Titre : Faîtes-moi oublier

Rating : M

Résumé : […] Je vous observe de loin. Tout aussi dans votre coin que moi. Faisant confiance à votre instinct, je vous regarde avec insistance, attendant patiemment que vous captiez ma présence. Je finis par croiser enfin votre regard, ces deux orbes obsidiennes, profondes et pénétrantes à la fois. […]

Spoilers : Tomes 1 à 5. Ne tiens pas compte des tomes 6 et 7 puisque j'ai écris cette fic bien avant leur sortie. Dumbledore et Severus ne sont donc pas morts

Disclaimer : Harry Potter et son univers appartiennent à JK Rowling et Warner Bros et je ne touche aucune rémunération pour mes écrits.


Faîtes-moi oublier…

Chapitre 1 : ...tout ce qui n'est pas vous.

Le bal bat son plein. La fin des examens.

Tous les élèves de ma promotion sont surexcités, depuis plus d'une semaine, à l'idée de cette fête. Personnellement, je n'ai jamais été fan. Même Malfoy a l'air de s'amuser, c'est pour dire. Ron et Hermione dansent l'un contre l'autre depuis que le quart d'heure des slows a commencé. Et moi, et bien moi je suis seul dans un coin éloigné des regards. Eh non, pas de cavalière. Pas qu'il n'y avait pas de prétendantes. Depuis que j'ai tué Voldemort, elles accourent toutes à mes pieds. À tel point, que ça en devient horripilant. Je n'ai jamais aimé la gloire. Je suis sûr qu'au fond, vous le savez. Nous sommes pareils sur ce point. Sur celui-là, et bien d'autres encore. Il est loin le garçon de onze ans, maigrichon, tellement gentil qu'il en était pathétique. «Je ne suis pas gentil». Je n'aime pas ma vie, mais eux, aiment celle qu'ils vivent grâce à mon « exploit ». La vie est si ironique parfois.

Je vous observe de loin. Tout aussi dans votre coin que moi. Faisant confiance à votre instinct, je vous regarde avec insistance, attendant patiemment que vous captiez ma présence. Je finis par croiser enfin votre regard, ces deux orbes obsidiennes, profondes et pénétrantes à la fois. Votre sourcil droit s'arque narquoisement, comme vous seul savez le faire. Vous devez sûrement vous demander ce qu'il me prend de vous fixer de cette manière. Je me décolle du mur, auquel je suis adossé, et me dirige vers la sortie, dans le parc. Je sais que vos yeux me suivent, je le sens et j'espère, pour des raisons qui m'échappent encore, que vous allez me suivre. L'air frais me fouette le visage et je me sens revivre quelques secondes. Je fourre mes mains dans mes poches, après avoir remonté le col de ma cape. Pour un mois de juin, on ne peut pas dire qu'il fasse très chaud une fois la nuit tombée. Je sens le vent s'engouffrer dans mes cheveux et je suis pris d'une soudaine envie de voler. Je me retourne, un sortilège d'attraction pour mon balai, au bord des lèvres, quand je manque de vous rentrer dedans. Vous m'avez suivi finalement. Je vous fixe pendant une minute, ou bien est-ce une heure. Toute envie d'enfourcher mon Éclair de Feu est à des kilomètres de mon esprit à présent. Je vous tourne le dos et marche vers la rive du lac. Je vous sens plus que je ne vous entends, juste derrière moi. Je m'arrête une fois presque les pieds dans l'eau et vois votre silhouette entrer dans mon champ de vision, à ma droite.

- Alors Potter, cette petite fête vous plaît ?

Je ne suis pas dupe. Vous connaissez très bien la réponse à cette question. Alors comme par réflexe, je riposte.

- Alors Snape, Parkinson ne vous a pas encore invité à danser ?

- Professeur Snape, Potter.

- Plus pour moi, j'ai passé mes examens. C'est mon avant-dernier soir dans cette école.

- Je ne le sais que trop.

Je garde les yeux rivés sur les courbes de l'eau. Je suis sûr que vous aussi. Un silence s'installe. Je n'ai pas envie que cette conversation finisse.

- Vous devez être soulagé de mon départ j'imagine ?

- J'évite de trop me réjouir, vous seriez capable de revenir quémander le poste de professeur de défense contre les forces du mal, à Dumbledore, dans quelques mois.

- Ce n'est pas une si mauvaise idée après tout.

- Salazar, épargnez-moi cette calamité.

Je ricane pour la forme. Le ton de votre voix n'est plus agressif, cela ressemble plus à un jeu qu'autre chose.

