Note : Premier OS écrit pour les nuits HPF. Évidemment, j'ai dépassé le temps imparti...
Disclaimer : Les personnages de cette histoire et l'univers appartiennent à JK Rowling. Je n'ai imaginé que l'intrigue pour cette histoire.
Crédits image : Logo du Forum HPF
Titre : Une première à tout
Thème : Provocation
Fandom : Harry Potter
Nombre de mots : 1236
Personnages : Équipe de Serpentard, Équipe de Gryffondor
Rating : 12+
Comme d'habitude, l'entière population de Poudlard était excitée comme un lutin de Cornouailles à l'approche du premier match de l'année. Gryffondor contre Serpentard, les éternels rivaux. C'était toujours eux qui commençaient, et leurs matchs promettaient de rudes et passionnants duels au-dessus du terrain de Quidditch. On frissonnait d'avance en imaginant un musclé Dubois/Flint qui ne se terminait jamais sans un nez cassé ou un œil au beurre noir. On trépignait d'impatience en espérant le classique et sournois Malefoy/Potter où les deux protagonistes rivalisaient de perfidie pour ralentir le balai de l'autre, ou tout simplement l'entrainer dans la mauvaise direction. On appréhendait fortement l'inégal Boyle et Derrick contre les trois filles de Gryffondor, pendant lequel les deux colosses rivalisaient en violence et en mesquineries pour en faire tomber au moins une. Et enfin, on souriait malgré soi en essayant de deviner les détails de l'espiègle Jumeaux Weasley contre les poursuiveurs du Serpent, lesquels se faisaient souvent berner par les tactiques insolites des deux chahuteurs en chef.
Du côté des joueurs, on était tout aussi tendu en décollant son pied de la boue pour frapper un grand coup de pied collectif qui fit s'élever quatorze balais dans le ciel gris fer de Grande-Bretagne. Le temps d'un regroupement aérien, d'une recommandation inutile de Madame Bibine à propos du fair-play, et d'une poignée de main musclée et assassine, et le coup de sifflet annonça le début du match et les joueurs purent enfin commencer.
Durant les premières minutes de la rencontre, les quatorze joueurs observèrent quelques minutes d'adaptation avant de réussir à jouer correctement par ce temps tout sauf clément. Le vent soufflait avec hargne contre les balais, amenant leurs extrémités poilues à chasser de côté sous ses assauts incisifs. La pluie battait avec violence leurs vêtements déjà trempés et alourdis qui provoqua chez les joueurs des tremblements incontrôlés, lesquels furent souvent la cause de contre-performances inattendues de la part des deux camps. L'obscurité du ciel, quant à elle, était si dense qu'elle entraina plusieurs collisions parfois même entre joueurs d'une même équipe.
Mais Dubois était confiant quant à la supériorité de ses camarades sur ceux de son ennemi juré. Ses six joueurs de champ étaient certes désavantagés par le vent et la pluie à cause de leurs poids plume – presque de moitié inférieurs à ceux de leurs homologues adverses – mais ils étaient tous gagnants sur l'habileté à manier leurs montures. Les tirs de Fred et George étaient moins puissants que ceux de Bole et Derrick, mais ils étaient bien plus précis et aucun ne rata sa cible malgré l'épaisse couche de pluie et de brume qui leur obscurcissait la vue. Les trois poursuiveuses qu'il avait choisies avec le plus grand soin encaissaient moins bien les chocs que ces titans de Flint, Montague et Warrington qui ne connaissaient d'autre technique que celle de foncer dans le tas, mais leur légèreté faisaient d'elles les sprinteuses les plus rapides de toute l'école quant à l'infériorité de leur puissance de tir, elles la compensaient avec leurs techniques aussi élégantes qu'efficaces. Potter et lui, quant à eux, étaient de même poids que leurs équivalents respectifs, mais ils les surclassaient aisément en adresse et eux, au moins, ils n'avaient payé personne pour intégrer leur équipe.
