Titre : Avec des si...
Pairing : HP/DM
Rating : M
Note d'auteur : Voici une petite fic en trois chapitres, c'est avant tout l'histoire d'un amour fou...Les deux personnages principaux sont Harry et Draco.
Un soir parmi tant d'autres Harry angoissé essaie de persuader Draco de ne pas se rendre à un mystérieux rendez vous...
Un énorme merci à MIE ma super béta....
Avertissement : Cette fic contient des relations sexuelles entre messieurs (des ce premier chapitre)...vous voilà prévenus...
POV Harry
Ne sors pas ce soir ! S'il te plaît...
Ma bouche implore, ma raison supplie.
Tu sais comme je m'inquiète lorsque tu sors sans moi. Lorsque tu t'absentes pour le besoin de tes enquêtes.
Tu vas te moquer encore, dire que je suis jaloux ou stupidement peureux. Je suis juste un peu angoissé parce que je crève de trouille que tu ne reviennes pas.
Draco ! Rends-toi à l'évidence ! Parfois il arrive des choses, parfois des types louches en agressent d'autres qui ne le sont pas...
Parfois ça ne veux pas dire tout le temps me réponds-tu ironiquement...
Ne te moque pas, parfois c'est déjà trop...
Je pensais que tu allais rester à la maison, que nous pique-niquerions sur le tapis du salon. Je sais que tu n'aimes pas manger les fesses par terre mais tu le fais souvent pour me faire plaisir. J'ai acheté des sushis tu adores ça, tu manies les baguettes avec une dextérité qui laisse admiratif alors que je les mange avec mes doigts... Nous ne sommes pas du même monde, dis-tu en fronçant ton nez un peu dégouté à la vue de mes manières déplorables et moi je ris...
L'éducation ne m'a pas reçu. Je lui ai échappé, planqué dans un placard, elle a bien essayé de se faufiler mais c'était déjà trop tard je n'étais plus un cadeau... d'ici, de là-bas, de nulle part... moldu ou sorcier peu m'importe. Toi tu m'as trouvé.
Non je ne déprime pas, qu'est-ce que tu crois ? Je peux me moquer de moi, tu le fais bien après tout !
Dommage que tu partes, le reste de la soirée t'aurait certainement plu. Comment ça pourquoi ? Ben j'avais pensé... à une soirée plutôt...
Mais si tu veux sortir vas-y, je ne t'en empêche pas ! Finalement ça n'a aucune importance…
Sauf que... fais attention à toi ! Je deviendrais quoi si...
Avec des Si on mettrait Poudlard en bouteille ris-tu. Avec des Si...
Ne te moque pas, avec ce Si làmoi je perdrais ce qui fait mon monde.
Non ! C'est la fumée des bougies, j'ai les yeux sensibles.
Je n'aime pas que tu me fixes avec ce regard de prédateur. Ni que tu t'avances vers moi avec cette grâce féline, ça ne me dit rien qui vaille.
Laisse mon cou ! Il ne t'appartient pas, tes lèvres n'ont pas le droit de s'en emparer et de l'étourdir de baisers c'est déloyal et puis tu as d'autres projets non ? Tu ne devrais pas faire ça ! Le lobe de mon oreille est électrisé par tes dents qui ont jeté leur dévolu sur lui, comment peux-tu rendre une oreille érotique ?
Mes yeux vont mieux depuis que ta bouche les a clos avec tendresse. Avec calme, tu te mets à piqueter mes joues de tes lèvres gourmandes pour que je baisse ma garde. Penses-tu que je ne comprenne pas tes desseins ?
J'irradie malgré moi de bonheur au contact de tes caresses.
Pourquoi tes mains se faufilent-elles sous la barrière de mon pull... pourquoi caressent-elles mon torse de cette façon ?
Je devais m'occuper de toi ce soir... après les sushis.
Tu mélanges tout, tu détruis mon programme.
Non ! Ne passe pas ta tête sous mon pull, tu vas l'agrandir...
Ta langue, elle fait quoi là ? Elle lèche mes tétons qui n'en peuvent plus, Draco arrête cette torture... ne mordille pas...
DRAYY...
Je ne peux échapper à ton emprise, tu es plus grand que moi. Même lorsque je me débats tu as toujours le dessus alors de guerre lasse, je te laisse prendre l'avantage. Tu rigoles doucement, me traites de trouillard, je le suis quand je me trouve au creux de tes bras, quand ta langue lèche mon nombril de cette façon… scandaleuse, quand je me tortille de plaisir, les hanches enserrées par la douce pression de tes mains caressantes. Je deviens fou et mes jambes flageolent. Dray, retiens-moi je vais tomber...
