TRADUCTION DE : As The Clock Ticks Down par Heartsdesire465, disponible sur AO3

NOTE DE LA TRADUCTRICE: Préparez les mouchoirs! Cette fic va vous faire pleurer comme jamais une fic ne l'a fait ! Mais je jure que c'est Un Happy end, donc on se détend et on profite du fabuleux talent de l'auteur.

Dans cette fic, la mère de Stiles est décédée d'un cancer et pas de Démence fronto-temporale.

WARNING ! Un des personnages principaux a une maladie très grave et est quasiment en phase terminale, si c'est quelque chose qui peut coincer, ne lisez pas !

Sommaire : C'est un sentiment étrange, de savoir qu'il va mourir.

Stiles a dû mal à se faire à l'idée qu'il ne vivra pas assez longtemps pour voir ses dix-huit ans.

Quand Stiles découvre qu'il a un mélanome métastasé de stade IV, il sait que le pronostic est sombre. Après le début du meilleur été de ses années d'adolescence, alors que Beacon Hills n'a jamais été aussi paisible et que lui et ses amis sont enfin délivrés de la peur, la décision d'avoir peu de temps en bonne santé plutôt que subir des traitements lourds et douloureux qui ne prolongeront sa vie que de quelques semaines, est facile à prendre. La décision de ne rien dire à son père jusqu'à ce que la fin soit proche est également facile. Lorsque Derek découvre que Stiles est en train de mourir et qu'il se propose de l'aider à profiter du temps qu'il lui reste, Stiles prend une autre décision facile. Ensemble, ils prennent la route dans une dernière aventure.

Même si l'aventure qu'ils vont partager n'est pas celle qu'ils pensaient.

Publication toutes les semaines

Bêta: Mes amours Erika Keysie et TheCrasy

MAIS POUR DE VRAI! PRENEZ DES MOUCHOIRS! J'ai pleuré en lisant cette fic, j'ai pleuré en traduisant, j'ai pleuré en relisant. Le pire c'est quand je pleure avant les scènes qu font pleurer parce que je sais que je vais pleurer. Kleenex a fait son beurre avec moi loool


- Je suis tellement désolée… Mais c'est métastasé.

Stiles regarde les résultats dans les mains de Melissa et déglutit difficilement, en secouant la tête. Il n'a qu'une idée en tête et étrangement, ce n'est pas celle à laquelle on pourrait s'attendre. Il lève les yeux sur Mélissa, puis sur le médecin et prend une inspiration rapide.

- Ne dites rien à mon père.

OoOoO

Commencer l'été, après une année junior (NdT : Classe de Première en France) absolument horrible, est presque un sentiment étonnant pour Stiles. Pour une fois, tout semble Stable. Scott prend finalement ses fonctions d'Alpha au sérieux et apprend tout ce qu'il peut grâce aux efforts conjoints de Derek et Deaton. Derek trouve sa place après son retour sans Cora. Scott, Isaac et Allison ont réglés leurs problèmes et semblent bien s'entendre. Lydia a enfin attiré Danny dans le groupe après qu'il se soit avéré qu'il en ait trop vu pour être laissé en dehors. Et surtout Stiles et son père ont enfin une très bonne relation après avoir réglé leurs problèmes avec Stiles qui prenait trop de risques et John qui ne le voulait pas. Les choses à Beacon Hills sont enfin géniales.

Stiles ne devrait pas être surpris que les choses tournent mal.

Dans un premier temps, Stiles remarque qu'il a une légère toux qui ne veut pas guérir. Il n'avait pas été chez le médecin tout de suite, à cause de toutes les blessures d'origines surnaturelles qu'il avait régulièrement. Quand enfin il y va, il a essayé tous les sirops sur la toux sans ordonnance vendu dans le commerce. Elle lui prescrit immédiatement un fort sirop disponible uniquement sur ordonnance en lui disant de revenir dans deux semaines si ça ne fonctionne pas.

Sa toux le laisse tranquille juste pour qu'il l'oubli. Cependant, dès qu'il termine son sirop, la toux revient. Il se sent bien sinon, pas de symptôme d'un coup de froid, alors il reprend des médicaments en vente libre mais à des doses plus fortes –en dépit du fait qu'il sait que c'est probablement une mauvaise idée- parce qu'il ne veut pas perdre une autre journée heureuse –et sans terreur- en perdant du temps dans le cabinet du médecin. Ça l'aide à sortir cette toux de son esprit de sorte qu'il ne s'en inquiète pas beaucoup.

Quand il commence à avoir du mal à reprendre son souffle après avoir joué à La Crosse avec Scott et Isaac, il commence à se dire que c'est peut-être un genre de rhume étrange. Il pense retourner chez le doc, mais finalement, il échange juste les médicaments contre la toux pour des médicaments contre le rhume. John mentionne que Stiles semble devenir un peu plus maigre ces derniers temps, mais Stiles a aussi eu un pic de croissance et a grandi de quelques centimètres en deux mois, donc il ne prête pas beaucoup d'attention à autre chose que le fait qu'il est légèrement plus grand que Derek maintenant.

C'est Derek qui remarque ce que Stiles rate tout ce temps-là.

OoOoO

- Ah ! Crie Stiles en levant les bras en l'air. BUUT !

Danny lève les yeux au ciel.

- Ouais, ouais, ouais. Je dis qu'il y a faute ! Ton défenseur est un loup garou.

- Le tien aussi, fait valoir Stiles en désignant Isaac.

Derek arrive derrière Stiles et le pousse du bras.

- Arrête de jubiler et remet toi en place, dit-il en commençant à le tirer avec lui, puis il s'arrête brusquement et le rapproche de lui.

- Hey ! Pourquoi tu me malmènes ? demande-t-il.

- Je ne me souvenais pas que tu avais un grain de beauté ici, murmure le loup en touchant son cou. Je pensais que c'était peut-être de la terre, mais non.

Stiles lève un sourcil vers Derek.

