Bonjour à vous, amoureux(ses) de Sirius et Remus..
Voici une nouvelle histoire les mettant à nouveau en scène. C'est un slash, donc, si vous n'aimez pas, ne lisez pas...
Ca se passe lors de la cinquième année des Maraudeurs. Au début nous sommes pendant les vacances de Pâques ou de printemps, comme vous voulez.
C'est parti du fait que je me suis toujours dit qu'il y avait dû y avoir un clash entre ses parents et Sirius avant les vacances d'été de cette année là, où il est carrèment rejeté de chez lui.
Ceci est une probabilité...
Ca faisait dix jours que Sirius était chez ses parents, au 12 square Grimmaurd.. Et cela lui avait paru long, très long… Dix jours de contrôle de soi. Dix jours à retenir ses paroles.
Heureusement, il avait limité les contacts au minimum : il ne les voyait pratiquement qu'au moment des repas. Il faisait très attention à ne pas les heurter de front lors des discussions. Il ne faisait d'ailleurs que les écouter. Déjà ça requérait de sa part un contrôle de soi extraordinaire. Dans ces moments là, il ne pouvait s'empêcher de penser à Remus J.Lupin. Lui possédait un self control très impressionnant. Mais Sirius avait appris, depuis plus de quinze ans, qu'il valait mieux éviter de contrarier ses parents. Quelques souvenirs de châtiments corporels douloureux restaient assez vifs dans sa mémoire pour le lui rappeler de temps en temps.
Regulus, son jeune frère, semblait plus proche de leurs parents. Il partageait plus leurs idées. Et il faut bien ajouter que le fait que Sirius soit allé à Gryffondor ne jouait pas en sa faveur. Son frère, lui, était à Serpentard. LA maison des Black. La seule qui soit digne d'intérêt, du moins pour la famille Black.
Plus que trois jours….
Sirius se demandait s'il n'allait pas compter les heures… Il s'ennuyait profondément. Et il n'en pouvait plus d'écouter les discussions…qu'il trouvait monstrueuses…En fait, une envie folle de les provoquer le prenait dès qu'ils ouvraient la bouche. Seule sa mémoire l'empêchait de le faire.
Ce jour-là, ils étaient donc à table quand son envie fut plus forte que les mauvais souvenirs.
Les repas se prenaient en famille. Le père et la mère à chaque bout de la table et les deux enfants entre eux, chacun d'un côté de la table. Une nappe en tissu blanc, rehaussée de broderies couleur or simulant des branches entrelacées, et des chandeliers donnaient une certaine élégance à ce qui n'était somme toute qu'un dîner ordinaire. Les assiettes blanches étaient d'une forme dépouillée, avec simplement la devise des Blacks écrite avec une habile calligraphie. Les couverts, eux, étaient d'argent, lourds en main. L'elfe de maison servait les plats, toujours en commençant par la mère.
Or donc, ce soir là, Sirius perdit le contrôle…
Il faut dire, à sa décharge, que depuis le début du repas, la conversation s'était orientée sur les loups-garous. M. et Mme Black, déjà intolérants quant à la pureté de la race des sorciers, toléraient encore moins tout ce qui était créature un tant soit peu différente. Et n'aurait tenu qu'à eux, ils auraient éliminé tout loup-garou existant. C'était une honte qu'on les laisse vivre et le décret visant à les marquer de façon visible était vraiment le minimum…
Sirius avait du mal à rester de marbre. Il se concentrait sur le temps restant avant de revoir ses amis (dont un loup-garou, bien plus agréable qu'eux… pensa-t-il avec une envie folle de leur balancer à la figure…). Donc, deux jours entiers, soit 48 heures, plus … voyons, il était 21h, donc trois heures en plus. Ce qui en minutes faisait 27 fois 60, alors, 270 plus 6 fois 27 égal…
Il n'avait pas entendu que la conversation avait changé de sujet et fut interrompu par sa mère qui l'interpella :
- Sirius ?
