Bonjour bonjour!
Me voici cette fois-ci pour un nouvel événement, qui n'est autre que l'Event de Printemps 2019 - Une semaine sous les cerisiers organisé par la superbe Moira-chan!
Pour nos amis de passage, je vais rapidement expliquer en quoi consiste cet event. Durant une semaine - plus précisément la semaine du 29 avril au 5 mai - nous avons pour mission de poster un OS par jour, sur un thème bien particulier et sous forme de recueil. Le reste, que ce soit la longueur ou que ce soit le genre du texte, nous avons la main libre! Simple, n'est-ce pas?
Dans mon cas, je me suis amusée à ajouter une chose: une musique. A chaque fois, il y aura une musique proposée pour chaque OS que vous serez libre d'écouter en lisant ou non. Il n'y a pas forcément de lien direct avec le texte, mais... A vous de voir! Ensuite, les OS font à peu près entre 3000 et 4000 mots chacun, avec une petite marge selon le sujet.
Dernier petit point: la période printanière n'est pas vraiment une période très joyeuse pour moi, mais plutôt une période chargée de souvenirs en tout genre. C'est pas non plus une période sombre et sanglante digne d'un thriller apocalyptique, je vous rassure... mais disons que c'est une période qui me fait toujours beaucoup réfléchir (parfois trop).
Du coup ce recueil sera une sorte d'hommage, avec comme point d'encrage les relations familiales et amicales. Pas de romance! Mais tout de même un peu de drama (je ne pouvais ne pas en mettre), un peu de poésie et beaucoup d'amour.
Bref, bonne lecture à vous!
Thème : Déjeuner en terrasse.
Rating : K
Personnages : Tenya et Tensei.
Musique : « King » - Lauren Aquilina.
Un arrière-goût de printemps.
Le rayon de soleil qui perçait à travers les rideaux de la chambre d'hôpital fit plisser des yeux Tensei. Alité dans son lit comme il en avait l'habitude, il referma le livre qu'il était en train de lire et s'autorisa de jeter un regard par la fenêtre. Dehors, les petites feuilles verdoyantes osaient enfin se montrer sous leur plus beau jour, éclosant peu à peu de leurs bourgeons protecteurs. Les arbres commençaient à se vêtir de leur plus beau manteau émeraude, et les oiseaux récitaient la symphonie qu'ils avaient travaillé durant tout l'hiver.
Le printemps était là, apportant avec lui sa douce chaleur et les rires éclatants des enfants qui jouaient dans les parcs.
Tensei reposa sa tête sur l'oreiller et commença à fixer le plafond, la mine soudainement bien sombre. Voilà maintenant deux mois qu'il avait officiellement quitté l'hôpital, mais il devait quand même revenir afin de faire des tests et de commencer sa rééducation. Le médecin avait été très clair : sa moelle épinière sectionnée, le moindre espoir qu'il puisse de nouveau marcher était bien mince, voire inexistant. Mais Tensei avait insisté, au cas-où, et travaillait à présent à l'aide de prothèses et d'exosquelettes qui pourraient l'aider à se maintenant debout – et qui sait, marcher de nouveau. Bien sûr, il était conscient que sa carrière de héros était à présent terminée, mais il avait envie de se battre, il avait envie de continuer, de prouver qu'il pouvait encore atteindre son objectif qu'était d'aider les autres et de les sauver, et ce malgré sa blessure fatale. C'était un objectif bien difficile dans son cas, une chimère de fumée prêt à s'évaporer au moindre coup de vent, mais Tensei était déterminé, prêt à tout faire pour se reprendre et poursuivre son rêve, que ce soit sur les roues de son fauteuil roulant ou porté par un exosquelette de métal.
Tout ce qu'il voulait, c'était de pouvoir continuer la course, quoi qu'il advienne.
« Monsieur Iida ? fit la voix d'une infirmière. Vous avez de la visite… »
Il releva la tête et son visage s'éclaira immédiatement lorsque son petit frère Tenya fit irruption dans la chambre, une boite de chocolat noir aux amandes à la main – ses préférés.
« Tenya ! s'exclama t'il avec bonne humeur. Maman m'avait dit que tu étais sur-chargé ces derniers temps… Comment ça se passe à Yueï ? Aizawa vous martyrise toujours autant ?