- Mec, je suis couvert de grains de beauté. Comment veux-tu en remarquer un en particulier ? demande-t-il en se frottant le cou avec un froncement de sourcils. Attend une minute…

Il ne souvient pas d'avoir un grain de beauté à cet endroit, à l'arrière de son cou.

- Hein. Bizarre.

Il commence à se pencher pour ramasser son bâton de cross avant de se figer quand une toux déchire sa poitrine. Il se relève rapidement, pose la main sur sa nuque, puis sur sa poitrine.

- Oh putain, murmure-t-il, son sang se figeant dans ses veines.

Derek se tend immédiatement.

- Stiles ? Qu'est ce qui ne va pas ? demande-t-il en baissant la voix et en se penchant vers l'humain. Tu dégages de sacrés vagues de panique et avec l'adrénaline que Scott a dans les veines, s'il s'en rend compte, c'est lui qui va partir en crise. Donc, prend une profonde respiration et calme-toi.

Stiles relève la tête et plonge ses yeux dans ceux de Derek. Le loup est figé devant la peur réelle qui transparait dans les yeux de Stiles.

- Parle-moi, murmure le loup.

- Hey, les gars ? C'est quoi le problème ? Appelle Danny d'un peu plus loin.

- Stiles ! Hurle Scott en courant vers eux. Mec, qu'est ce qui ne va pas ? Tu sens comme si tu paniquais. (Il lance un regard noir à Derek) Est ce que tu l'as menacé ? dit-il sèchement à Derek qui lève la main pour le faire taire sans quitter Stiles des yeux.

- Dis-moi quelque chose, Stiles.

Stiles déglutit et baissa les yeux, secouant la tête. Il s'agenouille et ramasse sa crosse.

- Non, c'est bon. C'est cool, dit-il en se forçant à sourire. Nous allons continuer à jouer, ajoute-t-il pour Derek avant de se tourner vers Scott : Je croyais que j'avais fendu ma crosse, c'est tout. Mon père m'aurait tué si j'en avais abimé une autre.

- Comme si tu pouvais abimer une crosse en fibre de carbone, sérieusement, grogne Scott.

Stiles retourne jouer, mais il peut dire que Derek ne l'a pas cru une seule seconde à la façon dont il le regarde pendant tout le reste du jeu. Toutefois, lorsque le loup essaye de lui parler, l'humain saute dans sa jeep et file rapidement. Il a quelque chose de plus important à faire que s'inquiéter de Derek, là maintenant tout de suite.

OoOoO

Stiles sait qu'il ne peut pas en parler à son père, mais il y a une personne à qui il peut en parler sans crainte, parce que légalement, elle ne peut rien faire sans son consentement.

Stiles va directement à l'hôpital. Il sait que Melissa est de garde et qu'elle comprendra de quoi il parlera. Il s'arrête assez longtemps pour lui prendre une tasse de café au cas où il aurait besoin d'une excuse pour dépasser l'accueil, mais au final, personne ne fait attention à lui. Quand il entre dans le bureau des infirmières où Melissa est le plus souvent en poste, il est déjà presqu'en larmes. Elle le vit comme elle levait la tête après avoir ri à une blague d'une de ses collègues et pâlit immédiatement. Stiles se force à sourire, même s'il sait que ces yeux sont vitreux. Elle se lève et marche à sa rencontre.

- Stiles ? Quel est le problème ? murmura-t-elle en prenant son coude.

Stiles secoue rapidement la tête, une larme coulant sur sa joue. Il lui tend le café et s'essuie la joue.

- Scott va bien. Tout le monde va bien. Il n'y a pas de danger, dit-il rapidement et elle soupire de soulagement.

- Bon d'accord, dit-elle en le regardant. Mais alors, qu'est ce qui ne va pas ? Tu es pâle comme un linge. Et pourquoi pleures-tu ?

Il se mord la lèvre pour lutter contre un gémissement. Il renifle et regarde autour de lui.

- P-Peut-on parler ? S'il vous plait ?

Elle hoche la tête et va prévenir sa collègue qu'elle sera bientôt de retour, puis accroche son bras à celui de Stiles en l'emmenant dans le couloir. Elle l'attire dans une salle de repos des employés et le fait assoir dans un canapé avant de fermer la porte.

- D'accord, qu'est ce qui ne va pas, Stiles ?

Stiles renifle, essayant de maintenir sa peur en dessous de la surface.

- Je… Je crois que j'ai un cancer…

Elle pâlit et s'assoit à côté de lui.

- Chéri, ne le prend pas mal, mais c'est quelque chose dont tu devrais probablement parler avec ton père, pas avec moi.

- Je ne peux pas aller voir mon père et lui dire que je pense avoir un cancer ! S'écrit-il d'une voix rauque. Êtes-vous folle ? Vous étiez là ! Vous vous souvenez de ce que voir ma mère dépérir lui a fait ! Ce que ça lui fait encore ! Non, je ne peux pas… Je ne peux pas lui faire ça. Pas moyen !

Elle hoche la tête et attrape ses mains pour l'empêcher de gesticuler.

- D'accord, je comprends. Dis-moi tout.

- J'ai… J'ai cette toux depuis environ un mois maintenant et elle s'attarde. Je suis allée voir mon médecin et le sirop sur ordonnance a calmé les choses pendant un moment. Mais avec le recul, ça a juste arrêté les symptômes. Et… Et j'ai dû mal à reprendre mon souffle parfois.

Melissa semble se dégonfler

- Oh chéri, fait-elle avec une pointe de soulagement. Stiles, ce n'est pas une raison pour penser que tu as un cancer…

- Non, mais j'ai perdu du poids alors que je mange toujours autant, coupe-t-il. Mais aujourd'hui… Aujourd'hui, j'ai découvert que j'ai un grain de beauté que je n'avais pas avant.

Elle se fige.

- Es-tu sûr… ?

- Non, mais Derek dit qu'il n'était pas là avant, répond-il en secouant la tête. Je ne sais pas comment il a pu le remarquer mais il l'a fait et j'ai assemblé les faits ensemble. La perte de poids, l'essoufflement, la toux et le grain de beauté, dit-il fermement.

