Note de l'auteur : Voici la suite tant attendue de "Joyeux Noël, Professeur !". Nous allons retrouver nos deux héros qui vont avoir fort à faire, entre la jalousie de Ron, les manigances de MCGonagall, les délires de McCrory et ce cher Albus qui comme d'hab' met son petit grain de sel dans l'histoire.
Bien évidemment, il est recommandé de lire la première partie pour tout comprendre.
J'ai décidé que ce serait une trilogie, donc il y aura encore un autre épisode, "Joyeuses Pâques, Professeur !" où là, Harry devra affronter la famille Dursley...
Disclaimer habituel : Le monde d'Harry Potter appartient à JK Rowling et pas à Crapou. Dommage, hein ?
Bêta : Mokonalex
En attendant, bonne année 2011 à tous (en retard... comme d'hab') et bonne lecture !
Précision : Ceci est la version censurée de la fic. Conformément au règlement du site, les scènes MA ont été retirées autant que possible pour ne pas nuire à l'histoire.
Depuis le réveillon de Noël, Harry Potter était sur son petit nuage rose, et rien – l'espérait-il – ne pourrait venir ternir son bonheur tout neuf. Quelques semaines auparavant, au cours de l'une de ses promenades nocturnes dans le château, il avait surpris une conversation entre celles qu'il appelait « les chipies », c'est-à-dire les Professeures McGonagall, Chourave, Vector et Sinistra se laissant aller à ragoter comme des « 1ère année », sur le dos de leur collègue Severus Rogue.
Selon les quatre femmes, le Maître des Potions aurait eu le béguin pour James Potter lorsqu'il était élève de 4ème ou 5ème année. Violemment repoussé et ridiculisé, le Serpentard, traumatisé, se serait renfermé dans sa coquille et n'aurait plus jamais cherché depuis un quelconque petit-ami. En bref, le bâtard graisseux était encore vierge à trente-sept ans.
Etonné par cette nouvelle, Harry avait pris la décision de dépuceler le professeur dont il était secrètement amoureux et pour cela, aidé par Dobby et involontairement par les jumeaux Weasley, il avait élaboré un plan presque infaillible pour arriver à ses fins.
Le 24 décembre après le repas de Réveillon, Dobby avait drogué le thé du Professeur Rogue à l'aide de la potion FaisDodo des jumeaux. Le monstre des cachots s'était réveillé dans la Salle sur Demande, nu, attaché et… momentanément aveugle. Pire, un homme dévêtu était dans le lit avec lui ! Il avait été embrassé, caressé… et au final avait fait l'amour par deux fois avec l'inconnu, qu'il avait sournoisement marqué d'un beau suçon afin de le retrouver ultérieurement. Libéré au matin, Severus avait ensuite passé sa journée à enquêter, pour au final découvrir l'auteur de ce forfait.
Stupéfait, il avait appris en écoutant Harry converser par cheminette avec les jumeaux pour une fois moralisateurs, que le Gryffon était amoureux de lui et se languissait dorénavant, pris à son propre jeu. Attiré depuis plusieurs mois par son élève, Severus avait cédé à ses pulsions et avait aussitôt pris Harry pour amant, et il ne s'en plaignait pas. Lui aussi, depuis lors, flottait sur son nuage rose personnel…
Pourtant, l'orage grondait. Le Professeur McCrory, enseignant – pitoyablement – la Défense contre les Forces du Mal, poursuivait Severus de ses assiduités, sous les regards attendris des Professeures McGonagall, Chourave, Sinistra et Vector, et celui amusé et pétillant du vieux Directeur, Albus Dumbledore.
Pour l'heure, nous étions le 30 décembre et l'année s'achevait presque dans la sérénité. Hagrid avait suspendu des bouquets de gui un peu partout dans le château, comme fidèle à la Tradition, et aussitôt comme tous les ans, un Serpentard non identifié avait ensorcelé les bouquets afin d'obliger les couples qui se retrouvaient dessous à s'embrasser afin de pouvoir continuer leur chemin. Inutile de dire que si certains campaient presque par hasard sous les bouquets, la plupart des élèves et des enseignants, les fuyaient comme la peste.
Albus, qui trouvait tout ceci très amusant, n'avait pas voulu qu'on les désensorcèle.