- Ça va, le rythme est dense mais on s'y fait rapidement, sourit Tenya en lui tendant la boite de chocolat. Et monsieur Aizawa ne nous martyrise pas ! Il a bien raison d'être aussi strict, surtout dans un temps de crise comme celui-ci. Il serait irresponsable de sa part de ne pas nous préparer à l'éventualité. »
Tensei haussa un sourcil amusé, tout en s'emparant de la boite, et demanda en masquant son ton moqueur :
« Et de quelle éventualité tu parles ?
- D'une guerre civile contre les vilains.
- Hm, ne penses-tu pas que tu fais un peu trop dans la tragédie, là… ?
- Ce n'est qu'une éventualité comme une autre, rétorqua t'il en remontant ses lunettes. Aussi faibles soient-ils, les risques existent. Autant se préparer au pire afin de réussir le mieux ! »
Et Tensei ne put s'empêcher de rire devant le regard si sérieux de son petit frère, qui ne manqua pas de bouder légèrement face au non-sérieux de la situation. Il voulut ouvrir la bouche, certainement pour protester, mais la referma aussitôt et le laissa rire autant qu'il le voulait. Ce n'est qu'une fois son hilarité terminée qu'il demanda d'une voix un peu vexée :
« C'est bon, tu as fini de te moquer ?
- Oh, j'ai bien le droit de te taquiner… rit Tensei en se relevant dans son lit. Ça me manque de pouvoir te charrier sur ton surplus de sérieux !
- C'est cruel de ta part…
- C'est de l'amour fraternel ! »
Cette fois-ci, Tenya esquissa un sourire et Tensei prit conscience que ces moments avec son petit frère lui manquaient terriblement. Entre ses allers-retours à l'hôpital, les études à Yuei, l'internat… il ne le voyait plus aussi souvent qu'avant. Un silence s'installa dans la chambre, et le chant des oiseaux leur parvinrent tous deux aux oreilles, quand soudain une idée germa dans la tête de Tensei. Il se tourna vers Tenya, et avec son plus beau regard de chien battu, il demanda :
« Dis, tu ne veux pas qu'on aille faire un tour ? Boire un coup en terrasse simplement, ou…
- Tu as le droit de sortir ? fit Tenya en fronçant les sourcils.
- Oui ! Et même si ce n'était pas le cas, tu n'oserais pas laisser ton pauvre grand frère enfermé dans cette chambre sordide alors qu'il fait si beau dehors… »
Tenya pinça ses lèvres un instant – signe qu'il était en profonde réflexion – puis finit par pousser un léger soupir en hochant la tête, non sans sourire un peu :
« D'accord, où veux-tu aller ? »
Trop facile.
« J'irai bien voir un coup au « Pigeon Dansant », tu sais le petit café dans le parc à côté de l'hôpital ? Il ne doit pas encore avoir grand monde à cette heure-ci, lui dit-il en se redressant totalement pour tirer un peu plus le fauteuil roulant vers lui, ça te tente ?
- Oh, oui pourquoi pas. Et puis tu as raison mine de rien, ce serait bête de ne pas profiter du beau temps. »
Et il s'approcha de lui pour l'aider à se mettre dans son fauteuil en présentant son bras en guise d'appui. Malgré son handicap, Tensei n'avait pas perdu ses muscles et se laissa glisser aisément sur le siège pour laisser son petit frère jouer les conducteurs. Il pouvait très bien rouler tout seul, mais il savait que Tenya mettait un point d'honneur à vouloir l'aider ou à lui faciliter la vie d'une quelconque manière, alors il le laissait faire. Et puis, qui refusait de se faire chouchouter de toute façon ? Si il pouvait un peu profiter de lui, autant le faire à fond.
En sortant de la chambre, ils croisèrent deux infirmières et leur indiquèrent qu'ils allaient être de sortie pour cet après-midi.
« Vous sortez ? Amusez-vous bien dans ce cas-là ! s'exclama l'une d'entre-elles. Mais pensez à prévenir l'accueil, pas comme la dernière fois…
- Ahah, oui, sourit Tensei, promis ! Bon après-midi à vous.
- Il n'empêche, vous en avez de la chance, s'amusa la deuxième, d'être ainsi chouchouté par votre petit frère. J'aimerais qu'on s'occupe de moi aussi parfois !
