Bon, alors, que dire pour introduire ce premier chapitre ?
Tout d'abord, nous sommes deux à écrire. Vous nous connaissez pitetr sous les pseudonymes de hellsnight (qui sera donc Izumy) et evernight0127 (qui sera Yumi).
Vouant un culte tout particulier au couple EdEnvy, on a décidé d'écrire une fic ensemble, qui consistera à s'attribuer chacune un personnage : Izumy est Envy, et Yumi est Edo. Nous écrirons les chapitres une fois sur deux, donc un coup se sera du POV Ed, un coup du POV Envy.
Ce n'est pas vraiment une schoolfic, mais ça se passe dans une académie. Vous comprendrez le truc en lisant, mais en gros les homonculus doivent avoir des noms normaux. Ici, je dresse la liste des faux noms, au cas où on ne capterait pas qui est qui :
Sloth : Sofia Emerik
Lust : Lux Loveless
Glutony : Garfiel Loveless
Greed : Gabriel Arcanche
Wrath : Willy Bell
Envy : Ery Bell
Pride n'est pas dans l'Académie, donc pas besoin de changer de nom (pis, après tout c'est Kim Bradley, alors !). Donc euh… quoi d'autre… ah, oui. On précise qu'Edward n'a jamais rencontré les homonculus, qu'il est bien à la recherche d'une Pierre Philosophale, mais les homonculus ont un autre but ! En fait, ici, ils s'en foutent de devenir humain, tout ce qu'ils veulent c'est pouvoir faire de l'alchimie – ils ne sont pas au courant qu'ils ne peuvent pas en faire, puisque Wrath, lui, peut. On sait, c'est tiré par les cheveux, mais il suffit d'oublier quelques détails et ça roule cool ! ;)
Il me semble que c'est tout… S'il y a des questions, posez les dans des review, et si on ne vous répond pas, ce sera surement parce que ce sera dit dans l'avenir – faut garder le suspens, tout de même :p.
Ah, oui, une pitite chose : les chapitres sont relativement longs, donc ne vous étonnez pas si ça n'en fini pas par rapport à ce que nous avons pu faire dans nos fics précédentes ; c'est juste un accord qu'on a passé comme ça :)
Donc, à chaque début de chapitre, on indiquera qui est l'auteur, comme ça pour ceux qui nous connaisse, qui nous aime bien ou qui nous aime pas, vous verrez ce que vous aurez envie de mettre dans la review ! XD
Disclaimer : Les persos ne sont évidement pas à nous (sinon ce serait plus une fan fic, bande de gogols XD) mais certain, des trucs inutiles, seront inventé pour le besoin de l'histoire.
Fiction Rated : M (il le méritera, je vous assure XD)
Auteur : Yumi.
Sur ce, bonne lecture !!!!
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Chapitre 1
L'Académie de Lior
-- POV Edward –
Enfoiré. Enfoiré, enfoiré, enfoiré. Genre, je n'avais que ça à faire ! Rhaa ! En-foi-ré de Mustang ! Franchement, jouer les profs, qu'est-ce c'était sensé m'apporter ? Je n'avais rien demandé, moi, et puis nous étions en pleine enquête, Al et moi ; être trois mois enfermés dans un bâtiment remplit de gosses hurlants et ne comprenant rien c'était pas pour moi !
Bon, c'était un ordre de mon « supérieur », je ne pouvais refuser. Parfois je me demandais bien ce qu'il m'a prit de devenir un de ces chienchien à la botte de l'armée. M'enfin, pas le choix. Pour résumer ma situation déplorable ; je me trouvais en cet instant dans un train bruyant et particulièrement sale en direction de Lior, une pauvre ville pommée après le désert, pour me rendre dans une « Académie d'Alchimie », où Alphonse et moi jouerons le rôle de professeurs pendant trois mois. « Pends ça pour des vacances, Edo ! » avait lancé l'abruti qui me servait de supérieur, en m'annonçant cette fabuleuse nouvelle. Des vacances, ben tiens ! J'aimais bien les gosses, mais seulement lorsque ce n'était pas à moi de m'en occuper. De plus, trois mois dans ma vie était égale à trois mois de perdu pour retrouver cette foutue pierre philosophale et avoir l'espoir de redonner son corps à mon frangin, et de récupérer mon bras et ma jambe. C'est vrai quoi, ras-le-bol de ce corps bionique ! Fait chier, vraiment. Mustang n'avait aucune considération pour moi, il n'était qu'un enfoiré doublé d'un crétin irresponsable et immature qui…
- Ed ? me coupa la voix de mon petit frère, alors que mes ongles s'enfonçaient de rage dans le cuir du fauteuil.