Les jumeaux Weasley, qui depuis la cheminette avaient assisté à la scène où Harry se faisait griller par la Chauve-souris des cachots, n'en menaient pas large depuis plusieurs jours. Ils avaient bien pensé envoyer un hibou au jeune sorcier, ou même l'appeler par cheminette, un soir dans la Salle Commune des Rouge et Or, mais ils n'avaient pas encore osé, de peur d'aggraver les éventuelles représailles et sanctions envers Harry. Après tout, ce gamin effronté avait carrément kidnappé et drogué un professeur afin d'avoir des relations sexuelles avec lui ! Pour Fred Weasley, Harry était bon pour Azkaban, tandis que George plus modéré sur cette affaire, pensait plutôt à un renvoi ou pire, des retenues quotidiennes avec Rusard jusqu'à la fin de ses études.
Ce soir-là, les jumeaux ne tenaient plus en place, dans leur appartement au dessus de leur boutique du Chemin de Traverse.
— Il faut qu'on sache, Fred ! Si ça se trouve Harry est dans les ennuis jusqu'au cou.
— Oh, il y est certainement ! Mais qu'est-ce que tu veux faire ? On risquerait d'aggraver son cas, peut-être.
— On va à Poudlard et on le tire de là !
— Tu crois pas que c'est un peu extrême, George ? avait répliqué Fred avec une grimace. On ne peut pas se pointer là-bas comme ça, on n'est plus des élèves donc on serait repéré par les Barrières Magiques ! On n'a plus la Carte du Maraudeur, ni la Ford volante de Papa. Si t'as une idée…
— La cheminette ! Les communications ne sont pas surveillées, on ne peut juste pas s'en servir pour entrer dans Poudlard. Notre hibou a dû être repéré avec toutes les livraisons qu'il fait à l'école. Si on envoie un hibou, notre lettre sera sûrement interceptée et lue, peut-être même qu'Hedwige est interdite de courrier. On ne peut pas prendre ce risque, donc je ne vois que la cheminette.
— Et si Harry n'est pas dans la pièce ?
— Ben, on demande à un élève d'aller le chercher.
— Si tu veux. A quelle heure tu veux faire ça ? interrogea Fred qui rendait les armes.
— Chais pas… Dix heures ce soir ? Tous les gamins seront dans la Tour, Harry aussi, vu qu'il est sûrement puni. Il suffira qu'il mette un Assurdiato autour de la cheminée et on sera tranquille pour causer. J'espère juste qu'il n'est pas dans la bouse de dragon…
Pendant que les jumeaux se faisaient du mauvais sang pour leur petit frère honoraire, celui-ci roucoulait avec la terreur des cachots. Depuis qu'il avait enfin connu le loup, Severus Rogue était sexuellement insatiable et passait ses journées dans un état de semi-érection presque constante. Rien que de penser à ce qu'il venait de faire ou qu'il n'allait pas manquer de faire dans les heures suivantes, suffisait à le mettre dans un état d'excitation avancé. Ce n'était pas Harry avec ses hormones de 17 ans, qui allait lui en tenir rigueur bien évidemment. Les deux hommes avaient inventé un nouveau jeu : à chaque fois qu'ils se croisaient, le premier qui apercevait l'autre, l'entraînait dans une alcôve ou une salle vide et lui faisait subir les derniers outrages ou tout ce qui pouvait s'en rapprocher.
Il va sans dire que depuis cinq jours, Harry s'asseyait avec précaution, ayant un certain orifice très sensible et même légèrement en chou-fleur. L'abominable homme des cachots, confus d'apprendre ce triste effet secondaire à son enthousiasme, avait promis une potion adéquate, plus un baume local, et accessoirement, un nouveau lubrifiant cicatrisant, beaucoup plus efficace que les cochonneries à trois noises vendues au Chemin de Traverse ou à Pré-Au-Lard.
Les deux tourtereaux venaient justement de se séparer, s'étant retrouvés pas par hasard du tout : Harry ayant sa Carte du Maraudeur, il s'en servait dorénavant pour trouver Severus plus vite. Un passage secret menant au 3ème étage avait fait l'affaire, juste pour quelques baisers torrides, des mains baladeuses fiévreusement glissées sous les robes et pour Severus, une fellation exécutée par Harry qui commençait à connaître les goûts de son espion favori.