Il plante ses yeux dans ceux de la mère de son meilleur ami et il sait qu'elle sait qu'il est une véritable encyclopédie vivante sur le cancer. Il est devenu obsédé une fois qu'il a eu un accès illimité à internet. Il a passé des semaines en recherches sur toutes les formes de cancer parce que, après la mort de sa mère, il voulait comprendre pourquoi. Il voulait savoir pourquoi ce genre de maladies peut arriver à des personnes, mais il a seulement découvert des formes de plus en plus horribles du cancer de sa mère. Et il en sait plus sur cette forme là que sur les autres.

- Ma mère avait un cancer du Pancréas et je sais.

Melissa hoche la tête et explique :

- Le cancer du Pancréas et le Mélanome sont issus du même gène.

Le souffle de Stiles se fait plus heurté et il ajoute :

- Et la deuxième zone où le risque de mélanome est le plus élevé, c'est les poumons, récite-t-il de mémoire. Qu'est-ce que je fais ? demande-t-il avec crainte.

Elle prend une profonde inspiration et lui sert la main avec force.

- Tu viens avec moi. Nous allons briser quelques règles et planifier une biopsie pour aujourd'hui, déclare t'elle en le tirant sur ses pieds et en le faisant sortir de la pièce.

OoOoO

Melissa a les résultats de la biopsie et un test sanguin LDH sournoisement étiqueté « urgent » et il a fallu moins d'une semaine pour récupérer ces résultats. Il a passé la semaine à éviter tout le monde, en dépit du fait que tous ses amis ont essayé de le contacter tous les jours. Quand Melissa et lui rencontrent son médecin pour avoir les résultats, il est déjà préparé au pire, mais il n'a aucun mal à voir que son médecin essaye de lui sourire quand elle donne les résultats à Melissa.

- J'ai peur que ce soit un mélanome, déclare le docteur Bennings à Stiles. Les tests LDH suggèrent qu'il s'est propagé au système lymphatique, mais tant que nous n'avons pas fait plus de tests, nous ne pouvons pas en avoir la certitude. Je dois dire que je n'aurais pas prescrit automatiquement un test LDH, mais…

- Mais rien, murmure Melissa. Tant que mes patrons n'en entendent pas parler, ça en valait la peine.

Le docteur Bennings soupire de mépris puis se tourne vers Stiles :

- Nous allons avoir besoin de parler à votre père pour la suite de la procédure.

Stiles secoue la tête avec véhémence.

- Nous n'impliquerons pas mon père !

- Stiles, vous avez dix-sept ans et votre père est le seul à pouvoir prendre les décisions légales.

- Et il a regardé ma mère mourir d'un cancer du Pancréas, poursuit-il. Jusqu'à ce que nous ayons plus de précisions, je ne veux pas l'effrayer de cette façon.

Melissa lui frotte le dos avec douceur.

- Le père de Stiles a signé une décharge générale quand Stiles a eu besoin de points de sutures, pour autoriser l'hôpital à le soigner s'il n'est pas là. C'est fragile, mais ce sera suffisant pour faire une radio de sa poitrine sans la signature de son père aussi longtemps que vous signez pour Stiles, dit-elle. Si quelque chose va mal, j'en prends la responsabilité.

Stiles cherche à discuter, mais un éblouissement l'oblige à se taire.

- Rien n'ira mal, ajoute-t-elle pour le médecin. Maintenant, dépêchons-nous. Les radiographies peuvent être prescrites une demi-heure avant le rendez-vous. Allons-y.

Stiles ne peut pas s'empêcher de sourire face à Melissa McCall et son côté protecteur. Elle l'a toujours traité –et plus récemment, Isaac et Derek- comme son propre fils et il n'y a aucun doute qu'elle est aussi protectrice que son père le serait.

A ce moment-là, il ne l'a jamais autant aimé.

OoOoO

Il a fallu cinq heures, mais enfin le Docteur Bennings et Melissa ont les résultats de la radiographie pulmonaire et le rapport de l'oncologue qu'elles l'ont envoyés voir. Quand Stiles entend les résultats, il n'est pas terrassé. Il n'est même pas choqué. Il a juste peur de ce que la nouvelle va faire à son père.

Aussi, quand Melissa et le docteur commencent à discuter, il secoue la tête.

- Non, dit-il fermement. Il n'a pas à le savoir.

- Stiles, vous devez commencer le traitement immédiatement, souligne le médecin. La quatrième étape du Mélanome…

- Est pratiquement incurable, termine Stiles, coupant ce qu'elle allait dire. Il les regarde toutes les deux. Je suis bien conscient que le taux de survie à 5 ans est de moins de 5% pour un Mélanome qui s'est propagé aux poumons et moins de 7% dans la plupart des autres cas. Je… Je vais mourir, dit-il simplement.

Il hausse des épaules et cligne plusieurs fois des paupières.

- Je vais bientôt mourir.

Melissa secoue la tête, les yeux larmoyants.

- Non, chéri. Il y a toujours de l'espoir. Avec les traitements actuels… Avec les traitements actuels, nous pouvons ralentir la progression, l'empêcher de se propager. Il y a une chance, commence-t-elle en montrant les résultats, que tu puisses avoir une lobectomie et le cancer pourrait ne pas revenir pour au moins encore quelques années et si c'est le cas, nous pouvons le prendre assez tôt pour l'arrêter.

- Donc, fondamentalement, je pourrais gagner une dizaine d'années remplies de traitements au rayon, de chimiothérapie et de chirurgies majeures, déclare Stiles amèrement, une larme coulant sur sa joue. Il secoue la tête, reniflant. Je sais ce que cela fait à quelqu'un. J'ai regardé ma mère passer les deux dernières années de sa vie à souffrir à cause de tous les traitements et procédures, juste pour obtenir un peu plus longtemps alors qu'elle savait tout le temps qu'elle allait mourir, crache t'il. Je me souviens de chaque minute de ma mère ne pouvant pas manger ou se déplacer dans la maison à cause de ce que la chimio lui faisait et j'ai toujours dit que je ne ferais jamais ça, que mon père ne souffrirait pas ainsi à nouveau, peu importe quoi.

