Un homme seul remontait dans un obscurité presque totale une échelle rouillée. Tout autour de lui, le vide et le silence entrecoupé du bruit de quelques gouttes d'eau formées par la condensation sur le plafond de la grande grotte, qui tombaient dans le bassin avec un écho caractéristique, et un peu lugubre dans cette ambiance froide et noire. Pourtant il aimait s'y rendre car cette nappe phréatique était synonyme de survie pour eux depuis que Skynet avait pollué la plupart des réserves d'eau de la planète. Sa découverte avait été un improbable coup de chance.

Il se demandait comment les autres poches de résistance avaient pu résoudre le problème de l'eau. Tous n'avaient pas pu tomber sur une source profonde… et pourtant il savait que d'autres résistants avaient pu survivre un peu partout. Ils avaient forcément trouvé un moyen.

Le leur lui convenait parfaitement car la surveillance de la qualité de l'eau qu'on lui avait confié lui permettait de s'isoler quelques minutes chaque semaine dans ce sanctuaire… au calme… pas de bruit d'explosion, pas de cris des patrouilles revenant blessées, parfois mutilées dans leur abri. Le calme, qui pendant quelques instants lui permettait de plonger dans ses souvenirs, ignorer quelques minutes la réalité, faire comme si le monde n'avait jamais vécu ces effroyables explosions nucléaires qui avaient presque tout détruit. Il repensait à sa femme et à son fils qu'il avait quittés un matin, en partant 3 mois aux Etats-Unis, et qu'il n'avait plus jamais revus. Son cas n'était pas isolé, il le savait. Tout le monde avait perdu des proches, souvent sa famille entière… il sortit de sa rêverie et déverrouilla une lourde porte en fonte, à volant, au-dessus de sa tête, identique à celle d'un sous-marin.

Une lumière blafarde l'accueillit dans un long couloir désert et décrépit, comme partout dans leur abri d'ailleurs.

Il alla rapporter son échantillon à l'infirmerie qu'il essayait de tenir la plus propre possible et commença une rapide analyse avec un réactif qu'ils avaient pu trouver à l'occasion d'une de leurs excursions à l'extérieur. RAS, l'eau était parfaitement potable. Il ne cherchait plus à tout analyser comme il le faisait au début: divers toxiques, pathogènes en tout genre… Le matériel lui avait manqué très vite et de tout façon ils savaient tous que Skynet ne s'amusait pas à multiplier les différents toxiques qu'il mettait dans l'eau. Un seul, foudroyant, avait suffi. Il avait fait des milliers de morts. Comme si le J-Day n'avait pas suffi!

Une fois terminé, il rejoignit la "salle de réunion" comme ils s'amusaient à le dire pour désigner l'endroit où ils prenaient leur décisions, débriefaient leurs sorties. Elle était vide. Une mine vaguement inquiète passa sur son visage. Il pensa à voix haute: "Qu'est-ce qu'ils fabriquent, bon sang! Deux heures de retard… pour un simple ravitaillement… ça commence à sentir mauvais"

Il longea un autre couloir pour rejoindre la petite pièce qui lui servait de chambre et s'arrêta à mi-chemin devant la lumière d'une autre chambre, aussi petite que la sienne. Une jeune femme assise sur son lit était en train de délasser ses chaussures de terrain.

- Allison? Ça va? Vous êtes rentrés? Mais… il n'y avait personne en débriefing…

- Oui je sais, Ben. On vient à peine d'arriver. On a trouvé quelqu'un. Derek et Kyle lui aménagent la salle vide du couloir nord pour lui en faire une chambre. On a rendez-vous dans un quart d'heure. Derek veut que tu sois là aussi.

- Euh… ah bon? Quelqu'un?

- Oui, un jeune garçon. Il doit avoir quelques années de moins que moi et… c'est très troublant parce que je suis la seule à connaître son nom. Enfin bref, je vous raconterai à tous ce que je sais tout à l'heure sinon je vais devoir me répéter sans cesse.

