CHAPITRE UN

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Légende :

[n.] → Insérez ici votre nom

[n.p.] → Insérez ici le nom du pays que vous représentez (que vous êtes).


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Tu n'étais pas la plus puissante des Nations. Mais tu avais du cran, pour tenir tête à la Nation la plus vaste et la plus effrayante aux yeux de tous. Ça, oui.

XXX

Ce jour-là, tu pris l'avion pour quitter les terres de ton tant-aimé pays natal pour te rendre en territoire russe. Tout se passa très bien, même si le vent te gela sur place lorsque les portes s'ouvrirent sur le paysage relativement hostile. Puis tu cheminas jusqu'à ton hôtel, fatiguée de ton voyage. Découragée par la température négative extérieure, tu passas une soirée reposante à te détendre et te préparer mentalement, pour l'événement du lendemain, mais pas uniquement...

En te réveillant le matin, tu étais littéralement pleine d'appréhension. Tu pris le temps de te préparer correctement pour la réunion qui aurait bientôt lieu, puis tu sortis affronter la réalité.

Ignorant la sensation de nœud qui commençait à se former dans ton estomac, tu souris pour te donner de la force et passas la porte de la fameuse salle. La grande table circulaire n'avait encore accueilli pratiquement personne. Seules quelques Nations étaient arrivées en avance, comme toi.

- Hello, [n.p.] ! te salua Angleterre en inclinant la tête à la manière d'un gentleman. Il n'y a encore personne, assieds-toi où tu veux !

Tu lui répondis chaleureusement et le remercias. Tu pris place le plus loin possible du tableau, pour être sûre que lorsqu'Amérique prendrait la parole, tes tympans survivraient à son enthousiasme.

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Tu étais une Nation neutre et indépendante de taille relativement modeste, située au Nord-Est de l'Asie. Ton accès indéniablement pratique sur la mer d'Okhotsk ainsi que tes terres plutôt riches en matières premières faisaient de toi une cible de choix pour pratiquement toutes les Nations réunies autour de la table, en particulier celles du continent asiatique. Pour te défendre contre tes puissants voisins, tu était non seulement protégée par ta politique de neutralité, mais aussi par ton investissement majeur dans l'armée, laquelle faisait parler d'elle un peu partout pour sa technique, son organisation et le moral de fer de ses soldats.

Autrement dit, tu étais un petit pays que beaucoup voulaient envahir, mais personne ne pouvait vraiment être en conflit avec toi. D'où l'ambiance étrange qui régnait lorsque toi et tes voisins étiez réunis. D'où cette angoisse qui montait en toi et que tu parvenais à gérer juste assez pour ne pas pâlir de terreur en passant la porte de la salle.

Heureusement, tu pouvais compter sur plusieurs des pays européens, avec qui tu avais des échanges commerciaux des plus pacifiques. Angleterre en faisait partie, de même que Suisse.

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Les Nations passaient la porte une à une, et lorsque tes voisins se montraient, tu détournais le regard, poings serrés sous la table. Ton appréhension grandissait : Japon, Chine... et enfin, celui que tu craignais le plus. Il sembla que l'atmosphère de la salle changeait, tous parlaient plus doucement et faisaient attention à ce qu'ils disaient. Eux aussi étaient sur leurs gardes.

Russie était, comme toujours, vêtu de son long manteau beige, de son pantalon olive, de ses hautes bottes, de ses gants de cuir sombre et de sa sempiternelle écharpe blanche. En tant que Nation la plus grande, il incarnait la puissance par sa taille particulièrement haute et sa large carrure.

Ton cœur manqua un battement lorsqu'il entra. Par infortune, ses yeux mauves croisèrent les tiens, il afficha alors un grand sourire sur son visage rond et enfantin qui contrastait avec sa réputation intimidante. Tu détournas dignement la tête tandis qu'il contournait la table d'un pas assuré pour venir poser les deux mains sur le dossier du siège à côté de toi.

- Privyet (*Bonjour), [n.p.] ! dit-il joyeusement. Je peux m'assoir ici ?

« Non, va-t-en, espèce de harceleur ! » pensas-tu très fort.

Tu fis un effort royal pour lui sourire poliment. Il méritait ta méfiance, mais pas ta méchanceté. Répondre « non » relevait de la seconde catégorie.

- Bonjour, Russie. Le siège est libre.

- Spasiba (*Merci) !

Il prit place et, peu de temps après, la réunion commença lorsqu'Amérique jeta ses plans sur la table et commença à crier ses instructions.

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Tu essayais de te concentrer sur la réunion, mais tu ne pouvais pas alors que la présence imposante de Russie occupait tes pensées et le siège d'à côté.

La réunion s'acheva enfin, à ton plus grand soulagement, même si tu devais admettre qu'elle s'était assez bien passée car il y avait eu quelques petites avancées. Tu t'étiras et te levas rapidement, prête à décamper aussi vite que possible, lorsque Russie tapota ton épaule.

- Dis, [n.p.] !

Tu déglutis discrètement et lui fis face.

- Qu'est-ce qu'il y a, Russie ?

Il croisa les mains dans son dos comme un enfant qui se serait fait surprendre en pleine bêtise. Et sourit. Tu étais persuadée qu'il allait, une fois de plus, te demander de devenir une partie de son territoire. Il le faisait toujours à la fin de la réunion. Et une fois de plus, tu allais-

- Est-ce que tu voudrais qu'on aille manger ensemble quelque part ? proposa-t-il d'un ton naturel.

