DISCLAIMER : Les cinq premiers chapitres sont issus d'un copier-coller de ceux qui étaient disponibles sous le profil d'Héléna Serdaigle. Nous avons l'autorisation d'elle (traductrice), de Mattéic (traducteur) et de Snapegirlkmf (écrivaine) pour poursuivre la traduction.
Elle et Lui
Retour au Manoir Prince
Chapitre 1 : Gardien obscur
Disclaimer : Rien ne m'appartient. L'univers et les personnages appartiennent à J.K. Rowling et l'histoire (de même que les lieux, personnages et créatures magiques originaux) à Snapegirlkmf et à ceux qui l'ont assisté dans sa création. La traduction de ce chapitre appartient à Matteic.
Poudlard Express
1er septembre 1994
- Après que les Malefoy ont été arrêtés la première fois, la ministère a envoyé Draco à un orphelinat," expliqua Harry à Hermione et Ron, bouche bée et un peu incrédules. Il jeta un œil rapide sur la cage d'Hedwige, au sommet de laquelle Pincée, la chatoyante, dormait roulée en boule. Seul Harry pouvait voir à travers les protections que le petit chat fae avait placées sur elle, car il était l'héritier du manoir Prince et le sang fae circulait dans ses veines.
Il continua à raconter à ses meilleurs amis Draco et son héritage fae tout en buvant du jus de citrouille et en mangeant des petits pâtés et des fondants du Chaudron.
- Et après mon père a pris Draco sous sa garde, parce que c'est son filleul et que Draco avait besoin d'un tuteur pour ne pas être placé dans une famille," expliqua-t-il. Il raconta comment Draco et lui s'étaient battus comme des chiens sauvages au début, malgré les avertissements de Severus.
- Je peux pas t'en vouloir sur ce coup-là, mec," dit Ron avec sympathie. "Je veux dire, c'est Malefoy.
- J'aurais été 100% d'accord avec toi il y a quelques mois, Ron. Mais c'était avant que je commence à parler avec Draco au lieu de me bagarrer avec lui. Je sais que parfois il est chiant, mais ce n'est pas un Mangemort. Son père oui, mais pas lui.
- On sait ça, Harry," dit doucement Hermione, posant une main sur son bras. "On a lu les reportages sur le procès et la façon dont Malefoy… Draco… a rejeté ses parents et leurs actions pour suivre l'exemple du professeur Rogue.
- Oui, les jumeaux étaient là et mon père aussi. Ils m'ont tout raconté," avoua Ron. "Mais quand même… ça fait bizarre d'imaginer Malefoy comme un gentil. C'était un vrai connard à l'école !
- Je sais, Ron. Mais on porte tous des masques et parfois on doit regarder à travers. Je sais que vous pensiez que mon père était un salaud, mais plus de la moitié était un masque pour couvrir son activité d'espion. J'ai découvert ça pendant l'été, je vous ai dit. Draco a été forcé d'agir comme ce que Lucius pensait qu'un sang pur devait agir, mais il ne déteste pas les nés de Moldus en vrai," insista Harry, regardant Hermione droit dans les yeux. Il espérait que son amie entendait ce qu'il disait et aussi que ses efforts maladroits pour l'amener à voir un autre côté de Draco n'allaient pas faire empirer les choses.
- Tu es sûr, Harry ?" demanda Hermione, dubitative.
- Oui," dit fermement Harry. "Maintenant qu'il n'a plus à faire semblant, vous allez voir un autre Draco.
- Bien. Il est largement temps qu'il grandisse et arrête d'agir comme un bigot," dit Hermione avant de se tourner vers Athéna.
- Humpf. Je le croirai quand je le verrai," ricana Ron.
- Comme tu veux. Tout ce que je vous demande est de donner à Draco le bénéfice du doute. Et de ne pas m'en vouloir si je le défends à l'occasion. Après tout, c'est mon frère. Je sais qu'il peut être casse-pieds, mais on s'est sauvés les fesses plusieurs fois cet été, alors on se connaît. Vous n'êtes pas obligés de devenir ses meilleurs amis, mais ne l'insultez pas, d'accord ? Il va en recevoir assez de la part des membres de sa Maison qui le voient comme un traître. Ça marche ?"