Je relevais les yeux vers lui et attendis patiemment qu'il justifie son intervention.
- Pourquoi tu t'énerve comme ça ? Nous n'en avons que pour trois mois…
- Je n'ai aucune envie d'apprendre à des mioches comment utiliser l'alchimie ! S'ils veulent vraiment l'étudier, ils se trouvent un maître, comme nous, et laissent les Alchimistes d'Etat en dehors de ça.
- De toute manière c'était dans le contrat, chaque alchimiste doit y passer, au moins une fois tous les ans, dès qu'il est majeur. Même Mustang, il l'a fait, rajouta mon frangin d'une voix éternellement douce, tentant à apaiser ma mauvaise humeur.
Mon esprit divagua un instant sur l'image d'un Roy Mustang professeur (pauvres gosses) et je me repris bien vite en plaidant, buté :
- M'en fiche. J'ai pas envie. Et puis je ne les avais pas vus, ces lignes, dans mon contrat !
- C'est parce que tu ne l'as pas lu, rappelles-toi. Et puis, estimes-toi heureux qu'il m'ait autorisé à t'accompagner.
Je ronchonnai. Al, au contraire de moi, prenait cette escapade très à cœur, et jubilait d'avance de se rendre utile auprès de toute une classe de mioches. J'aurai bien aimé avoir son ouverture d'esprit, parfois, ça aurait pu s'avérer utile.
Quoi qu'il en soit, nous arrivâmes en début d'après midi à Lior, avec pour seule indication sur cette académie : une photo. Nous ignorions où elle se trouvait, ce qu'elle contenait, et même ce que, une fois là-bas, nous aurions à faire. M-E-R-Veilleux. Décidant, de ce fait, de nous renseigner auprès du peuple, nous nous arrêtâmes à un petit bar sur une place, où trois pleupleu sirotaient une boisson et où le vieux serveur semblait rêvasser, les yeux dans le vide, la bouche entrouverte, regard perdu au loin. Je me plaçais devant lui – ce qu'il ne remarqua pas – et assénai un puissant coup de poing sur l'étendue boisée entre nous, m'amusant ensuite de son incroyable sursaut inattendu.
- Que… qui êtes-vous ?! bégaya-t-il en dévisageant mon frère et m'inspectant du regard.
- Salut, je suis Edward Elric, Alchimiste d'Etat. Nous cherchons l'Académie de Lior, elle est où ?
Il cligna des yeux un instant, puis son regard passa simultanément de Al à moi, comme s'il cherchait à prouver que ce n'était pas MOI qui avait parlé, mais mon immense frangin. Irrité, je réitérai plus fortement, menaçant :
- Je suis Edward Elric, Alchimiste d'Etat. Où est l'Académie de Lior ?
Il tressaillit puis daigna enfin cesser ses injures silencieuses, et répondit :
- Eh bien… elle est plus haut, là-bas, après le centre ville. Mais… vous-êtes vraiment le Fullmetal Alchemist ? Non, parce que vous êtes vraiment pe…
- On y va, Al ! m'exclamai-je en m'en allant d'ors et déjà vers la direction indiquée, les poings serrés d'agacement.
Mon frère me suivit après quelques bégayements d'excuses, et nous nous éloignâmes d'un pas rapide du centre de la ville, pour tenter d'apercevoir cette foutue bâtisse tant renommée. Une fois notre but atteint, Al se précipita sur quelques personnes pour tenter d'obtenir une indication plus claire, et l'une d'elle nous intima de longer une rue parallèle à celle que nous empruntions, puis de tourner à gauche et de nous enfoncer dans la forêt. A partir de là, nous ne pourrions plus la manquer.