La suite, je m'en doute, va me transporter. J'avais décidé de ne pas m'offrir à toi trop rapidement, pourtant je commence à ressentir cet urgent besoin de ton corps bougeant à l'intérieur du mien. Je tremble de nervosité et d'impatience, ton parfum me fait fermer les yeux. J'en ai tellement envie. Pas de longs préliminaires s'il te plaît, je veux juste du sexe, ton sexe. Un spectateur non averti pourrait croire que tu mènes le jeu alors que c'est moi qui induis ton comportement et tes désirs.
Tes mains, que je place audacieusement sur la ceinture de mon jean, m'obéissent et dégrafent les boutons qui te gênent dans ta progression. Je sens la lourde étoffe de coton glisser le long de mes jambes, mon pull lui, est passé par-dessus ma tête depuis de nombreuses minutes. Je me frotte lascivement contre ton bassin, donne d'infimes coups de reins pour tu sentes mon érection qui te demande de t'occuper d'elle. Tu gémis à ce contact et murmure un Harry plein de reproches. Je fais semblant de ne pas t'entendre et je lèche ton cou de haut en bas alors que mes doigts tirent sur ta chemise encore prisonnière de ton pantalon. Je peux à présent partir à la conquête de ton dos à la peau laiteuse, si douce qu'elle fond presque sous mes caresses. Tout en enfonçant une langue gourmande dans ta bouche, je fais glisser un ongle le long de ta colonne vertébrale, traçant un sillon brûlant qui t'électrise, de nouveau mon prénom franchit tes lèvres mais d'un ton suppliant cette fois...
Je remporte toujours la victoire contre toi mon amour !
Je m'attaque à tes vêtements sans douceur aucune. Ils tombent, abandonnés sur le parquet centenaire. Je te regarde, fébrile. Tu es si beau que ça me tétanise de te voir ainsi presque nu, juste pour moi.
Je mords un peu ton épaule dévoilée, la marque de mes dents s'imprime dans ta chair et j'en conçois un vague remord. Tu essaies de protester maladroitement tout en glissant tes pouces sous l'élastique de mon boxer que tu fais rouler lentement sur mes cuisses.
Je sais que j'ai gagné.
Tu vas m'aimer si fort que j'en oublierai un instant les dangers qui te guettent et qui me font trembler de peur un peu plus chaque jour. La fin de la traque a rendu les monstres plus dangereux. Ils rodent, sont prêts à tout. Surtout à se venger de la défection d'un des leurs. Se venger de façon exemplaire de préférence et tu es le point central de cette vindicte je le sens...
Qui est mieux placé que toi pour nourrir cette haine viscérale ?
Tu personnifies tout ce qu'ils détestent, la trahison, le camp des vainqueurs, l'ami du Survivant...
Les événements m'échappent.
Tu m'échappes.
Ne t'en vas pas Dray...
Tu stoppes tout mouvement, interdit. J'ai parlé à voix haute sans m'en apercevoir...
Tu me souffles que tu ne vas pas partir, ton pouce essuie sur ma joue une larme d'angoisse que j'ai laissée échapper, puis en m'embrassant tendrement, tu m'assures que tu vas me faire l'amour jusqu'à ce que je tombe d'épuisement. Fais-le ! J'agonise ma supplique en prenant tes lèvres avec violence.
Tu pars à la conquête de mon corps avant que je ne m'effondre, avant que mes idées noires noient ma raison sous des centaines de questions sans réponse. Tes mains virevoltent sur chaque centimètre carré de mon épiderme l'électrisant et me menant au bord de l'abîme. Je plonge dans l' empire enivrant de tes sens où tu me fais flotter entre réel et imaginaire. Comment peux-tu me mener à l'extase juste en m'embrassant de la sorte ? Comment me fais-tu jouir de façon si violente rien qu'en tenant mon pénis entre tes lèvres.
MERLIN !!!! Continue...
L'excitation remplace opportunément cette angoisse qui me ronge.
Tu ne souris plus à présent, seul résonne le bruit de ta bouche sur mon érection, ces succions impudiques qui font tomber un voile sombre devant mes yeux alors que je concentre le peu de pensées qu'il me reste sur ces sensations tellement affolantes qui ravagent mon ventre. Ta langue remonte lentement le long de mon sexe et ta gorge d'une aspiration ferme masse mon gland jusqu'à me rendre fou. J'aimerais te parler mais les mots m'ont déserté, je ne peux que subir cette lente descente aux enfers, prisonnier de cette enveloppe de chair que tu malmènes à ta guise. Mes doigts se crispent sur tes mèches pâles. À tes sourds gémissements j'imagine que je t'arrache quelques cheveux...