Ron hocha la tête à contrecœur. Il était malgré lui sidéré par combien Harry avait changé pendant l'été, pas seulement physiquement, mais aussi émotionnellement. Harry semblait plus vieux, plus sage, qu'un garçon de son âge. Mais bon, ce qu'il avait subi aurait fait mûrir n'importe qui, songea Ron. Il faudrait quelque temps pour s'y habituer, pensa-t-il. Comme à la nouvelle position de Harry en tant que fils de Rogue et frère de Malefoy. Ça ne lui plaisait pas trop, mais il allait essayer de tolérer Malefoy, pour Harry.
Pendant ce temps, Hermione essayait de deviner qui avait pu lui envoyer ce merveilleux cadeau inattendu, Athéna.
- Elle n'est pas magnifique, Harry ? J'ai été si surprise quand je l'ai vue arriver avec une lettre, et quand j'ai lu la lettre et vu qu'elle était pour moi… c'était comme recevoir un cadeau d'anniversaire auquel je ne m'attendais pas," dit-elle d'un ton rêveur.
Harry gloussa.
- Ouais, je vois ce que tu veux dire, Mione. J'ai reçu Hedwige comme cadeau de la part de Hagrid pour mes onze ans et c'est le meilleur cadeau que j'ai jamais reçu." Jusqu'à ce que Papa m'emmène vivre au manoir. Je me demande ce que tu pensais si tu savais qui t'a envoyé Athéna. Est-ce que tu serais choquée, horrifiée, ou penserais-tu que c'était une énorme erreur ? Dommage que je ne puisse pas te dire la vérité, mais j'ai promis à mon frère.Cependant, il ne put s'empêcher de la taquiner un peu.
- Est-ce que tu as vu quelqu'un qu'on ne connaît pas cet été, Hermione ?
- Quoi ? Non, bien sûr que non ! Je suis dans une ville moldue, Harry. Personne de l'école ne voudrait venir me voir," dit-elle avec tristesse. "C'est pour ça que j'ai été si surprise quand Athéna est arrivée. D'habitude, je ne reçois des lettres que de Ron et toi."
Harry eut un pincement au cœur en l'entendant, il n'avait pas réalisé que Hermione se sentait toute seule et mise de côté à cause de ses origines.
- Euh… en tout cas, celui qui t'a envoyé ça doit vraiment bien t'aimer. Il a dû chercher un cadeau pour toi, et trouver ton adresse.
- C'est vrai. J'aimerais juste qu'il ne soit pas si… mystérieux.
- Il est peut-être timide," proposa Harry avec un sourire en coin. J'ai du pot que Draco ne soit pas là pour m'entendre ! Il me taillerait en petits morceaux.
Mais pour une raison quelconque, sa réponse sembla satisfaire Hermione. Peut-être que c'était plus facile pour une fille d'aimer un garçon timide ? Elle garda Athéna sur ses genoux, la caressant et lui donnant des friandises.
Ron faisait de même pour son nouveau hibou, Zéphyr, cadeau de Harry. Harry sortit quelques friandises de sa poche et les donna à Hedwige et Givre, ne voulant pas que ses hiboux soient jaloux. En même temps, il glissa discrètement un bonbon au miel à Pincée.
La chatoyante prit délicatement la friandise, ronronnant. :Merci, Harry. Je pense que tu as bien fait en préparant l'esprit de tes amis envers ton frère adoptif.:
- Je l'espère, Pincée," pensa-t-il, sachant que la tisseuse de rêves pouvait entendre ses pensées. "Je n'ai vraiment pas envie qu'ils se bagarrent avec Draco. Tu n'as pas soif ? Tu ne veux pas venir sur mon épaule ?"
:Non, je suis bien ici, Harry. Mais merci de ta sollicitude, jeune Rogue. Je vais dormir encore un peu, quand nous arriverons à l'école, je veux être bien reposée pour aller explorer.:
Harry cacha un sourire derrière sa main. La curiosité insatiable de la chatoyante était devenue un sujet de blagues avec son père et son frère.