- OK, en tout cas je suis rassuré. Je commençais à m'inquiéter. Ca fait deux heures que je suis rentré avec mon équipe. On aurait du arriver en même temps. J'ai même eu le temps d'aller au réservoir d'eau pour l'analyse. Vous avez du arriver quand je remontais.

Allison sourit en relevant la tête

- Tu t'inquiétais? Toi? Sans blague! Tu t'inquiètes toujours pour nous, Ben. Tu vas finir par faire un arrêt un de ces jours. Relax, on est tous là.

- Je te remercie de te soucier de mon cœur mais je peux t'assurer qu'il va très bien, dit-il piqué dans sa fierté d'être vaguement comparé à une mère poule de la sorte. Bon à tout de suite, je vais prévenir mon équipe pour le débriefing. Au fait, il s'appelle comment le nouveau, c'est pas une machine infiltrée au moins?

- Non non, ça c'est sûr. Il paraissait trop perdu pour jouer la comédie. Un robot en serait incapable, on était tous d'accord là-dessus. Il s'appelle John Connor.

Quelques minutes plus tard, les deux équipes se retrouvèrent dans la salle de réunion. John n'avait pas été convié.

- Ben: Ben… il est pas là le nouveau?

- Kyle : Ah, t'es déjà au courant?

- Ben: oui. Allison a eu le temps de me dire que vous aviez trouvé un jeune garçon.

- Kyle : ouais. Derek voulait qu'on discute ensemble sans lui. Il se méfie. Il faut dire que son histoire ne nous a pas convaincu. Il cache quelque-chose, ça crève les yeux.

Derek invita tout le monde à s'asseoir. Ils étaient 10, les deux équipes de 5 qui étaient parties en ravitaillement. Au début, les équipes étaient spécialisées, soit dans la lutte soit dans les renseignements, soit dans l'approvisionnement en vivres, armes ou autres matériels, mais très vite, face à un effectif en chute libre, cette dissociation était devenue un luxe impossible à conserver. Désormais chaque équipe était amenée à faire n'importe quelle mission.

- Derek : asseyez-vous, il faut qu'on cause un peu. Pour ceux qui ne sont pas au courant, durant nos "courses" on a trouvé un jeune homme, seul, nu aussi (petits sourires dans l'assistance) qu'on vient de ramener ici. Il est dans l'ancienne chambre du caporal Davis. Il nous a raconté une histoire douteuse pour expliquer ce qu'il faisait là. Il faisait partie d'une poche de résistance dans le nord et devait retrouver avec 3 de ses compagnons une personne qui possédait des renseignements importants pour pouvoir lutter plus efficacement. Il a refusé de nous en dire plus. Ses compagnons se seraient fait prendre par les machines et lui aurait été contraint de laisser ses armes et ses vêtements à un groupe d'hommes armés le menaçant de lui trouer la peau…

- Mike : c'est pas impossible, ça. Tu sais bien qu'il existe quelques crétins qui refusent de choisir un camp et qui vivent désorganisés comme des voyous, saisissant la moindre occasion de voler ou saccager.

- Kyle : ouais, mais il y en a de moins en moins. Tu en as vu quand, toi, pour la dernière fois?

- Mike : …

- Derek : bref, c'est louche!

- Ben: on peut lui donner sa chance, non? Si tu nous disais ce que tu crains exactement, Derek. Toujours ton idée fixe d'humains au service des machines?

- Derek : exactement, capitaine. Dans les quartiers sud, ils en ont capturé un. Il les avait trahis et une équipe entière est tombée dans un piège.

- Ben: arrête de m'appeler capitaine. Je sais tout ça. Mais je suis convaincu que ça reste une exception. Il faut te forcer à refouler cette paranoïa. C'est dangereux. Il faut garder une part de confiance à accorder même aux inconnus, c'est une part de notre humanité qu'il faut à tout prix préserver. Méfie-toi si tu veux mais avec modération.