Viens maintenant ! Exiges-tu brusquement...
Et j'obéis... ma verge se contracte à l'instant même où tu lances l'ordre et je ressens avec une acuité inégalée ma semence remonter le long du canal qui va la libérer.
Et puis plus rien ! Le néant !
La jouissance, tellement forte, m'a submergé et j'ai perdu conscience l'espace de quelques secondes.
Anxieux, tu murmures mon nom alors j'ouvre les yeux, étonné, je me sens si bizarre, tu es presque transparent devant ma vision tronquée. Je me jette à ton cou en haletant, les cauchemars refont surface et je suis terrorisé... Les larmes brûlant mes paupières sont de plus en plus difficiles à refouler.
Tu grimaces, exaspéré par mon comportement, me repousses sèchement et finis de retirer le peu de vêtements qui me recouvre. La précarité de la situation fait remonter un flot de bile dans ma bouche, l'amertume me donne envie de vomir.
Dray...
Tu m'ordonnes de me taire en me retournant vivement, tes yeux ne veulent plus croiser la désespérance des miens. Tes mains ne sont pas douces, juste impatientes et sauvages. Tu me serres un peu trop fort et je ne me souviens plus ce qui est si urgent que je me dois de gâcher ce moment... Alors je laisse mon corps se faire malmener par tes doigts inquisiteurs jusqu'au bienheureux terme de l'orgasme. Tu feules d'une voix rauque et animale à mon oreille. Dominateur, tu mords, griffes, lèches et te joues de moi. Je deviens ta proie complaisante car mourir avec toi ne me fais pas peur, c'est vivre sans toi qui me serait insupportable.
Je n'ai pas mal dans ma chair, ma douleur se trouve à un niveau de conscience où tu ne peux plus rien faire pour moi, de toute manière tu ne le désires pas. Tu évites par de savantes pirouettes l'affrontement que je désire plus que tout.
Tu veux prouver ta force... prouver… quoi d'abord ? Que tu t'en sortiras ?
Qu'importe les enjeux et les adversaires... Qu'importe ma solitude et mes remords...
Je t'aime...
Tu l'as dit dans un souffle, je ne suis pas sûr que ce soit volontaire.
Tu l'as murmuré si bas, si tendrement... Mais je ne peux pas te répondre, pas maintenant, pas dans cet état d'esprit où je me trouve, j'ai trop envie de te faire mal pour me signifier que tu n'es pas si important, trop envie de te haïr pour te montrer que tu ne comptes pas puisque tu te fiches de foutre ma vie en l'air. Puisque tu ne prends rien au sérieux...
Ne piétine pas ce que j'ai à t'offrir, Dray, ne me laisse pas...
Tu mords brusquement la base de mon cou et repoussant mes cuisses d'une main ferme tu m'écartèles de ton désir puissant. Je n'ai pas le temps de dire un mot que déjà tu es en moi, je ne peux m'empêcher de protester devant l'intrusion, je n'étais pas prêt, tu le savais.
« - Détends-toi, souffles-tu à mon oreille, ce ne sera que du bonheur, savoure-le Harry... »
Je tremble de tous mes membres, ma tête refuse ce que mon corps réclame à grands cris. Tu t'agites dans mon intimité mais j'ai du mal à concentrer mon esprit sur le plaisir que tu veux me donner. Je repousse toute compromission, je veux te parler, t'obliger à comprendre. Tu te rends compte de mon malaise et te retires le plus doucement possible. Tes doigts viennent remplacer ta verge qui labourait mon ventre quelques instants plus tôt. Ils s'insinuent lentement, comme des intrus, dans mon intimité, ils bougent doucement, prudemment, fouillent, cherchent... trouvent...
AHHHH...
Ils se sont refermés avec douceur sur ma prostate qu'ils malmènent de caresses si précises que je crois m'évanouir encore, mes yeux sont aveugles d'images, il ne reste que ce voile incarnat qui me rend dingue, qui me transforme en incarnation de la luxure.
Je gémis alors que ta voix tremble des mots d'amour si fort que je me liquéfie de désespoir. Je me soumets à toi parce que je suis impuissant à changer le cours des choses, tu sais me manipuler pour que je cède, douloureusement vaincu devant ton obstination.
Tu murmures que ça va aller, je suis certain que non...