- Je crois que je vais faire une sieste," dit-il à voix haute avant de se reposer confortablement sur le siège, appuyant sa tête sur son blouson replié et fermant les yeux, tenant d'une main le médaillon caché sous son polo. Même si le manoir Prince était loin de là, le simple toucher du Médaillon d'Héritage lui apportait une sensation rassurante. Le médaillon et son esprit étaient tous les deux reliés au manoir, et il laissa le sentiment de foyer paisible l'envelopper et, avec le mouvement régulier du train, l'endormir.
Dans un autre endroit de Grande-Bretagne, un vieil homme était mort du venin d'un cobra géant, lâché sur lui pour avoir vu ce qu'aucun mortel n'aurait dû voir ; la preuve de la vie du nécromancien connu sous le nom de Voldemort. Le sorcier diabolique était encore faible, emprisonné dans une enveloppe pitoyable, un ombre de ce qu'il avait été au temps de sa puissance, quand le monde avait tremblé sous sa menace, et quand prononcer son nom était interdit par la peur de le faire apparaître.
Cependant, son aura diabolique pouvait être perçue, elle irradiait des ruines de la maison victorienne dans des miasmes fétides pénétrant le tissu même du plan astral. Pour les êtres sensibles à de telles choses, c'était comme une obscurité qui se répandait, un phare obscur dans le crépuscule, et le veilleur dans l'ombre frémit de dégoût.
Le veilleur avait longtemps été ennemi des occupants de la maison Jedusor, ni vu, ni connu, mais toujours opposé à l'obscurité qui menaçait de resurgir et d'étendre misère et destruction sur le pays. Il plissa la bouche et cracha un juron en sentant l'aura tout autour de la maison résonner de satisfaction suite à la mort du Moldu.
Un jour, Jedusor, tu paieras de ton sang toutes ces vies innocentes que tu as prises. Je t'arracherais volontiers la gorge moi-même, si tes barrières ne m'en empêchaient pas, pensa le veilleur avec colère. Une autre fois, Voldemort. Tu ne pourras te cacher indéfiniment.
Puis le veilleur rassembla les ombres de son mystère autour de lui et sembla disparaître, laissant les occupants de la maison Jedusor à leurs noires activités. Mais pas avant d'avoir prononcé un Mot et d'avoir marqué la porte avec une rune secrète – une rune qui dirait à ceux qui pouvaient lire la langue magique presque oubliée que les occupants de ces lieux avaient été marqués de mort par un Marchesombre.
Il espérait que les êtres à l'intérieur du manoir pouvaient lire la Vieille Langue, pour savoir ce que la rune signifiaient et en êtres effrayés, car il les détestait, et tout ce en quoi ils croyaient.
Royaume de Faerie
Salle du trône de la reine Titania
Une musique apaisante coulait depuis une lyre dorée, jouée par des doigts invisibles. La mélodie résonnait doucement dans les arches du plafond et caressait les draperies azur qui encadraient les grandes vitres de cristal, empêchant les regards curieux de pénétrer l'endroit. Des milliers de petites lumières féériques arc-en-ciel scintillaient, éclairant une pièce assez grande pour accueillir tous les citoyens de la cour Séelie si la reine, Titania, désirait convoquer tous ses sujets en même temps. Cela ne s'était jamais produit, mais la salle avait été conçue pour accueillir tous son peuple si nécessaire, au cas où son royaume tombait sous l'assaut de ses cousins Aséelie et qu'ils devaient trouver refuge dans le palais.
Le palais était construit de marbre fae, enchanté pour résister à presque toute catastrophe naturelle, ainsi qu'à la plupart des magiques, y compris le feu d'un dragon. Il était iridescent, brillant quand les lumières célestes le frappaient. Le sol était en motifs réguliers cyan, crème et mauve en forme de plumes, recouvert par un épais tapis d'un violet franc. Le trône était taillé dans l'albâtre pure avec un épais coussin violet, mais était à ce moment inoccupé.