Il secoue sa tête et il y a un peu plus de larmes sur ses joues striées.

- Je vais prendre les six mois que je peux espérer avant de partir. Merde ! Je pourrais obtenir une année si je suis chanceux. Mais pas les cinq années difficiles grâce à des traitements alors que ça ne m'aidera probablement pas.

Dr Bennings et Melissa ouvrent la bouche en même temps mais Stiles secoue la tête.

- Pas. Un mot. A. Mon père, leur dit-il sombrement avant de partir.

Il ne veut pas entendre leurs arguments. Il a pris sa décision.

OoOoO

C'est un sentiment étrange, savoir qu'on va mourir.

Stiles n'arrive pas à se faire à l'idée qu'il ne verra pas ses dix-huit ans. Hormis une petite toux et moins d'endurance avant d'être à bout de souffle, Stiles se sent parfaitement bien, et pourtant il sait qu'il est activement en train de mourir. Il n'y a pas de douleur. Pas de réelle fatigue. Il n'a pas subi de perte d'appétit. Sa perte de poids vient tout simplement de son corps qui ne peut pas traiter les éléments nutritifs complets de ce qu'il mange, et même, jusque-là, c'est seulement une légère perte de poids. Il se sent comme un adolescent normal.

Et il ne quittera jamais l'adolescence.

Stiles passe la nuit seul dans sa chambre, essayant de se faire à l'idée qu'il va mourir. Il se sent creux et engourdi. Il ne pleure pas. Il n'a même pas vraiment peur. Il est tout simplement abasourdi. C'est le plus étrange sentiment qu'il ait jamais eu. Il pense que ça le frappera plus tard, qu'il va mourir, mais pour le moment, c'est juste un engourdissement.

Le lendemain, il appelle Scott et Danny et Danny appelle Isaac et Isaac appelle Derek, et avant qu'il le prévoie, Stiles est engagé dans un combat de pistolet à eau avec ses amis dans le but de passer du temps avec la meute. Il se sent comme un adolescent normal. Il sourit, il rit, et il a juste une belle journée avec ses amis.

Comme le soleil se couche, Stiles et Scott sont assis sur le toit de la jeep, en regardant le coucher de soleil en toile de fond et Isaac et Derek luttent tandis que Danny envoie un texto à Lydia qui n'est pas venue. Scott regarde attentivement Stiles et Stiles lève un sourcil.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Scott se mord la lèvre.

- Ma mère... Elle sentait comme toi l'autre jour. Et elle a passé la moitié de la nuit dans sa chambre à pleurer. Je sens qu'il y a quelque chose que tu ne me dis pas, murmure-t-il.

La poitrine de Stiles se serre et il voit Scott réagir un peu au changement de rythme de son cœur, alors il a dit la vérité.

- Je l'ai vu et nous avons parlé de ma mère et du fait que je l'ai regardée dépérir pendant si longtemps, en essayant de rester en vie pour moi et mon père quand ça la faisait juste souffrir encore plus. –techniquement, c'est la vérité-. Ça été... Difficile, ajoute-t-il.

Les yeux de Scott s'élargissent et il se jette à moitié sur le capot, serrant Stiles.

- Merde, pas étonnant qu'elle pleurait. Je ne savais pas que tu t'en rappelais encore aussi bien.

Il pose sa tête sur l'épaule de Stiles.

- Je suis là pour toi si tu veux parler ou quelque chose.

Stiles sourit chaleureusement, enroulant ses bras autour de Scott.

- C'est bon, Scotty, murmure-t-il. C'était il y a quelques jours.

Scott hoche la tête et se rassoit.

- Ouais mais... Tu es mon meilleur ami. Je ne veux pas que tu sois triste, dit-il, se penchant en arrière sur l'épaule de Stiles. Je suis ici pour toi. Si tu veux. Je le serai toujours.

Stiles commence à retourner le serment, mais choisi de se taire parce qu'il sait, dans son cœur, que ce serait un mensonge.

OoOoO

Stiles dépose le dîner de son père au poste de police, pour se rendre compte, une fois qu'il est de retour dans sa jeep et sur la route, qu'un jour prochain, son père n'aura personne pour de lui apporter son dîner.

La constatation le frappe si fort qu'une seconde, il chante en chœur avec la radio et la suivante, il est sur le côté de la route, luttant pour respirer à la pensée de la douleur de son père. Ils n'ont pas d'autres parents, pas à Beacon Hills. Son père n'a pas beaucoup d'amis en dehors du travail, à part Melissa et Deaton. En même temps l'année prochaine, Stiles sera soit mort soit trop malade pour faire quelque chose pour son père et John sera seul.

Stiles ne peut pas expliquer sa décision, mais avant même de savoir ce qu'il fait, il fait demi-tour et conduit jusqu'au loft de Derek. Quand il arrive là, il ne se soucie pas qu'il soit onze heures du soir. Il ne se soucie pas que Derek n'aime pas les visiteurs, plus maintenant qu'il est seul, même si son loft est désormais un vrai endroit où vivre plutôt qu'un endroit à l'abandon. Quand il arrive, il ne prend pas la peine de verrouiller les portes de sa jeep, il court juste dans le bâtiment et à l'ascenseur.

Quand il ouvre la grille, Derek l'attend déjà devant elle, les bras croisés et un sourcil levé. Il semble qu'il dormait, peut-être. Il porte un pantalon de survêtement et un t-shirt à manches longues avec des cheveux anormalement ébouriffés et pieds nus.

- Stiles.

Il regarde Stiles, avec son habituel air ennuyé.

Stiles ne prend même pas la peine de réfléchir au fait que peut-être Derek ne veut pas le voir.