Et en effet, ces indications données, nous n'eûmes aucun mal à la repérer. Imposante, en briques rouge et aux fenêtres au bois écaillé, elle donnait la sensation de pouvoir s'écrouler d'un moment à un autre, tout en dégageant une espèce d'aura de puissance qui la rendait presque invincible. Impressionnant. Nous laissâmes quelques instants l'éblouissement nous envahir, puis je repris pieds en premier en signalant que nous allions finir par être en retard – après tout, notre premier court commençait dans moins d'un quart d'heure. Dépassant une immense barrière de fer forgé, nous nous élançâmes sur un chemin terreux qui menait à quelques petites marches de pierres sombres surplombant un porche recouvert de roses fanées, entourant une porte d'ébène aux allures archaïques. Un peu funeste, tout de même. Je m'emparais du heurtoir de bronze sculpté et frappai avec force, m'interrogeant sur la personne qui daignerait m'ouvrir. Ce fut une femme minuscule et rabougrit qui obtint ce rôle, me dévisageant derrière d'énormes lunettes qui lui donnait un air de poisson, entrouvrant à peine la porte, prudente.
- Qui êtes-vous ?
Je remarquai son air apeuré devant l'allure de mon frère et expliquai sereinement :
- Je suis Edward Elric, Alchemist d'Etat, et voici mon frère Alphonse. Nous venons… euh… apprendre l'alchimie aux élèves de cette Académie.
A nouveau, ses yeux globuleux me détaillèrent du regard, et alors que je commençais à me sentir mal à l'aise elle ouvrit grandement la porte et lança, tout sourire :
- Bienvenue, messieurs les frères Elric !
Alphonse eu un petit rictus surprit et nous pénétrâmes dans l'imposante bâtisse. Hmm… « imposante » n'était pas vraiment exacte. Gargantuesque l'était plus. A vrai dire, je ne m'étais pas du tout attendu à quelque chose de cette envergure. Sans doute que la demeure s'étendait plus en longueur qu'en largeur, vu à quel point elle semblait immense, de l'intérieur. Le hall était gigantesque, les murs beiges semblaient s'étendre à l'infini, le carrelage noir donnant à la pièce un air lugubre mais assez riche. Un escalier couvrait le mur de droite, un tapis bleu nuit dévalant les marches en cascade, qui elles disparaissaient après un virage en épingle, m'empêchant d'apercevoir ce qui se dissimulait à l'étage. Des peintures étaient disposées un peu partout, quelques sculptures étranges trônaient sur des étagères, et je remarquai un petit tableau d'affichage près d'une double porte vitrée où s'éparpillait un bon nombres de papiers, de petite annonces, de mots en tout genre. A première vu, cela ressemblait à une école tout à fait normale, excepté le fait qu'elle soit gigantesque.
La vieille femme nous fit passer les doubles portes et nous débouchâmes sur une espèce de véranda, des canapés blancs s'étendant en surnombre, créant des espèces de petits carrés convivial où une table basse trônait au milieu, me faisant un peu penser à certain restaurant de banlieue, à Central. Toujours dans des teintes lumineuses, je ne m'attardais pas trop sur les bibliothèques débordant de bouquin d'alchimie ni même sur l'étrange absence de toute personne et continuait de suivre la vielle femme, le martellement de l'armure d'Alphonse résonnant dans mon dos. Une petite pièce annexe, à gauche, à côté d'immense portes-fenêtres débouchant sur un imposant jardin, nous fit office de prochaine destination, et je pus lire en lettre dorée collé à la porte de bois « Direction ». J'avais l'étrange sentiment d'être un de ses enfants se faisant traîner chez le directeur pour faute d'avoir fait le malin, mais me rappelait bien vite ma situation lorsque la femme annonça en frappant :
- Monsieur le directeur va vous recevoir, vous aurez tout ce dont vous avez besoin pour travailler ici pendant trois mois, ainsi que le plan de l'Académie et la répartition de vos classes. Bonne chance.
Elle s'éloigna, alors qu'un « ENTREZ !! » effrayant raisonnait derrière la porte. Pourquoi « Bonne chance » ?!?! Je fis pivoter la porte sur ses gonds et comprit le sens de ces mots en posant mes yeux sur l'être placé derrière son bureau : immense, énorme, bodibuldingué à fond, ses cheveux de jais s'éparpillant sur sa tête dans des épis incontrôlables, son visages carré aux traits durs et aux yeux profondément enfoncés dans leurs orbites lui donnant un air de bouledogue. Terrifiant. J'en eu presque envie de partir à toute allure. Etait-il un alchimiste, lui aussi… ? Nous avançant doucement dans la pièce, Alphonse referma la porte dans son dos, tandis que l'homme nous dévisageait, toujours obstinément assit derrière son bureau de chêne. Alors que je déglutissais difficilement, il se leva, contourna le meuble et se mit face à nous.
- C'est toi, le Fullmetal Alchemist ? s'enquit-il d'une voix de basse en regardant… Alphonse.