- Eh oui, je suis né aussi pour vous pourrir la vie, Snape. Quand je serais mort, je ferais en sorte que mon fantôme vous hante, jour et nuit.

- Je vous signale au passage, Potter, que je mourrais surement avant vous.

- Désolé, déformation professionnelle. J'ai vite pris l'habitude de me dire que j'allais mourir jeune.

- Vous n'êtes qu'un idiot, Potter.

Vous avez peut-être raison. Mais je me sens si vide au fond de moi, depuis la fin de cette guerre. Je suis mort quelque part à l'intérieur. J'en suis devenu hermétique au monde, et tout glisse sur moi.

- J'aimerais me sentir vivre à nouveau.

- Je comprends ce que vous voulez dire.

- J'ai froid.

- Vous voulez que nous rentrions ?

- Non...cette fête, cette mascarade, est sur le point de me rendre dingue.

- Allons ailleurs, alors.

Sans attendre ma réponse, vous vous éloignez déjà vers le château. Intrigué, je vous emboîte le pas. Il ne me faut que quelques minutes pour comprendre où nous nous dirigeons.

Les cachots.

Vos cachots.

Vous vous arrêtez devant une toile, juste après la porte de la salle où vous ne me donnerez plus jamais de cours et murmurez un mot de passe que je ne saisis pas. En sept ans, je n'ai jamais mis un pied chez vous, dans votre antre et ce soir, vous m'en ouvrez les portes. Pour ma part, je sais pourquoi je suis là. Je sais ce que je veux. Je veux me sentir vivre à nouveau. Et au fond, je suis sûr que vous le savez. Et je sais que vous savez que je le sais. Je ne m'attarde pas vraiment sur la décoration. Vous vous approchez de moi. Vous êtes debout devant moi, me surplombant de toute votre hauteur. Vous n'avez qu'à tendre le bras pour me toucher.

- Qu'est ce que vous attendez de moi, Potter ?

La question reste comme en suspend dans l'air, pendant une fraction de seconde.

- Faites-moi oublier tout ce qui n'est pas vous...s'il vous plait.

Je sens vos doigts caresser ma joue, je ferme lentement les yeux et me colle un peu plus, contre cette main chaude et plus douce que je ne l'aurais imaginé.

- Es-tu sûr de ce que tu me demandes, Harry ?

- Oui.

Je n'ai pas le temps d'y réfléchir d'avantage. Je sens tes lèvres effleurer les miennes, ton souffle chaud tout contre ma bouche. Je glisse ma main sur ta nuque et t'oblige à m'embrasser franchement. Et là, notre baiser n'a plus rien de tendre. Il est emporté, ravageur, sauvage. Nos langues se font l'amour avec fougue. Je me sens consumé de l'intérieur et déjà tes mains se font impatientes sur mes vêtements. Je me rends compte que les miennes aussi. Capes et chemises sont bien vite expédiées, tandis que nous nous dirigeons, tant bien que mal, vers une porte que je soupçonne être celle de ta chambre. Tu places tes mains sous mes fesses et je me sens soulever dans tes bras, puis posé sans trop de ménagement sur ton lit. Je sens tout ton poids, sur mon corps et je ne m'en plains pas. Ta bouche part meurtrir mon cou pendant que tes mains s'attaquent à mon pantalon. Et ne suis plus que soupirs, tant tout cela est nouveau pour moi. L'air frais des cachots frôle mes jambes, maintenant dénudées, alors que tes dents s'occupent de mon torse. Mes mains vont se perdre dans tes cheveux, ils s'écoulent entre mes doigts comme de l'encre noire. Ta langue atteint mon nombril et mime lentement l'acte que nous sommes sur le point d'accomplir. Je sens des frissons me parcourir le corps, je gémis un flot de paroles, sans discontinuité, dont je ne comprends pas même le sens. Je crois que je supplie. Que je te supplie. De me prendre. Une de tes mains tient fermement mes bourses, tandis que sa consœur part s'entremêler avec une des miennes qui est retourné torturer les draps. Et ta tête, qui descend plus bas, encore plus, toujours plus. Jusqu'à ce que je sente ta bouche brûlante m'entourer, tes lèvres se serrer un peu plus et tes dents irriter agréablement mon gland rougit. Je suis déjà sur le point d'exploser. Tu ne sembles pas t'en formaliser, alors je te tire à moi et t'embrasse comme je n'ai jamais embrassé personne. La passion me dévore, la passion est souffrance.