Se pressant pour rejoindre ses collègues et élèves dans la Grande Salle, afin d'y déjeuner, Severus Rogue ne vit que trop tard le nouveau bouquet de gui, sournoisement accroché au plafond près de l'antichambre. Il aurait juré qu'il n'était pas là à l'heure du petit déjeuner. Evidemment, il fallait s'y attendre… Comme tout le monde savait où se trouvaient les bouquets ensorcelés, tout le monde les évitait, et personne ne se faisait piéger, ce qui n'était pas drôle du tout pour des gens comme Albus Dumbledore…
Severus se trouva coincé sous le bouquet, un sort sournois l'empêchant de quitter le lieu, tant qu'il n'aurait pas été embrassé. Un éclat de rire le fit se retourner, et il vit Harry, encore à mi chemin dans le Grand Escalier, qui pouffait, une main sur la bouche, en le voyant ainsi embarrassé.
— Au lieu de rire bêtement, viens me tirer de là, avant qu'Albus ne me voit et ne m'en cause jusqu'à Pâques, soupira le Maître des Potions, en regardant le jeune homme.
— Mmmm… fit semblant de réfléchir Harry. Je ne sais pas moi… peut-être que je devrais laisser quelqu'un d'autre te sauver, que dirais-tu de… McCrory ?
Severus fit une grimace qui en disait long et leva les yeux au ciel. Ayant pitié de lui, Harry s'apprêta à s'avancer pour aller le délivrer quand une exclamation l'interrompit.
— Ooooh ! Severus est coincé sous le gui, Severus est coincé sous le gui !
C'était Pomona Chourave qui revenait du couloir des Poufsouffles, juste derrière le Grand Escalier. Et manque de chance, elle n'était pas seule ! Toute la fine équipe se trouvait là, McGonagall, Vector, Sinistra et Horreur Suprême selon Harry Potter : Le seul, l'unique, le détestable, nullissime et repoussant Angus McCrory !
— Allez donc délivrer Severus, mon cher Angus, proposa Minerva McGonagall avec un sourire sournois digne d'un Serpentard et un éclat vengeur dans les yeux.
— JAMAIS ! répondit le seul vrai Serpentard du lieu. Je préfère encore passer la journée et la nuit ici, plutôt que de voir ce… ce phénomène de foire m'approcher.
Pour appuyer ses paroles, il tendit sa baguette noire devant lui, dans un geste menaçant. Mais Minerva ne s'en laissa pas compter.
— Severus ! Vous n'oseriez tout de même pas ? Pas à ce pauvre et gentil Angus, qui ne ferait pas de mal à une mouche ! Espèce de pervers ! Vous étiez bien content de vous enfermer avec lui dans le placard à balai, hein !
Le Professeur Rogue, furieux, se tourna vers son collègue, en robe rose comme à son habitude.
— Qu'avez-vous donc tenté de faire croire à ces stupides femelles, McCrory ? Si vous continuez à colporter des ragots sur mon compte, je vais vous couper la paire de burnes que votre môman vous a fabriquée et qui visiblement ne vous servira jamais à vous reproduire ! Est-ce que c'est clair ?
— Heuuu… vi ? Mais… j'ai dit que je m'en rappelle plus, pour le placard. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs.
— Ce vaurien a dû abuser de vous et ensuite vous oublietter, Angus ! tonna McGo la bouche pincée, et les yeux plissés. Allez donc délivrer ce stupide Serpent ! Pomona ? L'appareil-photo, je vous prie ! J'apprécierais grandement de pouvoir garder un souvenir de ce moment… historique.
Harry stupéfait par la scène, s'était avancé dans le hall, mais aucune des chipies n'avait fait attention à lui. Il savait très bien ce qui s'était passé dans le placard à balai de Rusard, Severus lui avait tout raconté dans les moindres détails, et il était à présent outré de l'attitude de sa Directrice de Maison qui semblait n'avoir dorénavant pour seul but, que de jeter McCrory dans les bras de son chéri à lui ! Par les culottes de Merlin, il n'était pas question que ce sorcier de bas étage touche à son bâtard graisseux à lui tout seul !
Comme McCrory se précipitait en se tortillant, un large sourire aux lèvres, la voix furieuse d'Harry Potter, retentit alors.
— Ne vous approchez pas de Severus ! Ou, je vous préviens, vous allez le regretter !
Le jeune Gryffondor, baguette à la main, venait de descendre les dernières marches de marbre du Grand Escalier.
— Monsieur Potter ? fit le Professeur McGonagall, étonnée. Vous daignez enfin venir déjeuner dans la Grande Salle ?