Je me raidis, la fureur me montant aux joues, tandis que mon petit frère agitait les mains nerveusement en bégayant :
- Euh… non, non, il y a erreur, moi je suis le frère, c'est… c'est Edward, en fait…
Le géant posa ses yeux sur moi, alors que cinquante bons centimètres nous séparaient, et étrangement son ignorance agaçante me permit de mieux l'affronter. D'un regard un brin irrité, je le toisai de la même manière que lui, jusqu'à ce qu'il brise le silence en me tendant vivement son énorme main :
- Je ne l'aurais pas cru, t'es vraiment un microbe (je sentis Al s'apprêter à me retenir, alors que je fulminais). Je suis Harold Bersark, le directeur de cette Académie. Bienvenue, Fullmetal.
Refoulant mon élan d'agacement, je m'emparais de sa main d'un air purement professionnel, mais étouffai ensuite un cri de douleur en sentant mes phalanges se cogner les unes aux autres du à sa poigne ultra-puissante.
Nous ne restâmes pas bien longtemps, dans ce bureau. Il nous fourra des tonnes de dossiers dans les mains qu'il était obligatoire de lire (genre règlement intérieur et tout le toutim), nous donna notre liste de classe et notre emploie du temps, ainsi que, comme l'avait prédit la vieille, un plan de l'immense Académie. Là-dessus, nous fûmes lâchés à l'inconnu, expédié hors de la pièce avec brutalité. Bah, il devait faire son effet en tant que directeur, les rebelles ne devaient pas être bien nombreux.
Al et moi nous séparâmes après avoir retraversé le hall immense et nous être enfoncé dans un large couloir sous les escaliers, qui laissait entrevoir une vingtaine de portes numérotées, semblant être les salles de classe. Le couloir semblait interminable, et bien évidement je tombais sur la porte tout au fond, recluse de toute société. La numéro 22. Prenant une grande inspiration, je vérifiai une nouvelle fois si je ne m'étais pas trompé, et alors que j'entendais Alphonse pénétrer courageusement dans sa propre salle, je pris le temps d'un instant songé à ma situation avant de m'embarquer. Je devais leur apprendre l'alchimie. J'avais dix-huit ans, et la tranche d'âge ne devait sans doute pas excéder les dix ans. Aucune raison de paniquer. Aucune.
Revigoré par ces pensés, je tournais la poignée et entrait sans plus de cérémonie, et ce qui me fit face me pétrifia instantanément. Ils devaient être une cinquantaine, et étaient loin, très loin d'être la bande de gamin à laquelle je m'étais attendu. A vrai dire, cela semblait aller de quinze à cinquante ans, et tous me dévisageaient, un sourcil incrédule haussé. Bordel ! Je devais jouer les professeurs devant des trentenaires, c'était quoi ces conneries ?! Al était-il dans la même situation que moi ?! Devais-je partir et me plaindre, ou devais-je entrer et annoncer la couleur en affirmant mon autorité ?! Les questions s'entrechoquaient contre mon crâne, et je m'obligeai à respirer à fond pour ne pas céder à la panique. Calme. Zen. Relax. C'était moi le pro, ici. C'était moi le plus fort, ils me devaient le respect, et étaient là pour apprendre. Aucune raison de me sentir démunie pour autant. Et puis, voyons le bon côté des choses : ils auraient beaucoup moins de mal à comprendre, ainsi. Je n'aurais pas de mioches bruyants et insupportables dans les pattes, c'était une bonne chose. Parfait, tout était parfait.
A nouveau, mes réflexions me tirèrent d'embarras, et je consentis enfin à me mouvoir pour refermer brutalement la porte et m'avancer rapidement vers l'estrade face à eux. La salle était sombre et les murs de pierres accentuaient mon malaise. Tous étaient installé sur des rangés de tables séparées, la plus imposante étant celle du milieu et la plus petite celle de droite. Ils étaient sages, c'était bien. Je les dévisageais un instant, puis annonçai d'une voix forte et assurée, ignorant mon stresse grandissant :
- Salut, je m'appelle Edward Elric. Je suis… Alchemist d'Etat et… et vous me connaissez peut-être mieux sous le nom de Fullmetal Alchemist.
Quelques rires moqueurs me grisèrent l'échine et ridèrent mon visage, tandis que j'exigeais des explications.
- C'est juste qu'on s'attendait à quelqu'un… d'un peu plus imposant, me répondit une voix féminine.