Lorsque tu me pénètres à nouveau mon corps se prête au jeu et t'épouse, docile.
Je voudrais te prendre entièrement en moi, absorber ta matière, te faire disparaître, devenir pour toi un cocon de douceur, une armure de protection, je ne suis rien de tout cela... Je suis juste ton amant, celui que tu n'écoutes pas...
Alors je me laisse couler dans la délicieuse latence que procurent ces moments hors du temps. Tu me possèdes avec sauvagerie et un sens aigu de la propriété, ne cessant de murmurer que je t'appartiens, que jamais tu n'accepteras que je te quitte.
Je ris, au bord des larmes pourtant, on ne quitte pas un Malfoy n'est-ce pas ? Je n'aurais pas besoin de te quitter...
Tes coups se font plus rapides, plus exigeants, je te ressens au plus profond de mon corps fébrile et je peine à te cacher ma souffrance. Ta main sur ma verge essaie de lui faire retrouver sa rigidité. Tu t'appliques et malgré ma peine et l'accablement qui me broie, mon érection durcit sous tes doigts impatients. La chair est exigeante, inconstante, égoïste, plus que le cœur en tous cas qui souffre mille morts de ne pouvoir partager le poids qu'il supporte...
Tu halètes de plus en plus fort, je te sens sur le point de venir, alors je révulse violemment mon corps en arrière pour sentir ton torse contre mon dos et ne rien perdre de notre étreinte. Je suis assis sur tes cuisses à présent, la posture enfouissant plus profondément ta virilité dans mes entrailles, j'en ai le souffle coupé pendant un instant et je gémis sourdement...
Tu t'inquiètes, stoppes tout mouvement et me traites d'inconscient...
Rien à foutre, je veux ne faire qu'un avec toi ce soir...
« Bouge ! Je t'ordonne férocement. »
Tu plonges alors généreusement dans mon corps, soulevant mes hanches à la force de tes bras et me laissant durement retomber sur toi, tes puissants mouvements de bassin se font plus rapides et me font ressentir une foultitude de sensations nouvelles, je pousse des cris indécents et tu gémis d'une voix si rauque que je ne la reconnais pas. Lorsque ta main se crispe sur la base de mon membre m'empêchant de me répandre, je sens ta semence chaude m'envahir et ton corps se recroqueviller autour du mien.
« J'ai... Dray c'est si inconfortable... laisse-moi... »
Tu relâches doucement la pression de tes doigts et j'explose brutalement dans un sanglot, je m'effondre et ma tête se pose sur ton épaule. Tu plonges dans mes yeux cette fois, pour y lire tout le plaisir douloureux que je ressens à cet orgasme que tu m'as octroyé.
« Ne pars pas… je geins. »
Tu me musèles rapidement de tes lèvres alors que nous nous allongeons sur le sofa, enlacés, je sais que tu ne désires plus entendre ma sinistre complainte. Une couverture que tu as faite apparaître nous recouvre à présent, tu m'empoignes avec douceur et bloques mon corps contre le tien, tes bras ne me laissant aucune latitude pour esquisser le moindre geste. Blotti contre toi, blessé et muet, je respire avec insistance l'odeur de ta peau qui vient de me combler, une violente odeur de sexe et de sueur, une odeur d'amour perdu. Ainsi recroquevillés l'un contre l'autre, nous sombrons dans un sommeil agité.
je m'éveille un peu plus tard pour ne ressentir que le froid mordant de la pièce, tu n'es plus à mes côtés et la cheminée doit être éteinte depuis un long moment. Dans l'obscurité, tu te rhabilles silencieusement sans me regarder, pensais-tu pouvoir t'enfuir pendant que je dormais encore ? Je bouge un peu et tu te retournes enfin, le visage empreint de culpabilité.
N'y vas pas Dray...
oOoOoOoOoOoOoOo
J'ouvre un œil vitreux, je tremble de froid. Je me suis encore assoupi sur ce tapis, nu et ivre, devant cette cheminée qui n'a pas vu l'ombre d'une flamme depuis deux ans. L'air sent le moisi, les toiles d'araignée ornent le plafond de longs fils lugubres, la pièce toute entière est recouverte de poussière, je n'en pousse la porte que lorsque j'ai bu suffisamment pour désirer me torturer.
Je me relève à grand peine, ramasse le verre et la bouteille vide. Je passe devant ton fauteuil avec un pincement au cœur mais sans le regarder, surtout sans le regarder...
