The phone call

auteur : HumanKyt3

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Stan inspira par la bouche pour essayer de se calmer. Le moment était enfin venu, le moment où allait enfin avoir de cran de téléphoner à Wendy et de lui dire qu'il ne l'aimait plus, qu'il voulait être avec quelqu'un d'autre, qu'il voulait rompre avec elle. Il regardait fixement son téléphone, un numéro affiché avec une option pour l'appeler. Il passa ses doigts dans ses cheveux et poussa un lourd soupir. Il l'aimait beaucoup, évidemment, mais être AMOUREUX d'elle? Il ne l'était plus du tout

Son pouce s'arrêta sur le bouton d'appel, la nervosité s'empara tout à coup de lui. Il ne savait pas s'il pouvait le faire. Il aurait aimé que tout soit normal dans sa vie. Il aurait aimé être amoureux de cette superbe fille aux cheveux noirs, il aurait aimé ne pas être amoureux de son meilleur ami juif et il aurait aimé savoir pourquoi il était soudainement attiré par un garçon, parce qu'il était sûr de n'avoir jamais été gay auparavant.

Et par dessus tout, il aurait aimé ne jamais être né dans cette ville de péquenauds attardés.

Mais il tourna la tête et aperçut la photo de Kyle et lui qu'il gardait sur sa table de nuit. Elle représentait les deux garçons bras-dessus bras-dessous, et ils se souriaient bêtement, les yeux mi-clos. Pour une fois, les cheveux de Kyle n'étaient pas retenus dans son chapeau et cette chevelure de feu qui pouvait enfin respirer avait sauté sur l'occasion de se faire remarquer, tout autour de sa tête et de ses joues, elle bouclait et partait dans tous les sens.

Kyle disait souvent pour plaisanter qu'elle avait une conscience propre et que sur cette photo, il comprenait pourquoi. Leur tenue fit sourire Stan, même s'ils ne portaient que leur maillot de bain vu que c'était l'été. Son sourire s'agrandit lorsque son regard se concentra uniquement sur Kyle et cela donna à Stan le courage d'appuyer sur la touche et porter le téléphone à son oreille.

Les sonneries lui vrillaient les tympans, elle était surnommée la fille parfaite, miss géniale, etc, mais pour Stan ce ne serait jamais suffisant. Il ne voulait pas la blesser, mais il n'avait pas le choix.

A la sixième sonnerie, elle décrocha :

_Allô?

Son estomac se souleva, il savait que cette fois c'était pour de vrai et qu'il ne pourrait plus faire demi-tour.

_Salut Wendy

_Stan! Salut chéri, qu'est-ce qui t'arrive?

Le brun déglutit.

_Hum, rien. Euh Wendy? Il demanda

_Oui? Répondit-elle. Rien ne vînt.

_Ben, je crois que ça ne marche pas, je pense que l'on devrait rompre. Dit-il prudemment

_Nan, j'crois pas.

Et sur cette dernière parole, elle raccrocha. Stan éloigna le téléphone de son oreille, stupéfait.

What the fuck?

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End


revue et corrigée le 03/03/2015


J'ai choisi de laisser le What the fuck? de la fin en anglais car c'est une expression que l'on dit de plus en plus en français, plus ou moins naturellement, j'ai trouvé que ça rendait presque mieux de le laisser que de le traduire.