- Eh bien, si vous lui demandez gentiment, peut-être qu'il acceptera de passer du temps avec vous…
- Tensei ! »
Tenya avait piqué un fard phénoménal, et les deux infirmières éclatèrent de rire en le rassurant, avant de repartir vaquer à leurs occupations. Quant à Tensei, il avait l'impression qu'il allait exploser tant il se retenait de rire. Ce n'est qu'une fois dans l'ascenseur que son petit frère le sermonna, clairement embarrassé, alors que lui riait aux larmes :
« Ce n'est pas drôle, bougonna t'il. Tu ne devrais pas te moquer des autres de cette manière, ce n'est pas correct.
- Non, tu as raisons… C'est hilarant ! » riposta immédiatement Tensei avant d'éclater de rire.
Il savait parfaitement que Tenya allait lui faire la leçon, en lui expliquant que rire des autres n'était pas amusant et qu'il y avait de meilleures manières de rire, et que son sens de l'humour laissait parfois à désirer – c'était l'hôpital qui se moquait de la charité – mais il ne pouvait s'empêcher de le taquiner. La moindre de ses réactions étaient incroyables, et Tensei se demandait parfois si ses amis osaient le titiller, ou si ils évitaient de le faire à cause de son trop plein de sérieux et de son côté incroyablement autoritaire. Il penchait pour le second choix, si bien qu'il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour se moquer.
Et non, il n'avait absolument pas sauté sur l'occasion.
Mais cette fois-ci, Tenya se contenta de marmonner dans sa barbe – chose qu'il ne faisait qu'en sa présence et seulement lorsqu'il était vexé – et Tensei se demanda si il n'était peut-être pas allé trop loin.
« Je me moquais… Promis, je ne te laisserai pas dans les griffes de ces terrifiantes infirmières. »
Son petit frère se contenta de hausser les yeux au ciel sans rien dire, mais Tensei pu deviner une lueur amusée briller derrière ses lunettes. Toutefois, sachant qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin (il aimait se moquer, mais il ne se montrait jamais méchant envers quelqu'un), il changea de sujet et demanda des informations sur ses cours et sur ses camarades de classe durant le trajet jusqu'au café. Tensei était parfaitement conscient que, derrière ses lunettes carrées, sa stature d'armoire à glace et son sérieux maladif, Tenya était quelqu'un qui avait un cœur immense et qui mettait un point d'honneur à aider les autres et à protéger ses amis. Il le faisait aussi très souvent avec lui – plus depuis son accident – et si il faisait semblant de ne pas s'en rendre compte, l'attention qu'il lui portait lui faisait chaud au cœur.
En fait, Tensei se demandait parfois si le rôle de grand frère n'avait pas été inversé. Mais, rarement, car dans le cas où Tenya jouait un peu trop aux adultes, il n'hésitait pas à lui rappeler qu'il y avait encore quelques temps, il lui changeait les couches et lui donnait le biberon…
Ils sortirent rapidement de l'hôpital et se dirigèrent immédiatement vers le parc. Sur le chemin, une odeur d'herbe coupée et de fleur fraîchement éclot parvinrent à ses narines, et Tensei ferma les yeux tout en écoutant les frasques d'un certain Kaminari. C'était calme, il pouvait entendre quelques rires au loin, parfois entrecoupé de mélodies chantées par les oiseaux ou encore par les aboiements des chiens qui couraient en compagnie de leur maître. Dans son fauteuil, il sentait l'irrégularité du chemin de terre qui menait au café, le soleil qui chauffait doucement sa peau et la minuscule brise printanière qui venait s'écraser sur sa nuque. Il sentait le fond de l'air encore un peu frais malgré le beau temps, et pour la première fois depuis un certain temps, il se sentit apaisé. Pas de Stain, pas de fauteuil, pas de douleur due à ses nombreuses opérations, pas de regards inquiets ou attristé de la part de ses proches. Simplement la voix de Tenya qui le berçait, et un arrière-goût de printemps qui arrivait.
« Tensei ? C'est ce café-là dont tu parlais ? »
Il rouvrit les yeux, le visage de Tenya en face de lui et détourna le regard pour voir le petit bâtiment qui se présentait devant eux. C'était une maison en bois qui donnait à la fois sur la rue et sur le parc, et dont la devanture était faite de grandes vitres de façon à ce que la lumière naturelle puisse passer à l'intérieur. Les arbres non-loin offraient un peu d'ombre à quelques chaises et tables placées dehors en l'honneur du beau temps, tandis que d'autres chauffaient doucement au soleil. Le peu de clients du moment étaient déjà dehors, discutant ou paressant simplement sous l'astre flamboyant.