- Comment gères-tu la solitude ? Demande-t-il sans ambages.

Il voudrait se sentir coupable, mais dans son cœur, Stiles a besoin de savoir comment Derek gère de ne plus avoir de famille maintenant que Cora est partie de son côté et que Peter n'a pas été vu depuis des mois.

Le visage de Derek se fige et il lui lance un regard noir.

- Stiles…

- Non, dit doucement Stiles.

Il passe devant Derek et rentre dans l'appartement. Il va au milieu de la pièce, puis se retourne, croisant ses bras comme Derek rentre à l'intérieur, la porte coulissant bruyamment derrière lui et peu importe la façon dont il semble contrarié.

- J'ai besoin de savoir. Comment fais-tu ? Qu'est-ce que tu fais pour rendre ça supportable ? -Il fait un geste large-. Vivre seul. Pas de famille. J'ai besoin…

Il laisse mollement tomber ses bras à ses côtés.

- Si Scott ne t'avait pas laissé entrer dans sa meute, si tu ne les avais pas lui et Isaac... Irais tu bien ?

Derek s'approche prudemment, ses yeux cherchant ceux de Stiles.

- Pourquoi veux-tu le savoir ? Où veux-tu en venir, Stiles ? Demande-t-il lentement.

Stiles secoue la tête, en regardant ailleurs.

- Il te suffit juste de me répondre.

Derek soupire, passant une main sur son visage et les cheveux.

- Pourquoi suis-je encore-Ugh, très bien.

Il laisse tomber sa main pour gifler sa cuisse.

- Je ne sais pas, admet-il. Les omégas…

- Non, interrompt Stiles. Pas comme un oméga. En tant que personne. Comme Derek Hale l'homme de 23 ans, pas Derek Hale le loup-garou.

Derek le regarde curieusement avant de parler.

-Sans la meute, je ne suis pas sûr de ce que je ferais, dit-il doucement. Je n'ai jamais été totalement seul très longtemps. Même quand il y avait juste Laura, ou tout simplement Cora, j'avais quelqu'un. Et même si Cora n'est pas ici et que je n'ai pas de famille, je vous ai vous, les gars. J'ai une meute. Donc, je ne suis pas seul.

Stiles déglutit difficilement, en fermant les yeux.

- Lorsque tu… Quand tu as perdu Laura. Quand tu étais seul, alors ... si les choses s'étaient passées différemment... Irais tu bien ?

- Non, admet d'emblée Derek. Sans Scott, sans devenir un alpha et avoir ma propre meute, je serais devenu fou. Je n'aurais pas pu gérer ça. J'ai eu une si grande famille que juste avoir une personne a été assez dur. Mais personne ? Il secoue la tête. Je n'aurais pas été capable de le vivre.

Stiles ouvre les yeux et les lève, la faible lumière de la fenêtre à l'extérieur se reflète dans les larmes contenues dans ses yeux.

- Si tu avais été seul, tu n'aurais pas survécu ?

Derek secoue lentement la tête.

- Non ... pourquoi me demande tu ça ?

Stiles laisse échapper un souffle fragile et ferme les yeux, les larmes striant ses joues.

- J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour moi, dit-il, puis ouvre les yeux. Je sais que tu n'es pas le choix le plus évident pour cela, mais tu es celui qui peut le mieux comprendre, plus que quiconque et c'est ce dont j'ai besoin, d'accord ?

Derek s'approche.

- Stiles, qu'est ce qui se passe ?

Stiles lève une main.

- Juste…il te suffit d'écouter.

Derek s'arrête à quelques pas de là et Stiles hoche la tête pour lui-même, confiant dans sa décision.

- J'ai besoin que tu me promettes quelque chose. Je dois… J'ai besoin que tu gardes un œil sur mon père, d'accord ?

La voix de Stiles se brise et il se racle la gorge.

- J'ai besoin de ton ai-aide. Il va avoir besoin de beaucoup d'aide et-et je sais que tous les deux, vous n'êtes pas toujours les meilleurs amis, mais il aura vraiment besoin de quelqu'un - plus que jamais - et tu es le meilleur pour le poste. Il aura besoin de quelqu'un pour l'empêcher de boire et… Et de renoncer à tout.

Stiles laisse échapper un faible sanglot.

- S'il te plaît, Derek. Promet-moi que tu prendras soin de lui pour moi, d'accord ?

Derek se rapproche.

- Stiles, qu'est-ce que tu racontes ? Où vas-tu ? Quoi que tu songes à faire, tu n'as pas à partir. Quoi qu'il arrive, tu peux me parler, dit-il avec urgence. Peu importe de qui ou de quoi il s'agit, Scott, Isaac et moi, nous pouvons nous occuper de ça et…

Stiles se retourne et s'éloigne, montrant son dos à Derek.

- Non, Derek. J'ai juste besoin que tu me fasses cette promesse. Je ne peux pas-je ne veux pas en parler.

- Qu'est-il arrivé à ton cou ? Demande soudain Derek.

Stiles se retourne, la main se portant à son cou pour toucher la cicatrice de la biopsie. Une biopsie pleine signifie qu'on coupe toute la section de la peau et ça laisse une cicatrice que personne d'autre n'aurait remarquée. Derek s'approche et Stiles essaye de se contrôler avant que Derek puisse prendre une profonde respiration, mais Derek prend son poignet, le tire jusqu'à ce que leurs poitrines se touchent. Il voit Derek inspirer profondément, et son cœur manque un battement lorsque les yeux de Derek s'écarquillent et il recule, laissant tomber le poignet de Stiles.

- Putain, Stiles ! Halète Derek.

Stiles se mord la lèvre et hoche la tête avec un sourire triste.

- Je suis content que tu l'ais remarqué. Je ne l'aurais jamais su jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour le cacher à mon père, sinon, dit-il, en se frottant à son cou.

Derek le regarde juste, les yeux écarquillés et la peau blême.

- Non, lui dit-il et Stiles hoche la tête, la tête basse.