Je déviai le regard vers elle – une jeune femme d'à peu près mon âge, de longs cheveux brun dévalant son dos, son visage néanmoins encadré de deux épaisses mèche rose, faisant ressortir sa peau halée – et répliquai sèchement :
- Et bien vous vous êtes trompé, voilà tout.
Elle rougit légèrement mais je ne m'attardais pas sur ce détail, trouvant d'un geste vif la liste d'appel et annonçant d'un ton ferme et sans appel (finalement c'était marrent, de se la jouer gros dur) :
- Bien, on m'a dit qu'il fallait que je vérifie si vous êtes tous là, je vais donc faire…
- Il n'y a que Envy qui est absent, me coupa une voix de baryton, un peu trainante et criarde.
Je déviais le regard vers l'importun – un homme de bien vingt cinq ans, un air sournois au visage, des cheveux d'un noir d'onyx remontant sur le haut de son crâne dans des pics acérés, sa peau d'un blanc d'albâtre m'étonnant quelque peu – et m'interrogeai :
- Envy ?
- Hm, Ery, je veux dire, se rectifia-t-il en souriant. Ery Bell, il devrait arriver, il est souvent en retard.
J'haussai un sourcil et un coup d'œil sur l'étalage de mon bureau me fit découvrir une petite feuille blanche où s'inscrivait en traits rapidement tracé un « tableau d'absence ». Me souvenant vaguement que le directeur m'avait intimé d'y marquer le nom de chaque absent, j'y inscrivais celui de cet inconnu et décidai de faire confiance à l'homme en ce qui concernait les autres. Puis je relevai les yeux, et, un peu agacé de ne savoir comment nommer tous ces individu, j'exigeai :
- Très bien. Alors euh… vous allez me dire votre nom, chacun votre tour. J'essayerai de les retenir.
Il y eu certain soupire mais je persistai et posai mon regard sur la colonne de gauche, chaque élève me donnant chacun leur tour leur prénom. La jeune fille de toute à l'heure, qui était assise à côté d'une gamine rousse, se nommait Rose. J'en retins quelques uns – très peu, à vrai dire – les plus originaux et étonnant, jusqu'à ce que j'arrive à la dernière colonne, la moins imposante, mais comportant sans aucun doute les élèves les plus intriguant. Au fond, ils étaient quatre, et leur peau de craie mêlé à leur regard d'améthyste me fit croire qu'ils faisaient parti de la même famille, jusqu'à ce qu'ils m'informent sur leur nom, et que je découvre mon erreur.
- Gabriel Arcanche, annonça l'homme qui m'avait prévenu pour le garçon absent.
A ses côtés siégeait une incroyable femme brune, ses cheveux dévalant en cascade son dos jusqu'à la taille dans de superbes boucles soyeuses. Elle était l'incarnation de la luxure, je n'avais encore jamais rencontré une femme aussi sulfureuse.
- Lux Loveless, lança-t-elle d'une voix trainante et un brin ennuyée.
Devant elle, un énorme garçon, semblant plus large que haut, totalement chauve et possédant le sourire le plus immense et le plus effrayant qu'il m'eu été donné de voir :
- Garfiel Loveless.
- Vous êtes de la même famille ? m'interrogeai-je, préférant m'adresser à Lux plutôt qu'à l'autre.
- C'est mon frère, répondit-elle d'un ton stoïque.
J'acquiesçai et posait mon regard sur la dernière, à côté de laquelle siégeait une place vide – sans doute celle dudit Ery. Et là, ce fut le choc. Inattendu et si bouleversant que je du me retenir à ma chaise pour ne pas glisser. C'était une femme d'âge mur, des cheveux bruns foncé tombant sur ses épaules frêles, son visage fin me fixant sans expression aucune, indéchiffrable.
- Sofia Emerik, souffla-t-elle, me transperçant d'un regard plus que familier.
Je la dévisageais. Ce nom ne lui correspondait pas, ce n'était pas son visage. Ce visage, c'était celui de Trisha Elric, ma mère, ma défunte mère. Que… c'était quoi cette ressemblance ?!
- Il y a un problème avec Sloth, professeur ? s'enquit soudain une voix cassée et un brin amusée, à ma gauche.