« Oui, c'est bien lui ! acquiesça Tensei dans un sourire. On s'installe dehors ?
- Si tu veux… Mais, tu t'étais endormi non ? s'inquiéta Tenya. Tu veux… souffler un coup peut-être ?
- Absolument pas ! Je profitais simplement du moment. Ça fait longtemps que je ne me suis pas baladé dans un parc… Et je soufflerai lorsque je serai installé à cette table au soleil ! »
Si l'inquiétude des uns et des autres avaient tendance à étouffer Tensei, ce n'avait jamais été le cas de celle de Tenya. Il ne savait pas si c'était parce qu'il était toujours plus discret, ou si c'était parce que c'était Tenya, mais il n'avait jamais l'impression d'être écrasé. Il ne lui disait jamais qu'il fallait peut-être qu'il fasse telle ou telle chose pour son bien, ou qu'il devait faire… Non, il lui posait simplement une question, de manière un peu maladroite peut-être, mais toujours avec beaucoup de tact et de recul.
Et grâce à ça, Tensei avait l'impression de pouvoir respirer correctement.
A peine furent-ils installés qu'un aimable serveur arriva pour prendre leur commande, un carnet de note dans le tablier et le stylo posé sur l'oreille. Tenya commanda un simple jus d'orange alors que Tensei opta pour une bière et ignora superbement le regard empli de reproche de son petit frère.
« Tu ne vas quand même pas me faire la leçon pour une bière, lui demanda t'il avec un rictus amusé.
- Je n'ai rien dit…
- Tu le penses trop fort.
- Même pas, rétorqua t'il avec mauvaise foi. Mais, si tu le penses, c'est que tu te sens coupables sur un certain point… »
Aoutch, 1-1. Décidément, son frère avait pris de l'assurance durant son absence. Avant, il n'aurait jamais osé lui tenir tête plus de quelques minutes, mais à présent… Il le sermonnait comme une mère sermonnerait son fils rebelle. Un léger sourire sur le bord des lèvres, Tensei ne répondit rien et se contenta de siroter sa bière fraîche, cherchant un nouveau moyen d'embêter Tenya.
« … je connais ce sourire, déclara ce dernier en plissant les yeux. Qu'est-ce que tu as en tête ?
- Moi ? Absolument rien.
- Je sais que tu as quelque chose à l'esprit !
- Tu te fais des idées… fit innocemment Tensei.
- Tu penses trop fort. »
Soudain, le sourire de l'ancien héros s'agrandit. Il avait trouvé, le sujet sur lequel taquiner Tenya. Il patienta donc quelques instants, trempant ses lèvres une seconde fois dans sa bière tout en ignorant le regard inquisiteur de son frère, puis demanda lentement avec son air le plus innocent possible :
« Je me demandais… Tu en es où, niveau petite copine ? Ou petit copain, au choix. »
Et la réaction ne se fit pas attendre. Tenya manqua d'avaler sa gorgée de jus de travers, et commença à tousser pour ne pas s'étouffer, les joues écarlates. Tensei tendit le bras pour lui tapoter sur l'épaule – il y était peut-être allé un peu fort ? – mais son frère se reprit rapidement, un peu embarrassé.
« C'est assez indiscret comme question…
- Quoi ? Je m'intéresse à ta vie. Quel genre de grand-frère je serai si je ne venais pas te poser la question ?
- La question ? » s'étonna Tenya.
Ses yeux brillaient d'un éclat d'innocence tel que Tensei se sentit un peu mal à l'aise, tout en étant amusé de savoir que son adorable petit frère ne comprenait toujours pas les sous-entendus. Se disant que ce n'était peut-être pas le bon moment de parler fleurs et abeilles – il ne voulait pas l'embarrasser plus que ça – il décida de rester le plus vague possible :
« Oh, sur les copains/copines… Les couples, tu sais.
- … pourquoi est-ce que j'ai l'impression que tu me prends pour une buse ?
- Je n'oserai pas ! s'indigna faussement Tensei.