- Le quatrième stade d'un mélanome métastasé, répond Stiles à la question muette. Il se touche la poitrine. Commencé comme un cancer de la peau. Ça a atteint les ganglions lymphatiques cervicaux postérieurs. Maintenant, j'ai un cancer des poumons.

Derek secoue lentement la tête.

- Mais… Mais les traitements. Nous aurions tous pu sentir les produits chimiques…

- Je ne veux pas les prendre, déclare simplement Stiles.

Les yeux de Derek clignotent bleu et il fond sur Stiles.

- Quoi ?! Pourquoi pas ?! Stiles, tu pourrais mourir !

- Je meurs ! Aboit Stiles de retour.

Il se dégonfle face au regard enragé de Derek.

- Derek ...

Il secoue la tête avec un sourire triste, puis il poursuit.

- Ma mère est morte du cancer du pancréas. Elle a pris tous les traitements que nous avons pu trouver, parce qu'elle voulait un peu plus de temps. Elle voulait que mon père et moi puissions avoir un peu plus de temps avec elle.

Il secoue la tête, clignant des yeux pour retenir ses larmes.

- Mais ce n'est pas… Ce n'est pas la peine.

Son souffle se bloque.

- J'aime mon père. Je l'aime. Mais je sais maintenant que regarder ça ? -Sa lèvre tremble- Regarder quelqu'un dépérir et souffrir encore plus longtemps ? C'est bien pire. Je n'avais que huit ans et je me souviens que, peu importe à quel point ça fait mal, j'étais un peu soulagé quand elle est morte parce qu'elle-elle ne souffrait plus, tu comprends ?

Il laisse échapper un sanglot faible.

- Je ne peux pas faire ça à mon père.

Il prend quelques respirations profondes et apaisantes alors que les larmes continuent de couler sur son visage.

- Je préfère avoir six mois en bonne santé et une mort rapide quand elle vient plutôt qu'étirer ce temps à deux ans de souffrance à cause de la chimiothérapie tout en vivant à la maison et peut-être une autre année dans un hôpital mais trop malade pour en sortir.

Les yeux de Derek font un bond jusqu'aux siens

- Six mois ? Murmure-t-il avec crainte.

Stiles hoche la tête, reniflant et essuyant ses joues avec ses manches, tirant dessus comme il parle.

- Je peux avoir environ six mois avant d'être trop malade. Je pourrais en avoir cinq de plus avant de mourir.

Il hausse les épaules, les yeux baissés.

- Un Mélanome métastasé qui a atteint les poumons a un taux de survie à cinq ans de moins de cinq pour cent. Un an, c'est moins de vingt. Je peux aussi bien prendre quelques mois de plus en restant sain et puis partir en quelques semaines au lieu d'étirer ce temps avec la chimiothérapie et d'autres choses.

- M-mais ... Stiles !

Stiles leva les yeux et il est frappé de mutisme à la vue de Derek le regardant comme si tout son monde venait d'être ébranlé.

- Tu as seulement dix-sept ans…

Stiles sourit tristement, la gorge nouée comme il parle.

- Beaucoup de gens n'arrivent jamais à ce point. Au moins, ça a été une aventure, dit-il doucement.

Derek s'approche, en secouant la tête.

- Non, il doit y avoir quelque chose. Certains traitements. Les êtres humains ont tant de médicaments et-et de la chirurgie et… Stiles, il doit y avoir quelque chose !

Il s'arrête, les poings à ses côtés, juste en face de Stiles.

- Tu as dix-sept ans !

- Tu sais bien mieux que moi que la vie ne te dorlote pas juste parce que tu es un enfant, dit-il, en regardant Derek dans les yeux. C'est bien, sourit-il. Pas de regrets, non ? dit-il avec un petit rire fragile, alors qu'une larme se libère. Hey, j'ai sauvé beaucoup de gens, tu sais ? Donc, ce n'est pas comme si ma vie n'avait pas signifié quelque chose.

Il penche la tête alors qu'il regarde les lèvres de Derek se contracter en un sourire brisé.

- Je ne vais pas le dire à mon père. Pas jusqu'à ce que ce soit impossible à cacher. Même avec Scott. Je sais que lui et Isaac s'en apercevront plus vite que je le voudrais, mais nous allons garder ça entre nous hein ?

Derek hoche la tête en silence.

- Allez, Derek… Il soupire, tend la main et pousse légèrement l'épaule de Derek. Ça va. J'ai encore quelques mois. J'ai assez longtemps pour mettre les choses en ordre et profiter de ce que j'ai alors que je l'ai toujours.

Il sourit quand Derek souffle un rire humide.

- Quoi de mieux qu'un été paisible alors que nous sommes tous des amis, enfin, pour être mon dernier ? C'est plus que beaucoup de mes amis n'ont jamais eu.

Derek ferme les yeux et laisse échapper un soupir tremblant, quelques larmes s'échappent avant qu'il lève les yeux et fait un clin d'œil à Stiles.

- Laisse-moi t'aider à moins. Tout ce que tu veux faire, si tu as besoin d'aide pour le faire... Si tu veux voir l'Atlantique... ou quelque chose. Je vais t'aider. Juste, juste quelque chose que je peux faire.

Stiles sourit, un sourire sincère et lumineux.

- Surtout, je veux juste savoir que quelqu'un fait attention à mon père et Scott quand je serais parti, mais ouais. Avoir un adulte juridique avec un moyen de transport pourrait être utile. J'ai quelques choses à l'esprit.

Derek hoche stoïquement la tête.

- Tout ce que tu veux, Stiles.

Il se mord les lèvres, en le regardant mal à l'aise, mais semble décider « merde », parce qu'il parle.

- Tu as été la première personne à m'aider sans une sorte de motif personnel, tu m'as sauvé la vie et tu as sauvé la vie de Cora. Je te dois bien plus que tout ce que tu pourrais me demander.

Stiles secoue fermement la tête.

- Tu ne me dois rien, Derek. Je fais ça parce que c'est juste, pas comme des faveurs.