— Disons que j'y pensais, mais je peux encore changer d'avis. Professeur McCrory ? Veuillez reculer s'il vous plaît, ça m'embêterait vraiment que par accident, je vous mutile ou pire que je vous tue. Que voulez-vous… quand je suis énervé, je ne contrôle pas toujours complètement ma magie, vous savez. La dernière fois que je me suis senti très énervé, mais alors très… comme en ce moment, c'était quand j'ai vaincu ce cher Voldemort. Vous vous souvenez de lui, bien entendu ? rajouta le sale gosse, un sourcil goguenard levé et un rictus très Serpentard sur le visage.
— Potter ? gronda Minerva. De quoi vous mêlez-vous ? Ce sont des affaires privées entre professeurs qui n'ont rien à voir avec vous ! Veuillez garder votre place ou ce sera une retenue pour insolence !
— Si quelqu'un approche de Severus avec l'intention de l'embrasser contre son gré, alors c'est mon affaire !
Pomona Chourave et Aurora Sinistra venaient de comprendre qu'Harry déclarait son intérêt officiel pour le monstre des cachots. C'était encore plus inattendu et savoureux qu'une sombre et mystérieuse affaire entre McCrory, un placard à balai et la terreur de Poudlard. Elles se regardèrent de façon entendue et Chourave serra encore plus fort l'appareil-photo qu'elle venait de sortir de la poche de sa robe.
— Potter ! Vingt points en moins pour Gryffondor !
— Retirez tous les points que vous voudrez, Professeur McGonagall, mais McCrory n'approchera pas de Severus à moins de trois mètres. Au moins…
— Bon, Harry… pesta la Chauve-souris géante, toujours dans sa cage virtuelle, sous le gui. Tu viens me délivrer ou quoi ?
— C'est pas un peu trop fréquenté, par ici, en ce moment ? émit Harry en regardant son amant, un sourcil levé.
— Parce que tu crois qu'on a le choix ? Je voudrais bien ne pas passer l'heure du déjeuner coincé sous ce maudit bouquet, figure-toi, alors viens immédiatement !
— Voilà, voilà… tyran !
Harry dépassa le Professeur McCrory qui n'avait pas osé s'avancer un peu plus et le regardait avec un air inquiet, se demandant si la menace était réelle ou bien du pur bluff. Il entra dans le cercle d'action du gui et se jeta dans les bras de Severus qui le serra contre lui.
— Ceci est purement à titre de sauvetage, Professeur.
— Mais je l'entends bien ainsi, Monsieur Potter. Croyez-moi, je vous en serai… très… reconnaissant, plus tard.
— Oh, oui ! Vous m'épargnerez si je fais exploser un chaudron au prochain cours ! Comme c'est gentil…
Harry déposa un simple baiser sur les lèvres du Serpentard, mais le sort ne se rompit point. Voyant qu'Harry avait échoué, McCrory se mit à sautiller.
— Moi, moi ! C'est à mon tour ! Lui, ça n'a pas marché !
Harry se retourna et le regarda froidement.
— Je croyais vous avoir dit que je ne voulais pas vous voir approcher de Severus, vous !
— Méééé…. Méééé…
— Y pas de mais… trancha Severus. Bon, je crois qu'il faut passer à la vitesse supérieure. Ce sort est vicieux cette année… me demande qui l'a lancé. Si Drago avait été là… j'aurais pu penser que c'était lui, mais c'est pas possible.
— Mmmm… sauf s'il a vendu l'info aux autres de sa Maison, termina Harry, pour lui.
— Pas idiot, et bien possible. Je vais devoir encore enquêter…
— Et bien, pouffa le Gryffondor, si un jour tu ne veux plus enseigner les potions, tu pourras toujours te reconvertir comme détective privé. Je te vois très bien traquer les époux infidèles pour des sorcières voulant divorcer…
— Fous-toi de moi, petite teigne !
Et pour faire taire son lion préféré, Severus l'embrassa voracement pendant plusieurs dizaines de secondes. Pomona Chourave se mit à glousser et eut le temps de prendre quelques photos avant que Minerva McGonagall, outrée, ne commence à protester vivement.
— Monsieur Potter ! Severus ! C'est un scandale ! Comment osez-vous ? Lâchez cet enfant immédiatement, espèce de pervers ! Le Professeur Dumbledore aura votre tête pour ça !
Harry mit fin au baiser et s'éloigna de Severus Rogue, qui en profita pour quitter la zone ensorcelée par le gui. Le sort ayant, cette fois-ci, été levé.