Je sursautai et détournai les yeux du visage de la femme pour les poser sur un être totalement différent, mais tout aussi déroutant. Appuyé dans l'encadrement de la porte, il était de taille moyenne, ses cheveux rehaussés sur le dessus de son crâne à l'aide d'un bandeau étrange tombant jusqu'à la taille dans de longues mèche noires délimitées mais soyeuses, laissant apercevoir d'étonnant et irréels reflets émeraude. Il était vêtu d'un pantalon large et troué, son t-shirt lui collait simplement le dessus du torse et laissait son abdomen (remarquable) à l'air libre, tandis que ses bras étaient seulement vêtus d'un large sweet rouge bordeaux trop grand. J'allais lui balancer une remarque à la figure que cette dernière me coupa les cordes vocale tant elle me désarçonna : magnifique. Il était magnifique. Un visage fins, des lèvres taillées à la perfection, un nez droit et des yeux subtils et scintillants de ce même éclat violacé, masqué par de longs cils noirs accentuant un regard profond et démesurément intelligent – presque calculateur, dirait-on.
Son sourire narquois me sortit de ma torpeur et je bégayai, tentant de reprendre un peu de contenance :
- S…Sloth ?
- Sofia. C'est son surnom.
Il se moquait de moi.
- Qui es-tu ?
- Ery Bell.
- Tu es en retard.
- Finement observé.
Ses railleries provoquèrent quelques rires dans l'assemblée vraisemblablement habituée, et j'annonçai plus fermement :
- Je suis Edward Elric, le Fullmetal Alchemist. C'est moi votre professeur principal, désormais.
- J'ignorai que l'armée recrutait les nains de jardins, répliqua-t-il, insolent.
Je me raidis et ordonnai sèchement, tentant de ne pas m'énerver sur lui dès le premier jour (ce devait être un rebelle mal élevé qui détestait les profs, comme beaucoup d'autre – j'aurais tout le temps en trois mois de lui rappeler les bonnes manières) :
- Vas t'asseoir.
Il obtempéra en ricanant, ses incroyables cheveux virevoltant de sa démarche féline. Prenant une grande inspiration pour reprendre un peu de contenance, je déviai le regard de sa personne fascinante et m'occupai les mains en notant vivement « En retard ! » sur le tableau d'absence, en face du nom du concerné. Après cela, je fis de nouveau face à un bon nombre de visage inconnus, mais évitant soigneusement de regarder ceux qui m'avaient clairement marqué l'esprit, à savoir toute cette bande de blanc-bec, en particulier Ery et Sofia, assis côte à côte. Ne sachant par où commencer, je me dis que m'informer sur leur niveau actuel d'alchimie pourrait m'être utile et j'exigeai à nouveau que, chacun leur tour, il me démontre ce qu'ils étaient capable de faire.
Après avoir ricané de quelques sculptures difformes de certains, d'avoir faillit perdre la vie par des lances flammes d'autres, le destin m'amena évidement à faire face aux cinq êtres étranges de la classe.
- Très bien. A vous. Gabriel, montres-moi ce que tu sais faire.
J'attendis, l'homme ne cilla pas, se contentant de balayer la salle d'un regard rêveur, comme tous les autres – excepté Ery, qui lui me détaillait avec soin. Je réitérai, leur manège continua. J'essayai alors avec les quatre autres et ce fut le même résultat (je n'obtins qu'un long soupire de la part de Lux, qu'un regard dubitatif de Garfiel, l'absence totale de réaction de la part de Sofia, et enfin un immense sourire narquois et arrogant d'Ery). Un peu agacé et désemparé, j'allais leur exiger fortement des explications qu'un bruissement de chaise se fit entendre et que, alerte, je me retournai pour trouver la dénommée Rose, debout devant son bureau, expliquant sombrement :
- N'essayez pas de leur faire faire de l'alchimie, ils en sont incap…
- Ta gueule ! s'écrièrent Ery et Gabriel d'une même voix irritée.
La jeune femme rougit mais ne se démonta pas, à mon grand étonnement, d'ailleurs, étant donné le charisme intimidant dont cette bande étrange faisait preuve.
- Expliques, l'intimai-je, puisque de toute évidence ils sont muets.
Elle allait me répondre qu'Ery se leva à son tour et siffla, dorénavant furieux (impulsif, en plus de ça – j'allais m'amuser, avec lui) :
- Ce n'est pas à cette débile d'expliquer !
Ce fut à mon tour de me moquer. Je le tenais.
- Ah, très bien. Alors vas y, toi. C'est… c'est quoi déjà ton prénom ?
