Criminel Yokai : PROLOGUE.
Gokû ne se sentait pas bien, ces derniers temps.
Jeep roulait normalement, Hakkai était au volant. Gojyo observait l'horizon, une cigarette à la bouche. Quant à Sanzô, il observeait Hakkai conduire, sans rien dire. Ils n'avaient pas l'air d'avoir remarqués l'attitude pour le moins étrange de Gokû. Il était calme. Il avait faim, mais seuls les hurlements de son ventre pouvaient mettre le groupe au courant. Cela faisait depuis le début de leur trajet qu'il n'avait rien dit. Et Sanzô l'avait remarqué, bien qu'il n'en laissait rien paraître. Comme s'il allait s'inquiéter de l'état de ce bakasaru. Le paysage défilait, et Gokû l'étudiait avec attention. Personne ne parlait, ce qui rendait l'ambiance un peu tendue. Finalement, ce fût Gojyo qui brisa ce silence.
- On va devoir faire une halte pour la nuit dans cette clairière, dit-il d'un air endormi.
Sanzô, Gojyo, Gokû et Hakkai descendirent donc de la voiture qui redevint aussitôt un sublime petit dragon blanc. Ils pénétrèrent dans la clairière, et Hakkai commença à sortir les sacs de couchages. C'est alors que Gokû se manifesta enfin.
- C'est quand qu'on mange ?
- Tu ne peux pas attendre, bakasaru ? trancha Gojyo, l'air moqueur.
- Je te signales qu'on n'a pas mangé de toute la journée et que je n'ai pas rouspeté, espèce de cafard rouge ! répliqua Gokû.
- Comment tu m'as appelé ?!
- Cafard rouge !
La chamaillerie fût interrompue par un coup de baffeur derrière la tête de Gojyo, puis de Gokû. Sanzô avait l'air encore une fois extenué par ces disputes débiles et dénuée de sens.
- Fermez-la, tous les deux, ou je vous bute, aboya-t-il.
Gojyo rumina dans son coin et Gokû soupira. Hakkai, qui avait finit d'étendre les sacs de couchages, sourit au cadet.
- Ne t'en fais pas, on a des provisions... Gojyo, il a raison, on n'a rien mangé de toute la journée, dit-il.
Gojyo haussa les épaules et s'assit par terre. Son geste fût rapidement imité par Sanzô, Hakkai et Gokû. Celui-ci mangea comme un goinfre, comme d'habitude. Personne ne s'en préoccupa, cela était dans leur habitudes. Et pour une fois, le souper se passa en silence, au plus grand soulagement de Sanzô qui pouvait enfin reposer sa pauvre tête.
Personne ne s'attarda. Tous allèrent se couchés. La nuit fût courte, mais réparatrice. Enfin, pour Sanzô, Gojyo et Hakkai. Gokû, lui, fit un mauvais rêve, à nouveau.
Seul... Il était seul. Il pouvait apercevoir entre les barreaux de pierres, intimidants et menaçants, l'immense et dense étendue de neige. Ses chaînes... Elles lui faisaient mal. Il espérait qu'il arriverait. Qu'il viendrait.
Criminel Yokai privé de liberté, enchaîné et enfermé dans son passé. Entre ces murs de pierres lui rappelant chaque jours combien son châtiment était lourd, si lourd pour son pauvre mental. Allait-il rester saint d'esprit, à observer ce tapis de neige et ces rochers. Toujours les mêmes rochers, qui ne bougaient pas, qui restaient à leur places, éternellement.
Il n'allait pas venir, il allait le laisser là. Il ne méritait que cela, Criminel Yokai, enchaîné et enfermé. Et soudain, il le vit. Avec ses cheveux d'un blond éclatant, son air à la fois rassurant et froid, aussi froid que ce lieu. Il lui tendit la main... Il l'aidait, il était là.
Criminel Yokai, privé de liberté, tenta de lui saisir la main. Mais il ne fit que la transpercer lamentablement. L'expression de son sauveur se transforma en une grimaçe narquoise et son sang se glaça.
Criminal Yokai, privé de liberté, enchaîné et enfermé dans son passé, en restera prisonnier.
Gokû ouvrit doucement les yeux. Les premiers rayons du soleil étaient déjà présents. Bien évidemment, Gojyo, Hakkai et Sanzô étaient déjà levés. D'ailleurs, lorsqu'on parlait du loup. Le bonze devant Gokû. Celui-ci essayait de se réveiller tant bien que mal.
- Réveille-toi, bakasaru, je n'ai pas envie de rester croupir ici par ta faute, et celle de tes stupides conneries.
- T'as entendu le patron, bakasaru ? ajouta Gojyo.
- Ne m'appelle pas comme ça, stupide cafard !
A suivre.