- Peu importe, je veux faire ce que tu as besoin que je t'aide à faire. Derek sourit tristement. Parce que tu es mon ami.

Stiles sourit et hoche la tête.

- Jusqu'au jour où je mourrai, plaisante-t-il, pour grogner quand la réaction de Derek est d'haleter et agripper Stiles dans une étreinte tout à fait inattendue. Merde, c'est pas grave, Derek. C'est bien.

Derek secoue la tête, les bras autour de la taille de Stiles.

- Ce n'est vraiment pas bien du tout, gronde-t-il. Tu fais partie de la meute et tu es condamné, donc ce n'est vraiment, vraiment pas bien.

Stiles ferme les yeux et serre Derek en soupirant.

- Ouais, je sais que ça ne l'est pas, admet-il doucement.

OoOoO

Stiles se met à rire comme Magnolia lui parle du club où elle a eu une exhibition la veille et ses cheveux.

- Sérieusement, Stiles, c'était un mulet. Nous parlons de Joe LaCrasse ! (NdT : Joe la crasse ou Joe Dirt est un film américain de 2001. Le personnage principal a une coupe de cheveux assez particulière)

Stiles regarde les loups-garous, qui l'ignorent tous comme ils courent autour, essayant de ne pas se faire frapper par les flèches à bout en caoutchouc qu'Allison tire sur eux.

- J'aurais aimé voir ça, dit Stiles distraitement.

- Tu devrais ! Dit vivement Magnolia. Sérieusement, Honey, c'est l'été ! Viens visiter Mama !

Stiles soupire de façon spectaculaire.

- Malheureusement, ma chère, j'ai dix-sept ans.

- Et alors ? Je peux te faire rentrer avant que le club ouvre, juste nous et les filles et puis au moment où ils ouvrent et commencent à vérifier, tu seras déjà à l'intérieur avec moi ! Personne ne le saura ! Amène un ami et viens me voir ! Exhorte-t-elle. Tu me manques, Honey !

Stiles sourit tristement, en regardant ses mains.

- Je suis… Je ne suis pas sûr que tu entendes parler de moi pendant encore très longtemps, Magnolia.

Il s'assure que personne ne se trouve à proximité et il baisse la voix.

- J'ai quelque chose à faire. Quelque chose de grand. Je pourrais ne pas te parler à nouveau avant quelques mois. Je vais m'assurer que quelqu'un appelle pour expliquer.

- Oooh tu fugues bébé ? Demande Magnolia. Fugues et viens voir Mama !

Stiles ferme les yeux et réfléchit. Il a envie de la voir. Magnolia a été une bonne amie pendant une courte période et elle lui manque depuis qu'elle s'est éloignée. Magnolia a été la première personne à qui il a vraiment parlé de sa bisexualité. Elle est la seule personne à qui il a parlé de ses sentiments pour Derek. Il sait que ça n'arrivera jamais - plus encore qu'il savait qu'il n'aurait jamais été avec Lydia- mais il a appris à faire avec ça. Il a depuis longtemps accepté qu'il est condamné à regarder Derek de loin. Il a avoué à demi-mot, pour la bisexualité et son béguin pour Derek à Danny quelques fois, parce qu'il savait que Danny ne paniquerait pas, mais Danny n'a pas semblé plus le remarquer que Scott le fait et Scott est aveugle. Il ne peut pas imaginer à quel point il serait bon de voir Magnolia une fois de plus avant la fin.

- Je voudrais avoir un moyen de venir te voir, dit-il, puis pause.

Stiles lève la tête, regardant là où Derek se cache derrière un arbre et rit quand Isaac est abattu et glapit.

- Stiles ? Chéri, tu es là ? demande Magnolia, interrompant ses pensées.

Il sourit à lui-même, une idée tourbillonne dans sa tête.

- Hey Magnolia ? Je te rappellerai demain. Je pense que j'ai trouvé un moyen de venir te voir.

- OUI, GAMIN ! Tu fais ce qu'il faut à ce sujet et tu viens me voir !

Magnolia applaudi et Stiles sourit quand il raccroche, planifiant déjà tout ce qu'il va faire en rentrant chez lui.

OoOoO

Stiles regarde le plan sur son écran. C'est ... Quelque chose, à coup sûr.

- C'est fou, voilà ce que c'est, fait valoir Derek et Stiles soupire.

- Derek, allez ! Stiles se retourne et fait la moue. Tu as dit que tu m'aiderais.

- J'ai dit que je t'aiderais, mais je ne pensais pas que tu avais l'intention de t'enfuir de la maison ! soutient Derek. Stiles, tu es mineur, si nous faisons ça et que ton père le signale, nous nous ferons arrêter et je serai un criminel pour t'avoir kidnappé !

Stiles secoue la tête.

- Il ne le fera pas. Je lui laisserai une lettre. Il va comprendre. Il sera furieux, mais ça va aller. Je vais mourir, Derek. Il va comprendre que je veuille faire ce que je peux tant que j'en ai le temps.

Derek tressaille légèrement, et Stiles soupire.

- Derek ... c'est bon. Tu n'as pas à…

- Ce n'est pas ça, soutient faiblement Derek.

Il lève les yeux, rencontrant ceux de Stiles.

- Ton père voudra probablement que tu restes à la maison, Stiles. S'il va te perdre, il va vouloir passer plus de temps avec toi.

Stiles hoche la tête avec un sourire triste.

- Je sais. Mais ce n'est pas comme si j'allais rentrer à la maison et juste mourir. J'ai le temps, Derek.

Il le regarde avec espoir.

- Tu le feras avec moi ?

Derek hoche la tête à contrecœur.

- Je le fais, mais... Tu veux vraiment passer le temps qu'il te reste avec moi ? Demande-t-il, ostensiblement.

Le ventre de Stiles se noue mais il soutient d'un regard.

- Pourquoi ne voudrais-je pas passer du temps avec toi ? Tu es mon ami, Derek.