— Professeur McGonagall, rugit le jeune sorcier en colère. Je ne suis pas un enfant ! Je suis majeur et donc un adulte dans le Monde Magique. Severus n'a rien d'un pervers. Il n'a rien fait contre mon gré, il me semble. Je me demande par contre qui est la perverse ici ! Vous tentez désespérément de jeter McCrory dans les bras de quelqu'un qui n'en veut surtout pas !
— COMMENT OSEZ-VOUS ? Cinquante points en moins, Potter ! Et vous viendrez en retenue tous les jours de la semaine !
— NON ! Vos retenues, vous pouvez vous les mettre où je pense ! Et si vous continuez à nous mettre des bâtons dans les roues, je quitterai Poudlard ! Et je dirai à tous les journaux, pourquoi !
— Professeur Dumbledore ! s'écria alors la Professeur Vector qui n'en menait pas très large en voyant qu'Harry s'énervait vraiment.
Tout le monde se retourna vers le Grand Escalier que descendait le Directeur de Poudlard, la mine sévère.
— Minerva ? Un problème ?
— Oui, Albus ! Severus ici présent, était coincé sous le gui. Il a refusé qu'Angus vienne le délivrer et à la place, il a embrassé Monsieur Potter ! Un… un baiser indécent ! Une honte ! C'est un professeur, et lui un élève, et nous ne pouvons pas tolérer un tel scandale.
Albus toisa Severus et Harry par-dessus ses lunettes en demi-lunes et le Maître des Potions vit une petite lueur malicieuse traverser son regard.
— Ça a bien marché, on dirait, non ? Severus est libéré du sortilège. Donc tout va bien. Si nous allions déjeuner ? Je vous avouerais que j'ai une faim de loup ce midi. Et les Elfes ont préparé des ris de veau à l'ancienne, j'ai très hâte de les goûter, j'adore ça ! Venez, Severus, je sais que vous les aimez beaucoup aussi. Harry, tu aimes les ris de veau ?
— Aucune idée, Professeur Dumbledore, répondit Harry amusé. Je n'en ai jamais goûté, donc je vous donnerai mon avis tout à l'heure.
— Tu vas adorer, c'est très fin, tu verras.
Albus, appuyé au bras de Severus, comme si son grand-âge nécessitait cette aide, se dirigea en babillant vers les Grandes Portes qui s'ouvrirent spontanément à son approche. Derrière lui, Minerva fulminait, tandis que les trois autres chipies haussaient les épaules et s'envoyaient des regards interrogatifs et quelque peu inquiets. McCrory ne savait plus trop quoi penser de tout ceci. Il n'aimait pas Harry Potter qui était trop puissant et bien trop doué en Défense contre les Forces du Mal, pour être totalement inoffensif. Après tout, ce gringalet avait vaincu et même tué le tristement célèbre Lord Voldemort à seulement seize ans.
Le blondinet choisit alors la prudence. Il se mit à l'écart des hommes – Hagrid, Flitwick et Severus s'étant par hasard mis tous ensemble avec ce petit monstre d'Harry Potter – et s'installa parmi les femmes, entre Minerva McGonagall et Pomona Chourave. La professeure de métamorphose ne faisait pas mystère de son intention de caser la terreur des cachots avec le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal.
— Je me demande bien, pesta-t-elle à mi-voix à l'intention de son auditoire attentif, ce qu'il y a entre Severus et Potter. Je n'aime pas du tout cette façon qu'ils ont de se tutoyer et de s'appeler par leurs prénoms ! Et ce baiser, par Merlin ! C'était totalement indécent et inconvenant ! Un professeur et un élève ! Une honte ! Je ne comprends pas Albus… il vieillit depuis la fin de la guerre.
Elle appuya ses paroles en secouant négativement la tête, comme si elle était désolée pour le vieux Directeur qui pour l'heure, taquinait un 1ère année qui ne voulait pas goûter aux ris de veau, préférant de simples et rassurantes côtelettes d'agneau.
— Minerva… tentant McCrory un peu inquiet. Vous croyez que je doive me méfier de Potter ? Il est très puissant vous savez. En cours, personne ne lui résiste. Je dois avouer que Monsieur Malefoy s'y risque de temps en temps mais qu'il y laisse des plumes à chaque fois.
— Il n'osera pas, Angus ! Vous êtes un professeur et vous avez toute autorité. Collez-le en retenue s'il abuse, mais évitez de trop retirer de points, je n'ai pas envie que Severus pavoise lors de la remise de la Coupe des Quatre Maisons.
— Heuuu, oui… je peux faire ça. Je vous l'enverrai à ce moment-là, vous êtes sa Directrice de Maison après tout.