Derek accepta difficilement ces propos mais n'ajouta rien car il savait que Ben avait raison, comme souvent. Il était doué pour analyser les mentalités, comprendre les gens. Après tout c'était une part de son travail avant le J-Day. Mais rien à faire, quelque-chose poussait Derek à se méfier du jeune-homme.

- Kyle : ce qui atténue un peu tout ça, c'est que ce John Connor n'est pas étranger à tout le monde, en tout cas pas de nom. Allison, tu n'as pas eu le temps de nous en dire plus… tu peux nous éclairer?

- Allison : et bien, je ne sais pas grand chose mais je connais ce nom depuis longtemps. Mon père m'en a parlé quand j'étais petite. C'était déjà après le J-Day. Nous avions survécu lui et moi grâce à une femme que je n'ai pas connue… C'est elle qui avait convaincu mon père de rejoindre un abri anti-atomique. C'est comme si elle avait su ce qui nous attendait. En tout cas on lui doit la vie. Papa l'avait rencontrée quelques années auparavant. Elle s'appelait Sarah Connor. Le John que nous avons récupéré, s'il est bien celui qu'il dit être, est son fils. Ce que je ne comprends pas, c'est son âge. Cette femme avait parlé de lui à mon père comme d'un ado déjà… et 20 ans plus tard… je n'ai pas l'impression qu'il soit très vieux pour quelqu'un qui devrait avoir près de 40 ans!

- Ben: Il est peut-être resté en stase cryogénique? Je sais que la recherche militaire avait de nombreux programme sur l'hibernation avant le J-Day.

- Derek : en France ou aux States?

- Ben: secret défense… bon ok, c'est pas drôle. Un peu partout. Mais ce n'est qu'un hypothèse.

- Allison : pourquoi pas mais ça me parait un peu tordu, on dirait que tu veux lui trouver des excuses alors que tu ne le connais même pas.

Ben sourit gentiment à Allison, comme pour signifier qu'il savait qu'il ne changerait jamais. Toujours cette même foi en l'homme.

- Ben: donc toi aussi Allison tu te méfies, même si tu es la seule à penser savoir qui il est?

Derek ne laissa pas le temps à Allison de répondre:

- Derek : et toi tu es le seul à ne pas te méfier, Ben. Tu me demandes d'avoir plus confiance, mais as-tu pensé que c'est toi qui pouvait avoir TROP confiance?… Il connaissais mon nom, il nous a tous regardés de façon bizarre… enfin au moins moi, Kyle et Allison. Je veux bien croire qu'il soit perturbé, mais par quoi, c'est ça la question.

Ben n'insista pas. Il laissa les discussions aller bon train et préféra s'éclipser. Allison le regarda sortir, un peu contrariée de voir son ami seul contre l'opinion générale.

A peine sorti, curieux, il se décida à rendre visite au nouvel arrivant. Ben resta un peu interdit devant la petite pièce du caporal Davis. Il avait fait partie de son équipe et s'était fait broyer le crâne par un T600 deux mois auparavant. Savoir la chambre réoccupée lui faisait plaisir. Il frappa.

- John : oui?

- Ben: bonjour, je peux?

John lui fit un signe de tête l'invitant à entrer

- Ben: Je m'appelle Benjamin, je suis le médecin de la base et je dirige une équipe comme celle de Derek. Il viens de me dire que tu connaissais son nom. Mais il n'a pas l'air de te connaître. Tu l'as déjà rencontré?

- John : Je croyais, j'ai du confondre.

- Ben: confondre? Confondre un visage et un nom en même temps? C'est un peu trop pour une simple coïncidence, tu ne trouves pas?

- John : vous non plus vous ne me faites pas confiance? Vous me prenez pour un espion?

- Ben: non, pas du tout, rassure-toi. Simplement je ne crois pas à ton histoire. Tu dois avoir de bonnes raisons de nous cacher des choses, je ne t'en veux pas. Mais il faut que tu comprennes en retour que les autres ne vont pas t'accueillir les bras ouverts si tu refuses de leur en dire plus. Mets-toi à leur place.

Ben marqua une pause.

- Ben: je suis venu voir si tu avais besoin de quelque-chose. Tu n'es pas blessé?