- Ouais, mais je sais comment je suis, fait valoir Derek. Je sais que je suis... hargneux. Et maladroit. Et je ne suis pas doué pour être un bon ami.

Stiles secoue la tête.

- Mensonges, sourit-il. Mec, la première chose, hargneux ? -Il renifle-. Et deuxièmement, tu es évidemment un bon ami si tu es prêt à partir avec moi comme ça. Je suis fort. Et ennuyeux. Nous avons des personnalités très complémentaires, tu sais ? Tu es calme et timide et je suis fort et extraverti. Je sens que nous allons bien nous amuser. En outre, dit-il d'une voix douce, contrairement à Scott, que j'aime comme un frère, ne te méprend pas, tu es assez mature pour le faire avec moi et ne pas le rendre plus difficile que ça doit l'être.

Derek hoche la tête avec un petit sourire.

- Ouais, il est un peu dramatique, acquiesce-t-il.

Il soupire, mais hoche la tête, se penchant pour mieux voir l'écran.

- On prend la route ensemble, hein ?

Stiles hoche la tête en souriant.

- Il y a ce festival de la tomate où j'ai toujours voulu aller en Pennsylvanie alors j'ai pensé « pourquoi pas » ?

-... Le festival de la tomate ? Demande Derek et Stiles sourit.

- Il se termine par une gigantesque bataille de tomates pourries. Sérieusement. Cinq dollars et tu obtiens des munitions illimitées. C'est genre le plus grand combat de nourriture DU MONDE. Trop cool !

Derek ricane.

- Bien sûr, tu veux y aller.

Il regarde l'écran, puis fait un signe.

- Je peux ajouter quelque chose ?

Stiles acquiesce.

- Ouais, bien sûr, laisse-moi…

Il se raidit quand Derek ne prend pas la peine d'attendre que Stiles se soit déplacé, préférant se pencher au-dessus de lui, les bras de chaque côté en regardant par-dessus l'épaule de Stiles quand il commence à taper.

Derek fait un bruit doux comme il frappe "entrer".

- J'ai vécu à Brooklyn, dit-il, assis à nouveau. Si nous allons aussi loin, je peux aussi bien te montrer mes endroits préférés à New York, dit-il avec un petit sourire.

Stiles regarde soudainement.

- Pourquoi n'es-tu pas reparti ? Je veux dire, je sais que tu as besoin de la meute, mais Cora et toi auriez pu rester ensemble. Elle aurait aimé New York.

Derek hausse les épaules.

- Beacon Hills est mieux. Il y a plus pour moi ici, dit-il avec un regard lointain.

Stiles fredonne.

- Je suppose que je peux comprendre ça, sourit-il. Mec. Tout le chemin jusqu'à l'Atlantique avec moi. Parlant non-stop dans ton oreille. Tu penses pouvoir le gérer ?

Derek regarde et Stiles peut voir la tristesse dans les yeux de Derek.

- Je vais probablement regretter d'avoir dit ça, mais je pense que ça va être amusant.

Stiles sourit et hoche la tête.

- Eh bien, nous partons dans trois jours. Il vaut mieux être prêt, dit-il avec enthousiasme et Derek lève les yeux au ciel.

- Oh Dieu, je vais aller en prison. Encore une fois, grommèle-t-il en se levant et va chercher sa veste pour partir. Ton papa ferait mieux de ne pas me mettre en prison, après cela, dit-il d'une voix sévère mais ludique, partageant un sourire avec Stiles avant de passer par la fenêtre.

Stiles se retourne vers son ordinateur avec un petit sourire comme il fait les réservations de leur première étape.

- San Francisco, nous voilà.

OoOoO

« Papa,

Au moment où tu liras ces lignes, je serai parti. Ne panique pas ! Je suis en sécurité et je serai de retour très bientôt. Je sais que je dois te dire pourquoi je pars comme ça, mais je ne sais vraiment pas pourquoi moi-même. Je me sentais comme si c'était la bonne chose à faire. Autant je t'aime, autant ce voyage est pour moi. Je ne veux pas dire d'une manière égoïste, je veux juste dire que j'ai tellement changé au cours des dernières années, papa. J'ai grandi et changé et été forcé par les circonstances à faire face à des choses auxquelles je n'aurai pas dû avoir à faire face. Il y a des choses que j'ai toujours voulues faire et des expériences que j'ai toujours voulu vivre. Ces choses à propos desquelles on se dit « Un jour ».

Aujourd'hui, c'est « un jour ». Derek a offert de m'aider à aller dans des endroits et voir les choses que j'ai toujours voulues. Je sais qu'il semble être un choix étrange pour ça, mais il est en fait le seul choix. C'était seul ou avec lui et je ne me sens pas en sécurité à voyager seul. Je sais que tu n'as pas encore complètement confiance en lui, mais je te promets, il ne laissera jamais rien m'arriver. Je ne sais pas combien de temps nous serons partis, et j'ai institué la règle du « pas de téléphone » afin que Danny ne puisse pas nous suivre (Ouais, je m'attendais à ça !). Cependant, tu peux suivre notre voyage et les mises à jour à ce sujet sur notre blog de Voyage. Tais-toi, c'est le seul moyen pour vous garder tous au courant sans avoir à traiter avec vos réponses.

Papa, je t'aime. Je te promets, je serai bientôt à la maison. Ne blâme pas Derek, d'accord ? C'était mon idée. Il est juste un assez bon ami pour venir avec moi.

Je t'aime

Stiles »

Stiles regarde la lettre qu'il pose sur son lit et hoche la tête. Il regarde autour de lui pour s'assurer qu'il a tout et puis ramasse ses sacs, déjà sur le chemin de la porte quand il entend Derek klaxonner devant. Quand il met ses affaires dans le coffre et se glisse dans le siège du passager, Derek regarde et lui lance :

- Vraiment sûr à ce sujet ? Dernière chance de changer d'avis.

Stiles secoue la tête et sourit.

- Pas moyen, mec. Allons-y !