Titre : Haul Yn Codi
Pairing : Hermione Granger / Draco Malfoy
Résumé : UA - Pas de magie - Hermione et Draco apprennent à se connaitre mais la vie vient toujours avec des attentes et des complications. La vie, parfois, ne tient qu'a un fil. Il suffit parfois de dévier du chemin pour simplement … tomber.
Béta : Zenophys Blodeuwedd
Note d'auteur : Voici ma première histoire depuis … plusieurs années. J'avais écrit quelques histoires sur un forum basé sur la série Castle. Mais je me suis arrêté et l'envie est revenue il y a quelques mois. J'ai finalement cédé. Voici donc mon bébé sur lequel je travail en ce moment. J'espère que cette histoire vous procurera autant d'émotion que j'en ai eu en l'écrivant.
Bonne lecture.
Papillon
Lorsque l'on meurt ou que l'on souffre d'une horrible perte nous traversons tous cinq étapes de la peine. On passe par le déni car la perte n'est pas envisageable, on ne peut imaginer que c'est réel. On s'énerve contre tout le monde, contre les survivants, contre nous-même. Puis on trouve un arrangement, on supplie, on implore, on offre tout ce qu'on a, on offre nos propres âmes en échange d'un jour de plus. Quand les négociations échouent la colère est difficile à contenir, on tombe dans la dépression, le désespoir, jusqu'à ce qu'on accepte finalement que l'on a tout tenté. On abandonne. On abandonne et on accepte. Le chagrin peut être une chose que l'on a en commun mais il est différent pour tout le monde. Il n'y a pas que la mort dont on fait le deuil, de la vie, d'une perte, d'un changement. Et on se demande pourquoi ça bloque autant parfois, pourquoi ça fait tant de mal mais la chose dont on doit se souvenir c'est que ça peut changer. C'est comme ça qu'on reste en vie, quand ça fait si mal, qu'on ne peut plus respirer, c'est comme ça qu'on survit. En se rappelant, qu'un jour, qu'en quelque sorte, vous ne le ressentirez plus de la même manière, ça ne fera plus aussi mal. Le chagrin vient à chacun en son temps, de sa propre manière. Alors le mieux que l'on puisse faire, le mieux que chacun puisse faire est de recourir à l'honnêteté. Le truc vraiment merdique, la pire partie du chagrin est que vous ne pouvez le contrôler. Le mieux que l'on puisse faire est d'essayer de laisser nos sentiments quand ils viennent. Et les laisser partir quand on peut. La pire chose c'est qu'à la minute où vous pensez l'avoir surmonté, ça recommence. Et toujours, à chaque fois, vous ne pouvez plus respirer. Le chagrin comporte cinq étapes. Elles nous semblent à tous différentes, mais il y en a toujours cinq : le déni, la colère, les négociations, la dépression, l'acceptation.
Grey's Anatomy
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12 avril 2005
Hôpital Sainte Mangouste - Londres
Ce fut le bruit constant du moniteur, qui la sortit de son engourdissement. L'agitation qui précédait, était comme effacée, comme s'il ne s'était rien passé. La pièce était remplie de monde, et pourtant, elle se sentait seule. Seule, avec le moniteur bruyant, et le corps vide de cette vie qui venait de s'échapper malgré tous leurs efforts.
Elle se sentait seule, face au cadavre pâle et ensanglanté.
« Heure du décès … 21h54. »
Plus rien n'avait d'importance en dehors du corps.
Elle ne vit pas l'infirmière éteindre le moniteur, ou même les médecins sortir. Elle ne regardait que sa peau pâle, devenir grise au fur et à mesure que le temps passait. Elle ne sentait pas l'odeur du sang devenir de plus en plus forte et imprégner l'air, ou l'odeur du désinfectant, caractéristique du milieu hospitalier. Elle ne remarqua pas la luminosité s'atténuer pour finalement ne laisser que la lumière des néons dans les couloirs derrière. Ne remarqua pas, que le sang sur ses vêtements durcissait, pour former une couche granuleuse puis craquante, s'effritant à chaque inspiration douloureuse qu'elle prenait.
Elle ne remarqua rien de tout cela. Tout ce qu'elle pouvait voir, était ses yeux clairs, vides, morts.
Les heures s'écoulèrent, et elle ne bougea pas. N'osait pas ou ne pouvait pas, elle l'ignorait. Elle resta debout, postée au pied du lit, ses mains fermement accrochées aux barreaux. Ses jointures étaient devenues depuis longtemps blanches de l'effort, sa peau lui faisait mal. Mais elle ne bougea pas. C'est à peine si elle clignait des yeux.
Après ce qui lui sembla être quelques minutes, la porte derrière elle s'ouvrit, laissant entrer les bruits de quelques conversations chuchotées, des bruits de pas. Mais tout lui semblait étouffé.
« Hermione ? » Demanda une voix chaude, douce, et masculine. Elle était sûre de reconnaitre cette voix, pourtant, dans la brume qui envahissait son esprit, elle n'était pas certaine de la replacer.
Elle ne voulait pas bouger. Ne pouvait pas ? Quelle importance après tout ? Tout ce qui lui importait, était là, juste devant elle.
« Hermione, il est temps. » Répéta la voix, plus proche maintenant. « Ils doivent l'emmener, tu sais. Pour … »
Elle voulait répliquer qu'elle savait. Après tout, Hermione était connue pour son esprit rapide et ses connaissances diverses dans toutes sortes de sujets. Elle savait pertinemment qu'ils devaient l'emmener loin d'elle pour pratiquer des examens, définir la cause précise du décès. Trouver le coupable et faire justice.
Hermione savait tout ça, bien sûr. Mais ils voulaient l'emmener loin d'elle, ils voulaient les séparer. Et le fait de seulement penser à reculer et sortir de cette pièce lui donnait la nausée. Elle ne voulait pas, ou plutôt, elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas le laisser quitter sa vue. Il était tout ce qu'il lui restait. Elle n'avait rien, personne d'autre. Sans lui, elle n'était rien. Juste … Hermione.
« Je … Kingsley … » sa voix était rauque, grave. Elle ne la reconnaissait pas. Les mots semblaient rester coincés dans sa gorge, et chaque fois qu'elle ouvrait la bouche c'était comme si elle se déchirait de l'intérieur. « Non … Je ... » Pourtant malgré la douleur elle devait se forcer. Elle ne pouvait pas les laisser l'emmener. « Kingsley, s'il te plait. Ne les laisse pas le prendre. Je t'en supplie. » Sa voix, douloureuse, se brisa quand elle supplia. Elle pouvait sentir une masse pesante se développer sur sa poitrine, ce qui rendait sa respiration laborieuse. « Ne les laisse pas l'emmener, s'il te plait. Je ne peux pas le regarder partir … »
L'air devenait de plus en plus rare à mesure qu'elle parlait. Ses yeux, auparavant si secs, s'étaient remplis de larmes qui coulaient maintenant sur ses joues, roulant dans un flux régulier.
« Ils le doivent Hermione. Tu es restée avec lui, debout sans bouger, pendant plus de cinq heures. Ils ne peuvent plus attendre. D'autres personnes ont besoin de cette place. » La voix de Kingsley était douce et compréhensive, bien que ferme. Elle n'avait pas le choix.
La réalité lui tomba dessus comme une masse. Elle devait le laisser aller.
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Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.
Grey's Anatomy.