Dans un coin de la pièce, plusieurs fae de la haute cour dansaient en silence, décrivant des motifs gracieux, les femmes vêtues de jupes de soie colorée et de foulards de gaze qui ondulaient et brillaient dans les lumières de la pièce. Certaines portaient des joyaux dans leurs cheveux ou sur leur personne, d'autres de la soie unie, mais toutes étaient d'une beauté surhumaine. Certaines, pas toutes, arboraient de grandes ailes translucides. Leurs partenaires mâles n'étaient pas moins beaux, dans des guêtres, tuniques et capes de soie, samit ou velours, couleur de pierres précieuses. Leurs boucles d'oreilles de saphir ou rubis scintillaient à leurs oreilles pointues au rythme de leur dance millénaire.
Des petites fées et des chatoyants traversaient la pièce en volant, riant et se taquinant, alors que des serviteurs invisibles apportaient nourriture et rosée d'été à ceux qui le désiraient. Réjouissances et banquets étaient chose fréquente à la cour de Titania, car elle était une monarque joyeuse et bienveillante, même si elle ne se laissait jamais totalement emporter par ces plaisirs. Elle était une souveraine habile et puissante, tant sur le plan politique que sur le plan magique, régnant depuis plus de neuf cents ans.
Plus loin dans la pièce, dans une alcôve à l'écart enchantée pour que ni yeux ni oreilles curieux n'espionnent quoi que ce fut, se tenait une femme de haute taille vêtue d'une tunique et de guêtres d'un bleu profond, avec quelques petits saphirs, diamants et opales sur le col et l'ourlet. De hautes bottes en cuir de dragon blanc entouraient ses mollets, et elle portait une dague à la jambe et une à la taille. De l'autre côté de sa ceinture pendait un sceptre d'ivoire orné d'aigues-marines et d'un grand diamant, emblème de la cour royale fae. Les cheveux platine de Titania coulaient dans son dos en une vague argentée, en tresses ornées de petits joyaux ; elle tendait ses oreilles pointues à la recherche d'un signe de son invité.
À côté d'elle se tenait une petite femme dans une armure de mithril et de cuirs gris, arborant une longue épée. À son dos pendaient un arc et un carquois. Ses cheveux étaient sombres, bouclés et coupés court, et ses yeux verts surveillaient attentivement la pièce à la recherche d'une menace à sa reine. Une broche en argent représentant deux épées entrecroisées était accrochée sur sa cape bordée d'hermine, attestant de la position de Sarai Valinek comme capitaine des Lames de la reine, sa garde du corps la plus fidèle. Malgré sa taille, il n'était de combattant plus doué et mortel dans toute la cour Séelie que la demi-fée.
Titania tapota de ses doigts élégants la table de verre et regarde sa compagne d'un air impatient.
- Ne sait-il pas qu'il est très impoli de faire attendre la royauté ?
- Peut-être ne fait-il pas encore sombre dans le Monde En-Dessous, Votre Grâce," dit doucement Sarai.
Titania souffla par le nez, arquant un sourcil d'un air dubitatif.
- L'heure de notre rencontre a été calculée pour coïncider avec le coucher de soleil du monde mortel. De plus, il possède une Pierre Solaire, la question ne se pose donc pas."
Sarai ne répondit pas, sachant que la reine se mettait dans tous ses états royaux à cause du retard de son invité et ne désirant pas souffrir de la langue acerbe de sa souveraine.
Il y eut soudain un mouvement dans l'air, et un homme, grand, avec des cheveux noirs et des yeux mauves, apparut plus loin dans la pièce. Il était beau également, même si ce n'était pas la perfection inhumaine des fae. Il émanait de ses yeux et de sa silhouette mince et musclée un sentiment de danger qui faisait hésiter tout interlocuteur. Ses habits étaient simples, des guêtres et bottes sombres, une chemise crème ample et une longue cape noire doublée de soie mauve, en accord avec ses yeux. Il portait une épée et un poignard et son allure gracieuse alors qu'il approchait de l'alcôve indiquait sa grande connaissance de la danse des armes.
Titania leva les yeux quand le nouveau venu s'arrêta et s'inclina bas devant elle, fronçant ses sourcils délicats. Ses yeux aigue-marine brillaient de désapprobation.
- Vous êtes en retard, Marchesombre. J'espère que vous avez une excuse pertinente pour m'avoir fait attendre.