J'effleure pourtant son dossier de ma main, la tapisserie est un peu percée me semble-t-il, Il faudrait que je m'en débarrasse mais à cette pensée mon estomac se révulse violemment et une nausée me fait cracher sur le sol un peu de la bile qui me brûle inévitablement les entrailles...
Hoquetant, je referme rageusement la porte derrière moi avant que je ne me mette à hurler ton prénom comme un damné.
Je me dirige d'un pas las vers la salle de bain.
Une fois dans la douche, je règle l'eau pour que le jet martèle mon corps de ses lames chauffées à blanc. La morsure des gouttes bouillantes me ramène vers la réalité, alors que la vapeur chaude envahit l'espace exiguë je sens mon sang circuler de nouveau à l'intérieur de mes veines comme un indécent nectar de vie, comme une preuve tangible de mon incapacité à te protéger, à te suivre où que tu sois. Je mets quelques fractions de seconde pour comprendre que le cri de désespoir qui me vrille les tympans sort de ma gorge. Des sanglots secs irradient mes prunelles d'une douleur insupportable et je m'effondre au fond de la vasque de grés le corps tout entier secoué de spasmes nerveux.
Je reste là longtemps, comme à chaque fois. Je me noie en pleurant et en me détestant un peu plus...
J'essaie de reprendre suffisamment mes esprits pour sortir de cet état d'hébétude et quitter la cabine humide. Les reins ceints d'une de tes serviettes, les seules dont je supporte encore le contact, je vais m'écrouler sur notre lit et me love à ma place laissant la tienne vacante et glacée. Je vais encore rêver trop fort c'est ma seule façon d'évacuer la tension qui me saisit dans ces moments-là. Je me caresse rapidement sans cesser de gémir ton nom, ma main s'agite jusqu'à m'en faire mal, Je jouis sans réel plaisir et le ventre gluant de sperme je m'endors comme une masse, éperdu de fatigue et de chagrin.
J'aimerais oublier, t'oublier...
Pouvoir changer les choses... Le cours des événements...
Si...
Si... J'avais été à la hauteur.
Lorsque tu as insisté pour sortir ce soir-là après que nous ayons fait l'amour, j'aurais du me montrer courageux et pour une fois j'aurais tapé du poing sur la table en te sommant de m'écouter. Tu l'aurais fait... tu n'aurais pas hurlé en disant que cette mission était vitale pour la fin de ton enquête. Tu aurais entendu la voix de ma raison et ne te serais pas rendu à ce rendez-vous avec ce mystérieux contact qui devait te donner des renseignements sur le groupe des trois Mangemorts en fuite. Tu ne te serais jamais retrouvé seul dans cette partie mal famée de la ville.
Moi je t'aurais suivi au lieu d'écouter soumis, ta voix grave qui tentait de me raisonner.
Lorsque tu as claqué la porte, m'abandonnant dans l'obscurité rassurante de notre maison, je ne serais pas allé me coucher en colère en te vouant à tous les diables. Je ne me serais pas endormi épuisé par cette nouvelle confrontation et par les deux jours de planque que je venais d'effectuer.
Tu aurais dû être suffisamment intelligent pour me demander de te protéger !
J'aurais dû l'être suffisamment et avoir le courage de te dire que je t'aimais, que ma vie sans toi ne serait qu'une petite mort, j'aurais dû oser pleurer en te retenant au lieu de m'enfermer dans ma fureur et mon ressentiment.
Si ce soir là tu n'avais pas voulu prouver encore et encore que tu t'étais racheté et que la marque sur ton bras ne voulait plus rien dire...
Si ça ne s'était pas passé comme ça...
Je ne te t'aurais jamais cherché comme un fou aux premières lueurs de l'aube alors qu'un soleil timide irradiait le ciel de la promesse d'une douce journée d'été. Tu n'aurais pas été allongé au fond de cette ruelle, abandonné dans ce caniveau, ta pâle blondeur éclairant le bitume, tes beaux yeux grands ouverts semblant admirer le vol de quelques légers nuages, un demi-sourire étonné affleurant tes lèvres.
Une vilaine plaie s'étalant sur ton côté gauche comme une rose pourpre importune.
Je ne me serais pas couché à côté de toi éperdu de douleur, te serrant désespérément dans mes bras, implorant et espérant de toutes mes forces qu'un dieu bienveillant veuille m'accorder le droit de te rejoindre.
Si tu n'avais pas joué notre vie en bradant la tienne.
Si tu ne m'avais pas enfermé dans cette bouteille d'où je ne peux plus sortir...
Dray si c'était possible... si tout recommençait... Je ne te haïrais peut-être plus...
...