Comme prévu, son caractère visiblement puissant me permit de l'humilier en « oubliant » son prénom, et il répondit, ayant perdu son air narquois :
- Ery Bell, tâches de t'en souvenir, le nabot.
Je serrai la mâchoire mais ne bronchai pas. Zen, je ne devais pas sortir de mes gonds comme lui. Je devais rester calme, c'était impératif si je voulais le maîtriser.
- Merci du conseil, Ery. Alors, pourquoi ne daignez-vous pas me montrer vos talents, tous les cinq ?
Il hésita. M'avouer ses difficultés en alchimie semblait lui brûler la gorge. Il allait sans doute m'envoyer une autre vacherie frustrée à la figure que Sofia se leva à son tour, lui intimant de se taire d'un geste du poignet, et expliquant elle-même d'une voix douce et posée qui me déboussola comme jamais :
- Nous connaissons les bases de l'alchimie, Mr Elric, et sans doute mieux que n'importe qui. Seulement il nous est beaucoup plus difficile de la mettre en pratique, pour une raison que… nous ignorons. Nous sommes ici pour progresser, pas pour être juger. Est-ce clair ?
Waw. Je devais avouer qu'elle m'avait scié. Pas seulement à cause de sa ressemblance frappante avec ma mère, mais sa visible capacité à être autoritaire me retint de répliquer à cette annonce, et même à ignorer les regards incessant d'Ery, qui semblait à la fois satisfait que Sofia m'ai cloué le bec et agacé de n'avoir pu se charger de mon cas personnellement.
Tous les deux se rassirent, et je pus reprendre mon cours dans le calme, la bande étrange ne se faisant pas une nouvelle fois remarquer.
…
Lorsque la sonnerie retentie (un bruyant tambourinement de cloche, aussi agaçant qu'après un mariage) tous se ruèrent vers la sortie tandis que je restai bloqué derrière mon bureau, comme un idiot. Ery fut l'un des derniers à quitter la salle, et mon antipathie envers lui ne fit que s'accroitre lorsqu'il me toisa avec un mépris non feint, ayant néanmoins revêtue l'attitude arrogante de nos premières paroles, son sourire sadique et fascinant me laissant craindre le pire des plans.
Je me détendis qu'une fois qu'il eu totalement déserté la salle, et soudain une voix féminine devenue familière m'interpella, me faisant un peu sursauter alors que j'avais enfoui ma tête dans mes paumes.
- Mr Elric ?
Je relevai le visage et fit face à Rose, son sourire sympathique arrivant presque à me faire rougir – moi, pauvre crétin de dix huit ans ayant un sérieux problème de timidité face aux jolies filles.
- Euh… Oui ?
- Je… je voulais seulement m'excuser pour… pour tout à l'heure, à propos de… votre allure et… votre taille. Je ne voulais pas vous vexer.
Je refoulais une grimasse – elle aurait mieux fait de ne jamais en parler – et répondit enfin, répondant à son sourire :
- T'en fais pas, c'est oublié.
Ravie, elle allait s'éclipser à son tour que, arrivé près de la porte, elle se stoppa et se retourna une nouvelle fois vers moi, assurant d'un ton ferme mais empli d'une gentillesse presque aussi désarmante que celle de mon frère :
- Au fait, Mr Elric, je tenais à vous dire que… enfin que vous êtes un bon professeur, vraiment. J'espère que vous apprécierez ces trois mois passés avec nous…
- Merci, Rose, j'espère aussi. Ah, euh, au fait, l'apostrophai-je à la dernière minute. Tu… Tu peux me tutoyer, tu sais, on a le même âge après tout.
Elle sembla surprise un instant, puis m'honora d'un immense sourire ravi avant de disparaître de la pièce d'un pas rapide. Eh ben mon vieux ! On dirait que j'avais fais des progrès, avec les filles. Il fallait admettre qu'elle était vraiment mignonne, et puis…
- Ed ?
A nouveau, mon cœur bondit dans ma poitrine et cette fois ce fut l'imposante armure d'Alphonse qui s'adressa à moi, alors qu'il venait de passer la porte, sans doute après avoir croisé Rose dans l'interminable couloir.