- Pardonnez-moi, Votre Majesté, mon retard est inexcusable." Le vampire s'inclina de nouveau. "Mais peut-être me pardonnerez-vous quand vous entendrez ce que j'ai découvert, Votre Grâce ?"
Titania lui fit signe de s'asseoir.
- Parlez donc, Philip Anthony Rogue. Si je trouve votre récit assez intéressant, je pourrai peut-être vous accorder ma clémence," dit la reine avec une légère note amusée. Comme toutes les femmes fae, Titania aimait jouer à séduire les beaux hommes, fae et non fae, quand l'envie lui en prenait.
- C'est ce que je souhaite, Votre Grâce," dit Philip, inclinant la tête vers la reine fae et son capitaine. Puis il baissa la voix en un murmure et demanda "Nous ne serons pas entendus ?
- Non. J'ai placé les protections moi-même. Vous n'avez rien à craindre en matière d'espions," le rassura Titania. "Que s'est-il passé dans le monde depuis que vous y ai envoyé il y a un mois, Philip ?"
Le vampire prit une grande inspiration, une affectation qu'il gardait parmi les mortels, même s'il n'avait plus besoin de respirer.
- Quand j'ai accepté cette assignation de votre part, ma dame, je l'ai fait car je souhaitais observer mes descendants de plus près ainsi que garder un œil sur ces sorciers sombres qui souhaitent faire pencher la Balance en leur faveur. En échange d'une Pierre Solaire j'ai accepté d'être vos yeux et vos oreilles dans le Monde En-Dessous. Il s'est produit beaucoup de choses depuis, Votre Grâce, en bien et en mal." Philip s'éclaircit la gorge et joua machinalement avec le pendentif qu'il portait à une chaîne autour de sa gorge. "Vous savez, bien sûr, que le jeune Harry Rogue a été choisi comme héritier du manoir Prince."
Titania hocha la tête.
- Oui, l'amant mortel de Sarai, Severus, nous a informés de cet heureux incident. Même si je n'ai pas rencontré le garçon en personne, je fais confiance aux Gardiens du manoir, et s'il ressemble à son père, il gérera le manoir comme il se doit. Quoi d'autre ?
- Il y a eu des rumeurs disant que la Coupe des Merveilles est réapparue dans le monde mortel, j'ai senti sa résonnance quand je suis passé près de cette école de sorcellerie dans le nord de l'Écosse, Poudlard.
- À Poudlard ?" s'étrangla Sarai. "Tu es sûr, Phil ?"
Le vampire hocha la tête.
- Oui, Capitaine. J'étais là quand Merlin le premier a emprunté la coupe, puis l'a rendu aux Dames de la Coupe quand Arthur a été guéri.
- Qui l'ont gardée en sûreté jusqu'à ce qu'un voleur du nom de Galaad la dérobe, la croyant la coupe sacrée de sa religion. Il se l'est ensuite faite voler par Nimue, l'apprentie de Merlin, qui l'a dissimulée," dit Titania d'un ton sarcastique. "Et depuis elle est aux mains des mortels, qui ne savent pas comment s'en servir.
- Fort juste. Mais peut-être pouvons-nous encore la reprendre," riposta Philip. "En tous cas, la coupe était la moindre de mes découvertes. En examinant les terres près de l'école, j'ai pu sentir une perturbation dans l'éther astral et j'en ai suivi l'obscurité jusqu'à un manoir en ruines dans une petite ville appelée Little Hangleton. Je suis resté dissimulé et ai observé une aura sombre émanant de la maison même. J'y ai senti sang et mort, un vieil homme y est mort récemment, tué par la magie noire. En regardant par la fenêtre, j'ai vu une forme similaire à un enfant tenant une baguette puant la magie noire. Il semblait à peine assez vieux pour supporter un tel pouvoir mais j'ai senti que l'âme qui habitait ce corps était beaucoup plus vieille… et totalement dans l'obscurité."
Titania eut une grimace de dégoût.
- Cela ressemble au vieil ennemi de Severus, ne pensez-vous pas, Sarai ?
- En effet, Votre Grâce. Severus a dit qu'il était à une époque membre des Serpentard, un sang mêlé qui se fait appeler Lord Voldemort, un nécromancien de la pire espèce.