— Vous pouvez ! affirma froidement McGonagall sous les regards étonnés de ses amies.
— Ma chère Minerva, si j'étais vous, je ne me mêlerais pas de ça, osa Poppy Pomfresh qui écoutait depuis le début, sans rien dire.
— Et pourquoi donc ? répondit celle-ci en se tournant vers la Médicomage. Angus ici présent, a visiblement des sentiments pour Severus. Tous les goûts sont dans la nature, je dirais… Il n'est pas question que Potter flirte avec un professeur ! C'est inadmissible, et la porte ouverte à tous les débordements.
— Minnie, la coupa Vector. Potter est majeur, et vous savez bien qu'il n'y a rien dans le règlement qui interdise ce genre de relation quand les deux concernés sont majeurs.
— Septima, ce n'est pas interdit parce que ce n'est encore jamais arrivé ! Pas une seule fois depuis la fondation de notre école, un professeur ne s'est avisé de franchir ce pas !
— Heuuu… oui. Ou alors ils ont été discrets et personne n'en a jamais rien su.
— Aussi ! accepta McGonagall de mauvaise grâce. Que des élèves se marient après leurs diplômes, ça ne pose pas de problème, que des professeurs se marient entre eux, non plus. C'est d'ailleurs arrivé souvent dans le passé. Mais ça… ! Pas question ! Cette école ne deviendra pas un lieu de débauche !
— Si vraiment il y a quelque chose entre eux, ils ne vont pas se laisser faire comme ça, Minnie, vous le savez…
— Je sais Aurora, je sais.
— Vous croyez vraiment qu'ils sont ensemble ? s'horrifia McCrory que cette pensée rendait malade.
— Allez savoir, Angus, allez savoir… avec ces maudits serpents, on peut s'attendre à tout ! pesta une dernière fois l'écossaise enragée, avant de se concentrer sur le contenu de son assiette.
Sinistra, Chourave et Vector se lancèrent des regards entendus. Minerva était vraiment naïve et Angus McCrory idiot, s'ils pensaient qu'il y avait encore un seul doute sur la nature des relations entre Severus Rogue et Harry Potter. En tout cas, une chose était sûre, étant donné l'ardeur du baiser que ces deux là avaient échangé, on pouvait retirer l'étiquette de puceau au Maître des Potions et à Harry Potter également, par la même occasion. En outre, pour elles, il ne faisait aucun doute que le Directeur était au courant, que ça ne lui posait aucun problème et qu'il ne voulait même pas en entendre parler. D'ailleurs, n'avait-il pas dit, le jour de Noël à Minerva et devant Pomona, que Severus avait quelqu'un dans sa vie depuis peu ? Si ce n'était pas une preuve… Par contre, seule Pomona avait enregistré l'information, visiblement.
Mais Minerva McGonagall n'en avait pas terminé avec cette affaire. Levant le nez de son assiette de ris de veau, elle fixa Angus McCrory de ses yeux bleus.
— D'ailleurs, Angus, si vous voulez mon avis, vous devriez vous battre un peu plus pour conquérir Severus, s'il vous intéresse vraiment.
— Vous croyez ? répondit le susnommé, passablement inquiet. Mais comment ?
— Severus aime le pouvoir. Il a toujours été dans l'ombre d'un sorcier puissant. D'abord Voldemort et ensuite Albus… Beaucoup de sorciers sont attirés par l'aura de puissance magique qui se dégage des plus grands mages. Paraît-il que c'est grisant pour certains. Le fait que Severus entretienne une relation ambigüe avec Potter me conforte dans cette idée.
— Justement, Minerva, ça ne va pas être simple. Potter est un grand sorcier, il a vaincu Vous-Savez-Qui !
— Et vous Angus, vous vous sous-estimez, mon petit ! Vous êtes un professeur de Poudlard, que diable ! Vous pensez qu'on vous aurait engagé si vous étiez incompétent ?
Poppy manqua de peu de cracher le jus de citrouille qu'elle avait dans la bouche. C'était une plaisanterie ou quoi ? Depuis sept années, Albus n'avait engagé que des incompétents ou des fraudeurs à ce poste maudit. Elle repensa à Quirrel, à Lockhart, à Ombrage, au faux Maugrey… seul Remus Lupin avait relevé le niveau. Sans le savoir, elle pensait exactement la même chose que les autres chipies qui se taisaient, le nez dans leurs assiettes. Minerva était sur le sentier de la guerre, inutile de jeter de l'huile sur le feu…