Nous discutâmes un instant de tout et de rien, puis arrivâmes dans l'espèce de véranda précédemment visitée, alors que tous les élèves étaient étalés dans les canapés ou bien hurlaient comme des dingues dans la cour. Malgré que la bâtisse soit un peu sinistre, il y régnait une assez bonne ambiance, c'était plutôt agréable. Comprenant par moi-même qu'il s'agissait vraisemblablement du goûté (mon cours double étant passé si rapidement que je n'avais pas même remarqué ma petite faim), nous nous installâmes sur des chaises haute près d'un bar faisant l'angle de la pièce, pouvant ainsi observer tout le monde sans pour autant être nous-mêmes la source des coups d'œil curieux.
C'est alors qu'une femme apparu dans notre dos, surgissant de derrière le bar d'un coup d'un seul, me faisant presque glisser de ma chaise sous la surprise.
- Salut ! lança-t-elle joyeusement.
Elle était assez petite, ses cheveux de jais et raides comme des bâtons remontés en un chignon serré, laissant une frange incertaine couvrir le dessus d'un visage aux traits asiatiques plutôt mignons.
- Je suis Ranfan, l'un des deux professeurs de combat. Enchantée !
Un peu surpris, je serrai la main qu'elle me tendait, tandis qu'elle enchaînait d'une voix devenue douce et calme :
- Lin, mon homologue, n'est pas encore arrivé – il avait à faire, cette semaine. Vous le rencontrerez sans doute bientôt.
- Euh… d'accord…
Elle me sourit, et la conversation s'enchaîna bien vite. Elle m'expliqua qu'il n'y avait que deux sortes de cours, ici, à l'Académie de Lior : le principal, la maitrise totale de l'alchimie, et le second, très utile, le combat. Elle m'expliqua qu'elle et le dénommé Lin apprenaient aux élèves tous les arts-martiaux qu'ils connaissaient, eux-mêmes, étant originaire de Xing, assez calés en la matière. Elle m'impressionna, je dois dire. Au bout de quelques minutes de conversation passionnée, Alphonse s'enquit :
- Et qui sont vos meilleurs élèves, ici, qu'on puisse se méfier des coups qu'ils chercheront à nous donner ?
Je m'esclaffai à sa blague, mais je fus bien le seul. Le visage de Ranfan s'était crispé, et un cours silence tendu s'installa jusqu'à ce qu'elle explique :
- Ils sont six, ici, à maitriser la quasi-totalité des cours à la perfection. Edward, tu as du en rencontrer cinq d'entre eux, et toi Alphonse seulement un, le plus petit.
- Tu parles de ces…
- Oui. Gabriel, Lux, Garfiel, Sofia, Ery et Willy sont inséparables depuis des années, et sont les plus redoutables de nos élèves. La seule matière qui les retient encore ici est la pratique de l'alchimie. Plus les années passent, plus ils sont furieux de devoir rester à l'Académie, mais plus l'envie de réaliser leur rêve se fait pesant. Ery Bell est le pire de tous.
- Sans blague…, marmonnai-je pour moi-même, me souvenant de mon élève agaçant.
- Je préfère vous prévenir, reprit-elle d'un ton grave, Ery est une vraie plaie. S'il vous a dans le nez, vous êtes cuit, il vous en fera baver jusqu'à ce que vous préfériez démissionner de l'armée plutôt que de rester une minute de plus ici. C'est triste, mais il est tellement… tellement sournois qu'il peut inventer n'importe quoi pour faire souffrir quelqu'un qu'il abhorre.
Je pus lire dans son regard toute l'étendu d'expérience de ce genre qu'elle avait du vivre, et je m'inquiétai vaguement de mon cas ensuite. J'aurai peut-être préféré être prévenu avant, pour ce type…
- Tiens, quand on parle du loup…, souffla-t-elle enfin en reculant légèrement pour faire mine de ranger quelques bouteilles.
Je me retournai vivement, suivant la direction de son regard, et la vision d'un Ery s'avançant vers moi, semblant à la fois écraser le sol de toute sa prestance et flotter dans les airs de ses gestes calculés de tout part, me désarçonna quelque peu. Il souhaitait sans doute me poser une question, mais toute sa personne m'inquiétait, étrangement. Ne pouvant faire un geste, ne pouvant dire un mot et ne pouvant détacher mes yeux de son regard mesquin, il fini par rompre le peu de distance qui nous séparait encore en passant sa main glacée derrière ma nuque, l'autre dans mon dos, et achevant ses gestes rapides et précis par un vif basculement de tête de coté, tandis que nos lèvres se plaquaient l'une contre l'autre, à la fois brusquement et tendrement, me crispant d'une surprise sans nom.
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Alors, votre avis ? Merci de m'avoir lu !!
Signé Yumi.