Rien. Tu ne sus rien répondre. Sa suggestion, en plus d'être aussi inattendue que s'il t'avait giflée, sonnait étrangement amicale. Partagée entre la surprise et la crainte de te retrouver seule avec le Russe, tu ne fis même pas attention à Angleterre qui regardait avec suspicion dans votre direction. Ton cœur se mit à battre plus vite dans ta poitrine devant son sourire innocent de façade.

- Ce serait amusant ! continua-t-il, largement plus emballé que toi. Puisque tu es chez moi, autant en profiter ! J'aimerais te faire découvrir un peu ma culture...

Son invitation aurait paru aimable s'il n'avait pas, comme tu le savais si bien, de plus sombres intentions à t'exposer. Et cette sortie était précisément une excuse pour le faire. Il sembla remarquer quelqu'un derrière toi.

- Oh, voilà Allemagne qui passe ! Attends-moi, je dois aller lui parler.

Sur ce, il rejoignit l'autre Nation – qui tremblait en silence. Angleterre en profita pour courir vers toi.

- Eh, [n.p.]... Qu'est-ce qu'il vient de te dire, le buveur de vodka de mes deux ? chuchota-t-il. Il te harcèle encore ? C'est pas comme si je pouvais y faire quoi que ce soit, mais en tant que gentleman, je peux en tout cas pas le laisser t'ennuyer plus longtemps !

- Tout va bien, Angleterre, le rassuras-tu d'un geste de la main avec un sourire qui se voulait assuré. Il m'a simplement proposé d'aller manger avec lui. Quoi qu'il arrive, je ne me laisserai pas faire !

Il acquiesça, peu convaincu, et lança un regard noir à Russie – probablement qu'il invoquait des démons mentalement. Néanmoins, lorsque Russie se retourna pour revenir vers toi, Angleterre tourna le dos comme si de rien n'était. Lui aussi n'étais pas très rassuré en présence du Russe. Tu dus t'empêcher de pouffer de rire, ce qui te faisait du bien en cet instant où tu n'avais qu'une envie : partir. Tu pris Russie de court :

- C'est gentil, mais je dois rentrer.

Tu t'inclinas en signe de respect et tournas les talons pour quitter la salle à la quatrième vitesse. Alors que tu passais l'encadrement, on te héla.

- Konnichiwa (*Bonjour), [n.p].

Une fois de plus, tu dus serrer les dents pour faire face à ton interlocuteur. Tu le saluas le plus naturellement possible, même si une froide goutte de sueur perlait le long de dos.

- As-tu réfléchi à ma proposition ? demanda Japon d'une voix calme.

- Ta proposition d'annexion ? répétas-tu en tâchant de démontrer la même sérénité. Quoique j'en dise, tu vas continuer de me menacer à chaque réunion, parce que cela n'avait rien d'une proposition pacifique. N'est-ce pas ?

L'expression de Japon ne changeait pas d'un milimètre, et c'était bien ce qui t'effrayait à chaque fois. Il fit un pas dans ta direction, tu reculas.

- C'est exact, dit-il à voix basse en glissant les doigts dans la poche de son pantalon, apparemment pour en sortir quelque chose.

Alors qu'il avançait avec détermination et que tu te demandais lesquelles, de ta main ou de tes jambes, partiraient le plus vite, il s'arrêta net. Brusquement, il te sembla avoir froid. Très froid. Japon ouvrit grand les yeux, puis c'est lui qui recula.

- Tout va bien, Japon ? demanda derrière toi une voix espiègle. J'allais justement sortir avec [n.p.], j'espère que vous n'aviez rien d'important à faire.

Russie posa une main ferme dans ton dos et te poussa gentiment dans le corridor pour t'inciter à marcher vers la sortie, tandis que Japon faisait un pas de côté instinctif pour éviter le grand Russe. Ce dernier marcha à côté de toi, assez près pour te dire à voix basse :

- Il faut que je te parle, aujourd'hui, c'est très important. N'aie pas peur, viens avec moi.

XXX

- Je compte sur votre bienveillance, dis-tu en t'inclinant.

L'assemblée des Nations applaudit la présentation de la petite nouvelle, qui avait hérité d'un siège dans la salle en même temps que son indépendance à tout niveau. Tu allas prendre place là où la majorité des sièges était vide. Un charmant grand blond t'accueillit chaleureusement.

- Bienvenue, [n.p.] ! te salua-t-il en posant une main amicale sur ton épaule. Je suis Russie, j'espère que nous nous entendrons bien.

Tu le remercias d'un sourire chaleureux, charmée par le sourire innocent de ton confrère. Réunion après réunion, tu fis connaissance avec les différents principaux acteurs de l'actualité politique. Mais Russie était l'un de ceux qui avaient retenu ton attention pour sa sympathie. Vous parliez peu, mais c'était un agréable voisin. C'était sans compter sur la réunion qui te condamna...

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/!\ Notes de l'auteure ️/!\

- Cette fanfiction à la deuxième personne parle de VOUS, lectrice/lecteur, comme protagoniste. (Si vous êtes lecteur, je suis désolée, j'ai dû choisir de faire les accords au féminin. Mais sentez-vous libre de vous mettre dans la peau d'une Nation masculine. ~) Vous incarnez une Nation fictive.

- Les références et les clichés sont voulus, afin de respecter au mieux le caractère des personnages.

[!] La trame de cette histoire vient de mon imagination. Le reste provient de l'imagination de Hidekaz Himaruya, auteur du manga Hetalia.

[!] Aucune image ne m'appartient, seul le collage de la couverture a été fait par mes soins.

[!] TOUS DROITS RÉSERVÉS.