Cependant, ce que Dubois oubliait, c'est que Serpentard n'était pas la maison de la bêtise et de la brutalité à l'origine, mais celle de la ruse et de la ténacité. Ce qu'il ignorait aussi – du moins temporairement – c'était que la supériorité technique et qualitative d'une équipe n'était pas forcément gage de victoire. Car les Serpentard avaient un plan, et ils n'attendirent pas la fin du match pour s'en servir.
- Dubois ! hurla Flint, tant pour se faire entendre entre deux rafales de vent que pour effrayer le gardien de Gryffondor. Protège bien tes trois rondelles parce que quand je vais tirer mon coup, je peux te garantir que tu auras mal.
Le talentueux portier de la maison du lion avait plongé du bon côté, mais la réplique du capitaine adverse fut si embarrassante, et si inattendue, que sa main glissa sur le manche de son balai, le déséquilibra et le fit rater le souafle qui passa à quelques centimètres de son épaule. Le gong retentit et Serpentard revint à 10 points contre 30. Furieux contre lui-même, le fier gardien de Gryffondor se jura de ne pas tomber une nouvelle fois dans un piège aussi grossier et relança vers Katie Bell qui fusa en direction des buts adverses, le souafle en main. Mais elle n'eut pas le temps de parcourir dix mètres que Montague, le puissant poursuiveur adverse, vint à sa rencontre et lança à son tour une perfide provocation :
- Tu devrais serrer autre chose entre tes bras, ma jolie, je suis sûre que tu serais plus douée avec un autre manche dans les mains.
Jeune et impressionnable, Katie poussa un hurlement aigu et ne put empêcher son adversaire de lui chiper la balle rouge. Ce dernier contre-attaqua à toutes vitesse vers les buts de Dubois, hurla une nouvelle obscénité au capitaine en rouge, et marqua un second but pour Serpentard.
- 30 à 20 pour Gryffondor ! hurla Lee Jordan dans son mégaphone violet. Mais que font-ils ?
Fred et Georges, les amis inséparables du commentateur, décidèrent de prendre les choses en main en envoyant le plus de cognards possibles en direction des poursuiveurs adverses. Ils trouvèrent tous leurs cibles, jusqu'à ce que Warrington scande aux jumeaux :
- Vous, vous adorez vous agripper fort à des gros rondins. Je suis sûr que chez vous, vous vous entrainez l'un sur l'autre.
Pris de court, George rata son tir et envoya le projectile sur Angelina qui perdit ainsi le souafle. Fred, lui, rata complètement le cognard et frappa son manche à balai qui se mit à tournoyer dans les airs soit pouvoir se stabiliser. Warrington esquissa un sourire car la ruse avait fonctionné, il inscrit quelques secondes plus tard le but de l'égalisation. C'était mauvais pour Gryffondor, songea Harry, s'ils continuaient ainsi, les Serpentard gagneraient haut-la-main. Il fit davantage d'effort pour trouver le vif, et réussit sa tâche. Ne perdant pas de temps, il se mit en chasse de la petite balle dorée, talonné de très près par Malefoy. Mais le jeune Potter n'était pas inquiet, il savait que le balai de Malefoy, bien que plus rapide, ne l'aiderait en rien face au don inné qu'il avait pour le quidditch. Proche de la petite sphère si convoitée, Harry tendit le bras et sut que la victoire était gagnée. Enfin, ç'aurait été le cas si Malefoy n'avait pas à son tour crié :
- Potter ! Si tu attrapes cette balle, je choperai les tiennes et je les serrerai si fort que il en giclera du sang ! Mais pas que !
Face à cet assaut inattendu, Harry manqua le vif d'or pour la première fois, et son élan l'entraina loin de la balle, laquelle fut attrapée par Malefoy avec un petit sourire supérieur. Gryffondor avait perdu contre Serpentard, ce n'était pas arrivé depuis trois ans.
Comme quoi, ce n'était pas si mal finalement, que ce soit Poufsouffle qui joue contre les lions pour le premier match de la saison 93-94 du quidditch à Poudlard.