John regarda vraiment cet homme au regard volontaire mais doux. Il était sincère. C'était la première personne qu'il rencontrait depuis son bon dans le futur, qui ne se méfiait pas de lui.

- John : non, ça va. Vous savez pourquoi on me laisse croupir ici? On est où?

- Ben: Derek voulait que nous parlions de toi avant de te poser d'autres questions. On est dans le sous-sol d'une ancienne usine de distribution alimentaire, en périphérie de Los Angeles. C'est pas très grand mais on est mieux lotis que d'autres qui n'ont que de vastes pièces communes, des dortoirs sans la moindre intimité… et puis surtout l'entrée est vraiment discrète, comme tu as pu voir.

L'entrée dont il parlait n'était pas l'entrée originelle du complexe, car ils l'avaient condamnée, mais une entrée qu'ils avaient créée en creusant une galerie qui n'existait pas au départ et qui débouchait dans le sous-sol d'un ancien centre commercial en ruines.

- Ben: si tu as besoin de discuter… ou d'autre chose, je suis au fond du couloir est.

- John : ça veut dire que je peux circuler librement?

- Ben: eh, t'es pas prisonnier que je sache! On n'a pas fermé ta porte à clé. D'ailleurs on n'en a pas de clé, ici.

Quelqu'un frappa à la porte. Allison entra.

- Allison : j'étais à peu près sûre de te trouver ici. Je … suis désolée pour tout à l'heure. Tu comprends…

- Ben: je comprends très bien Allison, tu as le droit d'avoir ton propre avis, je ne t'en veux pas.

- Allison : bon, tant mieux… alors je vous laisse.

- Ben: non, c'est moi qui vous laisse. Vous avez des choses à vous dire.

- Allison : ?

John les regarda tout les deux. De quoi parlait-il?

- Ben: tu sais très bien ce que je veux dire. Tu connais ce jeune homme, il faut que tu lui racontes ce que tu nous as dit.

- Allison : je ne sais pas Ben, Derek ne voudrait peut-être pas que je lui dise tout ça.

- Ben: s'il te demande, tu diras que je te l'ai demandé, je prends sur moi. Allez, viens, assieds-toi, prends ma place. Moi j'y vais.

- Allison: non! Je préfère que tu restes.

Ben obtempéra et Allison raconta à John ce qu'elle avait dit plus tôt aux autres. John écouta sans broncher, bouche bée, complètement hypnotisé par ses paroles. Mais ses propos n'étaient pas les seuls à le troubler. Il y avait ce visage aussi. Ce visage qu'il connaissait si bien. Quel choc il avait eu en la voyant auprès de son chien. Il avait compris tout de suite qui elle était. Il se souvenait parfaitement avoir entendu Cameron évoquer le nom d'Allison Young, Allison de Palmdale, le jour où il l'avait récupérée désorientée, perdue dans une personnalité qui n'était pas la sienne. Au moins cela prouvait qu'elle n'avait pas disjoncté au point d'inventer toute une histoire. Allison existait bien dans le futur et il y avait un lien plus qu'évident avec Cameron. Qu'avait-il pu arriver à Cameron ce jour là? Avait-elle vraiment connu Allison dans le futur? Encore une fois, Cameron ne s'était pas étendue sur le sujet, lui disant simplement que ça allait mieux, aussi loquace qu'à son habitude. Elle lui cachait tant de choses… mais elle lui manquait tellement.

- John : Ma mère a connu ton père? Ça alors! Combien de chance y avait-il qu'ils se rencontrent? Et tu as vécu avec eux? Où sont-ils, comment vont-ils? Tu as connu Savanah aussi? Et James Ellison? Où est ma mère?

Allison, à l'évocation de ses noms, comprit que John était bien celui qu'il disait être. Devant son expression surprise, Ben le comprit aussi.

- Allison : Alors c'est bien toi? Comment est-ce possible? Tu devrais être beaucoup plus âgé!