- Mais ce Voldemort n'a-t-il pas été tué voici treize ans de cela ?" demanda la reine.
- Oui, par un retour de sort, en essayant de tuer le fils de Severus, Harry," expliqua Sarai. "Mais je suppose que, en utilisant ses arts sombres, il a réussi à éviter la mort et à trouver un nouvel hôte pour son esprit.
- Je suis en accord avec vous, Dame Valinek," confirma Philip. "Et c'est sombre nouvelle en effet. Il doit être arrêté. Par tout moyen nécessaire. La dernière fois il a tenté de prendre le pouvoir de la Grande-Bretagne et de l'Europe magiques. S'il avait réussi, il aurait plongé le monde dans l'obscurité. Ce n'est que par la chance de Merlin qu'il a été arrêté.
- Plutôt par le pouvoir du sort de Mère Gardienne", corrigea Sarai. "C'est cela qui a sauvé la vie de Harry. Mais tu as raison, Phil. Voldemort doit être arrêté. Combien je désire pouvoir aller aider à protéger Harry et me battre aux côtés de Severus moi-même. Mais mon serment…" elle se tut, le regard pensif.
Titania regarda sa Lame et dit doucement :
- Si cela était possible, je vous libérerais de mon service, Sarai. Mais vous savez bien que les Aséelie s'activent à nouveau, et je ne peux pas me séparer de vous pour le moment. Je suis désolée, Capitaine.
- Je comprends, Votre Grâce. Mon devoir pour le trône passe avant tout," dit la guerrière sans rancœur. Mais oh, combien je souhaite que ce ne soit pas le cas ! Et que je puisse retourner dans le monde mortel, me tenir au côté de mon aimé et l'aider quand il en a besoin. J'ai peur que ce soit bientôt le cas.
- Ce Voldemort, est-il une menace pour le jeune héritier ?" demanda Titania d'un ton vif.
- Oh oui, Votre Grâce." Philip hocha la tête. "Il n'est pas d'autre personne que Voldemort souhaite éliminer que Harry Potter, maintenant connu sous le nom de Harry Rogue."
Les yeux de Titania étincelèrent.
- Même s'il n'est pas dans mes habitudes d'interférer dans les affaires des mortels, cette fois je dois faire une exception, car par son sang Prince, le jeune Rogue fait partie de la cour Séelie. Et je ne laisserai pas un des miens se faire poursuivre comme un cerf aux abois pour satisfaire la soif d'un nécromancien ! Vous dites que ce Voldemort est déjà mort une fois ? Comment a-t-il pu repasser le Voile ? Est-il un des vôtres, Marchesombre ?
- Non. Il n'est pas un vampire," lui dit Philip. "Cela je le saurais. Je peux toujours sentir un autre de mon espèce. Je ne sais pas comment il a réussi à revenir d'entre les morts, mais il n'est ni immortel, ni mort-vivant. Je pense qu'il peut être tué.
- Bien sûr. Tout ce qui est vivant peut être tué d'une manière ou d'une autre," dit sobrement Titania. Elle plissa ses yeux en amande et dit sans détour : "Pensez-vous qu'il y a une chance que Voldemort essaie de s'associer avec ma sœur Maeve de la Cour Sombre ?
- C'est une possibilité, Votre Grâce," admit Philip. "Si Voldemort ne l'approche pas, elle lui enverra peut-être un émissaire. Elle a toujours aimé semer la discorde parmi les mortels, comme vous le savez bien. C'est un festin pour elle."
Titania fronça les sourcils.
- Cela ne doit pas être autorisé. J'ai bien trop de soucis avec elle sans y ajouter quelque sorcier mortel. Philip, je vous demanderais bien de garder le jeune Rogue, si je ne pensais pas que mon ordre est superflu et que vous le ferez que je le veuille ou non.
- Cela est vrai. Harry est mon descendant ainsi que son père, Severus. Je suis lié par le sang à protéger les miens," dit le vampire. "À mon regret je n'ai pas su le danger qui planait sur lui avant qu'il ne soit trop tard, il y a des années de cela. Ce ne sera pas le cas cette fois. Cette fois je serai plus proche que son ombre, et Voldemort découvrira que l'on ne me bat pas aussi facilement qu'un sorcier humain." Philip montra légèrement ses crocs, et l'aura de danger l'entourant grandit un peu.