- Dit-il…
- Il n'empêche que tu n'as toujours pas répondu à ma question… »
Un sourire goguenard planté sur ses lèvres, il observa Tenya soupirer avant de commencer à boire son jus de fruit. Un silence s'installa entre les deux frères, et Tensei patienta gentiment qu'il daigne de nouveau lui adresser la parole. Il n'insistera pas plus, mais il était tout de même curieux de savoir où en était son scrupuleux de frangin en termes d'amour et d'eau fraîche. Ce ne fut qu'après un petit temps de pause, que ce dernier se décida enfin à répondre :
« Je ne sais pas, avoua t'il en pinçant les lèvres. En vérité, je n'y ai pas vraiment pensé… Ou du moins très peu. J'imagine que j'ai encore du temps, n'est-ce pas ?
- Absolument ! le rassura Tensei avec un grand sourire. Tu n'as que 16 ans, je pense que ce serait plus inquiétant si tu pensais à te marier maintenant… Rassure-moi, tu n'es pas encore papa ?
- Ahah, tu as de l'humour dis-moi…
- On ne sait jamais tu sais, les jeunes d'aujourd'huiiii… Enfin, si jamais tu venais à avoir un compagnon ou une compagne, j'exige en être le premier informé ! »
Tenya pouffa en lui disant qu'il pensait d'abord à avoir sa licence de héros avant ce « genre de chose », mais Tensei en profita pour la jouer théâtrale en argumentant qu'il n'oserait pas mettre de côté son grand frère préféré. Le doigt pointé vers lui, il fit mine de s'offusquer lorsque son frangin lui rétorqua que ce n'était pas difficile pour lui d'être le préféré, puisqu'il était le seul. S'en suivit une minuscule joute verbale où l'ancien héros faisait tout pour enquiquiner Tenya, avant d'éclater de rire alors que ce dernier commençait à s'embrouiller dans ses justifications.
« Tu n'es pas drôle, souffla t'il en retenant difficilement un sourire.
- Ose me dire que ça ne t'a pas fait rire.
- Jamais.
- Tu me mentirais ?
- … pas du tout.
- Dis-moi que ça t'a fait rire.
- …
- Alleeeeeer.
- … D'accord, j'ai souris. »
Tensei poussa un petit cri de victoire et Tenya recommença à lui expliquer qu'il devait tout de même travailler certains points de son humour. Au final, il finit par arrêter les moqueries – sinon son petit frère allait commencer par sérieusement lui en vouloir et ne plus venir lui rendre visite – et posa de nouvelles questions sur ses études et sur les professeurs qui pouvaient se montrer parfois excentriques/trop sévère. Soulagé, Tenya sauta à pied joint sur ce nouveau sujet et continua les histoires qu'il avait commencé sur le chemin du café.
Un sourire aux lèvres, Tensei buvait littéralement les paroles de son petit frère, à la fois admiratif et bercé par les talents d'orateurs de ce dernier. Il savait à quel point ce dernier avait l'éloquence facile, et bien que la plupart du temps il parlait surtout pour énoncer des règles, il avait la capacité de faire vivre les histoires qu'il racontait. Si lui avait pris la joie de vivre et la malice de leur mère, Tenya avait pris l'ardeur et passion de leur père.
Alors il l'écouta, sa main posée sur son verre de bière à moitié vide et l'autre soutenant son menton. Il l'écouta, le soleil lui chauffant sa peau d'infirme et ses cicatrices de héros. Il l'écouta, l'odeur d'herbe fraîchement coupée emplissant ses narines et envahissant son corps meurtri par ses nombreuses missions suicides.
Et il l'écouta, faisant abstraction de ses blessures, de sa douleur et de ses souvenirs sanglants qui venaient parfois le hanter. Tout ce qu'il entendait, c'était simplement le chant des oiseaux, les rires des passants et les cris joyeux des enfants.
Simplement la voix de Tenya qui le berçait, et un arrière-goût de printemps à présent bien installé.
Fin
Dernier blabla:
Et voilà pour ce premier OS! Avec Tenya comme personnage favori, je me devais de faire un OS sur lui et son frère. J'emmerde suffisamment le discord avec lui, il faut bien que j'écrive quelque chose un jour...
Sur ce, merci d'avoir lu. Des bisous, et à demain pour le prochain!