John resta muet. Il ne pouvait pas lui parler de son voyage dans le temps, on le croirait fou. Allison reprit:

- Allison : Ces noms que tu viens de prononcer me prouvent que tu dis vrai, au moins sur qui tu es, parce qu'à ton histoire, je n'y crois toujours pas!
Mais je n'ai pas connu tous ces gens. J'étais petite. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'elle n'était pas avec nous dans l'abri anti-atomique. Pour les deux autres personnes que tu as mentionnées, je ne sais pas. Nous étions très nombreux dans cet abri. Après le cataclysme, les gens se sont dispersés. Nous étions tout les deux seulement. Je me souviens vaguement l'avoir entendu évoquer les noms des deux autres personnes. Je les avais presque oubliés, je ne pensais pas en entendre à nouveau parler un jour. Il s'en est toujours voulu de ne pas avoir pu les retrouver. Mais le monde que nous connaissions avait disparu. Il est mort très vite, tué comme tant d'autres par les machines. J'avais 6 ans. J'ai vécu cachée, en fuite perpétuelle, plus ou moins protégée par des gens dont je ne me souviens même plus. Ils disparaissaient tous les uns après les autres, parfois ils me faisaient sentir que j'étais un poids pour eux… jusqu'à ce que je sois récupérée par Derek et Kyle… j'avais 8 ans.

Allison se rendit compte qu'après avoir évoqué les personnes que John connaissait, elle commençait à raconter sa propre vie. Elle s'arrêta d'un coup. John lut sur son visage une émotion dissimulée à l'évocation de son père. Mais la jeune femme ne céda pas à trop de démonstration. John comprit qu'elle s'était endurcie dans cette guerre interminable et qu'elle avait appris à dominer certaines de ses émotions.

- Allison : Je suis désolée pour ta mère, désolée de t'apprendre ça. Mais où pouvais-tu être tout ce temps pour ignorer ce que je te dis? Ben, ta théorie commence à me sembler la plus juste.

- John : quoi? Quelle théorie?

- Allison : laisse tomber. Quand mon père est mort, les gens qui nous entouraient ont pu récupérer son corps et lui donner une sépulture décente… c'est rarement le cas. Ils ont trouvé une lettre dans ses vêtements. Il ne m'en avait jamais parlé. Il y avait ton nom dessus. Je l'ai gardée et ne l'ai jamais ouverte. Tout ça me semblait dingue. Je n'imaginais pas une seconde jusqu'à aujourd'hui que j'entendrai à nouveau parler de John Connor. Malheureusement cette lettre est restée dans notre ancienne base quand on a du évacuer en urgence. Les machines avaient trouvé une entrée… je suis désolée.

John resta sans voix. Quelqu'un lui avait laissé un message et il ne le lirait jamais… sa mère? C'était le plus probable. Il lui fallait le temps de digérer toutes ces informations. Ben le comprit et se leva en jetant un coup d'œil à Allison qui fit de même.

John resta allongé sur son lit, les yeux dans le vague, perdu dans ses pensées. Il pensait à sa mère et à la décision qu'il avait prise. Lui avait-elle pardonné? Il l'avait laissé seule, elle qui s'était battue pour lui la moitié de sa vie. Seule face à sa maladie… car il s'était convaincu que Cameron avait vu juste. Etait-elle déjà malade lorsqu'il était parti? Son visage lui revint en mémoire avant que la bulle temporelle ne les sépare. C'était il y a quelques heures pour lui. Il ne la verrai plus jamais. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle lui manquait mais c'est lui qui était parti et il s'en voulait.

- John : maman, je suis désolé, il fallait que je parte. J'aurais tellement voulu que tu comprennes…

Derrière la porte qui était restée entre-ouverte, Ben qui était revenu lui donner l'heure du dîner, resta immobile. Il sentit la détresse du jeune homme. Ses sanglots le marquèrent profondément. Il ne savait pourquoi, mais il éprouvait de l'affection pour lui. Il voulait l'aider, le comprendre, et c'est ce qu'il ferait, n'en déplaise à Derek ou aux autres.