qui, elle ne veut pas, sa ne servirait à rien, plus tard, peut-être. Elle ne souhaitait pas me faire de mal, ça n'a jamais été son intention, ça lui est tombé dessus, simplement.
J'ai vu comme ça a été difficile pour elle de m'avouer tout cela, mais j'imagine que ça l'a libérée, qu'elle s'est délestée d'un poids, elle qui est si honnête et franche … Ca n'a pas du être simple de faire semblant même pour le peu de temps que cela semble avoir duré.
Elle a préféré me le dire rapidement, mettre un terme à notre relation avant d'aller plus loin avec l'autre homme, elle ne souhaitait pas me tromper.
Elle finit sur ça elle ne me regarde pas, elle se lève, se dirige vers la porte, l'ouvre et sort. Elle part, je ne la suis pas, je ne me lève du fauteuil qu'une fois la porte refermée. Je la regarde par la fenêtre, mon regard s'accroche sur sa silhouette, elle marche activement, elle a hâte, peut-être va-t-elle le retrouver, ou peut-être pas … Ma vision devient flou l'espace de quelques secondes et quand mes yeux reviennent et la cherche, elle n'est plus là, elle à disparu, transplanée.
Maintenant je pleure, je l'aime. Maintenant c'est finit, j'ai mal.