- Bien. Car ils ont besoin de toute l'aide disponible," nota Sarai. "D'après ce que m'a dit Sev, Harry et son frère Draco attirent les ennuis comme des aimants."
À sa surprise, Philip gloussa.
- Comme la plupart des enfants. Je devrais le savoir, avec mes jumeaux ; ils n'ont que quatre ans mais me rendent déjà fou avec leurs aventures."
La reine faerie lutta pour maintenir son expression royale, mais elle dut s'autoriser au final un sourire de sympathie.
- Oui, je sais exactement ce que vous ressentez, Philip. Mes propres fils et ma fille étaient le désordre incarné et à ce jour Balin fait encore appel à toute ma patience. Mais telles sont les joies des enfants.
- Que je suis heureuse de ne pas encore avoir découvert," dit Sarai d'un ton sarcastique.
Titania lança un regard amusé à sa garde du corps.
- Ah, mais si vous avez l'intention d'épouser votre Severus, Capitaine Valinek, vous pourrez peut-être faire l'expérience de ces joies plus tôt que vous le pensez.
- Que vous le vouliez ou non, Votre Grâce, si nous ne nous efforçons pas de protéger ces enfants, je n'aurai peut-être jamais cette chance," dit Sarai.
- Cela est vrai, petite cousine. Puis-je donc suggérer que vous mettiez tous vos considérables pouvoirs au service de la protection de vos descendants, Philip ? Je ne puis vous le commander, car vous n'êtes pas techniquement un de mes sujets.
- Vous n'en aurez pas besoin, Votre Majesté," répondit Philip, une lumière déterminée dans ses yeux mauves. "Je ferais ainsi de toutes façons. Qui plus est, je serai aux aguets de la Coupe des Merveilles et si une opportunité se présente j'essaierai de la reprendre et de vous la ramener, car vous êtes sa propriétaire légitime.
- Merci, Philip. Vous êtes un allié précieux, malgré votre condition de Marchesombre," fit Titania, satisfaite. "Je suppose que l'adage dit vrai en affirmant qu'il y a du bon et du mauvais en toute créature."
Philip et Sarai acquiescèrent.
- Votre Grâce, je dois partir bientôt. Si ma mémoire est juste, l'année scolaire des jeunes sorciers commence le 1er septembre et je voudrais être à Poudlard quand le jeune Harry et son frère arriveront, afin de m'assurer qu'ils sont indemnes. Voldemort a été connu pour placer des espions dans l'école." Philip se leva.
- Allez donc, monsieur. Et gardez bien, Marchesombre. Le manoir Prince ne doit pas être laissé sans héritier," ordonna Titania avant de congédier Philip d'un geste de la main.
Le Marchesombre s'inclina et, faisant gonfler sa cape d'un air dramatique, disparut aussi vite qu'il était venu, utilisant ses pouvoirs vampiriques.
Le Poudlard Express s'arrêta à la gare de Pré au Lard et les élèves descendirent, criant, riant et grognant comme à l'ordinaire pour des enfants arrivant à leur école pour une nouvelle année.
Harry sortit du train, portant les cages d'Hedwige et Givre, juste derrière Ron et Hermione. Pincée était perchée sur son épaule, invisible sauf à ses yeux et ceux de Severus. Harry plissa les yeux dans le soleil et suivit ses amis, non sans avoir croisé le regard de son frère adoptif et lui avoir fait un clin d'œil.
Draco prétendit renifler, mais il fit à Harry un rapide sourire avant de se tourner avec ses camarades Serpentard vers les calèches sans chevaux qui amenaient les élèves à l'école.
Aucun ne remarqua le gardien obscur qui se tenait à l'ombre d'un grand chêne, observant leurs mouvements, ses vêtements sombres se fondant totalement dans l'écorce de l'arbre, une main tenant le pendentif de Pierre Solaire. Il regarda les deux frères entrer dans des calèches et suivit, invisible, comme il l'avait promis.