- Oui ? Répondit-il très vite.
- Je demandais et toi ? As-tu une petite amie ?
Sirius resta sans voix. Est-ce que sa mère pensait réellement qu'il allait le lui dire ? En plus, c'était une question superflue : il n'avait pas de petite amie. Et il n'envisageait même pas en avoir…
- Parce qu'il y a la petite Dorea Yaxel qui est ravissante… J'en parlais justement avec sa mère l'autre jour. Tu devrais t'y intéresser, Sirius. Elle est d'excellente famille. Vous feriez un beau couple…Un Black avec une Yaxel, ce serait vraiment bien pour notre famille…
Sirius n'en croyait pas ses oreilles. Jusqu'où ses parents prétendaient-ils diriger sa vie… Il lança un regard noir à sa mère. Il avait du mal à se contrôler.
- De toutes façons, on ne peut espérer quelque chose de sensé de ta part…alors autant faire les choix pour toi, dit froidement sa mère, répondant à son regard par le sien, encore plus froid et distant que d'habitude.
A cet instant, tout ce que Sirius avait réfréné de répliques acerbes lui revint en mémoire, effaçant tout le reste, et avant qu'il ne réfléchisse aux conséquences, il répondit violemment :
- Ça ne m'intéresse pas, les filles ne m'intéressent pas. J'ai déjà un amoureux…
Un grand froid s'installa à table, qu'aucun bruit ne vint troubler.
C'est le père qui, incrédule, demanda :
- Qu'est-ce que tu as dit ? Et une menace sourde perçait dans ses mots.
- J'ai dit que j'étais déjà amoureux d'un garçon. Sirius avait dit cette phrase en en détachant chaque mot, pour qu'il n'y ait aucune autre interprétation possible sur le sens de sa phrase.
- Mon fils, un pédé ! éclata sa mère, très choquée.
- Oui, votre cher enfant si bien élevé, de sang-pur, un vulgaire pédé…
Sirius, un grand rictus, plus qu'un sourire aux lèvres, s'était levé pour mieux appuyer sa phrase. Il ne se dominait plus. Il avait juste envie de les provoquer, de les humilier dans ce qu'ils avaient de plus cher : leur propre sang…Et il savait qu'en se rabaissant, il les avilissait. Et ce sentiment le grisait.
Son père se leva :
- et en plus, tu es insolent…Tu as toujours été une honte pour nous, mais à ce point, je ne peux pas laisser faire ça…
- Et je continuerai, je traînerai votre nom dans la boue…
Sirius se sentit enivré par la haine. Toutes ces années d'humiliation, de châtiments, lui donnèrent la force d'aller plus loin encore…
- Tais-toi, lui cria sa mère.
- Non, je ne me tairai pas… Je veux cracher toute la haine que je ressens pour vous…
- Tais-toi, la voix de son père retentit comme un coup de tonnerre. Mais Sirius était lancé et rien n'aurait pu l'arrêter…
- Je veux être le Black que tout le monde montrera du doigt en disant : oui, vous savez, la tantouze, le pédé, le fils de Orion et Walburga Black ...
Aveuglé par sa colère, il ne vit pas la baguette de son père se lever mais sentit brusquement quelque chose lui lacérer le dos. Deux fois, trois fois, la douleur se fit violente. Quatre fois, insupportable. Il regarda sa famille, maintenant tous debout en train de le regarder, et sans une larme, sans un cri, malgré la souffrance, attrapa sa cape et sortit de la maison des Black. Personne ne courut après lui...
Ce n'est qu'une fois assez loin de la maison que Sirius s'arrêta. Son dos le faisait souffrir. Il devait maintenant trouver un endroit où dormir. La rentrée n'était que dans deux jours... James... bien sûr. Son ami, son frère...
Il leva sa baguette et peu après le magicobus arriva.