- Je te veux...en moi...maintenant

Cela sonne presque comme une prière et je me rends compte que j'attends ça depuis longtemps. Je ne peux empêcher ma main d'aller et venir sur ton membre, si chaud. Je lève mes yeux pour croiser les tiens et je me perds dans une mer aussi noire que nos âmes. Tu sembles te liquéfier entre mes serres et je suis obligé de me faire violence pour arrêter cette douce torture. Je me rallonge doucement, sur le dos et tu me recouvres de nouveau de ton corps nu et enflammé. Tu me fais me retourner, sur le ventre et mordilles ma nuque. Ta langue retrace ma colonne vertébrale avec une lenteur presque insupportable et va se perdre dans le creux de mes reins. Tu écartes doucement mes fesses et je sens cette même langue, taquine, se glisser dans...oh mon Dieu! J'ai entendu quelqu'un crier. Je crois que c'est moi. Je sens l'humidité de ta bouche contre mon entrée, alors qu'un de tes doigts me pénètre délicatement. La sensation est plus que désagréable, sur le coup, mais je tente de me décontracter. Cela semble fonctionner puisque je sens un deuxième doigt rejoindre le premier, puis un troisième. C'est moi, maintenant, qui viens à leur rencontre. Mais je veux plus, j'ai besoin de toi tout entier. Tu sembles comprendre le message, puisque tu m'aides à me remettre face à toi. Tu empoignes mes jambes et les poses sur tes épaules. Tu me fixes, pendant ce qui me semble une éternité, semblant attendre un accord de ma part.

- Maintenant...viens, j't'en prie.

Il ne faut pas te le dire deux fois. Tu soulèves mes hanches et places ton érection dure et chaude juste devant cette entrée encore vierge. Et tu me pénètres avec une lenteur au-delà du supportable. J'ai mal, très mal mais ça fait du bien d'avoir mal parfois. Je ne veux pas que tu t'arrêtes, alors je me détends un maximum, jusqu'à ce que tu sois totalement en moi. Je soupir de soulagement, c'est si agréable de se sentir entier à ce point. Je te vois te retirer doucement, pour mieux revenir, d'un coup sec. J'ai de nouveau entendu un cri de pur plaisir et je crois qu'il vient encore de moi. J'ai senti mon corps converger autour d'un seul point en moi. C'était...

- Encore...

Encore, encore, encore et toujours plus fort, plus vite. Je sens mes reins s'embraser, mon bas-ventre prendre feu, la tête me tourne et je crois que je crie mon plaisir sans retenue, aucune. C'est tellement bon, je veux que ça ne finisse jamais. Tu te penches à mon oreille et murmures des mots que je peine à comprendre.

- Tu es si étroit, si chaud. Harry...

Mon prénom dans ta bouche est un vrai délice, je crois que je pourrais mourir comme ça. Juste avec toi en moi, et ta voix dans ma tête. Tu empoignes mes hanches, de plus en plus fort, je crois que j'aurais des marques demain. Aucune importance. Tes lèvres taquinent la peau sensible de ma gorge, la léchant, la mordant. Ton souffle chaud m'étourdit et je te sens aller et venir encore plus vite, entre mes reins. Tu te redresses et nos regards s'accrochent l'un à l'autre. Je vois les traits de ton visage crispés sous l'effort, des mèches sombres collées à ton front, la sueur couler le long de ta joue et j'imagine que je ne dois pas être dans un meilleur état. Tu te penches vers moi et m'embrasses langoureusement. Mes gémissements vont se perdre dans ta bouche, se mêlant aux tiens. Une de tes mains se glisse vers mon érection et la sert sans aucune douceur, me masturbant au même rythme que tes coups butoirs. Un rythme effréné, tes gestes étant de moins en moins sous contrôle. Je plonge ma tête dans ton cou, te mort violemment au niveau de la jugulaire pour ne pas jouir sur-le-champ et entends un grognement guttural à mon oreille. Mes mains griffent ton dos, suivent les courbes harmonieuses de ta chair. J'ai chaud, je suffoque. Je crois que je vais mourir. Je crois que je vais venir. La jouissance monte par vagues et j'explose dans ta main, ton prénom sur mes lèvres. C'est la première fois que je le prononce à haute voix. Tes yeux se voilent et je sais que c'est à ton tour de venir. Tu mords mon épaule et pousses un long gémissement rauque, avant de t'effondrer sur moi. J'ai encore plus de mal à respirer mais je veux que tu restes là malgré tout, contre moi, en moi, emprisonné dans la moiteur de nos deux corps réunis. Tu finis par te redresser, tu te retires délicatement de moi. Tu nous jettes un sort de nettoyage, ramènes les draps sur nous et m'encercles la taille pour me coller à toi. Je murmure un simple « Merci Severus. » et m'endors dans l'étau de tes bras.